Les mythes « résistancialistes »… -
Table des matières -
La « libération » de Cachan ne doit rien à la « Résistance »
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Un monument « aux héros FFI de Cachan »
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Cachan n’a jamais été « occupée » par les Allemands
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Juin-août 1944 : les « héros FFI » de Cachan… tournent les panneaux indicateurs
219 août 1944 : un défilé pour la « frime » car les « héros FFI »…
n’avaient pas d’armes
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Les « combats » du 21 août ? Même pas une escarmouche
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Les courageux Résistants de Mortagne
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Mortagne,une ville à 99 % résistante
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Le réseau Hector
3
Les exploits des Mortagnais…..
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…aussi importants que la « guerre des batailles »
4
Des « morts pour la France » fictifs
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Gaston Audat à Cachan.
4
Les cas de quatre Sénégalais prisonniers de guerre
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Le cas d’E. Bellin.
5
La « libération » de Cachan ne doit rien à la « Résistance »
Un monument « aux héros FFI de Cachan »
La ville de Cachan possède un monument dédié « aux héros FFI de Cachan tués
en combat le 21 août 1944 » (voir le monument).
Y sont gravés douze noms auxquels il faut en ajouter sept
(« morts fusillés par les Allemands », « morts en déportation »).
Ce mémorial laisse croire que la ville a été libérée par la Résistance
au terme d’engagements violents.
Il apporte ainsi sa pierre à l’histoire qui veut qu’à l’été 1944,des combattants
de l’ombre se soient levés par milliers,puissamment organisés et armés,
pour bouter l’Occupant hors des agglomérations (et du pays).
Cachan n’a jamais été « occupée » par les Allemands.
Cette histoire est cependant fausse.Pour Cachan,la vérité a été rétablie par…
le bulletin municipal de la ville.
Dans la livraison de juillet-août 2004, sous le titre
« Une adolescence au balcon de l’histoire »,on trouve le témoignage
de Rolan Quioudeneix, qui « a vécu toute la guerre rue du Parc, à Cachan »[
1]
(voir l’article : page 1, page 2). Que dit-il ?
"Tout d’abord qu’en 1940,les Allemands n’ont occupé de Cachan
que «le Foyer des PTT et un bâtiment réservé à l’armée» .
Et encore: « Cela n’a pas duré une semaine. Après, ils sont partis » ;
« toute la guerre,on ne les verra plus beaucoup. ».
Bref,autant dire que Cachan n’a pas été occupée.
Notons d’ailleurs que R. Quioudeneix ne dit rien pour la période allant
de l’Été 1940 jusqu’au 6 juin 1944,si ce n’est que ses parents
avait leur TSF « réglée sur Radio-Londres ».
Preuve qu’il ne s’est rien passé dans la ville.
Juin-août 1944 :
les « héros FFI » de Cachan… tournent les panneaux indicateurs.
Puis vient le « Débarquement » :
«
à partir de là, les choses ont commencé à bouger ». Quoi ?
Des ponts qui sautent ? Des embuscades ? Des engagements ? Non.
Notre témoin explique :
"Les Allemands installaient des panneaux en ville pour aider les troupes à se repérer.
Et nous,dès qu’ils étaient repartis,on allait les tourner".
19 août 1944:un défilé pour la « frime » car les « héros FFI »…
n’avaient pas d’armes.
Plus bas,la journaliste qui a recueilli le témoignage écrit :
«
Le 19 août,enfin,la Libération pointe le bout du fusil ».
Enfin des combats contre l’Occupant qui bat en retraite ?
Vous n’y êtes pas. R. Quioudeneix raconte :
On a vu le drapeau [français] qui flottait sur la mairie.
Mais il ne s’est pas passé grand-chose. Les FFI patrouillaient en ville,
un revolver à la ceinture,le V de la victoire peint sur les voitures" .
Bref,un simple défilé pour la « frime ».Je souligne d’ailleurs que,plus bas,
la journaliste précise :
"Dans cet entre-deux de l’insurrection et de la Libération,la Résistance n’a rien.
Des revolvers et un vieux Mauser ramené de Verdun par le père de Pierre Auclair".
.
On comprend donc pourquoi les « Résistants » de Cachan
pouvaient uniquement peindre des V sur des voitures et défiler pour la « frime ».
Les « combats » du 21 août ? Même pas une escarmouche.
Mais alors,qu’en est-il des combats du 21 août ? R.Quioudeneix déclare :
"On a d’abord été alertés par un coup de feu avenue Vatier.
A hauteur de la rue de Strasbourg,une voiture cellulaire allemande
qui venait de Fresnes avec des soldats de l’Afrika Korps,a tiré
sur une petite Simca arrêtée dans les champs,et tué son occupant.
Juste après,deux voitures de FFI sont arrivées du centre ville.
Elles se sont arrêtées vers la ferme Nissou […].
En surgissent 8 ou 9 jeunes gens. Ils avaient quoi ? Deux, trois revolvers.
Ils se sont retrouvés face aux Allemands,qui ont tiré au fusil-mitrailleur :
les jeunes se sont écroulés ;certains se sont réfugiés dans le champ
de betteraves,à droite de l’avenue.
Ils étaient blessés,les Allemands les ont achevés d’une balle dans la tête".
Telles furent les « combats » du 21 août 1944.
En vérité,même pas une escarmouche.
Du 21 au 24,des habitants de Cachan dressèrent des barricades.
Le 24,la 2ème DB arriva et avança jusqu’à la porte d’Italie.
Vers 22 heures,«toutes les cloches des églises alentour se sont mises à sonner »,
« Paris et sa banlieue [étaient] enfin libres ». Le lendemain :
Toute la ville était dehors. Des tas de gars portaient un brassard FFI.
On était si heureux.
De ce témoignage,on déduit que jamais les FFI n’ont libéré Cachan.
Réduits à une simple poignée d’individus désarmés,ils n’ont fait que retourner
des panneaux et défiler pour la « frime ».Quant au «combat du 21 août 1944»,
il ne peut même pas être qualifié d’escarmouche.
Quelques imprudents qui avaient peint des V sur deux voitures se sont fait
tirer comme des lapins par des Allemands de passage.
Tels sont les « héros FFI de Cachan ».
Les courageux Résistants de Mortagne.
Mortagne,une ville à 99 % résistante.
Venons-en au courageux Résistant de l’Orne.
A Mortagne (Orne), prétend-on, la Résistance « était partout ».
Un article publié pour le soixantième anniversaire de la « Libération »
commence fort ; un ancien déclare :
«
Il y avait sûrement des collabos à Mortagne »[
2]
(voir article).
On en déduit qu’ils étaient une infime minorité,et qu’ils ne se montraient pas,
au point que l’Histoire a oublié leur nom.
Mortagne devait donc être une ville à 99,9 % résistante.
Voilà pourquoi elle a mené une « guerre de tous les instants » à l’Occupant.
Le réseau Hector.
Mais de quoi s’agit-il ? De sabotages à la chaîne ? D’embuscades meurtrières ?
De batailles rangées ?
Non,car lorsqu’il est question du «
grand réseau Hector »,
le journaliste ne cite aucune action retentissante ; il se contente d’évoquer,
de façon extrêmement vague, des informations données aux Alliés,
des aviateurs aidés dans leur fuite et des fuyards hébergés.
De plus, il nous apprend que ce «
grand réseau »
a été «
détruit » en 1943
et qu’une «
grande partie de ses membres »
s’en alla «
mourir dans les geôles allemandes ».
Bref,tout porte à croire qu’un petit réseau avait été constitué,
que les Allemands n’ont eu aucun mal à effacer lorsqu’ils l’eurent découvert.
Les exploits des Mortagnais…
Dès lors,que reste-t-il ? Le journaliste écrit :
"Mais la Résistance mortagnaise a aussi été incarnée par les citoyens français
qui refusaient l’occupation et luttaient grâce à des petits gestes quotidiens". Et de citer :
-une jeune fille (une seule !) qui tournait tous les panneaux allemands
de direction dans le mauvais sens ;
-des jeunes qui donnaient de mauvaises directions aux Allemands ;
-un Mortagnais qui vola une tête en bronze que les Allemands voulaient emporter ;
-la libraire qui avait posé l’étiquette « Vendu » sur un livre du maréchal Pétain
et « Épuisé » sur un livre de Pierre Laval ;
-la directrice de l’école qui «
accrochait un bouquet de fleurs
bleu-blanc-rouge à sa fenêtre tous les 11 novembre » ;
-et, surtout, une jeune institutrice
«
qui n’a jamais fait chanter “Maréchal nous voilà” dans sa classe».
…aussi importants que la « guerre des batailles »
Époustouflant ! Avec le plus grand sérieux, le journaliste déclare :
"Ces petits actes souvent anodins rendent la vie plus difficile à l’envahisseur […]".
Tous ces gestes n’ont pas été récompensés par des médailles mais ils ont
sûrement été aussi importants que la guerre des batailles,parce qu’ils ont montré
aux Allemands que tous les Français n’abandonnaient pas".[
3].
Je crois qu’il faudrait décerner,même à titre posthume,la médaille de la Résistance
à tous ces « vrais Français ». Ainsi aura-t-on « démontré » qu’effectivement,
40 millions de Français ont résisté à l’Occupant.
Des « morts pour la France » fictifs
Gaston Audat à Cachan.
Pour terminer, je note que le premier nom sur le monument commémoratif
érigé à Cachan est celui de Gaston AUDAT.
Or,lorsqu’il raconte la fusillade du 21 août 1944, R. Quioudeneix précise :
"C’est là qu’est mort Gaston Audat,qui venait d’être nommé maire.
Il habitait à l’angle de l’avenue Dumotel. Il est allé dans sa véranda voir
ce qui se passait. Il a été tué par une balle perdue". . (voir documents)
Les cas de quatre Sénégalais prisonniers de guerre.
Le cas de Gaston Audat n’est pas unique.
Toujours lors des commémorations du soixantième anniversaire de la « Libération »,
est paru un article intitulé «
double hommage pour la libération »
(voir l’article)
L’un d’eux était rendu à quatre Français d’origine sénégalaise faits prisonniers
par les Allemands en 1940 et employés dans «
un dépôt de munition». Trois d’entre eux moururent le 6 août 1944;le dernier quatre jours plus tard.
Tués lors d’une tentative de soulèvement ? Pendus pour espionnage ?
Fusillés pour sabotage ? Non, les trois premiers moururent
«
lors du bombardement allié du 6 août 1944 »
au cours duquel le dépôt fut atteint et détruit ; le quatrième fut tué
«
lors d’un affrontement » entre Allemands et Alliés
(auquel il ne participait visiblement pas, sans quoi cela aurait été dit).
Le 24 août 2004,leurs noms ont été gravés sur une stèle, avec d’autres
«
morts pour la liberté de la France »[
4].
Je n’ai rien contre les Sénégalais.
Mais je rappelle que mourir pour une cause, c’est mourir des suites
d’un acte volontairement posé pour la défense de cette cause.
Si,demain,un policier qui se rendait tranquillement à la boulangerie
pour acheter son pain meurt d’une balle perdue tirée par un autre policier
à la poursuite d’un terroriste, on ne pourra pas dire qu’il est mort
« pour la lutte anti-terroriste ».
Tout au plus pourra-t-on le qualifier de
« victime innocente de la lutte anti-terroriste », ce qui est très différent.
Il en est de même pour ces quatre Sénégalais.
Ils ne sont pas «
morts pour la liberté de la France »,
ils sont morts victimes indirectes d’une lutte à laquelle,
sauf preuve du contraire, ils ne participaient pas activement.
Le cas d’E. Bellin.
Terminons cette rubrique avec Edmond Bellin.
Une rue de Lion-sur-Mer (Calvados) porte son nom.
Sur la plaque,on apprend qu’il s’agissait du maire de la commune,
«
mort pour la France » en 1944
dans sa soixante-neuvième année.
On imagine un Résistant fusillé par les Allemands…
Mais lorsqu’on se rend sur la place du village,non loin de l’église, on découvre
un panneau rappelant le souvenir des «
victimes du 2 juillet 1944»,
«tuées près de cette place dans le poste de secours de la Défense Passive». E. Bellin figure sur la liste (voir clichés).
Tout s’éclaire :E. Bellin mourut le 2 juillet 1944 lors d’un bombardement ;
des projectiles atteignirent le poste de secours de la défense Passive
dans lequel il se trouvait avec d’autres…
Il serait temps que l’on cesse de créer un peu partout
des « morts pour la France » fictifs.
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[
1] Voy.
Cachan Municipal, n° 130, juillet-août 2004, pp. 18-19.
[
2] Voy.
Le Perche, 11 août 2004.
[
3] Voy.
Le Perche, 11 août 2004.
[
4] Voy.
Le Perche, 25 août 2004