Léon Poliakov est à l'instar de Serge Klarsfeld,Primo Lévi ou Elie Wiesel,
une icône sacrée du nouvel ordre mondial didactique.
Disparue depuis 15 ans,le grand Léon constitue plus que jamais
une référence pour les gardiens de l'orthodoxie religieuse de notre époque.
Et puis un homme qui,durant toute son existence,aura mené de savantes
analyses sur l'incontournable Shoah en participant à son obligatoire
cristallisation historiographique,mérite incontestablement tous les honneurs
de toutes les républiques parsemant ce monde fumeux.
On se demande d'ailleurs ce qu'attend le monde des Lettres et du spectacle
pour consacrer un film à notre historien israélite.
A moins que la chose ait déjà été accomplie plus discrètement qu'il ne l'aurait
fallu et que je m'égare par ignorance.Ah,c'est que le personnage est étonnant !
Avant même qu'il ne soit attitré docteur d'Etat,Poliakov était un maître
au sein des universités dispensant la discipline historique.
Son livre-maître,le célèbre
Bréviaire de la haine (un mot qui revient
en boucle dans sa phraséologie) n'a-t-il pas été publié en 1951 ?
Poliakov soutint sa thèse en 1985 !
Mais il fallait,voyez-vous,déjà,faire confiance à Poliakov dans les années 50.
Désormais il est considéré comme un bloc de granit par l'Intelligentsia et doit
être lu par les étudiants d'Histoire de première année.
Lu et étudié.Lu,étudié et digéré,il faut avoir un peu de Poliakov en soi....
Voilà comment l'ouvrage est présenté aux gentils petits étudiants assoiffés
de connaissance:
"Ce livre est la première grande étude consacrée à la politique d'extermination
des Juifs menée par les nazis.Dès la fin de la guerre,Léon Poliakov se plongea
dans les archives allemandes,dépouilla d'innombrables témoignages,et mit
à jour,après cinq années d'efforts,les rouages implacables de l'idéologie
et de la technique qui rendirent possible le génocide.
Il suit le développement de ce processus fatal,des premières lois antijuives
à la solution finale,et passe en revue les éléments du drame,détaillant également
toutes les modalités de cette politique."
Ce précoce exterminationniste écrit ensuite,notamment,
son
Histoire de l'antisémitisme en quatre volumes,un livre où il fait encore
avec précocité le lien "nécessaire" entre antisionisme et antisémitisme
(
De l'antisionisme à l'antisémitisme) et aussi quelques livres sur
(ou plutôt contre) le racisme....
A la fin de cette année a paru un recueil d'articles de Léon Poliakov écrits
principalement au cours des années 1980 ou vers la fin des années 1970.
Pourtant ce même recueil d'articles avait été initialement publié par
les Editions Berg (Berg international Editeurs) en 2003,c'est-à-dire
il y a moins de 9 ans !
Pourquoi ce document qui n'est lié à aucune actualité brûlante reparaît
soudainement aux Editions Grancher ?
Probablement parce que Grancher est l'éditeur de Marine Le Pen
(
A contre-flots et
Pour que vivre la France ont paru sous
sa bannière).Et chacun sait que Marine Le Pen doit régulièrement afficher
sa bonne volonté "républicaine".Pour continuer à jouir de la nourriture
médiatique du Système,la benjamine de Jean-Marie Le Pen doit garantir
à chaque instant la limpidité de son sionisme exterminationniste.
En publiant ce Poliakov aux côtés des livrets de Marine Le Pen,l'éditeur
rend encore plus confortable la situation de cette dernière...plutôt que
la sienne.Il faut absolument lire la quatrième de couverture de l'ouvrage
intitulé
Sur les traces du crime * pour percevoir clairement le jeu
de séduction orchestré par nos protagonistes:
Sur les traces du crime est un recueil de textes très importants rédigés
par Léon Poliakov dans les années 1980 sur le thème de la Shoah.
L'auteur aborde ici des questions brûlantes liées au plus grand génocide
du XXè siècle(...).En faisant du génocide l'objet d'une véritable enquête
scientifique,ce livre,paru pour la première fois en 2003,a ouvert un champ
nouveau à la recherche historique.L'auteur y pose les grandes questions
qui n'ont pas cessé de nous hanter depuis plus d'un demi-siècle et leur
apporte,d'emblée,la meilleure réponse."
Les réponses de Poliakov.
Examinons donc les propos de Poliakov,ses "réponses".La "meilleure réponse"....
La meilleure réponse à la solution finale selon le préfacier Christian Delacampagne.
Ce dernier écrivant d'ailleurs au début de son texte que:
"le nazisme fut,évidemment pire que le communisme".
Car écrit le préfacier du meilleur répondeur:
"Hitler entendait tuer les enfants tandis que Staline se contentait de les rééduquer."
Delacampagne se décrit comme le disciple de Poliakov...Suivant cette préface,
nous trouvons une introduction de Paul Zawadzki qui met l'accent page 25
sur le caractère pathologique de la
"judéophobie".
Les
judéophobes,désignés ainsi,bons pour l'asile ?
Puis,en passant,Zawadzki plaint Israël qui serait actuellement l'objet d'une
"stratégie de la souillure" de la part des media.A peine risible...
Bon,quand on a visité la prosopopée des sectateurs poliakoviens,on peut
s'attendre à un exposé lourd et ténébreux.Nous n'avons pas été déçus
sur ce point.
Dans son article
"Le cas Louis-Ferdinand Céline et le cas Xavier Vallat".
Léon Poliakov s'imagine suffisamment instruit pour pouvoir juger moralement
et
"à la Thémis" les deux figues historiques mentionnées dans son titre.
Attention ! Les pamphlets de Céline dont les titres seulement
(
Bagatelles pour un massacre,L'école des cadavres) "dans leur crescendo
forcené,sollicitaient et préfiguraient à la fois le déroulement
progressif de l'oeuvre exterminatrice").
On le devine rapidement,Céline était le pire des salauds qui aurait mérité
le peloton d'exécution ou la pendaison puisqu'il était antisémite et pacifiste.
Quoique l'auteur,malin,ne mette point dans la balance le pacifisme du maître Bébert.
Il préfère le comparer à Julius Streicher qui était journaliste antisémite sous
le IIIè Reich,jugé à Nuremberg et torturé lors de son exécution.
On lui infligea en effet une pendaison
Short Drop (c'est-à-dire une mort
par strangulation et non par la "rupture" des cervicales).
Une précision tue par Poliakov et par l'éditeur du livre qui loue le meilleur
des répondeurs...En revanche Poliakov se demande pourquoi Céline n'a pas subi
le même sort que Streicher,un sort mérité selon lui ?
(Julius Streicher au procès de Nuremberg)
Quant à Vallat,il aurait tout simplement préparé en France
"la campagne d'extermination"..... Sur quoi s'appuie Poliakov pour balancer
pareille idée ?
Sur cette citation de Vallat qui était surnommé par les Allemands:
"le commissaire à la protection juive" et non à la question juive:
En réalité,c'est au vainqueur,s'il entend organiser durablement la paix,
qu'il appartiendra de trouver le moyen,mondial si possible,en tout cas européen,
de fixer le juif errant"."Aurait-il mérité lui aussi un petit
short drop ?
(Xavier Vallat, député de l'Ardèche :1929)
La méthode de Poliakov.
Dans un autre article intutulé
"La psychologie des exterminateurs"(sic).
L.P présente une note qui aurait été rédigée par Heinrich Lohse,
Gauleiter des pays baltes.
Une citation sans dte ni aucune référence...Et pour cause:
"Que les Juifs doivent faire l'objet d'un traitement spécial va de soi
et ne demande pas de commentaires.Mais que des évènements aient eu
lieu tels que les signale le rapport ci-joint,paraît à peine croyable.
Qu'est donc Katyn en comparaison ?.
Qu'on se représente ces évènements connus par nos adversaires
et exploités en conséquence:une telle propagande,si elle restait inefficace,
ne le serait alors que parce que lecteurs et auditeurs n'y ajouteraient pas foi".Et Poliakov de commenter à propos:
"L'extermination des Juifs va donc sans dire".Etonnant que Lohse se réfère à Katyn non ?
Poliakov invente également des postulats pour dépeindre la population allemande
comme une épouvantable entité.
"Pour de nombreux citoyens du IIIème Reich,l'extermination des Juifs constiturait
la seule issue à une situation devenue intolérable."
Nous ne savons si cette conjecture impliquait dans le cerveau de Léon P.
la nécessité d'un
short drop général et lent pour le peuple allemand.
François-Xavier ROCHETTE.
*
Sur les traces du crime,Grancher,232 pages,17 euros.
Source:
RIVAROL n°3075,28 décembre 2012,page 13.