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(Noël 1941)
Exemple de quelques pages d'Histoire "occultées" dans nos livres d'Histoire....JO 1936 à Berlin : (Au dernier moment, toutefois, le comité américain, qui craignait les équipes hollandaise et allemande, revint sur sa décision. J. Owens et R. Metcalfe furent choisis aux dépens des deux athlètes… juifs. (S. Stoller et M. Glickman)(voir photo suivante) Le Bétar en uniforme avec son drapeau à Berlin:"En Histoire, la croûte, c’est le mensonge en lui-même, le pus, c’est l’occultation qui l’accompagne. N’hésitons pas à inciser et à tout purifier …"
Le saviez-vous ?
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Le saviez-vous ?
Qu'est-ce que le fascisme ? - Petite leçon rapide sur le fascisme.
« Quatre années d’Allemagne d’Hitler vues par un étranger »
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(" Les animaux de laboratoires saluant Hermann Göring" )
Ces Nazis Noirs qui soutenaient Hitler.
La liberté d'expression au "pays des Droits de l'Homme", c'est ça.... />
...hélas, d'autres "démocraties" embastillent ses citoyens pour délit d'opinion,voyez cette vidéo >
C'est un proverbe populaire utilisé par Shakespeare: "Henry IV", Première Partie, Acte III, scène 1, page 640 édition La Pléiade, traduction de Victor Hugo: << Dites la vérité, et vous humilierez le diable. >>
Ursula Haverbeck explique pourquoi l'Holocauste est le plus grand et le plus persistant mensonge de l'Histoire.
Ursula Haverbeck, 87 ans, est condamnée à dix mois de prison ferme !
Ursula Haverbeck, surnommée en Allemagne la « mamie nazie »,
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Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après
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Spartacus Kouros Messages : 2078 Date d'inscription : 13/03/2010 Age : 58 Localisation : Les arènes
Sujet: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après Mer 1 Fév - 19:44
Le témoignage de Wladyslaw Szpilman sur le ghetto de Varsovie.
( 1911-2000 :Photo:Wikipédia)
Introduction.
Il y a une douzaine d'années,les éditions Robert Laffont ont publié sous le titre: "Le pianiste.L'extraordinaire destin d'un musicien juif dans le ghetto de Varsovie. 1939-1945,la traduction française d'un ouvrage paru pour la première fois en Pologne en 1946.Il s'agissait du récit autobiographique d'un survivant du ghetto de Varsovie,Wladyslaw Szpilman,rédigé en 1945 et publié sous le titre: Une ville meurt. Très vite interdit par le régime communiste,cet ouvrage n'avait jamais été réédité depuis. En 1998,une version anglaise parut sous le titre: The Pianist. C'est cette version qui a été utilisée pour la traduction française. Comme le titre l'indique,W.Szpilman était pianiste.En 1939,il vivait à Varsovie avec les siens.Ayant refusé de partir,il se retrouva dans le ghetto. En 1942,sa famille fut déportée.Lui resta,car il fut sauvé dans des circonstances mal définies (un ami dont il ne dit rien l'aurait au dernier moment extrait des files de déportés).Par la suite,il travailla sur des chantiers pour le compte de l'occupant puis aurait erré de cachette en cachette jusqu'en 1945 (il n'a pas participé aux événements d'avril-mai 1943).
J'utilise le conditionnel car j'ai des doutes quant à l'authenticité de son récit pour la période 1944-1945.W.Szpilman prétend avoir été sauvé in extremis une douzaine de fois lorsqu'il vivait caché (voy.notamment pp.183-8:l'auteur à demi asphyxié et cerné au dernier étage d'un immeuble en flammes avale des barbituriques pour en finir,mais il se réveille le lendemain sans aucune blessure,p.197,il raconte qu'il s'était caché dans un grenier,que plus de trente fois,les Allemands ou les Ukrainiens sont venus fouiller l'immeuble mais qu'ils "ne se sont toutefois jamais aventurés jusqu'au grenier".Un jour,alors qu'il déambulait dans l'immeuble, il échappa à des SS qui arrivaient en se réfugiant " à toutes jambes" au grenier, là encore,ses poursuivants "se sont contentés de rôder un peu sans monter jusqu'à son perchoir" (p.199). Plus tard,alors qu'il était torturé par la faim,sa cachette fut découverte. Mais il parvint à éviter les balles,à dévaler l'escalier et à s'enfuir dans la rue sans que les SS ne l'attrapent (pp.201-2).Ajoutons à cela deux fois où il aurait été sauvé grâce à un pressentiment (pp.192 et 204). Personnellement,je me demande si W.Szpilman n'a pas travaillé beaucoup plus longtemps qu'il ne le dit pour les Allemands.Mais en 1945 (et après),c'était inavouable et mieux valait se présenter comme une sorte de Robinson Crusoë traqué. L'auteur mort en juillet 2000 la vérité restera sans doute ignorée. Mais qu'importe,personnellement,même si l'on me prouve que W.Szpilman a menti pour cacher sa collaboration,je suis prêt à excuser ce qui m'apparaît comme de la prudence et/ ou de l'orgueil.Ce qui m'intéresse en tout premier lieu,ce sont les quatorze premiers chapitres de son récit,qui vont de septembre 1939 jusqu'à l'insurrection (prétendue) du ghetto.Ils fourmillent en effet des détails intéressants pour l'historien objectif,non seulement à propos du ghetto,mais également sur d'autres sujets.
PREMIERE PARTIE.
LES ENSEIGNEMENTS DIVERS.
En juin 1940,le Maréchal a eu raison de ne pas quitter la métropole.
On se souvient qu'en juin 1940,en France,d'âpres discussions eurent lieu afin de savoir si le gouvernement devait rester sur le sol national ou s'exiler. Suite à l'action du maréchal Pétain et de Pierre Laval notamment,et malgré l'affaire du Massilia,il resta.
Les gaullistes accusent les vichyssois d'avoir agi pour des motifs inavouables.
Dans les mois qui suivirent,ceux qui avaient rejoint Philippe De Gaulle à Londres accusèrent le Maréchal et son équipe d'avoir agi par ambition personnelle, par haine de la République ou par germanophilie.Dans un livre paru en 1944, Albert Bayet,qui oubliait les sanglantes batailles de mai-juin 1940,la défaite et ses suite,écrivit:
Qu'on ne vienne donc pas nous conter que le peuple de France (....) a été "vaincu" par l'invincible Allemagne.Le peuple de France n'a pas été battu pour l'excellente raison qu'on l'a empêché de se battre.Il a été trahi par un misérable vieillard que l'ambition rongeait depuis des années et qui,pour trente deniers, l'a vendu à Hitler.(voy.A.Bayet, Pétain et la Cinquième Colonne (Ed.du Franc-Tireur,1944),p.44).
Le 4 octobre 1945,le Premier Président de la Haute Cour qui jugeait Pierre Laval déclara au prévenu:
(...) cette défaite (de juin 1940) a créé un climat et (...) dans ce climat, il y a eu un certain nombre de personnages qui ont essayé,comme on dit vulgairement,de tirer leur épingle du jeu,de se créer une situation sur le cadavre du pays (...).Ces personnages ont essayé de se créer une situation de premier plan. Vous avez,dans cette période,été l'un des agents les plus actifs de la propagande défaitiste. (Voy.le compte rendu sténographique du procès Laval (Ed.Albin Michel,1946),p.60).
En 1999 encore,dans un numéro spécial de Sciences & Vie Junior consacré à la seconde guerre mondiale,on lisait:
Dès sa première intervention au micro (le 17 juin 1940,P.Pétain) annonce qu'il faut faire taire les canons et négocier l'armistice.En revanche,Pétain omet un "détail":il compte bien profiter du trouble pour abattre la république. (Voy.Sciences & Vie Junior,n°38,octobre 1999,p.58,col.A).
Les véritables motivations du Maréchal et de Pierre Laval.
Or,il suffit de relire les documents d'époque pour comprendre que ni P.Pétain ni P.Laval avait agi pour des raisons inavouables.Dès le 13 juin 1940, le maréchal Pétain avait déclaré:
Il est impossible au gouvernement,sans émigrer,sans déserter,d'abandonner le territoire français.Le devoir du gouvernement est,quoi qu'il arrive,de rester dans le pays,sous peine de n'être plus reconnu comme tel. (Voy.Louis-Dominique Girard, Montoire,Verdun diplomatique (Ed.André Bonne,1948),pp.41-2).
De son côté,prenant la parole lors d'une réunion informelle le 21 juin 1940, René Dommange avait prévenu le président de la République A.Lebrun:
Monsieur le Président,c'est votre gouvernement qui ne serait plus libre et souverain après avoir abandonné plus de quarante millions de Français en pleine bataille,sur le sol national.Ces populations abandonnées constituraient elles-mêmes le vrai gouvernement de la France.C'est nous qui le formerions car nous ne quitterons jamais la France.Que pourrez-vous faire là où vous irez ? (Voy.Jean Montigny,Toute la vérité sur un mois dramatique de notre histoire (auto-édité,1940),p.28).
Il avait été suivi par P.Laval qui lança:
Si vous quittez la France,vous n'y mettrez jamais plus les pieds. Oui,quand on saura que vous avez choisi pour partir l'heure où notre pays connaissait la plus grande détresse,un mot viendra sur toutes les lèvres: celui de défection....peut-être même un mot plus grave encore,celui de trahison... Votre devoir,Monsieur le Président,est de suivre l'exemple du Maréchal. (Ibid.,pp.28-9).
Le cas de la Pologne.
On le voit,les opposants à l'émigration craignaient que dans une France en plein désarroi,un gouvernement qui choisirait de s'exiler perde toute autorité auprès du peuple (un peuple qui dès lors serait tenté de se tourner vers les Allemands). Cette crainte était-elle justifiée ? Un constat de W.Szpilman permet de répondre à la question,il déclare que dans les premières semaines de l'occupation de la Pologne: le ressentiment envers le gouvernement et le commandement militaire polonais, qui avaient l'un et l'autre préféré s'enfuir en abandonnant le pays à son sort, était en général plus vivace que la haine des Allemands (....). On pouvait même entendre communément l'opinion selon laquelle notre situation pourrait s'améliorer puisque les Allemands étaient susceptibles de remettre de l'ordre dans ce chaos qu'était devenue la Pologne. (p.38).
Formulé dans un pays où un sentiment anti-allemand prédominait quelques semaines auparavant,ce constat donne raison à ceux qui,en France,refusaient l'émigration, car il était évident qu'en France comme en Pologne,un gouvernement en exil aurait été exécré de l'immense majorité,une majorité qui aurait dès lors tourné son regard vers les Allemands.Il permet également de comprendre pourquoi l'appel lancé le 18 juin 1940 par De Gaulle n'eut quasiment aucun écho. A l'époque,les masses affolées se moquaient éperdument d'un militaire qui, après avoir quitté le sol national,prêchait la poursuite de la guerre,elles espéraient en revanche de ceux qui avaient choisi de rester.
Le constat de W.Szpilman n'était pas erroné.
Naturellement,certains pourront me répondre que le constat de W.Szpilman était soit mensonger,soit grossièrement exagéré et que même s'il était exact, au bout de quelques semaines,les populations polonaises ont dû s'apercevoir de leur erreur.A l'appui de cette affirmation,ils citeront les propos de l'ancien secrétaire d'Etat du Gouvernement général de Pologne,Joseph Bühler. A Nuremberg,celui-ci déclara que la population polonaise n'apporta pas son concours aux mesures prises par les Allemands:
Cette absence de concours était due à des considérations patriotiques, à l'aversion pour la domination allemande,aversion provoquée elle-même par une propagande continuelle et efficace faite de l'extérieur. Je ne crois pas que,dans aucun autre pays d'Europe,il y eut autant de pillage, de vols et de marché noir,autant de destructions et de déprédations exécutées afin de saboter le ravitaillement,que dans le Gouvernement général. (TMI,XII,84).
A cela,j'opposerai le fait que,même s'il y eut une résistance (voy.plus bas), de nombreux polonais n'ont pas hésité à collaborer avec les Allemands. A Nuremberg,l'ancien gouverneur de Pologne,Hans Frank,déclara (sans être contredit) que durant l'occupation,25 000 Polonais et 5 000 Ukrainiens travaillaient dans la Police criminelle sous les ordres de la Police allemande (TMI,XII,32). Autre chiffre révélateur:sur les 320 000 fonctionnaires qui travaillèrent dans le Gouvernement général entre 1940 et 1945,il y eut en moyenne 40 000 Allemands contre 280 000 Polonais et Ukrainiens (Ibid.,p.18).
Dès la fin de la guerre de Pologne,Hitler avait plaidé non pour qu'on réduise brutalement en esclavage le peuple polonais,mais pour qu'on remette de l'ordre dans les territoires nouvellement acquis. Devant ses juges,le 18 avril 1946,H.Frank déclara: (...) Hitler m'a donné l'ordre de veiller à ce que tout se rétablisse quelque peu dans ces territoires qui étaient complètement dévastés,et dont les ponts étaient sautés,les chemins de fer immobilisés et la population affolée. Je devais m'efforcer que le territoire devienne un facteur de l'amélioration de la terrible situation économique du Reich allemand. (TMI,XII,19).
(Hans Frank)
Sa déposition est confirmée par le compte rendu d'un entretien secret qu'Hitler eut le 26 septembre 1939 avec le médiateur suédois,Birger Dalherus,on lit:
(Hitler explique qu') il faut bien que quelqu'un se préoccupe de l'ordre à l'est et transforme cette complète désorganisation en une situation bien ordonnée. Ce qui interviendra aussi,c'est le remaniement du peuple des terres dont il a parlé tout à l'heure (comprenez:les anciennes terres germaniques),on installera des Allemands dans les régions peu peuplées,de façon à élever au moins la densité de population de 35 à 60 (habitants au km2). Le but visé est une répartition rationnelle des nationalités dans chaque région, et la création en Pologne d'une structure économique logique. (Voy.Andréas Hillgruber,Les entretiens secrets d'Hitler (Ed.Fayard,1969),p.32).
On le voit,il n'était pas question d'exterminer les Slaves mais d'aboutir à une "répartition rationnelle des nationalités". En Pologne dévastée,le premier souci était d'ailleurs le ravitaillement des populations et la reprise de l'activité.Afin de nourrir les habitants de Varsovie,le Reich fit parvenir 600 000 tonnes de blé à titre de prêt.Afin de réamorce l'économie, le Reich avança une somme équivalente à 20 millions de Zlotys. Malgré l'obstruction de certains,l'activité reprit et se développa considérablement. Plus de 2 000 000 d'ouvriers furent employés en étant "largement rétribués (Ibid.,p.23),si bien qu'en 1944: "le montant des comptes en banque de la population indigène avait atteint au total 11 500 000 000 de Zlotys." (Ibid). A Nuremberg,l'ancien gouverneur du district de Cracovie à partir du 1er décembre 1943,Kurt von Burgsdorff,déclara: Dans mon district,l'économie était en 1944 aussi saine dans un domaine que dans l'autre.Quelques industries avaient été transférées du Reich dans le Gouvernement général,et en ce qui concernait l'agriculture,l'administration importait de larges quantités d'engrais et de semences.L'élevage des chevaux fut également très poussé. (TMI,XII,62).
.../....
Spartacus Kouros Messages : 2078 Date d'inscription : 13/03/2010 Age : 58 Localisation : Les arènes
Sujet: Re: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après Mer 1 Fév - 20:20
Afin d'assurer le contact avec les populations locales,les autorités d'occupation mirent sur pied des "commissions auxiliaires" chargées de représenter les Polonais et les Ukrainiens.Le comité auxiliaire polonais avait à sa tête le comte Ronikier, le comité ukrainien était dirigé par le professeur Kubliowicz (TMI,XII,17). A Nuremberg,H.Frank déclara: Tous mes services avaient reçu l'ordre,lorsqu'il s'agissait de questions d'intérêt général,de se mettre en rapport avec ces comités auxiliaires et ils s'y sont conformés. J'étais d'ailleurs moi-même en contact permanent avec ces deux organismes. On me présentait des réclamations et il y avait un libre échange.(Id.).
En rappelant ces faits,je ne prétends pas présenter l'occupation de la Pologne comme une période idyllique,aucune occupation n'est idyllique,mais juste démontrer que le constat de W.Szpilman n'était ni erroné,ni exagéré. Par conséquent,P.Pétain et P.Laval eurent raison lorsqu'ils appelèrent l'attention sur le caractère illusoire qu'aurait un gouvernement en exil,la population ne pardonnant pas aux autorités de l'avoir abandonnée. Poursuivons cependant.
Nécessité de s'appuyer sur les faits, non sur les paroles.
Depuis 1945,les historiens ont coutume de décrire la "barbarie nazie" en recourant à des extraits de discours de hauts dirigeants nationaux-socialistes ou à des décrets pris ici et là.A propos de la Pologne,un exemple peut être cité: celui de l'"opération AB".
Le cas de l'opération AB.
Dès le premier semestre de l'année 1940,des Polonais avaient créé des mouvements de résistance.Ceux-ci organisaient des soulèvements de villages (dans la région de Random,sous la direction du commandant Huballa) et des assassinats soit de familles de souche allemande soit de "collaborateurs" (affaires de Josefow et de Grasienka). Le 16 mai 1940,alors que l'offensive débutait à l'Ouest,Hans Frank,écrivit: La situation militaire générale nous oblige à considérer très sérieusement notre sécurité dans le Gouvernement général. Un certain nombre de symptômes et de faits nous amènent à conclure qu'un fort mouvement de Résistance organisé parmi les Polonais existe à l'intérieur du pays, en attendant le déchaînement d'événements plus importants et plus violents. Des milliers de Polonais feraient déjà partie d'une organisation secrète et armée et sont incités à se livrer à des actes de violences de toutes sortes. (TMI,XII,77).
Les autorités d'occupation décidèrent donc d'organiser,à partir du 15 juin 1940, une vaste "opération de pacification" (comprenez:de répression du maquis): l'opération AB.Les suspects appréhendés devaient être traduits devant des juridictions d'exception (crées dès 1939),celles-ci prononceraient soit la condamnation à mort,soit l'acquittement du prévenu. Au cours d'une réunion le 30 mai 1940,H.Frank déclara en outre que la commission des grâces n'interviendrait pas dans ces affaires,l'action de pacification devant "se dérouler hors du cadre d'une procédure règulière" (Ibid.,p.43). Cette formule laissait penser que l'opération AB serait une vaste entreprise de répression brutale et arbitraire. Comme on pouvait s'y attendre,l'Accusation à Nuremberg cita ces propos à charge contre l'ancien Gouverneur de Pologne. Prenant la parole le 18 avril 1946,le colonel Smirnov lui dit: Je vous parle maintenant de mots,qui,pour un juriste,n'ont à mon avis qu'une signification. Vous avez dit:"La commission des grâces qui se trouve dans mon service n'a pas à s'occuper de ces affaires.L'action AB doit être menée exclusivement par le chef de la Police et des SS (...) et son organisation. C'est une simple entreprise intérieure de pacification qui est nécessaire et qui doit se dérouler hors du cadre d'une procédure règulière." Ce qui veut dire que vous avez renoncé à votre droit de grâce ? (Id.)
H.Frank répondit immédiatement: Oui.A ce moment-là.Mais si vous suivez l'évolution ultérieure de l'action AB au cours des semaines suivantes,vous verrez qu'elle n'a jamais été réalisée. C'était un projet,mais un mauvais projet,que,Dieu merci,j'ai abandonné à temps(..). Il ne s'agit pas d'un décret ni d'un règlement définitif.C'est une remarque qui fut faite sous l'impulsion du moment et donna lieu à des négociations qui ont duré plusieurs jours.Il faut regarder les résultats et non pas les motifs allégués qui se dégagent du déroulement de l'affaire. (Ibid.,pp.43-4).
Cette version des faits fut confirmée huit jours plus tard par le Secrétaire d'Etat du Gouvernement général de Pologne.Interrogé par l'avocat d'H.Frank,il déclara: Les déclarations du Gouvernement général au cours de cette conférence de la mi-mai 1940,me firent craindre que la Police ne vit là l'occasion d'échapper à la procédure des tribunaux d'exception et de la Commission des grâces. Pour cette raison,après les déclarations du Gouverneur général,je demandai la parole(...). J'exprimai mes craintes en disant que la procédure exigée devant les tribunaux d'exception devait être maintenue coûte que coûte (...) le Gouverneur général lui-même avait compris l'inquiétude que ses déclarations avaient fait naître à ce sujet(...) répondant à mes objections et sans ambages,le Gouverneur général déclara immédiatement que les arrestations et les exécutions ne pouvaient avoir lieu que conformément à la procédure suivie devant les judictions d'exception et que les décisions de ces tribunaux sommaires devaient être soumises à la commission des grâces(...) (TMI,XII,78).
H.Frank était un impulsif.
Plus tard,le témoin expliqua pourquoi H.Frank avait fait de nombreuses volte-face de cette sorte.C'était un homme trop impulsif: (....) Frank prit part sans doute plus qu'il n'était nécessaire aux conférences et aux affaires des chefs de service du Gouvernement(...).Il avait ainsi à prendre la parole plusieurs fois par jour et je pourrais dire que quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent il parlait selon son inspiration du moment,sans réfléchir,et j'ai fréquemment vu comment,après avoir fait des déclarations ridicules, il essayait dans les phrases suivantes ou à la première occasion de les retirer ou de les rectifier. Je l'ai vu également revenir sur des décisions qu'il avait prises à la légère. (TMI,XII,91-2).
W.Szpilman confirme bien involontairement.
A ceux qui argueront que le témoin mentait pour tenter de sauver son ancien supérieur hiérarchique,j'opposerai l'ouvrage de W.Szpilman.L'auteur confirme en effet qu'en Pologne occupée,des décisions ont été prises à la légère et n'ont jamais été exécutées.Il raconte par exemple que dans les premiers mois qui suivirent l'occupation de la Pologne,les Allemands publièrent un décret qui "stipulait que toute personne surprise en train d'acheter ou de vendre du pain à un prix supérieur à ceux pratiqués avant guerre serait abattu sur-le-champ" (p.38).Et de poursuivre ainsi: Cette menace nous avait tellement traumatisés,à la maison,que nous avions renoncé à manger du pain pendant des jours et des jours(...). Et puis Henryk (frère de l'auteur)avait découvert qu'il y en avait toujours en vente et que ceux qui l'achetaient n'étaient pas obligatoirement foudroyés sur place,de sorte que nous avions repris nos habitudes alimentaires! Pendant cinq ans qu'a duré l'occupation,il n'a jamais été révoqué,ce décret, et puisque tout le monde continuait à consommer quotidiennement du pain des millions de condamnations à mort auraient dû être ordonnées pour ce seul motif à travers le territoire polonais sous contrôle allemand....Mais il nous a fallu longtemps pour nous apercevoir que toutes ces proclamations n'avaient aucun poids,et que les véritables dangers fondaient sur nous sans le moindre préavis(...) (pp.38-9).
Autre anecdote:début 1940,les Allemands ordonnèrent que les Juifs de 12 à 60 ans et les Juives de 14 à 45 ans accomplissent deux années de travaux forcés dans des camps où une "rééducation sociale appropriée" leur serait dispensée afin de ne plus être des "parasites proliférant sur l'organisme vigoureux des Aryens" (p.51).Des listes de personnes furent donc dressées,les premiers départs étant programmés pour le printemps.Mais là encore,rien ne se passa.W.Szpilman écrit: "Au printemps (...) les convois ne sont pas partis.Une fois encore,il est apparu que les décrets allemands restaient surtout des proclamations sur le papier" (p.52).
Ces quelques exemples démontrent qu'on ne saurait écrire l'Histoire en produisant des proclamations d'un fonctionnaire où des décrets pris par un gouvernement quelconque.L'historien objectif doit chercher à savoir dans quelle mesure les suggestions d'un moment ont été adoptées et,dans l'affirmative,si les décisions prises ont effectivement été appliquées.
..../...
Spartacus Kouros Messages : 2078 Date d'inscription : 13/03/2010 Age : 58 Localisation : Les arènes
Sujet: Re: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après Mer 1 Fév - 20:38
Rumeurs exagérations et bruits dans les périodes troublées.
Autre sujet,les faux bruits qui circulent dans les périodes troublées. Plusieurs anecdotes rapportées par W.Szpilman confirment que les temps de guerre sont propices aux rumeurs,aux exagérations et aux comportements hystériques.Il y a cent ans,déjà,Gustave Lebon avait rappelé que,pendant le siège de Paris (en 1870) une "une bougie allumée à l'étage supérieur d'une maison était considérée aussitôt comme un signal fait aux assiégeants", alors que "deux secondes de réflexion eussent prouvé (...) qu'il leur était impossible d'apercevoir à plusieurs lieues de distance la lueur de cette bougie" (Voy.Gustave Lebon,Psychologie des foules (PUF,réédition de 1988),p.20,n). Soixante-neuf ans plus tard,il en était de même dans la capitale polonaise. W.Szpilman écrit: Alors que le dénouement du siège (de Varsovie) approchait,la hantise du sabotage a atteint un niveau d'hystérie jusqu'alors inégalé.N'importe qui pouvait être désigné comme espion infiltré et abattu sur-le-champ,sans avoir le temps de plaider son innocence (p.29).
Une vieille fille excentrique devient une espionne.
L'auteur raconte l'histoire d'une vieille fille excentrique,qui,dans Varsovie assiégée et soumise aux bombardements,n'avait pas changé ses habitudes,jouant du piano et nourrissant des oiseaux en cage qu'elle élevait sur le balcon de son appartement situé au dernier étage d'un immeuble: Dans Varsovie assiégée ce style de vie devait immanquablement provoquer la perplexité,puis les soupçons.Les bonnes de l'immeuble,qui se trouvaient règulièrement dans la loge du concierge pour échanger leurs points de vue sur la situation,avaient longuement débattu de son cas et l'avaient soumise à une constante surveillance avant de parvenir à la conclusion que la vieille fille affublée d'un nom aussi germanique (Hoffer) ne pouvait qu'être allemande, et que ses gammes constituaient en réalité un code secret qui lui permettait d'indiquer aux pilotes de la Luftwaffe les objectifs sur lesquels déverser leurs bombes.A l'issue de leurs délibérations,ces femmes surexcitées avaient assailli l'originale chez elle,l'avait ligotée puis l'avait enfermée dans l'une des caves du bâtiment,en compagnie des oiseaux,preuve indiscutable de ses activités d'espionne. (pp.29-30).
Estimations exagérées.
W.Szpilman rapporte aussi les estimations grossièrement exagérées qui circulèrent après la chute de Varsovie: Initialement,le chiffre de cent mille morts avait couru, soit dix pour cent de la population de Varsovie,ce qui avait provoqué la consternation générale. Le temps passant,nous avons appris qu'il fallait déplorer environ vingt mille victimes. (p.35).
Rumeurs sans fondements et naissance du mythe de l'Holocauste.
Plus tard,de multiples rumeurs sans fondement coururent parmi les Juifs reclus dans le ghetto de Varsovie.Un soir de 1943,ainsi,l'hôte de W.Szpilman apprit "d'un ami généralement bien informé" qu'une "vaste chasse à l'homme était programmée le lendemain dans toute la ville" : "Nous étions,du coup,sur des charbons ardents mais la nouvelle s'est révélée une fausse alerte,comme il s'en produisait beaucoup alors" (p.157). Plus loin,l'auteur écrit: "Depuis le début de l'occupation,combien de rumeurs avaient circulé à Varsovie sans jamais se concrétiser..." (p.176).
C'est dans cette ambiance que coururent les premiers bruits concernant des assassinats par gaz. Dans un chapitre qui se place au printemps 1942,W.Szpilman écrit: C'est à peu près vers cette époque que des bruits de plus en plus inquiétants ont commencé à circuler dans le ghetto avec une insistance et une régularité grandissantes,même s'ils ne s'appuyaient sur aucune preuve,comme d'habitude. Personne ne trouvait jamais leur source directe,ni la plus infime confirmation qu'ils étaient fondés sur une tangible réalité,et pourtant ils revenaient sans cesse. Un jour,par exemple,tout le monde s'est mis à parler de l'affreuse situation que connaissait désormais le ghetto de Lodz:contraints par les occupants de battre leur propre monnaie,les Juifs étaient en train de mourir de faim par milliers là-bas, personne ne voulant accepter leurs pièces de fer sans valeur. Certains prenaient ces informations très au sérieux alors que chez d'autres elles entraient par une oreille et ressortaient par l'autre. Après un moment,Lodz a été oublié pour Lublin et Tarnow,où les Juifs avaient apparemment été asphyxiés par du gaz,affirmation tellement incroyable que personne ne voulait lui accorder vraiment de crédit. (p.96).
Loin,donc,de soutenir la thèse exterminationniste,ce texte confirme ce qu'écrivait Robert Faurisson dès 1980,à savoir que le mythe des "chambre à gaz" semble être né vers 1942 et qu'il "n'a guère eu de succès pendant la guerre" *
De nombreux Juifs refusent de croire les rumeurs.
W.Szpilman ne cache d'ailleurs pas qu'au moment de l'évacuation du ghetto de Varsovie,de nombreux Juifs refusaient de croire que les Allemands les destinaient à l'extermination.L'auteur se souvient d'un ancien directeur d'un grand magasin selon lequel: Les Allemands ne pouvaient pas être assez stupides pour dilapider l'énorme force de travail que les Juifs représentaient potentiellement.D'après lui,(les Juifs étaient) destinés à des usines,à de grands chantiers où la discipline serait de fer,sans doute,mais on à la mort. Pendant ce temps,son épouse racontait (...) comment elle avait dissimulé son argenterie dans un mur de leur cave.Il s'agissait-là de très belles pièces de grande valeur (...) et elle espérait bien les retrouver à son retour de déportation. (p.121).
Quelques dizaines de minutes plus tard,des Allemands arrivèrent parmi les Juifs regroupés "les plus jeunes et les plus solides".La foule fut-elle prise de panique à la vue de cette sélection ? Non,au contraire: Ces heureux élus étaient à l'évidence destinés à un meilleur sort,en ont conclu les gens,et aussitôt des milliers d'entre eux ont cherché à se rapprocher de la sélection en hurlant et en jouant des coudes pour être remarqués par les Allemands.(p.123).
Le tumulte fut tel que les gardiens durent tirer en l'air pour calmer les esprits (p.124).
Ces extraits confirment que les rumeurs de massacres de masse n'étaient généralement pas crues chez les Juifs.
Un antisémitisme relatif.
W.Szpilman rappelle d'ailleurs que de nombreux soldats allemands ne nourrissaient aucune haine fanatique contre les Juifs. Page 86,ainsi,il évoque un "certain Rubinstein",dont: une des spécialités était de s'approcher avec force de contorsions et grimaces des soldats allemands en faction pour les invectiver copieusement: "Hé ! vous,bande de malfrats,gredins,chenapans !",sans mentionner des qualificatifs carrément obscènes.Mais ils trouvaient son manège hilarant,eux,et ils allaient souvent jusqu'à lui jeter des cigarettes ou quelques piècettes en échange de ses insultes.
L'auteur raconte également qu'au soir d'une première rafle opérée en mai 1942, ils ont appris que: l'heure du couvre-feu serait repoussée à minuit afin de permettre aux familles des "personnes réquisitionnées en tant que main-d'oeuvre" de leur apporter des couvertures,des sous-vêtements propres et des vivres dont les travailleurs forcés auraient besoin pendant leur voyage. (p.92).
Telles sont les raisons pour lesquelles de nombreux Juifs ne nourrissaient aucune inquiètude.
W.Szpilman n'est pas un témoin de l'"Holocauste".
Une question se pose toutefois:pendant la guerre,W.Szpilman a-t-il finalement pu acquérir la preuve que ces rumeurs d'assassinats par gaz étaient fondées ? Bien que son récit soit très vague sur ce point,il me semble que l'on puisse répondre par la négative. Aux pages 90 et 91,par exemple,l'auteur mentionne une rafle d'hommes effectuée dans le ghetto en mai 1942.Puis il écrit: C'est bien plus tard seulement que j'ai appris que le millier d'hommes arrêtés dans le ghetto ce jour-là a été conduit droit au camp de Treblinka,et que les Allemands ont expérimenté avec eux les nouvelles chambres à gaz et les nouveaux fours crématoires qu'ils venaient d'y installer. (p.92).
On retrouve la même expression quarante pages plus loin,lorsqu'il raconte que peu après l'évacuation de sa famille du ghetto,un Juif lui dit qu'il ne reverrait jamais plus les siens.W.Szpilman écrit: "C'est seulement bien plus tard que je suis arrivé à reconnaître qu'il avait eu raison de me parler ainsi." (p.133).
Comment a-t-il "appris",comment en est-il "arrivé à reconnaître" "bien plus tard" ? W.Szpilman ne nous le dit pas. A mon avis,ce "bien plus tard" signifie:après la débâcle allemande,alors que la guerre se terminait ou venait de s'achever et que la propagande alliée sur les "atrocités nazies" battait son plein,parvenant aux oreilles de tous,y compris celles de W.Szpilman. L'auteur me paraît donc pouvoir être classé parmi toutes ces personnes qui ont fini par croire en l'"Holocauste" non parce qu'elles en ont eu la preuve,mais parce qu'après avoir perdu des proches dans les camps,elles ont entendu et cru la propagande alliée d'après guerre. Par conséquent,son livre ne peut nullement être qualifié (comme il l'est au dos) de "classique de la Shoah".
*Voy.Mémoire en défense (éd.La Vieille Taupe,1980),p.3.R.Faurisson déclare que le mythe "semble être né dans certains milieux sionistes américains vers 1942",sachant toutefois que pendant la guerre,les informations circulaient entre les pays occupés et l'Amérique,on peut supposer que les rumeurs polonaises alimentaient celles qui circulaient aux USA et vice-versa. J'ajouterai que dès 1942,les antinazis s'étaient efforcés de répandre ces bruits. Afin de leur donner un semblant de crédibilité,ils les qualifiaient non de "rumeurs" mais de "nouvelles" et ils citaient des chiffres. Le 20 octobre 1942,ainsi,les rédacteurs d'une feuille clandestine diffusée en France et intitulée: J'accuse ("Organe de liaison des forces françaises contre la barbarie raciste") écrivirent: "Les nouvelles qui nous parviennent (...) annoncent que les dizaines de milliers d'hommes,de femmes et d'enfants juifs déportés de France ont été ou bien brûlés vifs dans des wagons plombés ou bien asphyxiés pour expérimenter un nouveau gaz toxique.Les trains de la mort ont amené en Pologne 11 000 cadavres. Telle est l'oeuvre sanglante des Huns du 20ème siècle,des cannibales de l'ordre nouveau". (Voy.J'accuse,n°2,20 octobre 1942,p.1,col.A).
En quelques lignes,ainsi,ce qui n'était que rumeurs issues des ghettos (ou des milieux sionistes américains) devenait une "information sûre" confirmée par les chiffres.
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Spartacus Kouros Messages : 2078 Date d'inscription : 13/03/2010 Age : 58 Localisation : Les arènes
Sujet: Re: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après Mer 1 Fév - 20:54
DEUXIEME PARTIE.
Le ghetto de Varsovie.
Mais venons-en au sujet central du livre:le ghetto de Varsovie. L'histoire officielle fait des ghettos des endroits où les Allemands laissaient les Juifs mourir principalement de misère (sous-alimentation,froid,maladie...). Dans leur ouvrage intitulé: "Dites-le à vos enfants" Histoire de la Shoah en Europe,1933-1945,distribué en 2000 dans tous les établissements scolaires français,Stéphane Bruchfeld et Paul A.Levine écrivent: L'extrême population des ghettos joua un rôle décisif. Celui de Varsovie compta plus de 400 000 habitants,soit une personne pour 7,5m2. De nombreuses familles vivaient à quinze ou plus dans la même pièce (...). Il n'y avait presque rien à manger et la quête de nourriture représentait un combat quotidien pour les habitants du Ghetto.Dans celui de Varsovie, les Allemands allouaient environ 200 calories par personne et par jour (...). Ces conditions de vie entraînèrent inévitablement des maladies et de graves épidémies,en particulier le typhus (...). Il était impossible de se soigner car les médecins manquaient de médicaments, de vivres et d'installations. (Voy.S.Bruchfeld et P.Levine:"Dites-le à vos enfants"Histoire de la Shoah en Europe,1933-1945 (Ed.Ramsay,200),pp.54-5).
Une réalité complexe.
Deux ghettos en un.
Or,la réalité était beaucoup plus complexe. A Varsovie,il y avait en vérité deux ghettos reliés entre eux:le Grand, où s'entassaient les Juifs pauvres,et le Petit,où vivaient beaucoup plus décemment les Juifs aisés,voire riches.W.Szpilman écrit: Notre monde était divisé en deux sphères:le Grand et le Petit Ghetto (...). Le Grand Ghetto,qui englobait toute la zone septentrionale de Varsovie, était une vaste confusion de ruelles étroites et malodorantes où les Juifs les plus démunis s'entassaient dans ces masures aussi sales que bondées. En comparaison,la surpopulation du Petit Ghetto n'atteignait pas un degré aussi critique:trois ou quatre personnes s'y partageaient une pièce et avec un peu de dextérité il était encore possible de circuler dehors sans entrer en collision avec d'autres piétons. (pp.63-4).
Une ville à priori normale.
L'auteur,qui vivait dans le Petit Ghetto,est contraint de reconnaître que rien, excepté le mur d'enceintre,ne le différenciait d'une ville normale.Il écrit: La vie dans le ghetto était d'autant plus atroce qu'elle gardait les apparences de la liberté (...).Il suffisait de descendre dans la rue pour avoir l'impression trompeuse de se trouver au milieu d'une ville comme les autres (...). Mais les rues du ghetto,et elles seules,finissaient toutes contre un mur. (pp.60-1).
Plus loi,il rappelle qu'afin de soutenir l'effort de guerre,les Allemands installèrent des usines dans le ghetto : "leurs usines et ateliers ont poussé comme champignons après la pluie" (p.107). L'activité économique était telle que des avocats exerçaient leur métier afin de règler des litiges.(page 72,W.Szpilman parle de sa soeur soucieuse des "dossiers qui l'attendaient l'après-midi à l'étude d'avocat où elle avait trouvé un emploi" (p.72).
Dans le ghetto,l y avait en outre un hôpital où l'auteur subit une opération: Je devais me faire opérer de l'appendicite.L'intervention s'annonçait sans surprise, sans rien d'inquiétant.Mes parents étaient convenus d'une date avec les médecins, une chambre avait été retenue pour moi à l'hôpital. (p.62).
A la même époque,des médecins,y compris des spécialistes,exerçaient dans des cabinets privés.L'auteur raconte par exemple que,les nuits d'alerte, lui et son frère se cachaient "dans le cabinet d'un chirurgien": (...) tandis que Henryk s'étendait sur la table d'opération,je somnolais dans le fauteuil d'examen gynécologique et au réveil,le lendemain matin,mes yeux tombaient sur les radiographies en train de sécher sur un fil au-dessus de moi, sur ces formes de coeurs malades,de poumons tuberculeux,de vessies irritées par les calculs ou d'os fracturés. (pp.88-9).
Preuve que,dans le ghetto,des spécialistes bien outillés travaillaient.
L'épidémie de typhus en 1941.
Naturellement,lorsque,en 1941,une épidémie de typhus se répandit à partir du Grand Ghetto,les médecins furent rapidement débordés. W.Szpilman parle de 5 000 morts par mois (p.82) et d'un taux de mortalité "si élevé que le ghetto n'était pas en mesure d'enterrer les morts assez vite" (p.83).Toutefois,il est faux de prétendre que les médecins juifs étaient dans l'impossibilité de soigner les gens. L'auteur admet que dans le ghetto,un vaccin contre le typhus circulait (celui du Dr Weigel). Bien qu'il fut rare donc cher (ce qui empêchait les plus démunis d'y avoir accès), il permit "à nombre de Juifs de Varsovie d'échapper au typhus" (Id.).
Dernière remarque à propos de cette épidémie:il n'est pas rare aujourd'hui de voir, dans des livres ou dans des reportages,des images montrant des cadavres de Juifs dans le ghetto de Varsovie. Ces cadavres sont très généralement nus et affalés en pleine rue,ce qui donne l'impression qu'une misère totale régnait dans le ghetto,puisque des gens auraient été obligés de vivre sans rien et que les morts n'auraient même pas été enterrés. Or,dans son récit,W.Szpilman explique que,pendant l'épidémie de typhus: Le taux de mortalité était si élevé que le ghetto n'était pas en mesure d'enterrer ses morts assez vite.Mais comme il était exclu de les garder dans les maisons, une solution intermédiaire avait été trouvée:dépouillés de leurs vêtements, trop nécessaire aux vivants pour leur être laissés,ils étaient abandonnés sur les trottoirs,enveloppés de papier journal.Là,ils attendaient souvent des jours entiers avant que les véhicules du Conseil (juif) passent les ramasser et les conduisent aux fosses communes du cimetière. (p.83).
Ce texte démontre:
- que les cadavres dans les rues correspondaient à une situation exceptionnelle d'épidémie,
- que s'ils étaient nus,ce n'est pas parce qu'ils avaient vécu ainsi,mais uniquement parce qu'on les avait dépouillés après leur mort,
- que ces morts étaient finalement enterrés.
Par conséquent,on ne saurait s'appuyer sur ces terribles photographies pour déclarer que le ghetto de Varsovie était un gigantesque mouroir créé par les Allemands dans un but d'extermination. Tout comme à Bergen-Belsen,ces clichés montrent une situation exceptionnelle de crise et il est malhonnête de présenter l'exception comme la règle.
Une infrastructure pour les loisirs.
Preuve,d'ailleurs,que le ghetto n'était pas un mouroir sordide:il comptait des cafés, des restaurants,des cinémas,etc. Certes,les plus pauvres n'y avaient pas accès,mais en est-il différemment dans les démocraties,même en temps de paix ? et W.Szpilman parle du ghetto comme d'un "océan de misère (qui) s'étendait autour des îlots constitués par la relative prospérité dont jouissait l'intelligentsia juive et par l'insolente opulence des spéculateurs." (pp.81-2). Toutefois,ces établissements existaient bel et bien,et ils fonctionnaient normalement. Page 61,W.Szpilman écrit: (...) même dans le ghetto,vous pouviez aller au restaurant,au café,y retrouver des amis,et en apparence rien ne vous empêchait alors de vous y sentir aussi à l'aise que dans n'importe quel autre établissement de ce genre. (p.60).
Plus loin,il raconte que durant la semaine qui avait précédé son opération de l'appendicite,ses parents avaient voulu le distraire: Dans l'espoir de me rendre l'attente moins pénible,ils s'étaient ingéniés à transformer la semaine qui me séparait de l'opération en une succession de sorties,de cadeaux,de distractions. Nous allions manger des glaces tous les jours,puis c'était le cinéma, ou le théâtre.Ils me couvraient de livres,de jouets (...). (p.62).
Plus tard,l'auteur exerça son métier de musicien dans le "principal café du ghetto" :le "Sztuka" (Les Arts).Il raconte: Sa salle de concert accueillait de nombreux artistes (...) je me produisais souvent en duo avec Andrzej Goldfeder,obtenant un franc succès avec ma Paraphrase sur la "Valse de Casanova" de Ludomir Rozycki (...).A ceux qui préféraient la table aux plaisirs de l'esprit,le bar proposait vins fins et délicieuses spécialités comme l'escalope de volaille ou le boeuf Strogonoff. Concerts et cuisine attiraient une grande affluence,si bien que je gagnais assez correctement ma vie à cette époque,de quoi subvenir à peu près aux besoins de notre foyer,où nous étions alors six.(p.81).
Le ghetto compte des Juifs très riches et peu charitables.
On y trouve confirmation que le ghetto abritait une population de Juifs riches, voire très riche.W.Szpilman en cite deux,Kon et Heller,qui avaient bâti leur fortune en collaborant avec l'occupant.Kon et Heller étaient parvenus à obtenir de la Gestapo le monopole des transports en commun dans le ghetto. Ils avaient ainsi créé une entreprise qui gérait des trams tirés par des chevaux, appelés:konhellerki(p.66). Ces trams assuraient notamment la liaison entre le Petit et le Grand Ghetto. W.Szpilman écrit: Comme le passage était plutôt onéreux,ces trams n'étaient fréquentés que par de riches commerçants,qui ne se seraient pas aventuré au coeur du Grand Ghetto s'ils n'avaient pas eu quelque affaire à règler. Sitôt descendus du véhicule,ils se hâtaient jusqu'à la boutique ou au bureau où ils étaient attendus et sautaient à nouveau dans un tram repartant en sens inverse dès qu'ils avaient conclu le marché,pressés de quitter ce terrible endroit sans tarder. (pp.66-7).
Ces Juifs nantis organisaient la contrebande à grande échelle,sans comparaison avec le petit trafic organisé par des enfants qui,la nuit,passant par des trous dans l'enceinte,faisaient entrer en fraude et au risque de leur vie des sacs. W.Szpilman déclare: Le ghetto n'avait pas besoin de ce trafic pour survivre,en réalité. La plupart des sacs et colis qui transitaient par le mur étaient des dons dispensés par des Polonais aux plus démunis des Juifs.La véritable contrebande, celle à grande échelle,était contrôlée par des hommes puissants,des magnats du marché noir tels que Kon ou Heller.Leurs opérations étaient bien moins risquées, pratiquement sans danger:en temps voulu,des gardes préalablement achetés regardaient ailleurs tandis que des colonnes entières de chariots passaient la porte du ghetto sous leur nez. Avec leur agrément tacite,nourriture,alcools de prix,victuailles des plus raffinées, tabac arrivé tout droit de Grèce,fanfreluches et parfums français étaient ainsi introduits sans encombre.(p.77).
Et l'auteur de poursuivre, désabusé: J'étais bien placé pour les voir tous les jours,ces articles coûteux. Le Café Nowoczesna (où W.Szpilman travaillait alors) n'était en effet fréquenté que par les richards et leurs cavalières couvertes de diamants et de bijoux en or. Au son des bouchons de champagne fusant en l'air,des grues outrageusement maquillées vendaient leurs charmes aux profiteurs de guerre installés devant des tables bien garnies.C'est ici que j'allais perdre deux de mes grandes illusions: celle que nous étions tous solidaires face à l'adversité,et celle que tous les Juifs savaient apprécier la musique. Aux abords du café,les mendiants n'étaient pas tolérés.Des portiers corpulents se chargeaient de les chasser en brandissant leur gourdin alors que les pousse- pousse,qui venaient parfois de très loin,déposaient à l'entrée des hommes et des femmes emmitouflés dans de confortables manteaux en hiver,la tête couverte de canotiers ou de foulards en soie de France en été. Avant d'atteindre la zone contrôlée par les cerbères,ils repoussaient eux-mêmes les badauds avec leur canne,les traits tordus par le dégoût et l'indignation. Jamais d'aumône:dans leur esprit,la charité ne servait qu'à décourager les gens. Si vous vouliez gagner de l'argent autant qu'eux,il vous suffisait de travailler aussi dur (...). Au Nowoczesna,personne ne prêtait la moindre attention à ce que je jouais. Plus je tapais sur mon piano,plus les convives élevaient la voix tout en s'empiffrant et en trinquant. Chaque soir,entre mon public et moi,c'était la lutte ouverte à qui arriverait à imposer son vacarme sur l'autre. Une fois,un client a même envoyé un serveur me demander d'interrompre un instant parce que je l'empêchais d'éprouver la qualité des pièces de vingt dollars or que l'un de ses commensaux venait de lui vendre. Il les faisait doucement tinter contre le guéridon en marbre,les portait à son oreille entre deux doigts et écoutaient intensément la manière dont ils sonnaient, seule et unique musique agréable à son oreille. (pp.77-9).
On le voit,le ghetto n'était pas uniquement peuplé de miséreux au seuil de la mort....
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Spartacus Kouros Messages : 2078 Date d'inscription : 13/03/2010 Age : 58 Localisation : Les arènes
Sujet: Re: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après Mer 1 Fév - 21:10
Malgré ce manque de solidarité,des associations charitables existaient bel et bien. Leur activité "était prétexte à des bals fréquents où l'on dansait et buvait, les gains de ces soirées allant aux oeuvres de bienfaisance" (p.97). Clles-ci étaient chaperonnées par deux femmes qui,depuis un incident survenu lors d'une réception mondaine au Sztuka,"se détestaient cordialement et n'économisaient aucun effort pour détourner leurs admirateurs l'une de l'autre" (pp.97-8. Le soir du 18 juillet 1942,les deux femmes avaient été invitées à un concert au Café Pod Fontanna.La "jeunesse dorée" du ghetto s'était alors précipitée à cette manifestation,non pour la musique,mais pour voir "ce qui allait se produire quand elles se retrouveraient nez à nez...(p.99). Voilà donc quel était le sujet d'intérêt dans le Petit Ghetto en juillet 1942....
Des Juifs collaborent avec les autorités allemandes.
Plus haut,j'ai évoqué les deux Juifs Kon et Heller qui s'entendaient avec la Gestapo. Ils n'étaient pas les seuls à "collaborer". Dans son récit,W.Szpilman confirme que,dans le ghetto,un Conseil juif créé par l'occupant était "en charge de l'administration communautaire" (p.51). Début 1940,cette instance avait enregistré pour le compte des Allemands les Juifs qui auraient dû être déportés (Voy.plus haut). Ce recensement avait donné lieu à des premiers actes de corruption.L'auteur écrit: Le Conseil a décidé d'épargner la majeure partie de l'élite intellectuelle. A raison de mille zlotys par tête,il se chargeait d'envoyer un prolétaire juif à la place des personnes théoriquement enregistrées.Evidemment,cet argent ne finissait pas toujours dans la poche des malheureux supplétifs,loin de là: il fallait que les fonctionnaires du Conseil vivent,eux aussi. Et ils vivaient fort bien,ma foi,ne manquant jamais de vodka ni de quelques friandises à côté (pp.51-2).
W.Szpilman confirme également l'existence d'une police juive dans le ghetto. page 70,il raconte: Mon frère menait alors une existence difficile (...).Nombre d'amis qui appréciaient ses qualités et sa culture l'encourageaient à suivre l'exemple de tant de jeunes intellectuels en intégrant la police juive du ghetto.Tu serais en sécurité,lui remontraient-ils,et avec un peu de débrouillardise tu gagnerais bien ta vie...
Cette police collabora admirablement avec l'occupant.L'auteur note: Les jeunes recrues étaient pour la plupart issues des milieux les plus aisés et plusieurs de nos relations en faisaient partie. Le choc n'en a donc été que plus grand lorsque nous avons vu ces hommes dont nous serrions jadis la main et qui hier encore jouissaient d'une bonne réputation,se conduire désormais de façon aussi méprisable. On aurait dit que la mentalité gestapiste était devenue une seconde nature chez eux.Il suffisait qu'ils endossent leur uniforme et empoignent leur matraque en caoutchouc pour changer du tout au tout.Ils n'avaient plus d'autre ambition que de travailler avec la Gestapo,de complaire à ses officiers,de parader dans les rues avec eux,de faire montre de leur maîtrise de la langue allemande et de rivaliser avec leurs maîtres dès qu'il s'agissait d'accabler la population juive (...). Au cours des chasses à l'homme de ce mois-là (mai 1942),ils ont opéré avec la froideur professionnelle de SS "purs Aryens",s'exhibant dans leurs élégants uniformes,lançant des ordres d'une voix brutale et tonitruante,copiée sur celle des Allemands,et matraquant tous ceux qui étaient à leur portée. (pp.90-1).
L'évacuation du ghetto.
Premières rumeurs et premières mesures.
Deux mois plus tard,le dimanche 19 juillet 1942,une rumeur se répandit d'après laquelle les Allemands allaient procéder à l'évacuation du ghetto. La journée s'acheva cependant sans que rien ne soit arrivé. Mais le lendemain soir: un vent de panique a soufflé de nouveau.Il n'y avait plus aucun doute,désormais: l'évacuation forcée était imminente,et concernait en premier lieu le Petit Ghetto. Des groupes chargés de ballots et de grosses malles,entraînant leurs enfants derrière eux,sont apparus un peu partout (...).Leur intention était de quitter la zone menacée avant le couvre-feu et de se réfugier dans le Grand Ghetto au plus vite. (pp.102-3).
Le mercredi 22 juillet,après que des affiches eurent été placardées un peu partout qui annonçaient le début d'une entreprise de "réinstallation" des Juifs (p.105), des détachements d'Ukrainiens cernèrent le ghetto (Id.): Tous les Juifs aptes au travail partaient à l'Est.Ils étaient autorisés à prendre vingt kilos de bagages par tête,des provisions de bouche pour deux jours... et leurs bijoux.Une fois arrivés à destination,ils seraient logés dans des baraquements et affectés aux usines allemandes locales.(p.105).
Là encore,des "collabos" juifs tirèrent parti de la situation pour gagner facilement de l'argent.W.Szpilman écrit: Les premiers jours,l'opération a été menée selon le principe de la loterie,tantôt dans le Grand Ghetto,tantôt dans le Petit.Sur un simple coup de sifflet,tous les habitants du bâtiment devaient se regrouper dans la cour puis s'entasser au plus vite dans des chariots tirés par des chevaux,sans distinction de sexe ni d'âge,des nourrissons jusqu'aux vieillards. Ils partaient à l'Umschlagplatz,le centre de rassemblement et de transit,montaient dans des wagons et disparaissaient dans l'inconnu. Au début,la mission a été confiée aux seuls policiers juifs,dirigés par trois sous- fifres des bourreaux nazis,le colonel Szerynski et les capitaines Lejkin et Ehrlich. Ils n'étaient pas moins dangereux et cruels que les Allemands,et peut-être plus encore.Quand ils découvraient des malheureux qui s'étaient cachés au lieu de descendre dans la cour comme les autres,ils étaient prompts à feindre de n'avoir rien vu,certes,mais seulement en échange d'argent. Ni les larmes,ni les supplications,ni même les cris terrorisés des enfants n'avaient d'effet sur eux. (p.106).
Ceux qui pouvaient payer parvenaient à éviter la déportation. Sachant que les travailleurs avaient de fortes chances de rester, un trafic de faux certificat de travail apparut dans le ghetto: les patrons (des usines du ghetto) étaient disposés à signer des contrats de travail fictifs...contre quelques billets de mille,évidemment,mais l'ampleur de leurs appétits ne suffisait pas à décourager les gens. Il y avait donc des queues de solliciteurs un peu partout,qui prenaient des proportions vraiment considérables devant le siège des compagnies les plus importantes telles que Toebbens ou Schultz. (...) Je voyais mes amis les plus riches acheter aisément la sécurité de leurs proches. (p.107).
Plus tard,la police juive fut remplacée par des miliciens de Lituanie ou d'Ukraine. W.Szpilman affirme qu'ils "aimaient tuer":ils "abattaient les enfants devant leur mère", "tiraient dans le ventre des passants" et allaient même jusqu'à jeter des grenades sur les Juifs regroupés (p.109).Affabulation ?Je l'ignore. Toutefois,on aurait tort de croire que l'évacuation du ghetto se solda par une boucherie.L'auteur raconte en effet que pour faciliter le départ,les Allemands annoncèrent par voie d'affiche que toutes les familles qui se rendraient de leur propre volonté à l'Umschlagplatz pour "émigrer" recevraient une miche de pain ainsi qu'un kilo de confiture par personne,et qu'elles ne couraient pas le risque d'être séparées.(p.111).Il poursuit: La réaction à ce décret a été massive.Un grand nombre d'habitants du ghetto ne demandaient qu'à saisir cette occasion,d'une part parce qu'ils souhaitaient au moins s'engager dans ce voyage incertain en restant avec leurs proches. (p.111).
W.Szpilman raconte également que,le 5 août 1942,il aperçut Janusz Korczak et ses orphelins qui quittaient le ghetto: La petite colonne était emmenée par un SS qui en bon Allemand aimait les enfants (...) (le morceau de phrase que j'ai coupé est le suivant:"même ceux qu'il conduisait dans l'autre monde".Je l'ai coupé parce qu'il s'agit d'une remarque entièrement gratuite).Il avait été particulièrement charmé par un garçon d'une douzaine d'années,un jeune violoniste qui avait pris son instrument sous son bras. Il lui a demandé de se placer en tête de la procession et de jouer des airs entraînants.C'est de cette manière qu'ils se sont mis en route. Lorsque je les ai croisés rue Gesia,les bambins ravis chantaient tous en choeur, accompagnés par le petit violoniste(p.113-4).
On en conclut que l'évacuation du ghetto ne fut pas partout accompagné de violences,voir de crimes.Comme d'habitude,la réalité offre de multiples facettes bien différentes....
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Spartacus Kouros Messages : 2078 Date d'inscription : 13/03/2010 Age : 58 Localisation : Les arènes
Sujet: Re: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après Mer 1 Fév - 21:30
Evacuation massive,situations dramatiques ou drôles.
Le 16 août 1942,W.Szpilman et sa famille (exceptés un frère et une soeur) furent à leur tour évacués (p.114) et conduits à l'Umschlagplatz(p.116). Sur la place,des milliers de personnes attendaient d'être embarquées dans les wagons.Comme toujours,une évacuation de cette ampleur ne pouvait se dérouler sans drame.L'auteur raconte par exemple que,ce 16 août, le soleil brillait si fort que les gens étaient tenaillés par la soif (et aussi la faim). Il écrit: J'ai aperçu des vieillards étendus dans un coin,des hommes et des femmes qui avaient sans doute été raflés dans un hospice.D'une maigreur affreuse, ils paraissaient à bout de forces,consumés par la chaleur et les privations. Certains avaient les yeux fermés et gardaient une telle rigidité qu'on se demandait s'ils étaient encore en vie ou seulement mourants (...). Des femmes avec leur bébé dans les bras se traînaient de groupe en groupe quémandant quelques gouttes d'eau.C'était bien sûr à dessein que les Allemands avaient coupé l'alimentation en eau sur l'Umschlagplatz. Les petits avaient un regard déjà mort sur lequel leurs paupières se fermaient à leur insu. (p.119).
Ailleurs,une jeune femme était assise sur le sol "la robe déchirée,les cheveux en désordre", le "visage figé,les yeux perdus dans le vide (...) en répétant de temps à autres dans une monotone litanie:"Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi j'ai fait ça ?" (p.118). W.Szpilman apprit que lors de l'évacuation de son immeuble,la femme et son mari avaient voulu se dissimuler avec leur nourrisson dans une cachette préparée. Mais l'enfant s'était mis à pleurer alors que les policiers arrivaient. Folle de peur,elle avait voulu le faire taire et...l'avait étouffé de ses propres mains. (p.123).
Toutefois,la gravité du moment n'empêchait pas certains de garder la tête sur les épaules et de se livrer,par exemple,au commerce: A un moment,un garçon est arrivé vers nous en se frayant un chemin dans la foule. Il avait une boîte de bonbons accrochée au cou pr une ficelle et les proposait à un prix absurde,quand bien même on se demandait ce qu'il pensait faire de tout cet argent par la suite...En réunissant nos dernières petites pièces,nous n'avons pu lui acheter qu'un seul caramel à la crème. Père l'a découpé en six parts avec son couteau de poche. C'est le dernier repas que nous avons pris tous ensemble.(p.123).
Destin de ceux qui restent.Corruption.
Quelques heures plus tard,en effet,la famille Szpilman était à son tour embarquée dans un wagon. L'auteur affirme qu'au dernier moment,un inconnu,dont on ne saura rien, lui cria de venir et le tira "sans ménagement de l'autre côté du cordon des policiers"(p.125). Ceux-ci n'ayant pas réagi,c'est ainsi qu'il aurait été sauvé de la déportation. Le fils du nouveau président du Conseil juif,qu'il rencontra par hasard,le fit inscrire sur le rôle des ouvriers chargés de la démolition de l'ancien Grand Ghetto (p.129). W.Szpilman travailla sous la surveillance de SS qui "se comportaient avec plus de retenue que dans le ghetto:ils restaient en retrait,très occupés à bavarder ensemble et à regarder partout"(p.130). A l'époque,300 000 Juifs avaient été déportés,sur les 400 000 environ que comptait Varsovie au premier trimestre 1942. Au bout de quelques jours,les Allemands annoncèrent qu'ils déporteraient le reste, exceptés 25 000 spécialistes et travailleurs qu'ils jugeaient absolument indispensables au fonctionnement local (p.134).Une fois encore,la corruption apparut: (...) les familles d'importants responsables de la communauté juive achetaient leur survie aux yeux de tous,sur les lieux mêmes du triage,et les soi-disant incorruptibles officiers de la Gestapo empochaient leurs gains. Mais comme il fallait bien remplir les quotas les Allemands ont envoyé à l'Umschlagplatz des menuisiers,des soudeurs,des coiffeurs,des barbiers et autres travailleurs qualifiés qui auraient pu leur être d'une réelle utilité.(p.138).
Sélectionné pour rester,l'auteur travailla finalement au chantier de rénovation du palais destiné au commandement SS.Il note que des rations plus ou moins copieuses étaient distribuées suivant l'emploi auquel ont était soumis. Les Juifs qui travaillaient à la rénovation du palais du commandement SS à Varsovie "avaient droit à une roborative soupe à la viande avant de se mettre en route" alors que ceux qui étaient chargés de nettoyer la cour du Conseil juif recevaient un simple "bol de brouet aqueux" (pp.136-7). Autre anecdote intéressante:l'architecte que l'occupant avait nommé responsable du projet était un Juif qui s'appelait Blum,de plus,il "avait une équipe d'ingénieurs également juif autour de lui"(p.139). Preuve que les Allemands ne considéraient pas les Juifs comme des "sous-hommes" uniquement bons à être exterminés...
L'insurrection (prétendue) du ghetto de Varsovie.
Naissance d'une résistance juive armée.
Venons-en maintenant à un symbole:la prétendue révolte du ghetto de Varsovie. Là encore,l'ouvrage de W.Szpilman confirme en grande partie les thèses révisionnistes,à savoir qu'il n'y a pas eu de révolte,mais des rebellions de la part de quelques Juifs résistants armés,lesquels se livraient à l'assassinat de Juifs "collaborateurs".
Dans les mois qui suivirent la première grande déportation,des rumeurs sur une prochaine "réinstallation" circulèrent à nouveau dans le ghetto. C'est alors que l'"idée d'une résistance organisée (fut) de plus en plus fréque- mmenr évoquée.Les jeunes,en particulier,étaient décidés à se battre"(p.142). Bien que les Allemands aient démenti ces rumeurs,"les premiers actes de représailles" se produisirent bientôt "avant tout contre les collaborateurs et les éléments corrompus" de la communauté juive.(p.143). D'après l'auteur,les deux premières victimes furent un officier de la police juive, Lejkin,et l'homme de liaison entre la Gestapo et le Conseil juif,First (Id). La Résistance parvint également à faire entrer quelques munitions dissimulées dans des sacs de pomme de terre.(p.148).
Première rébellion rapidement matée.
Peu après une première escarmouche survint dans le ghetto entre l'occupant et un groupe d'ouvriers juifs armés (p.151). D'après les informations que l'auteur put recueillir: (...) les gens (désignés pour être évacués) s'étaient défendus avec acharnement. Ils s'étaient réfugiés dans des caches aménagées à l'avance pendant que les femmes versaient de l'eau dans les escaliers pour que les Allemands glissent sur les marches verglacées et soient retardés en montant aux étages supérieurs. Dans d'autres immeubles,les habitants s'étaient sommairement barricadés et avaient accueilli les SS par un feu nourri (...)(pp.151-2).
Pendant cinq jours,W.Szpilman et ceux qui travaillaient avec lui furent cantonnés hors du ghetto,rue Narbutt (p.151). Le cinquième soir,on leur annonça "que l'opération visant à "épurer le ghetto de ses éléments parasitaires" était terminée et qu'ils pourraient retourner à leurs quartiers habituels (p.152).L'auteur écrit: Les rues offraient un spectacle désolant:les trottoirs étaient parsemés de verre brisé,les plumes des oreillers éventrés s'amassaient dans les caniveaux,volaient en tous sens (...).Partout,des cadavres (Id).
Si,donc,on en croit l'auteur,une première rébellion eut lieu dans le ghetto en janvier 1943.Oeuvre de quelques Juifs,elle fut matée en cinq jours par les Allemands.
L'"insurrection" du premier semestre 1943.
Les semaines passèrent puis la fameuse "révolte" eut lieu.Des milliers et des milliers de personnes y prirent-elles part ? Nullement,l'auteur parle d'une "poignée de Juifs qui avaient résolu envers et contre tout d'opposer une résistance active aux Allemands"(p.161). Ayant lui-même aidé la Résistance à acquérir des munitions,l'auteur savait de quoi il parlait.En revanche,il avoue avoir suivi le déroulement du combat uniquement par les journaux clandestins qu'on lui transmettait (p.161). Sans apparemment se rendre compte de la contradiction,il n'hésite pas à écrire: (...) j'ai suivi la poursuite du soulèvement dans le ghetto,les combats immeuble par immeuble,rue par rue,les lourdes pertes subies par les nazis. Malgré le recours à l'artillerie,aux chars et à l'aviation,il leur a fallu des semaines pour écraser les rebelles,dont les moyens militaires étaient dérisoires comparés aux leurs,mais ils étaient tous décidés à combattre jusqu'à la mort (p.161).
Dans un texte publié en 1993 à l'occasion du cinquantième anniversaire de la prétendue "révolte",Robert Faurisson a démontré que cette version de l'Histoire, issue des journaux clandestins est mensongère. (Voy.Le ghetto de Varsovie en avril 1943.Insurrection ou opération de police ?). Je note d'ailleurs que sur les 213 pages que compte le récit de W.Szpilman, une vingtaine de lignes seulement sont consacrée à cette "insurrection".
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Spartacus Kouros Messages : 2078 Date d'inscription : 13/03/2010 Age : 58 Localisation : Les arènes
Sujet: Re: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après Mer 1 Fév - 22:26
CONCLUSION.
De nos jours,l'historiographie officielle fait des ghettos des gigantesques mouroirs que les nationaux-socialistes auraient créés dans le cadre de la "Solution finale" (en attendant des méthodes d'extermination plus rapides). Les Juifs y auraient été enfermés pour y mourir de faim,de froid et de maladie. A l'appui de ces allégations,les historiens publient des clichés qui montrent des rues surpeuplées,des individus maladifs et des cadavres nus abandonnés sur les trottoirs. Republié plus de cinquante ans après,le récit de W.Szpilman est intéressant, car il permet de démentir cette version manichéenne de l'Histoire,au moins pour le ghetto de Varsovie.Peut-être sans le vouloir,l'auteur nous fait comprendre que le ghetto s'était organisé comme une ville quelconque:on y trouvait une administration (le Conseil juif),une police,des endroits riches et des endroits pauvres,des entreprises et des ateliers,des cabinets d'avocats,des médecins, des restaurants,des théâtres,etc. Au fil des lignes,on découvre une réalité qui offrait de multiples facettes très différentes suivant les gens et les époques. Pour ceux qui avaient su s'enrichir et collaborer,l'endroit fut bien longtemps un petit paradis. Pour les plus démunis,c'était un lieu que le surpeuplement,la misère et la maladie transformaient effectivement en mouroir. En est-il autrement aujourd'hui dans les mégalopoles d'Amérique du Sud ou de l'Inde ?
Par conséquent,présenter le ghetto de Varsovie comme une usine de mort est malhonnête.Certes,de graves épidémies ont pu s'y développer décimer la population (comme en 1941). Mais de telles épidémies sévissaient également parmi les populations polonaises et allemandes du Gouvernement général,allant jusqu'à menacer le Reich "Particulièrement effrayante était l'épidémie de typhus qui sévissait non seulement dans les ghettos,mais aussi dans la population polonaise et parmi les Allemands du Gouvernement général. Il semblait que cette épidémie allait gagner le Reich et le front de l'Est" (déposition de J.Bühler à Nuremberg,audience du 23 avril 1946, TMI,XII,p.74).
Dès lors,il est injuste de publier des photos qui montrent des cadavres nus et non enterrés en alléguant qu'elles représentent la réalité de tous les jours.
Naturellement,certains pourront me répondre que s'ils n'avaient pas voulu exterminer les Juifs,les Allemands ne les auraient pas entassés dans des ghettos où un grand nombre devait fatalement connaître la misère et la maladie. Toutefois,un rapide rappel historique permet d'expliquer ce fait. Hitler voulait expulser les Juifs d'Europe,mais il ne possédait aucun territoire où les envoyer. La chute de la Pologne lui offrit une première opportunité. Le 27 septembre 1939,R.Heydrich publia un décret qui ordonnait le regroupement des Juifs allemands dans les ghettos et leur expulsion prochaine en Pologne. (Voy. "Dites-le....",déjà cité,p.53). Après sa victoire sur la France,le Führer décida que les Juifs d'Europe de l'Ouest seraient acheminés en Pologne et regroupés dans des ghettos. Il ne s'agissait pas là d'une solution définitive,mais temporaire en attendant la fin de la guerre.Toutefois,réalisée en plein conflit et dans une certaine précipitation, cette opération ne pouvait qu'avoir des effets néfastes. Dans la Pologne encore dévastée,les infrastructures manquaient,notamment à Varsovie où avait été dessiné pour héberger quelques dizaines de milliers de personnes seulement.A Nuremberg,J.Bülher déclara: Au cours des années 1940 et 1941,un nombre considérable de personnes juives pour la plupart,furent amenées sur le territoire du Gouvernement général, malgré les objections et les protestations du Gouvernement général et de son administration. Cet apport de populations juives en provenance d'autres territoires,constitua une mesure complètement inattendue,indésirable,et à laquelle nous étions nullement préparés,qui mit le Gouvernement général dans une situation extrêmement difficile. Le logement de ces masses,leur ravitaillement,les mesures sanitaires qui s'imposaient,par exemple la lutte contre les épidémies,dépassaient de beaucoup les possibilités du territoire. (TMI,XII,74).
Telles furent les raisons pour lesquelles les ghettos furent rapidement surpeuplés. Si on considère en outre que la majorité des gens avaient été déportés avec un minimum de bagages et qu'ils arrivaient dans un endroit complètement inconnu, on comprendra aisément la pagaille qui devait régner à Varsovie et ailleurs. Une issue s'ouvrit vers la fin de l'année 1941,avec les victoires en Union soviétique. De nouveaux territoires tombèrent aux mains des Allemands. A cette époque,H.Frank déclara: Ma position vis-à-vis des Juifs est fondée sur le projet de les faire partir. Ils doivent s'en aller.J'ai entamé des pourparlers en vue de leur transfert à l'Est. Cette question sera traitée au cours de la grande conférence qui aura lieu en janvier à Berlin (conférence de Wannsee),à laquelle j'enverrai le Dr Bühler, secrétaire d'Etat (...). De toutes façons,il y a lieu de prévoir une vaste opération de déplacement des Juifs.(Voy.le doc.PS-2233(d) à Nuremberg,devenu USA-28) TMI,XII,73).
A Nuremberg,J.Bühler confirma ces déclarations en donnant quelques précisions sur ce qui se dit à la conférence de Wannsee: Le Reichsführer SS avait reçu (...) l'ordre du Führer de ramasser tous les Juifs d'Europe et de les installer dans le nord-est de l'Europe,en Russie. Je lui demandais (à Heydrich) si cela signifiait que l'introduction de Juifs dans le Gouvernement général allait cesser et si les centaines de milliers de Juifs qui y avaient été amenés sans l'autorisation du Gouvernement général allaient être déplacés. Heydrich me fit des promesses sur ces deux points.Il ajouta que le Führer avait donné l'ordre de faire de Theresienstadt,une ville du protectorat,un lieu réservé dans lequel les Juifs âgés,malades ou faibles,qui n'étaient pas en mesure de supporter les fatigues d'un transfert seraient installés à l'avenir. (Ibid),p.74).
Dans les mois qui suivirent,des mesures pour l'évacuation des ghettos furent effectivement prises et des centaines de milliers de Juifs furent déportés plus à l'Est. C'est alors que,se fondant sur la propagande alliée,des rumeurs commencèrent à courir sur une prétendue extermination des Juifs à l'Est. En avril 1946 cependant,H.Frank déclara devant ses juges que, bien qu'ayant eu des doutes,il n'avait nullement pu confirmer ces bruits: En réponse à mes questions réitérées sur le sort des Juifs déportés,on me répondait invariablement qu'ils devaient être envoyés dans l'Est,rassemblés et mis au travail. Mais tout cela suintait le mensonge et je persistai donc dans mes recherches sur les événements.Un rapport m'annonça un jour qu'il se passait quelque chose à Belzec,où je me rendis le lendemain. Globocnik me montra un fossé immense qu'il faisait creuser comme clôture de protection et sur lequel travaillaient des milliers d'ouvriers apparemment des Juifs. Je m'entretins avec quelques-uns d'entre-eux,leur demandai d'où ils venaient, depuis combien de temps ils étaient là. Globocnik me dit:"Ils travaillent ici maintenant,ils viennent du Reich ou de France, et lorsqu'ils auront fini,on les enverra à l'Est". Je cessai mon enquête dans cette région. (Ibid.pp.24-5).
Naturellement,ni les juges de Nuremberg,ni plus tard les historiens officiels n'ont pris en compte ces déclarations. Depuis plusieurs décennies,on prétend que ces malheureux Juifs étaient pour la plupart directement envoyés dans les chambres à gaz à Majdanek,Treblinka, Sobibor ou Belzec. Il a fallu attendre les années 90 pour que,se fondant sur des considérations matérielles,John Ball d'abord puis Richard Krege ensuite réduisent définitivement à néant ces allégations,ce qui n'empêche pas les historiens officiels de persévérer dans leurs mensonges.
Quant aux rébellions de l'année 1943,elles furent l'oeuvre d'une poignée de Juifs qui avaient refusé de quitter le ghetto et qui était résolus à se battre. Celle de janvier 1943 fut matée en quelques jours,les Allemands n'ayant pas caché qu'il s'était agi de réduire à l'impuissance certains "éléments parasitaires". La suivante (que les journaux clandestins puis les historiens ont érigée en symbole) tient une très faible place dans le récit de W.Szpilman (moins d'une page). J'y vois la preuve qu'il ne s'agit pas de la révolte apocalyptique décrite aujourd'hui.
Ma conclusion sera donc la suivante: Pendant la seconde guerre mondiale,le ghetto de Varsovie se développa dans le cadre d'une solution temporaire de la question juive,solution qui consistait à regrouper les Juifs d'Europe dans le Gouvernement général en attendant des possibilités d'expulsion. Tout comme au Moyen Age,c'était une sorte de ville dans la ville où les Juifs jouissaient d'une certaine autonomie. Les conditions de vie y étaient très difficiles car le ghetto connaissait un sur- pleuplement chronique du fait de l'évacuation des Juifs de l'Ouest. Comme toujours dans ces situations extrêmes,les injustices sociales devinrent caricaturales,une minorité parvint à vivre dans l'opulence grâce au trafic et à la collaboration avec les autorités. Or,à supposer que les Allemands aient vraiment voulu faire des ghettos de gigantesque mouroir,cette minorité n'aurait jamais pu exister car il n'y aurait eu ni médecins,ni restaurants,ni cafés pour lui permettre de vivre.
Plus de cinquante ans après la fin du conflit,l'histoire objective des ghettos reste donc encore à écrire. Nous espérons que des libres chercheurs s'y attacheront,afin de contribuer à l'immense oeuvre qui consiste à débarrasser l'Histoire de tous les mensonges de propagande....
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Sujet: Re: Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après
Le ghetto de Varsovie : ce que l'on cache plus de 50 ans après
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