Les "
juifs bruns",c'est-à-dire les juifs de la collaboration
avec l'Allemagne nationale-socialiste,ceux des Conseils juifs
à travers toute l'Europe occupée (" l'internationale juive de la collaboration"),
n'auraient évidemment pas donné leur accord aux déportations
s'ils avaient su que celles-ci aboutissaient à l'assassinat de leurs coreligionnaires
dans des abattoirs chimiques.
En France,l'Union générale des Israélites de France (
UGIF)
avait collaboré à la rafle du Vel' d'hiv'.
En 1947,au procès de Xavier Vallat,Mlle Libers rappelait dans quelles
circonstances elle avait été engagée comme assistante par l'UGIF
le 16 juillet 1942:
"Je suis venue me présenter à l'UGIF parce que, journaliste n'ayant
plus d'emploi pendant la guerre,j'ai pensé qu'étant assistante sociale
à l'UGIF je pourrais secourir quelques misères humaines.
Je m'y suis présentée en mai 1942.
Il me fut répondu qu'en ce moment,il n'y avait pas de travail.
J'attendis,et c'est le 15 juillet 1942 au soir que je reçus un pneumatique
me priant de me présenter à l'UGIF le 16 juillet au matin,je me rendis
à 9 heures à l'UGIF et me trouvais là devant d'autres personnes
qui venaient solliciter du travail à l'UGIF.
Nous assistions à ce moment,à une véritable mise en scène,
c'est-à-dire qu'on nous faisait préparer des étiquettes avec une petite
ficelle,qui devaient certainement servir à être accrochées à quelque chose
ou quelque part.Le 16 juillet,dans la nuit,eurent lieu les rafles monstres
de femmes et d'enfants juifs.Nous comprîmes, le 17 au matin,qu'on nous
avait fait préparer ce travail parce qu'on savait déjà dès le 15
que les rafles auraient lieu." *
La même Mlle Libers ajoute que l'UGIF pourvoyait ses assistances sociales
d'ordres de mission signés des autorités SS pour aller chercher des enfants
juifs et les amener au centre Lamarck d'où ils étaient ensuite conduits
à Drancy. **
On sait que,de Drancy,certains étaient ensuite envoyés à Auschwitz.
Le camp de Drancy était,sous surveillance des autorités allemandes
et françaises,largement autogéré par les juifs.***
Pour juger de la politique de l'Etat français vis-à-vis des juifs,il importe
grandement d'écouter aussi la voix et les arguments de l'accusé.
Le livre susmentionné sur le procès de Xavier Vallat est,à ce point
de vue,d'une importance primordiale.
X.Vallat replace dans la perspective historique la loi portant statut
des juifs.Il rappelle qu'avant et après,cette loi il a existé en France
des lois contre certaines catégories de Français.
Avant cette loi,à l'occasion de la séparation de l'Eglise et de l'Etat,
quatre-vingt-dix mille citoyens et citoyennes français se sont vu
interdire les droits de posséder,d'ester,de s'associer,d'enseigner,
d'exercer des professions publiques,leurs biens ont été confisqués
et n'ont pas, comme ceux des juifs,été confiés à la Caisse des dépôts
et consignations.
Après cette loi,on a également pu voir cent mille citoyens et citoyennes
français transformés en "
morts vivants" grâce à l'ordonnance
du
26 décembre 1944 créant
l'indignité nationale.
Le produit de la vente d'un bien juif était reversé,au nom du juif
propriétaire,à la Caisse des dépôts et consignations où il portait
intérêt,un dixième était prélevé pour les juifs pauvres,c'est-à-dire
essentiellent pour l'UGIF.L'Alliance israélite était subventionnée
par le Maréchal Pétain et quand à la suite d'attentats contre
leurs troupes,les Allemands infligèrent aux juifs une amende
d'un milliard de francs,ces derniers se tournèrent vers le Maréchal
Pétain pour implorer son aide.Celui-ci leur obtint un prêt d'un milliard
garanti par le Syndicat des banques *****
(soit dit en passant était-ce là le comportement d'un Etat coupable
d'antisémitisme à la manière des nationaux-socialistes ?).
L'UGIF pouvait ainsi s'abstenir de taxer les juifs et de recourir
à son propre argent,en fin de ompte,elle ne versa aux Allemands
que le quart du prêt et conservera par devers elle le reste de l'argent.******
Après la Libération,l'affaire de la collaboration de l'UGIF avec les Allemands
sera étouffée et le procès public évité.
Un jury d'honneur (sic!) se réunira sous la présidence de
Léon Meiss,
président du
CRIF.
Il acquittera les accusés en première instance et en appel.
Les pièces du procès n'ont jamais été publées.
Personne ne sait ce que sont devenus les sept cent cinquante mille francs
que s'est appropriés l'UGIF:le CRIF se les est-il,à son tour,appropriés? *******
* Voy.
Le Procès de Xavier Vallat,p.366-367.Mlle Libers témoignait à charge.
**
Ibid,pp.368-369
*** Voy. M.Rajsfus,
Drancy.Un camp de concentration très ordinaire 1941-1944.****
Le Procès de Xavier Vallat,pp.90-91
*****
Id,pp.96,125,257
******
Id,pp.131-132
******* Voy. P.Boukara,
"French Jewish Leadership during the Holocaust"p.50.