Le Printemps maçonnique turc. La Turquie,pour son grand mouvement de modernisation et de prodigieuse croissance
en quelques années et ce,sans dette publique qui lui a permis de bien maîtriser la crise de 2008,
pour son grand essor démographique très aventageux pour les retraites,intéresse beaucoup
l'Union Européenne dans une perpective d'adhésion.
Les négociations à ce sujet ont débuté en 2005.
Or,bien que ce pays soit toujours officiellement allié de l'Occident,l'UE a tendance a le regarder
de nos jours avec une certaine méfiance.Non seulement parce que la Turquie reste intransigeante
face aux conditions d'adhésion mais également parce qu'un vent de douce ré-islamisation souffle
actuellement sur le pays.Or,si les puissances occidentales ont tendance à soutenir les dernières
révoltes islamistes dans le Maghreb et au Proche-Orient,intérêts sionistes voulus,ils auront
un peu moins tendance à soutenir l'islamisation de la Turquie quand il s'agit de la faire adhérer
à l'EU,préoccupations maçonniques voulues.
L'idéal serait donc de mettre un jour un nouvel Atatürk à la place d'Erdogan,dont l'intérêt de l'Europe
pour ce dernier ne se limite principalement qu'à des questions économiques et,actuellement,
à la gestion du conflit syrien.
Ainsi,après que le consem des Etats de l'UE dans un communiqué du 27 mai eut déploré
que l'adhésion de la Turquie était actuellement dans l'impasse,un Printemps turc arrive
à point nommé.Les motivations de la jeunesse actuellement dans la rue ?
A la base,il s'agissait de contester un vaste projet immibilier,mais le mouvement se transforma
rapidement en protestation libertaire et anarchiste contre la politique d'Erdogan accusé de dérives
"islamistes".
Si les choses continuent à s'embraser,ine partie de l'armée turque dont une certaine élite en son sein
est historiquement très liée à la franc-maçonnerie pourrait enfin trouver l'occasion de réagir.
On se souvient que des centaines de soldats,dont des dizaines de généraux,ont été arrêtés
ces dernières années dans des tentatives ratées de putsches contre l'AKP (le parti au pouvoir).
A peine trois jours après le début des manifestations anti-Erdogan à Istanbul,le secrétaire d'Etat
américain John Kerry a déjà tancé l'allié turc en condamnant l'usage de la force par la police
contre les protestataires.
Se disant "inquiet",il en a profité pour réaffirmer l'attachement des Etats-Unis aux
"libertés d'expression et de rassemblement" (sic).
La diplomatie de l'EU a immédiatement suivit l'exemple en évoquant sa "vive inquiétude au sujet
de la violence qui a éclaté à Istanbul et dans d'autres villes de Turquie",regrettant
"l'usage disproportionné de la force par la police turque".
Nous connaissons la chanson.
Bizarrement,nous n'avons pas entendu le même son de cloche quand la police républicaine
passait à tabac des Prêtres et fidèles Catholiques durant les dernières manifestations contre
le faux "mariage" et l'adoption sodomite....
Cela n'est évidemment pas pour autant que l'Occident appelle à la démission d'Erdogan,
bien que les mots tels que "liberté d'expression" et "ouverture" reviennent dans toutes les bouches
de la diplomatie européenne pour appeler à solutionner le problème.
Bref,Recep Tayyip Erdogan doit encore faire des "progrès".
Or, si la Turquie reste intransigeante et qu'elle persiste à ne pas "progresser" dans les "valeurs occidentales",
son adhésion s'avérera de plus en plus impossible.
Ainsi,actuellement,la sémantique médiatique occidentale se montre indubitablement très favorable
aux émeutiers favorables à la laïcité "à la turque"...
Historiquement,il faut savoir que c'est le nationalisme laïc,très ouvert à l'Occident,qui a fait le plus
de mal aux communautés chrétiennes locales.
Le génocide rménien,qui eu lieu de 1915-à 1916,soit quelques années après la prise de pouvoir
par Atatürk,est avant tout le fait de francs-maçons et d'individus au nez légèrement pointu
désirant prendre la place de l'élite chrétienne.
Cette haine christianophobe est toujours très cultivée par bon nombre de nationalistes turcs,
pourtant pas spécialement très pratiquants de l'islam mais considérant simplement leur fausse religion
comme une source d'inspiration culturelle pour la nation.
Ainsi,contrairement à ce que beaucoup pourraient croire,il n'y a pas beaucoup de raisons de soutenir
les émeutiers qui pleurnichent parce que leur gouvernement demande aux hôtesses de l'air turques
de ne pas se maquiller de façon excessive dans les avions et que les vendeurs d'alcool évitent
d'exercer leurs activités à la sortie des écoles.Qui plus est,Erdogan,qu'on l'apprécie ou non,
s'il persiste dans ses positions,pourrait nous éviter encore longtemps une catastrophique entrée
dans l'Union Européenne grâce à Dieu....
Qu'on le veuille ou non,la Turquie n'est pas une amie de l'Europe et ne le sera pas de sitôt,
qu'elle soit de droite ou de gauche.
Cela est inscrit dans son histoire et dans ses gênes.
Jean-Michel ERICHE.Source :
RIVAROL,n°3097, 7 juin 2013,page 2.