Retour sur le puits Picat. http://www.flickr.com/photos/30451350@N02/6135271515/lightbox/ Dans notre livre paru en 1997 ainsi que dans ma cassette de 2000, j’ai longuement
insisté sur l’affaire du « puits Picat », puits dans lequel les Waffen SS auraient, dit-on,
précipité des habitants d’Oradour.*
D’après la thèse officielle, les secours arrivés sur les lieux peu après la tragédie
auraient vainement tenté de ressortir les cadavres du fond, parce que ces derniers
étaient trop décomposés.
Ils auraient donc décidé de combler le puits après y avoir versé de la chaux.
Personnellement, je n’ai jamais cru à cette version des faits.
Car sachant que l’eau d’un puits est à environ 14° C, il apparaît peu probable
que les secours venus quelques jours après le massacre aient trouvé au fond des cadavres
trop putréfiés pour être remontés.
L’ouvrage de Philip Vickers,
La division Das Reich de Montauban à la Normandie,
paru en 2003 aux éditions Lucien Souny conforte ma thèse.
A la page 158, l’auteur publie deux clichés montrant la « remontée des corps des résistants
des puits où les avait jetés l’ennemi » (voir les photos).
Certes, ces clichés n’ont pas été pris à Oradour.
Mais l’état du cadavre visible sur le deuxième ne laisse pas la place au doute :
- il a séjourné bien plus d’un ou deux jours au fond du puits.
Pourtant, il a pu être remonté, ainsi que d’autres, si l’on en croit la légende.
Dès lors, je pose la question :
- pourquoi ce qui a été possible ailleurs ne l’a pas été à Oradour ?
Deux hypothèses me viennent à l’esprit :
1°) Les cadavres au fonds du puits étaient réellement dans un état de putréfaction avancée,
donc ils étaient là bien avant le 10 juin, ce qui contredit la thèse officielle selon laquelle
il s’agirait d’habitants précipités là (vivants ou non) par les Waffen SS ;
2°) Les cadavres n’étaient pas putréfiés, mais « on » avait tout intérêt à les laisser
au fond du puits.
Tout simplement parce qu’il ne s’agissait pas d’habitants précipités là par les Waffen SS.
D’autres hypothèses sont certes possibles, mais dans le doute, je propose qu’on rouvre
le puits Picat. On y fera certainement des découvertes intéressantes…
* Voy.
Le Massacre d’Oradour. Un demi-siècle de mise en scène, pp. 160-162.