Une victoire pour la liberté d'expression.
Le 3 juin dernier,le Tribunal de grande instance de Madrid a décidé que:
"contester l'holocauste et propager l'idéologie nationale-socialiste
(n'était) plus une offense au regard de la loi"
Une première pour la liberté d'expression qu'ont occultée nos media
et à laquelle "l'affaire du cocombre contaminé",dénigrant injustement l'Espagne,
n'a probablement pas été étrangère....
Dans son annonce,le juge Adolfo Prego précisait:
"Promouvoir une idéologie n'est pas punissable quelle que soit l'idéologie.
Les opinions même outrancières ne sont désormais plus punissables,
à moins qu'elles expriment un appel à la violence". Se défendant bien de les préconiser,le magistrat affirmait que
"les interdire inciterait finalement à poursuivre toute opinion exprimée".
Par leur action,les juges signataires justifiaient ainsi leur décision en mettant
fin aux persécutions arbitraires telles qu'elles sont pratiquées dans certains
pays,notamment en Allemagne.
En conséquence,les condamnations prononcées en 2009 par la haute cour
de Barcelone contre Ramon Bau,Oscar Panadero,Carlos Garcia et Juan Antonio
Llopart étaient annulées par le verdict du Tribunal de Grande Instance.
Rappelons qu'ils avaient été sanctionnés pour
"des publications questionnant
l'holocauste et les mensonges à l'encontre d'Hitler et du national-socialisme
ainsi que défendant les droits d'existence des nations aryennes,en tant que
membres de l'Association d'"études indo-européennes""Ramon Bau,président du CEI (Cercle des Etudiants Indo-européens),
Oscar Panadero,directeur de la librairie Kalki et Carlos Garcia,l'un des employés,
avaient été condamnés à trois ans et demi d'emprisonnement.
Pour sa part,Juan Antonio Llopart,président du groupe MSR
(Mouvement Social républicain),employé par Ediciones Nueva Republica
(Editions de la nouvelle république) avait écopé de deux ans et demi de prison.
En vertu de ce même verdict,le libraire Pedro Varela
(photo ci-dessous,lors de son arrestation),lui aussi condamné pour avoir
souscrit à l'idéologie nationale-socialiste,
donc
approuvé "l'Holocauste",selon ses accusateurs,
devrait être aussi libéré
De sa librairie "
Libreria Europa" située calle Seneca (rue Sénèque) à Barcelone,
Pédro Valera s'attacha très tôt à dénoncer certaines contrevérités historiques.
Devenu "ennemi N°1" des organisations juives d'Espagne,il se rendit célèbre
en s'opposant au changement de nom de sa rue,exigé par ses détracteurs.
Raison de leur vindicte:
le grand Sénèque ne cachait pas sa méfiance à l'égard du peuple élu...
"Les coutumes de la nation la plus criminelle(sic) ont atteint une telle
puissance,qu'ils sont à présent reçus dans tous les pays.
Les conquis ont imposé des lois aux conquérants "
Ainsi parlait Lucius Annaceus Seneca.
En 1998, l'éditeur espagnol avait été condamné à cinq ans d'incarcération
par le juge Santiago Vidal pour "
déni d'holocauste et haine raciale",
condamnation à laquelle s'ajoutait la destruction de 20 000 de ses livres confisqués.
Pourtant,grâce à l'intervention de la Cour d'appel de Catalogne,l'article 607.2
du code pénal fut prouvé
"inconciliable avec la liberté d'expression".Son cas fut donc référé à la Cour constitutionnelle de Madrid et Valera fut laissé
en liberté.
Son passeport lui fut cependant retiré et pendant dix ans,il dut endurer
d'incroyables représailles (raids incessants) et des pertes d'argent considérables
(confiscation de milliers de livres).
Onze ans plus tard, le 8 novembre 2007,
les douze juges de la Cour constitutionnelle
reconnaissaient à Valera le droit à la liberté d'expression,rejetant l'argument que:
"nier l'holocauste (puisse être) préjudiciable au bien-être des juifs
et menacer leur vie" notant entre autre que "la liberté d'expression affecterait
toujours une personne ou un groupe et qu'elle ne pouvait dépendre de l'attitude
de certains individus ou certains groupes"
.
Ce qui provoqua des grincements de dents,particulièrement en Allemagne
où sévissait la ministre fédérale de la Justice d'alors, Brigitte Zypries (SPD),
que les révisionnistes surnommaient,à juste titre,
"ministre de la persécution"...En effet,
sous ses conseils,certains juges espagnols s'employèrent à contourner
la procédure et quelques semaines après le verdict,Pedro Valera était de nouveau
inculpé et condamné à trois ans et demi de prison comme:
"
propagandiste de l'idéologie nationale-socialiste".
Toujours vent debout,le courageux Varela déclara qu'il était:
"partisan de cette idéologie justement parce qu'il n'y avait pas eu d'holocauste
et qu'il rejetait toute forme de génocide".
Comme on peut s'en douter,cela ne força guère la clémence de ses juges.
Au lendemain du jugement,le 4 juin dernier,l'ambassadeur d'Israël à Madrid
déplorait,dans une déclaration publique,que:
"le jugement rendu par les juges (contrariait) la pénalisation de délits
motivés par la haine".
Lui
faisant chorus,le procureur de la république de Barcelone,Miguel Angel Aguilar,
affirmait que
"le verdict contredisait les accords internationaux approuvés
par l'Espagne"....Accords passés avec qui ?
questionnent à juste titre les Espagnols.
Avec les autorités allemandes et israéliennes afin de persécuter le peuple ?
On se souviendra que la fière Espagne de Cervantès n'a jamais hésité à accorder
refuge à nombre de persécutés,soit par des loi fratricides,soit par l'insidieuse
police de la pensée "orwélienne",et cela,dans un passé encore récent....
Comment s'étonner,dès lors,que cette ordonnance historique ait vu le jour
sous la plume de braves dignitaires espagnols ?
Mais au-delà du fervent espoir de la voir faire,un jour prochain,son entrée
dans les livres d'histoire et se faire annonciatrice d'une véritable révolution
des droits de l'homme en Europe,on ne peut en ignorer
les conséquences.
Crainte exprimée par un observateur,non identifié, déclarant à la presse,
à la suite du verdict:
"Voici le jour où,à Madrid,s'est mise en marche la Révolution pour les droits humains.
Craignons maintenant la revanche de ceux qui puisent leur pouvoir dans
le mensonge"Michelle Favard-Jirard.Source:
RIVAROL n° 3007 du 8 juillet 2011,p.3.