N'en déplaise à quelques vieux marmitons spécialisés dans la narration
historique à la sauce marxiste,c'est
Marinus van der Lubbe,
et
lui seul,qui a mis le feu au Reichstag,au moyen de 17 allume-feu
judicieusement répartis dans une bâtisse lambrissée,pleine de tentures
et de tapis hautement inflammables.
L'homme est un pyromane récidiviste,membre du Parti communiste néerlandais
(chassé pour indiscipline),hôte des asiles de nuit de Neukölln,
un quartier ouvrier du sud de Berlin.
L'attentat est commis dans la soirée du
27 février 1933,
trois jours après qu'une descente de police au QG du
KPD (
la Maison Liebknecht) ait permis de découvrir des explosifs
et des mitrailleuses (et,contrairement à ce que l'on observera plus tard
dans la France socialiste,de nombreux journalistes étrangers
ont pu confirmer que ce n'étaient pas les policiers qui les y avaient amenés).
Le
25 février,van der Lubbe a tenté d'incendier l'ancien Palais royal,
en compagnie d'un autre terroriste du KPD, Paul Wachinski,
lui-même compagnon de beuverie du "mage " "
Eric Hanussen "
(de son vrai nom
Herschel Steinschneider).
Wachinski s'en est vanté le soir même de son insuccès et le charlatan
a aussitôt compris la publicité que pouvait lui procurer l'affaire:
durant les journées des 26 et 27 février,il a clamé un peu
partout dans les cafés de Berlin qu'il "
voyait un grand incendie,
prélude à la révolution bolchevique en Allemagne ".
Comme "
l'extralucie " était aussi un compagnon de bordées
d'un haut dignitaire de la SA de Berlin,le futur préfet de police,
débauché et corrompu,Wolff von Helldorff, de naïfs historiens
en ont inféré sa complicité dans l'affaire et ont cru qu'il y avait
quelque chose de réel dans les accusations d'un propagandiste juif
du
Komintern:
Willy Münzenberg.
L'attentat permet au Chancelier Hitler de faire signer,le
28 février,
par le président
von Hindenburg,une ordonnance de répression
des crimes contre la sûreté de l'Etat
(en parfaite conformité avec l'art.48-2 de la Constitution).
Trois agitateurs bulgares du
Komintern sont arrêtés,qui seront reconnus
innocents par la
Haute Cour, siègeant à
Leipzig le 23 décembre, et priés d'aller se faire pendre ailleurs.
Entre-temps,
Münzenberg aura organisé un spectacle de patronage
au siège de la
Société de Droit de Londres,où des compagnons de route
du
Komintern auront,sans la "
moindre preuve",accusé les chefs
nationaux-socialistes d'avoir commandité l'attentat.
Rares sont, depuis
1990, les littérateurs
qui osent encore reproduire
le conte bleu de Münzenberg (assassiné plus tard sur ordre de
Staline),
mais à l'époque une foule de niais y ont cru,ce qui a permis aux agents
du
NKVD (l'ancêtre du
KGB) et du
GRU (le SR militaire de l'URSS) de recruter,en choisissant de préférence des sujets
en rupture avec la société du fait de leurs moeurs atypiques,en Occident
et au Japon, quantité d'individus prêts à "
lutter contre le fascisme" ,
qui seront plus tard autant de traîtres au service de l'URSS.
C'est à Staline et à ses successeurs que
l'attentat a profité....