Les Juifs, seuls maîtres des sociétés secrètes.
La plupart de ceux qui entrent dans les sociétés secrètes sont des aventuriers qui,
pour une raison ou pour une autre, veulent se frayer un chemin dans la vie
et qui ne sont point d’esprit sérieux.
Avec de tels hommes, il nous sera facile de poursuivre notre but et nous
leur ferons mettre notre machine en mouvement.
Si le monde entier en est bouleversé, c’est qu’il nous était nécessaire
de le bouleverser ainsi, afin de détruire sa trop grande solidité.
Si, au milieu de ce bouleversement, éclatent des conspirations, cela voudra dire
que l’un de nos plus fidèles agents est à la tête desdites conspirations.
Il est bien naturel que nous soyons le seul peuple à diriger les entreprises
maçonniques. Nous sommes le seul peuple qui sache les conduire.
Nous connaissons le but final de toute action, tandis que les Gentils ignorent
la plupart des choses concernant la maçonnerie et ne peuvent même pas
voir les résultats immédiats de ce qu’ils font.
Généralement, ils ne pensent qu’aux avantages immédiats du moment
et sont contents si leur orgueil est satisfait par l’accomplissement de leurs intentions,
et ils ne perçoivent pas que l’idée originale ne leur revient pas,mais fut inspirée par nous.
L’arrivisme des Goïm.
Les Gentils fréquentent les Loges maçonniques par pure curiosité, ou dans l’espoir
de recevoir leur part des avantages qu’elles procurent ; et quelques-uns
d’entre eux, afin de pouvoir discuter leurs idées idiotes devant un auditoire.
Les Gentils sont à l’affût des émotions que donnent le succès et les applaudissements ;
nous les leur distribuons sans compter.
C’est pourquoi nous les laissons remporter leurs succès et tournons à notre avantage
les hommes possédés par la vanité et qui s’assimilent inconsciemment nos idées,
convaincus de leur propre infaillibilité et persuadés qu’eux seuls ont des idées
et ne sont pas soumis à l’influence d’autrui.
Vous ne vous doutez pas combien il est facile d’amener le plus intelligent
des Gentils à un degré ridicule de naïveté, en flattant sa vanité, et, d’autre part,
combien il est facile de le décourager par le plus petit échec, ou simplement
en cessant de l’applaudir ; on le réduit ainsi à un état de sujétion servile
par la perspective de quelque nouveau succès.
Autant les nôtres méprisent le succès et sont seulement anxieux de voir
leurs plans réussir, autant les Gentils aiment le succès et, pour son amour,
sont prêts à lui sacrifier la réussite de tous leurs plans.
Ce trait caractéristique des Gentils nous permet de faire aisément d’eux
ce que nous voulons.
Ceux qui paraissent être des tigres sont aussi stupides que des moutons
et leurs têtes sont pleines de vide.
Nous les laisserons donc chevaucher, dans leurs rêves, sur le coursier des vains espoirs
de détruire l’individualité humaine par des idées symboliques de collectivisme.
Ineptie du collectivisme.
Ils n’ont pas encore compris et ne comprendront jamais que ce rêve fou
est contraire à la loi fondamentale de la nature, qui, depuis le commencement
du monde, créa les êtres différents les uns des autres, afin de donner à chacun
son individualité.
Le fait que nous avons été capables d’amener les Gentils à une idée aussi erronée
ne prouve-t-il pas, avec une clarté frappante, quelle conception étroite,
en comparaison de la nôtre, ils se font de la vie humaine ?
Là réside notre plus grand espoir de succès.
Massacres pour la cause.
Combien clairvoyants étaient nos anciens Sages lorsqu’ils nous disaient que,
pour atteindre un but réellement grand, nous ne devions pas nous arrêter
devant les moyens, ni compter le nombre des victimes devant être sacrifiées
à la réalisation de la cause !
Nous n’avons jamais compté les victimes de la race de ces brutes de Gentils,
et, bien que nous ayons dû sacrifier un assez grand nombre des nôtres,
nous avons déjà donné à notre peuple une situation dans le monde telle
qu’il ne l’eût jamais rêvée.
Un nombre relativement restreint de victimes de notre côté a sauvé notre nation
de la destruction.
Les francs-maçons doivent payer.
Tout homme doit inévitablement finir par la mort.
Il vaut mieux hâter cette fin pour ceux qui entravent le progrès de notre cause,
plutôt que pour ceux qui la font avancer.
Nous mettons à mort les francs-maçons de telle manière que nul, en dehors
de la Fraternité, n’en peut avoir le moindre soupçon.
Les victimes elles-mêmes ne peuvent s’en douter à l’avance.
Toutes meurent, quand il est nécessaire, d’une mort apparemment naturelle.
Connaissant ces faits, la Fraternité n’ose protester contre ces exécutions.
Par ces moyens, nous avons coupé à sa racine même toute protestation
contre nos ordres pour autant que les francs-maçons eux-mêmes sont en jeu.
Nous prêchons le libéralisme aux Gentils, mais, d’autre part, nous tenons
notre propre nation dans une entière sujétion.
La vérité sur les lois et la puissance des Gentils.
Sous notre influence, les lois des Gentils furent obéies aussi peu que possible.
Le prestige de leurs lois a été miné par nos idées libérales que nous avons
introduites parmi eux.
Les questions les plus importantes, aussi bien politiques que morales, sont résolues,
par les Cours de Justice, de la manière que nous leur prescrivons.
L’administrateur de la Justice des Gentils envisage ces questions à la lumière
qu’il nous plaît de les lui présenter. Nous y parviendrons grâce à nos agents
et à des hommes avec lesquels nous paraissons n’avoir aucune relation :
-opinions de la presse et autres moyens ;
- même des sénateurs,
- et d’autres personnages officiels, suivent aveuglément nos avis.
Le cerveau du Gentil, étant d’un caractère purement bestial, est incapable d’analyser
et d’observer quoi que ce soit, et, plus encore, de prévoir les conséquences
que peut avoir un cas présenté sous un certain jour.
Notre mission.
C’est, précisément, dans cette différence de mentalité entre les Gentils
et nous-mêmes que nous pouvons aisément voir le signe de notre élection
par Dieu et de notre nature surhumaine ; il nous suffit de la comparer
au cerveau instinctivement bestial des Gentils.
Ils ne font que voir les faits, mais ne les prévoient pas, et sont incapables
d’inventer quoi que ce soit, à l’exception, peut-être, de choses matérielles.
De tout cela, il ressort clairement que la nature elle-même nous a destinés
à conduire et à gouverner le monde.
Nos lois seront courtes et claires.
Quand l’heure viendra pour nous de gouverner ouvertement, le moment sera venu
aussi de montrer la douceur de notre régime et d’amender toutes les lois.
Nos lois seront brèves et concises, ne demandant aucune interprétation ;
tout le monde pourra les connaître dans leurs moindres détails.
Obéissance absolue.
Leur trait essentiel sera d’exiger l’obéissance absolue à l’autorité,
et ce respect de l’autorité sera porté à ses limites extrêmes.
Alors cessera tout abus de pouvoir.
Châtiments impitoyables contre les abus de pouvoir.
Chacun sera responsable devant l’unique pouvoir suprême,nommément celui du souverain.
L’abus de pouvoir, de la part de qui que ce soit, exception faite pour le souverain,
sera si sévèrement puni qu’on perdra l’envie d’essayer sa force à cet égard.
Nous surveillerons attentivement chacune des décisions prises par notre Corps administratif,
d’où dépendra le travail de la machine départementale, parce que
si l’administration se relâche le désordre surgira partout. Pas un seul acte illégal,
pas un seul abus de pouvoir ne restera impuni.
Tous les actes de dissimulation ou de négligence volontaire de la part des agents
de l’administration disparaîtront dès qu’on aura vu les premiers exemples de châtiment.
Le prestige de notre puissance exigera que des châtiments convenables soient infligés,
c’est-à-dire qu’ils soient durs, même dans le cas de la plus insignifiante atteinte
portée à ce prestige, en vue d’un gain personnel.
L’homme qui, par une peine même trop sévère, expie son crime sera comme
le soldat mourant sur le champ de bataille de l’administration pour la cause
de l’autorité, des principes et de la loi ; cause qui n’admet aucune déviation
de la voie commune en faveur d’intérêts personnels, même pour ceux qui
conduisent le char de l’État.
Ainsi, nos juges sauront que, en essayant de montrer leur indulgence,
ils violent la loi de la justice faite pour imposer un châtiment exemplaire,
en raison des fautes commises, et non pour permettre au juge de montrer
sa clémence.
Cette heureuse qualité ne devra s’exercer que dans la vie privée et non
dans l’exercice officiel des fonctions de juge, sans quoi la portée éducatrice
de la vie politique perd toute son efficacité.
S’assurer la docilité des juges.
Les magistrats, à cinquante-cinq ans, cesseront toutes fonctions
pour les raisons suivantes :
1° Parce que des hommes âgés s’attachent plus fortement à des idées préconçues
et sont moins capables d’obéir à des ordres nouveaux ;
2° Parce qu’une telle mesure nous permettra d’opérer de fréquents changements
dans la magistrature qui, ainsi, sera docilement soumise à toute pression
de notre part.
Tout homme désirant conserver son poste devra, pour se l’assurer,
nous obéir aveuglément.
Pas de juges et de fonctionnaires libéraux.
En général, nos juges seront choisis parmi ceux qui comprennent que leur devoir
est de punir et d’appliquer les lois et non de s’attarder à des rêves de libéralisme
qui pourraient porter atteinte à notre plan d’éducation, comme c’est le cas
pour les juges Gentils actuels.
Notre système de renouveler les magistrats nous aidera, en outre, à détruire
toutes les combinaisons qu’ils pourraient former entre eux ; aussi
travailleront-ils uniquement dans l’intérêt du gouvernement dont leur sort dépendra.
La génération future des juges sera formée de manière à empêcher,
instinctivement, toute action qui pourrait entamer les relations existantes
de nos sujets entre eux.
Actuellement, les juges des Gentils sont indulgents pour tous les genres de crimes,
car ils ne se font pas une idée exacte de leur devoir, pour cette simple raison
que les gouvernants,lorsqu’ils nomment les juges, ne leur inculquent pas cette idée.
Les gouvernants des Gentils, lorsqu’ils nomment leurs sujets à des postes élevés,
ne se soucient pas de leur en expliquer l’importance et de leur faire comprendre
dans quel but les postes en question ont été créés ; ils agissent comme
les animaux lorsque ceux-ci envoient leurs petits à la recherche d’une proie.
Ainsi les gouvernements des Gentils sont ruinés par leurs propres serviteurs.
Nous tirerons une morale de plus des résultats du système adopté par les Gentils ;
elle nous servira à édifier notre gouvernement.
Nous déracinerons toute tendance libérale de chacune des institutions
de propagande importantes dans notre gouvernement, institutions dont peut
dépendre la formation de tous ceux qui seront nos sujets.
Ces postes importants seront exclusivement réservés à ceux qui furent
spécialement formés par nous pour l’administration.
Tout l’or du monde entre nos mainsObservera-t-on que de retraiter prématurément nos fonctionnaires serait trop
dispendieux pour notre gouvernement, je répondrai alors que, tout d’abord,
nous essayerons de découvrir pour de tels fonctionnaires une occupation privée
propre à compenser pour eux la perte de leur emploi, ou que, d’ailleurs,
notre gouvernement étant alors en possession de tout l’argent du monde,
les dépenses ne seront pas à considérer.
Notre autocratie sera logique dans tous ses actes ; aussi toute décision prise
par le bon plaisir de notre gouvernement sera toujours traitée avec respect
et obéie sans condition.
Despotisme absolu.
Nous ne tiendrons aucun compte des murmures et des mécontentements,
et nous punirons tout indice de mauvaise humeur si sévèrement, que chacun tirera
de là un exemple applicable à soi-même.
Suppression du droit d’appel.
Nous supprimerons le droit d’appel et le réserverons à notre seul usage,
parce que nous ne devons pas laisser se développer parmi le peuple l’idée
que nos juges sont capables de se tromper dans leurs décisions.
Au cas où un jugement exigerait la révision, nous déposerions immédiatement
le juge en question, et le châtierions publiquement, afin qu’une telle erreur
ne se reproduisît pas.
Je répète ce que j’ai déjà dit : l’un de nos principes les plus importants sera
de surveiller nos fonctionnaires administratifs, et ceci dans le but exprès
de satisfaire la nation, parce qu’elle peut, de plein droit, exiger qu’un gouvernement
ait de bons fonctionnaires.
Sous des apparences patriarcales.
Notre gouvernement aura l’apparence d’une mission patriarcale dévolue
à la personne de notre souverain.
Notre nation et nos sujets le regarderont comme un père qui prend soin
de satisfaire tous leurs besoins, de surveiller tous leurs actes et de régler
les relations de ses sujets les uns avec les autres, aussi bien que leurs relations
avec le gouvernement.
Le roi juif du monde.
Ainsi le sentiment de respect envers le souverain pénétrera si profondément
dans la nation qu’elle ne pourra plus se passer de sa sollicitude et de sa direction.
Elle ne pourra vivre en paix sans lui et, finalement, le reconnaître comme
son maître absolu.
Le peuple aura pour lui un sentiment de respect si profond qu’il sera proche
de l’adoration, spécialement lorsqu’il se convaincra que ses fonctionnaires
exécutent aveuglément ses ordres et que, seul, il règne sur eux.
Ils se réjouiront de nous voir organiser leurs vies comme si nous étions
des parents désireux d’inculquer à leurs enfants un vif sentiment du devoir
et de l’obéissance.
Sacrifier les individus.
En ce qui concerne notre politique secrète, toutes les nations sont des enfants
comme le sont leurs gouvernements.
Ainsi que vous pouvez le voir vous-mêmes, je fonde notre despotisme sur le Droit
et le Devoir.
Le droit du gouvernement d’exiger que le peuple remplisse son devoir est,
en lui-même, une obligation du souverain qui est le père de ses sujets.
Le droit de la force lui est accordé, afin qu’il conduise l’humanité dans la direction
voulue par les lois de la nature, c’est-à-dire vers l’obéissance.
Toute créature en ce monde est en sujétion, soumise tantôt à un homme,
tantôt aux circonstances, tantôt à sa propre nature, en tous les cas à quelque
chose de plus puissant qu’elle-même.
Soyons donc les plus puissants dans l’intérêt de la cause commune.
Nous devons, sans hésitation, sacrifier les individus qui auraient violé l’ordre
existant, parce qu’un châtiment exemplaire est la solution du grand problème
de l’éducation.
Notre roi, patriarche du monde.
Le jour où le roi d’Israël posera sur sa tête sacrée la couronne que lui offrira
l’Europe entière, il deviendra le Patriarche du monde.
Le nombre des victimes qui devront être sacrifiées par notre roi n’excédera
jamais le nombre de celles qui ont été immolées par les souverains Gentils
dans leur poursuite de la grandeur et dans leurs rivalités.
Notre souverain sera en communication constante avec le peuple ;
il lui adressera, du haut des tribunes, des discours qui seront immédiatement
transmis au monde entier.
SEIZIÈME PROTOCOLE.
L’enseignement
En vue de détruire toute espèce d’entreprise collective autre que la nôtre,
nous annihilerons toute œuvre collective dès sa naissance ; en d’autres termes,
nous transformerons les universités et les reconstruirons sur de nouveaux plans.
Les chefs et les professeurs des universités seront spécialement préparés
au moyen de programmes d’action perfectionnés et secrets, dont ils seront instruits
et ne pourront s’écarter sans châtiment.
Ils seront désignés avec soin et dépendront entièrement du gouvernement.
De notre programme, nous exclurons tout l’enseignement de la loi civile,
comme celui de tout autre sujet politique.
A un petit nombre d’hommes,choisis parmi les initiés pour leurs capacités évidentes,
seront dévoilées ces sciences. Les universités n’auront pas le droit de lancer
dans le monde des blancs-becs regardant les nouvelles réformes constitutionnelles
comme si elles étaient des comédies ou des tragédies, ou se préoccupant
de la question politique que leurs pères eux-mêmes ne comprennent pas.
Une mauvaise connaissance de la politique pour une foule de gens est la source
d’idées utopiques, et en fait de mauvais citoyens.
Vous pouvez vous en rendre compte vous-mêmes d’après le système d’éducation
des Gentils. Nous y avions introduit tous ces principes afin de pouvoir,
avec succès, détruire leur structure sociale, ainsi que nous y sommes parvenus.
Lorsque nous serons au pouvoir, nous supprimerons des programmes d’éducation
tous les sujets qui pourraient troubler le cerveau de la jeunesse ; nous en ferons
des enfants désobéissants, aimant leur maître et reconnaissant dans sa personne
le pilier principal de la paix et du bien public.
Aux classiques et à l’étude de l’histoire ancienne, qui contiennent plus
de mauvais exemples que de bons, nous substituerons l’étude des problèmes
de l’avenir. Nous effacerons de la mémoire humaine le passé qui pourrait
nous être défavorable, ne laissant subsister que les faits où s’affirment
indubitablement les erreurs des gouvernements Gentils.
Les sujets traitant des questions de la vie pratique, de l’organisation sociale
et des relations des hommes entre eux, comme aussi des conférences contre
les exemples mauvais et égoïstes, qui sont corrupteurs et font du mal,
et d’autres questions semblables où le raisonnement n’intervient pas,
seront au premier plan de notre système d’éducation.
Ces programmes seront spécialement tracés pour les classes et les castes
différentes, dont l’éducation sera tenue strictement séparée.
Il est de la plus haute importance d’insister sur ce système spécial.
Des écoles pour chaque caste.
Chaque classe ou caste sera instruite séparément, suivant sa situation particulière
et son travail. Un génie a toujours su et saura toujours comment pénétrer
dans une caste plus élevée, mais à part ce cas tout à fait exceptionnel,
il n’est pas utile de mélanger l’éducation des différentes castes et d’admettre
à des rangs supérieurs des hommes qui prendraient la place de ceux qui sont nés
pour les occuper.
Vous savez vous-mêmes combien il fut désastreux pour les Gentils d’émettre
l’idée absolument idiote que nulle différence ne doit être faite envers les classes sociales.
L’école au service de notre souverain.
Afin que le souverain s’assure une place solide dans le cœur de ses sujets,
il est nécessaire que, durant son règne, on enseigne à la nation, aussi bien
dans les écoles que dans les lieux publics, l’importance de son activité
et les bonnes intentions de ses entreprises.
Plus de liberté d’enseignementNous abolirons toute espèce d’éducation privée. Les jours de congé, les étudiants
et leurs parents auront le droit de se réunir dans leurs collèges, comme si ceux-ci
étaient des clubs. A ces réunions, les professeurs prononceront des discours,
qui passeront pour des conférences libres, sur des sujets tels que les rapports
des hommes entre eux, les lois et les malentendus qui sont généralement
le résultat d’une fausse conception de la situation sociale des hommes, et,
finalement, ils exposeront les nouvelles théories philosophiques qui n’ont pas
encore été révélées au monde.
Nos théories seront des dogmes de foi
De ces théories, nous ferons des dogmes de foi, nous en servant comme
d’un marche-pied pour notre foi.
Quand j’aurai fini de vous exposer tout mon programme et quand nous aurons discuté
tous nos plans pour le présent et pour l’avenir, je vous lirai le plan de cette nouvelle
doctrine philosophique.
Liberté de pensée.
Nous savons, par l’expérience de plusieurs siècles, que les hommes vivent
et sont guidés par des idées, et qu’ils sont influencés par ces idées grâce
à l’éducation ; celle-ci peut leur être donnée à tout âge avec le même résultat,
mais naturellement, par des moyens différents.
Par une éducation systématique, nous nous chargerons de faire disparaître
tout ce qui pourrait rester de cette indépendance de la pensée, dont nous
nous sommes si largement servis, depuis un certain temps, pour aboutir à nos fins.
L’enseignement intuitif.
Nous avons déjà établi un plan pour subjuguer les esprits, au moyen
de l’enseignement intuitif (l’enseignement par les yeux), auquel on attribue
la propriété de rendre les Gentils incapables de penser par eux-mêmes ;
en sorte que, tels des animaux obéissants, ils attendent la démonstration
d’une idée avant de chercher à la saisir.
L’un de nos meilleurs agents, en France, est Bouroy [Les traductions allemande,
américaine et polonaise donnent : Bourgeois.] ; il a déjà introduit dans ce pays
le nouveau système de l’éducation intuitive.
DIX-SEPTIÈME PROTOCOLE.
Enchaîner les avocats.
La profession de légiste rend ceux qui l’exercent froids, cruels et obstinés ;
elle leur enlève tout principe et les oblige à voir la vie sous un aspect inhumain,
mais purement légal. Ils ont pris l’habitude de considérer les événements
au seul point de vue de savoir ce qu’il y a à gagner en les défendant,
au lieu de considérer quel serait l’effet de cette défense sur le bien-être général.
Un praticien ne refuse jamais de défendre un cas, quel qu’il soit.
Il s’efforcera d’obtenir l’acquittement, à n’importe quel prix, en s’attachant
à de petits détours de la jurisprudence, pour démoraliser la Cour.
Nous limiterons donc le champ d’action de cette profession en mettant les avocats
sur le même pied que les magistrats chargés de faire exécuter la loi.
Les avocats, comme les juges, n’auront pas le droit d’interviewer leurs clients
et ne recevront leurs dossiers que lorsque lesdits clients leur auront été assignés
par le tribunal ; ils n’étudieront ces dossiers que sur des rapports et des documents,
et ils ne défendront leurs clients qu’après qu’ils auront été examinés par le tribunal,
appuyant leur défense sur ce premier examen.
Leurs honoraires seront fixes, sans égard au succès ou à l’insuccès de leur défense.
Ils deviendront ainsi de simples rapporteurs au service de la défense, faisant
contrepoids au plaignant qui sera un rapporteur pour le compte de l’accusation.
La procédure légale se trouvera ainsi considérablement abrégée.
Par ce moyen nous obtiendrons aussi une défense honnête et impartiale,
que ne guideront pas les intérêts matériels, mais l’intime conviction de l’avocat.
Ceci aura encore l’avantage d’empêcher tout pot-de-vin ou corruption qui peuvent
actuellement se glisser dans les tribunaux de quelques pays.
Le clergé non juif.
Nous avons pris grand soin de discréditer le clergé des Gentils aux yeux du peuple,
et nous avons ainsi réussi à nuire à sa mission qui aurait pu contrarier gravement
nos desseins. L’influence du clergé sur le peuple diminue chaque jour.
La liberté de conscience.
Aujourd’hui, la liberté religieuse est reconnue partout, et nous ne sommes éloignés
que de quelques années du temps où le christianisme s’effondrera de toutes pièces.
Il sera plus facile encore d’en finir avec les autres religions, mais il est trop tôt
pour discuter sur ce point.
Nous réduirons le clergé et ses enseignements à un rôle si infime, et nous rendrons
son influence si antipathique au peuple, que ses enseignements auront un effet
contraire à celui qu’ils avaient jadis.
Contre le Vatican.
Quand le moment sera venu pour nous de détruire complètement la Cour pontificale,
une main inconnue indiquant le Vatican donnera le signal de l’assaut.
Lorsque, dans sa fureur, le peuple se jettera sur le Vatican, nous apparaîtrons
comme des protecteurs pour arrêter l’effusion du sang.
Par cet acte, nous pénétrerons jusqu’au cœur même de cette Cour pontificale,
d’où rien au monde ne pourra nous chasser, jusqu’à ce que nous ayons détruit
la puissance du Pape.
Le roi des Juifs, pape de l’Église universelle.
Le roi d’Israël deviendra le vrai Pape de l’univers,le Patriarche de l’Église internationale.
Mais, jusqu’à ce que nous ayons réussi à faire la rééducation de la jeunesse,
au moyen de nouvelles religions transitoires, pour aboutir à la nôtre propre,
nous n’attaquerons pas ouvertement les églises existantes,mais nous
les combattrons par la critique qui a déjà répandu des dissensions parmi elles
et qui continuera à le faire.
Les buts de la presse juive.
D’une manière générale, notre presse dénoncera les gouvernements, les institutions
des Gentils, religieuses ou autres, par toutes sortes d’articles peu scrupuleux,
écrits dans l’intention de les discréditer à un point tel que, seule, notre sage nation
est capable d’atteindre.
La police.
Notre gouvernement ressemblera au dieu hindou Vichnou.
Chacune de nos cent mains détiendra un ressort du mécanisme social de l’État.
Nous saurons tout sans avoir recours à l’aide de la police officielle,
que nous avons tellement corrompue pour nuire aux Gentils, qu’elle ne sert
qu’à empêcher le gouvernement de voir les faits clairement.
D’après notre programme, un tiers de la population sera amené à surveiller le reste,
par pur sentiment du devoir, et pour obéir au principe du service volontaire rendu
au gouvernement.
Il n’y aura rien de déshonorant alors d’être un espion ; au contraire, ce sera
regardé comme honorable.
D’autre part, les porteurs de fausses nouvelles seront sévèrement punis,
pour empêcher l’abus du privilège de l’espionnage.
Nous choisirons nos agents dans les hautes et dans les basses classes
de la société ; nous en prendrons parmi les administrations, les éditeurs,
les imprimeurs, les libraires, les employés, les ouvriers, les cochers,
les valets de pied, etc.
Cette force policière n’aura aucune puissance d’action indépendante
et n’aura le droit de prendre aucune mesure de son propre chef ;
par conséquent, le devoir de cette impuissante police consistera uniquement
à servir de témoin et à faire des rapports.
La vérification de ces rapports et de ces arrestations éventuelles sera l’affaire
d’un groupe d’inspecteurs de police responsables ; les arrestations seront effectuées
par des gendarmes et par la police municipale.
Si un délit ou un crime politique ne sont pas rapportés, celui qui aurait dû les signaler
sera puni pour avoir volontairement caché ce crime ou ce délit, si l’on peut prouver
la dissimulation.
Le Kaha.l
Nos frères sont tenus d’agir de la même manière, c’est-à-dire devront,
de leur propre initiative, dénoncer à l’autorité compétente tous les apostats
et tous les faits qui seraient contraires à notre loi.
Dans notre gouvernement universel, ce sera donc un devoir, pour tous les sujets,
de servir leur souverain en agissant comme je viens de le dire.
Pour corrompre les institutions des Gentils.
Une organisation comme la nôtre déracinera tous les abus de pouvoir
et tous les genres si variés de vénalité et de corruption ; elle détruira,
en réalité, toutes les idées dont nous avons contaminé la vie des Gentils
par nos théories sur les droits surhumains.
Comment pourrions-nous atteindre notre but de créer le désordre
dans les institutions administratives des Gentils sinon par de tels moyens ?
Parmi les plus importants de ces moyens de corrompre leurs institutions,
il faut compter l’emploi des agents qui sont susceptibles, étant donné leur activité destructive,
de contaminer les autres en leur révélant et leur développant
leurs tendances corrompues, comme l’abus de pouvoir ou l’achat sans pudeur
des consciences.
DIX-HUITIÈME PROTOCOLE.
Mise en vigueur du système soviétique.
Quand viendra pour nous le moment de prendre des mesures spéciales
en mettant en vigueur le système russe actuel de l’ « Okhrana »
(le poison le plus dangereux qui puisse attaquer le prestige de l’État),
nous soulèverons, grâce au concours de bons orateurs, des désordres fictifs
parmi le peuple, ou nous l’exciterons à manifester un mécontentement prolongé.
Ces orateurs rencontreront beaucoup de sympathies, et, grâce à eux encore,
on nous excusera de perquisitionner chez les gens et de les soumettre
à certaines restrictions, employant pour cela les serviteurs que nous avons
dans la police des Gentils.
Mesures à prendre contre les conspirateurs.
Comme la plupart des conspirateurs le sont par amour de l’art, ou par celui
de bavarder, nous n’y toucherons pas, jusqu’au moment où nous verrons
qu’ils sont prêts d’agir, et nous nous bornerons à introduire parmi eux ce que
nous appellerons un élément de délation.
Il faut se rappeler qu’une puissance perd de son prestige chaque fois
qu’elle découvre une conspiration publique dirigée contre elle-même.
Il y a dans une telle révélation un aveu de faiblesse, et, ce qui est plus
dangereux encore, l’aveu de ses propres erreurs.
Il faut qu’on sache que nous avons détruit le prestige des Gentils régnants
au moyen d’un nombre considérable de meurtres secrets préparés par nos agents,
moutons aveugles de notre bergerie, qu’on persuade facilement de commettre
un crime, si ce crime revêt un caractère politique.
Nous obligerons les gouvernements à convenir de leurs propres faiblesses
en employant ouvertement des mesures de police spéciales, comme l’ « Okhrana
et nous ébranlerons ainsi le prestige de leur puissance.
Surveillance du roi des Juifs.
Notre souverain sera protégé par des gardes absolument secrètes,
car jamais nous ne permettrons qu’on puisse penser qu’il est incapable
de détruire à lui tout seul une conspiration quelconque ourdie contre lui
et qui l’oblige à se cacher. Si nous laissions prévaloir une telle idée,
comme elle prévaut parmi les Gentils, nous signerions, par le fait même,
l’arrêt de mort de notre souverain, ou du moins celui de sa dynastie.
A s’en tenir aux seules apparences, notre chef n’emploiera sa puissance
que dans l’intérêt de ses sujets et jamais pour son propre bien ou celui de sa dynastie.
En adoptant scrupuleusement cette mise en scène, ses sujets eux-mêmes
honoreront et protégeront son pouvoir qu’ils vénéreront, sachant que le salut
de l’État est attaché à l’existence d’un tel pouvoir dont dépendra l’ordre public.
Garder le roi ouvertement serait admettre la faiblesse de son pouvoir.
Notre chef sera toujours au milieu de son peuple ; on le verra entouré
d’une foule curieuse d’hommes et de femmes qui occuperont toujours,
comme par hasard, les rangs les plus rapprochés de lui et qui tiendront à distance
la populace sans autre but apparent que celui de maintenir l’ordre pour l’amour de l’ordre.
Cette attitude apprendra aux autres à savoir se posséder.
Lorsqu’un pétitionnaire essayera de se frayer un passage à travers la foule
pour présenter sa demande, les gens des premiers rangs prendront la pétition
et la remettront au souverain, en présence du pétitionnaire.
Chacun saura ainsi que toutes les pétitions lui parviennent et qu’il s’occupe lui-même
de toutes les affaires.
Un pouvoir n’a de prestige que si les sujets peuvent se dire entre eux :
« Si seulement le roi savait cela ! » ou : « Quand le roi le saura ».
Le mystère qui entoure la personne du souverain s’évanouit aussitôt qu’on voit
une garde de police autour de lui.
Devant une telle garde, un assassin n’a besoin que d’un peu d’audace pour se croire
plus fort qu’elle ; il prend ainsi conscience de sa force et n’a plus qu’à guetter
le moment favorable pour se lancer contre le roi.
Nous ne prêchons pas cette doctrine aux Gentils, et vous pouvez voir vous-mêmes
les résultats qu’ils ont obtenus avec les gardes officielles.
Un simple soupçon doit suffire.
Notre gouvernement arrêtera ceux qu’à tort ou à raison il soupçonnera coupables
de crimes politiques. Il serait regrettable que, dans la crainte de commettre
une erreur judiciaire, on donnât à de tels criminels l’occasion d’échapper.
Nous ne leur témoignerons, certes, aucune pitié. Il sera peut-être possible,
dans certains cas exceptionnels, d’admettre des circonstances atténuantes,
lorsqu’il s’agira de crimes de droit commun ; mais il n’y aura pas d’excuse
pour le crime politique, c’est-à-dire pour des gens mêlés à la politique que,
seuls, les gouvernants ont le droit de comprendre.
Et, à dire vrai, tous les souverains ne sont pas aptes à comprendre la vraie politique.
DIX-NEUVIÈME PROTOCOLE.
Pétitions et propositions.
Nous interdirons aux individus de se mêler de politique ; mais, d’autre part,
nous encouragerons toute espèce de rapport ou de pétition concernant
l’amélioration de la vie sociale et nationale, soumis à l’approbation du gouvernement.
Car, par ce moyen nous serions tenus au courant des erreurs de notre gouvernement,
d’une part, et des idéals de nos sujets, de l’autre.
Aux demandes qui seraient ainsi présentées, nous répondrions, soit en les acceptant,
soit en faisant valoir contre elles un argument frappant, pour bien prouver
que leur réalisation est impossible, parce qu’elles reposent sur une mesquine
conception des affaires.
Répression des troubles et des émeutes.
On pourrait comparer les effets de la sédition à ceux que produisent, sur l’éléphant,
les aboiements d’un roquet. Si le gouvernement est bien organisé, non pas
au point de vue de sa police, mais à un point de vue social, le chien aboie
sans se rendre compte de la force de l’éléphant ; mais que celui-ci montre
une bonne fois sa force, et le chien se taira sur l’heure et il agitera sa queue
dès qu’il apercevra l’éléphant.
Déshonorer les criminels politiques.
Pour enlever au crime politique son auréole de bravoure nous placerons ceux
qui l’auront commis au rang des autres criminels ; ils iront de pair avec les voleurs,
les assassins et autres malfaiteurs du même genre odieux.
L’opinion publique ne fera plus alors de différence entre les crimes politiques
et les crimes vulgaires et les chargera d’égal opprobre.
Nous avons fait tous nos efforts pour empêcher les Gentils d’adopter
cette méthode particulière de traiter les crimes politiques.
Nous avons employé pour cela la presse, le public, la parole et des manuels
classiques d’histoire habilement conçus.
Nous avons inspiré l’idée qu’un condamné pour crime politique était un martyr,
puisqu’il mourait pour l’idée du bien commun. Une telle réclame a multiplié
le nombre des libéraux et grossi les rangs de nos agents de milliers de Gentils.
VINGTIÈME PROTOCOLE.
La science financière et les impôts.
Je vais traiter aujourd’hui de notre programme financier que j’ai gardé pour la fin
de mon rapport parce que c’est la question la plus difficile, celle qui sera
la dernière clause de nos plans.
Avant de discuter ce point, je veux vous rappeler ce que j’ai déjà dit plus haut,
à savoir que toute notre politique repose sur ces chiffres.
Quand nous arriverons au pouvoir, notre gouvernement autocratique évitera,
dans son propre intérêt, de faire peser de trop lourds impôts sur le peuple
et ne perdra jamais de vue le rôle qu’il doit jouer : celui de père protecteur.
L’impôt sur les fortunes.
Mais, comme l’organisation du gouvernement absorbera des sommes d’argent considérables,
il est de toute nécessité de se procurer les fonds indispensables
pour y subvenir. Il nous faudra donc employer de grandes précautions
en élaborant cette question et voir que la charge des impôts soit justement répartie.
Notre souverain sera, grâce à une fiction légale, propriétaire de tous les biens,
ce qui est facilement réalisable. Il pourra lever les sommes nécessaires
pour régulariser la circulation de l’argent dans le pays.
Dès lors, le meilleur moyen de faire face aux dépenses du gouvernement
sera l’établissement d’un impôt progressif sur la propriété.
Ainsi les impôts seront couverts sans opprimer ni ruiner le peuple, et la charge
qui incombera à chacun sera proportionnée à ce qu’il possédera.
Il faudra que les riches comprennent qu’il est de leur devoir de céder
au gouvernement une part du surplus de leurs richesses, puisque le gouvernement
leur garantit la possession paisible du reste de leurs biens et leur donne le droit
de s’enrichir par des moyens honnêtes.
Je dis « honnêtes » parce que le contrôle de la propriété rendra le vol impossible
au point de vue légal.
Comme cette réforme sociale est la principale garantie de la paix
et qu’elle ne souffre aucun délai, nous devons la mettre au premier plan
de notre programme.
Chaque fois que les impôts ont pesé sur les pauvres, la révolution s’en est suivie,
au grand préjudice du gouvernement qui, en essayant de tirer de l’argent des pauvres,
risque fort de n’en pas obtenir des riches.
L’impôt sur le capital diminuera l’accroissement de la fortune privée à laquelle
, jusqu’ici, nous avons, à dessein, permis d’augmenter, pour qu’elle soit un contrepoids
au gouvernement des Gentils et à leurs finances.
Un impôt progressif, réparti suivant la fortune de chacun, produira un revenu
beaucoup plus important que ne le fait le système actuel de répartition égale
pour tous. Ce système nous est, en ce moment, des plus favorables ;
il engendre le mécontentement parmi les Gentils
(Remarquer que cette conférence eut lieu en 1901.) (Note du texte.)
La puissance de notre souverain reposera principalement sur ce fait qu’il sera
la garantie de l’équilibre du pouvoir et de la paix perpétuelle du monde.
Pour obtenir une telle paix, il est naturel que les capitalistes cèdent une partie
de leurs revenus pour sauvegarder le gouvernement dans son action.
Les dépenses du gouvernement doivent être fournies par ceux qui peuvent
le mieux les supporter et dont on peut tirer de l’argent.
Cette mesure éteindra la haine des pauvres pour les riches en qui ils reconnaîtront
les auxiliaires financiers indispensables de l’État et les soutiens de la paix
et du bien public ; car les classes pauvres comprendront que les riches
fournissent les moyens de leur procurer les avantages sociaux.
Pour que les classes intelligentes qui, seules, payeront l’impôt, n’aient pas lieu
de se plaindre outre mesure du nouveau système de répartition, nous leur
soumettrons des comptes détaillés, dans lesquels nous indiquerons de quelle
manière on emploie leur argent, sans qu’il soit fait mention, cela va sans dire,
de ce qui sera attribué aux besoins particuliers du souverain et aux nécessités
de l’administration.
Le souverain n’aura aucune propriété personnelle, puisque tout lui appartiendra
dans l’État, car si l’on admettait que le souverain pût posséder une propriété privée,
il semblerait que tout dans l’État ne fût pas sa propriété.
Les parents du souverain - sauf son héritier qui sera entretenu par l’État,
devront servir l’État, soit comme fonctionnaires, soit dans un emploi quelconque,
afin de conserver le droit de posséder ; le privilège d’être de sang royal
ne leur vaudrait pas celui de vivre aux frais de l’État.
Principe de l’impôt progressif du timbre
.Il y aura un droit de timbre progressif sur toutes les ventes, les achats
et les successions.
Toute transaction qui ne porterait pas le timbre requis sera considérée
comme illégale, et le premier propriétaire aura à payer à l’État un pourcentage
sur ledit droit à compter du jour de la vente.
Toutes les reconnaissances de transactions devront être remises, chaque semaine,
au contrôleur local des contributions, avec les noms et prénoms du nouveau
et de l’ancien propriétaires, ainsi que leurs adresses permanentes.
Il sera nécessaire d’employer la même méthode pour toute transaction dépassant
un certain chiffre,c’est-à-dire dépassant le chiffre moyen des dépenses quotidiennes.
La vente des objets de première nécessité ne sera timbrée qu’avec un timbre
ordinaire de valeur fixe.
Comptez seulement combien de fois le montant de cette taxe dépassera
le revenu des gouvernements des Gentils.
L’argent doit circuler.
L’État devra avoir en réserve un capital donné et, au cas où le produit
des impôts excéderait cette somme, le surplus des rentrées serait mis en circulation.
Ce reliquat sera employé à toutes sortes de travaux publics.
La direction de tels travaux serait confiée à un ministre d’État :
les intérêts des classes ouvrières seraient ainsi intimement liés à ceux de l’État
et du souverain.
Une partie du reliquat servirait encore à distribuer des primes aux inventeurs
et aux producteurs.
Il est absolument essentiel de ne pas laisser dormir l’argent dans les banques de l’État,
du moins au-delà de la somme nécessaire pour faire face à une dépense spéciale.
L’argent est fait pour circuler, et toute congestion monétaire est fatale
à la marche des affaires publiques ; l’argent est, en effet, comme l’huile,
dans les rouages de l’État ;si l’huile devient trop épaisse, le mécanisme s’encrasse
et la machine s’arrête.
Le fait d’avoir substitué, pour une large part, le papier à la monnaie courante
vient de créer le malaise dont nous parlons et dont il est facile de saisir
les conséquences.
Rôle de la Cour des Comptes.
Nous instituerons aussi une Cour des Comptes qui permettra au souverain
de connaître exactement les dépenses et les revenus du gouvernement.
Toute la comptabilité sera scrupuleusement tenue à jour , excepté pour le mois
courant et celui qui précède.
La seule personne qui ne saurait avoir d’intérêt à voler l’État est le souverain,
puisqu’il en est le propriétaire.
C’est pourquoi son contrôle coupera court à toute possibilité de coulage
et de gaspillage.
Suppression des réceptions protocolaires.
Toutes réceptions purement protocolaires, qui sont pour le souverain une telle perte
de temps si précieux, seront supprimées, afin de lui laisser davantage de loisirs
pour s’occuper des affaires de l’État.
Dans notre gouvernement, le souverain ne sera pas entouré de courtisans, qui,
en général, font la cour au monarque par amour du faste, mais qui n’ont,
au fond du cœur, que leur intérêt propre et non le désir du bien public.
L’origine des crises économiques.
Nous n’avons réussi à faire éclore toutes les crises économiques,
si habilement préparées par nous dans les pays des Gentils, qu’en retirant l’argent
de la circulation.
L’État se trouve obligé, pour ses emprunts, de faire appel aux grosses fortunes,
qui sont congestionnées par le fait que l’argent a été retiré au gouvernement.
Ces emprunts constituent une lourde charge pour les États qui sont obligés de payer
des intérêts et qui se trouvent ainsi obérés.
La concentration de la production par le capitalisme a sucé jusqu’à la dernière
goutte toute la force productrice, et, avec elle, toute la richesse de l’État.
La circulation de l’argent, problème vital.
L’argent ne peut, actuellement, satisfaire tous les besoins des classes ouvrières,
parce qu’il n’y en a pas assez pour circuler partout.
Il faut que l’émission de la monnaie courante corresponde à l’importance
de la population :
- et, du premier jour de leur naissance, les enfants doivent être comptés
comme des unités de plus à satisfaire. La révision de la quantité de monnaie
mise en circulation doit être faite de temps à autre :
- c’est une question vitale pour le monde entier.
Condamnation de l’étalon-or.
Vous savez, je pense, que l’étalon-or a été la perte de tous les États
qui l’ont adopté, parce qu’il ne peut satisfaire tous les besoins des populations,
d’autant plus que nous avons fait tous nos efforts pour obtenir son accaparement
et le faire retirer de la circulation.
La monnaie future.
Notre gouvernement mettra en circulation la quantité de monnaie en proportion
avec la force ouvrière du pays, et cette monnaie sera en papier ou même en bois.
Nous émettrons une quantité de monnaie suffisante pour que chacun de nos sujets
puisse en avoir suffisamment, ajoutant à chaque naissance et diminuant
à chaque décès la somme correspondante.
Les comptes du gouvernement seront tenus par des gouvernements locaux
séparés et par des bureaux provinciaux.
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