En France, la Police allemande (abusivement appelée Gestapo).
......n’a quasiment jamais frappé au hasard. Pour une étude sur l’action de la « gestapo » en France, cliquez ici.
http://spartiate.tonempire.net/t533-gestapo-la-verite-sur-une-police-calomnieeLe lecteur trouvera ci-dessous la liste des affaires retenues contre les accusés
lors des procès dits de la bande « Bonny-Lafon » (« gestapo française »),
de la « gestapo de Neuilly » (bande Martin-Van Houten),
des « auxiliaire français de la gestapo » et de la « gestapo géorgienne »[
1].
A chaque fois,j’ai tenu à les résumer le plus objectivement possible.
Cette liste explicative démontre que,sauf exception,la Police allemande
et ses agents étrangers ne frappaient pas arbitrairement,loin de là.
-
Table -
Cas de l’équipe Bonny-Lafon.
2
I) Arrestation de M. Lambrecht (durant l’été 1940)
2
II) Arrestation de Jacques Paul Kellner (2 novembre 1941)
3
III) Affaire de Tournus (Saône-et-Loire, 71700)
3
IV) Filatures isolées (4 affaires)
3
IV.1) L’arrestation, en 1943, de Mme May,
3
IV.2) L’arrestation, à la même époque, d’un inconnu.
3
IV.3) L’arrestation, durant l’hiver 42-43, d’ « un certain nombre de personnes ».
3
IV.4) Affaire de Giverny (Eure, 27620)
4
V) Actions de contre-parachutage (3 affaires)
4
V.1) Arrestation d’un groupe de parachutistes (anglais)
4
V.2) Opération d’Amboise (Indre-et-Loire, 37400)
4
V.3) Quatrième opération d’Angers.
4
VI) Affaire de l’organisation « Défense de la France ».
4VII) Expéditions à Montbard (Côte d’Or, 21500) et à Bort-les-Orgues (Corrèze, 19110)
durant l’été 1943.
5
VII.1) Expédition à Montbard.
5
VII.2) Expédition à Bort-les-Orgues.
6
VIII) Affaire des brigades nord-africaines.
7
VIII.1) Affaires de Corrèze.
7
VIII.2) Affaire des viols dans le Doubs.
8
VIII.3) Affaires de Dordogne (sauvetage d’Eymet)
8
VIII.4) Arrestations à Tarbes.
9
IX) Arrestation de MM. Crassuski et Chevot (mars 1943)
9
Cas de la « gestapo de Neuilly ».
9
I) Arrestation de la femme Cottel.
9
II) Arrestation de Nicolaï Raineroff
10
III) Arrestation de MM. Carrère et Rodian.
10
IV) Arrestation de M. Ouizman.
10
V) Arrestation de M. Charles Caron.
11
VI) Affaire des enfants Lahaye.
11
VII) Arrestation de Henri Phegnon et des demoiselles Phegnon et Roux.
12
VIII) Arrestation de M. Pasteau.
13
IX) Découverte d’un cadavre dans le jardin du 78,Bd Maurice Barrès,à Neuilly.
13
X) Meurtre de d’un dénommé Rubentel
13
Cas des « auxiliaires français de la gestapo ».
14
I) Affaires dites « économiques » (en rapport avec marché noir)
14
II) Affaire d’un état-major de la Résistance (p. 6), vers Pâques 44 :
14
III) Affaire des parachutages de Montlhéry (Essonne, 91310)
14
IV) Affaire des parachutages de Meaux (Seine-et-Marne, 77100)
14
V) Affaires sans nom..
14
V.1°) Arrestation Etcheberry-Billet-Soyer
14
V.2°) Arrestation de Colangelo-Rocca-Vitti
15
VI) Affaire de la rue Halévy (Paris)
15
VII) Affaire du château du général Le long (à Montgeron, Essonne, 91230)
15
VIII) Affaire Siot (poste de TSF)
15
IX) Arrestation et exécution d’agents de renseignements (carrefour Richelieu-Drouot à Paris)
16
X) Expéditions contre les maquis du Loir-et-Cher
16
X.1°) Affaire de Santenay (41190), le 16 juillet 1944.
16
X.2°) Arrestation du maire de la commune d’Herbault (41190), le 17 juillet 1944.
16
X.3°) Affaire de Cours-Cheverny (Cheverny, 41700), le 30 juillet 1944.
16
X.4°) Expédition en force contre le maquis dans la région de Romorantin (41200).
17
X.5°) Affaire des exécutions au bois de Pontijou, le 13 juin 1944.
17
XI) Affaire du boulevard Suchet à Paris (parachutistes américains)
17
XII) Affaire de la rue de la Harpe, à Paris, le 7 août 1944.
18
XIII) Exécution de maquisards au Fort de Vincennes en août 1944.
18
XIV) Affaire des patriotes exécutés au Bois du Boulogne, le 15 août 1944.
18
XV) Affaire de Sainte-Menehould (51800) le 24 août 1944.
18
XVI) Affaire des faux policiers.
18
Cas de la gestapo géorgienne.
18
I) Affaires de la région parisienne :
19
I.1) Affaire Frépin en février 1944.
19
I.2) Affaire de Saint-Rémy-les-Chevreuse (Yvelines, 78470) en mai 1944.
19
I.3) Affaire du 15ème arrondissement, à Paris, en juillet 1944.
19
I.4) Affaire Pillard en mars 44.
19
I.5) Affaire de Peroy-les-Gombries (Oise, 60440) en mars 44.
19
I.6) Affaire des parachutistes de Montmorency (Val d’Oise, 95160).
19
I.7) Affaire des « cinq jeunes gens » appréhendés en gare d’Austerlitz (Paris).
19
I.8 Affaire Gabriel Laaban de janvier à avril 1944.
19
I.9) Affaire du Petit-Clamart (Hauts-de-Seine) à l’automne 1943.
20
I.10) Affaire du réseau des PTT, en juin 1944.
20
II) Affaires de Lyon (février 1944)
22
II.1) Perquisition au garage de Jean-Marie Buffet
22
II.2) Interrogatoires au dépôt des machines de Vaize.
22
II.3) Perquisition au Garage Bertret
22
III) Affaire de Pau.
22
Cas de l’équipe Bonny-Lafon.
Il s’agit de l’équipe qui fut à l’origine de la « gestapo française » de la rue Lauriston.
Son procès eut lieu en décembre 1944, soit que deux mois seulement après
la « libération » complète du territoire.
Après les graves excès d’août-octobre 1944, l’objectif de ce premier procès
d’une bande de le « gestapo » était de montrer au pays que la Justice (légale)
allait s’occuper de condamner tous les « traîtres » et les « collabos »,
rendant dès lors inutile les règlements de compte sauvages ou n’aillant
qu’une simple apparence de légalité.
Dans ce climat,l’instruction fut menée de façon à établir suffisamment de faits
justifiant la condamnation des accusés.Mais elle n’alla plus loin.
D’où son caractère très rapide et très lacunaire,que le Tribunal ne songea même pas
à nier :
M. LE COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT:
Nous sommes obligés de reconnaître que l’instruction a été particulièrement rapide […].
M. LE PRESIDENT:
Je le reconnais étant donné les circonstances…
Me DELAUNEY:
[…] Il faut reconnaître qu’il y a des lacunes dans ce dossier.
M. LE PRESIDENT:
Ce n’est pas douteux. [PBL, 3, pp. 10-11].
I) Arrestation de M. Lambrecht (durant l’été 1940).
M. Lambrecht était « le chef des services secrets de la Belgique Combattante »[
2].
Il se cachait à Toulouse.D’après l’accusé Pierre Bonny,l’arrestation de M. Lambrecht aurait
ensuite permis d’appréhender « 600 personnes »[
3].
II) Arrestation de Jacques Paul Kellner (2 novembre 1941).
J. P. Kellner « était membre d’une organisation de Résistance » à Boulogne-Billancourt[
4].
Il fut découvert « à la suite d’une interruption de correspondance et d’une longue enquête »[
5]
menée par les services de l’Hôtel Lutetia sous la responsabilité du capitaine Scheffer[
6].
Le 2 novembre 1941,des agents au service de l’occupant perquisitionnèrent les bureaux
de l’usine de M. Kellner et y découvrirent « un émetteur morse américain »[
7].
Quelques heures plus tard,M. Kellner fut arrêté chez lui,à Paris.
Furent également arrêtés un employé d’usine nommé Paulin et un certaine dame Skoff,
« chez qui un important fichier de noms fut saisi »[
8].
III) Affaire de Tournus (Saône-et-Loire, 71700).
Arrestation d’un commissaire,qui, d’après H. Chamberlain (dit Lafon),
« faisait passer en zone libre des israélites pour les dépouiller »[
9].
Il aurait notamment dépouillé et fait disparaître toute une famille de juifs hollandais
afin de s’approprier les diamants qu’elle emportait avec elle.
Mais,de l’aveu même du Tribunal,l’instruction fut très incomplète concernant
cette affaire et aucune vérification ne fut faite.
On ignore ce qu’est devenu le commissaire.
IV) Filatures isolées (4 affaires).
Beaucoup ont échoué. Ces opérations eurent comme conséquence :
IV.1) L’arrestation, en 1943, de Mme May,épouse d’un chansonnier,
« désignée par les Allemands comme se livrant à l’espionnage à leur détriment »[
10].
On ignore ce qu’elle est devenue.
IV.2) L’arrestation, à la même époque, d’un inconnu pour des raisons inconnues
et dont le destin reste inconnu (PBL, 1, p. 45).
IV.3) L’arrestation, durant l’hiver 42-43, d’ « un certain nombre de personnes »
soupçonnées d’appartenir à « une organisation [de Résistance] tenant ses assises
à Paris et à Gentilly,dont le chef aurait été M. Paul Appel,ancien député de la Manche ».
Toutefois,d’après P. Bonny,les renseignements à l’origine de cette opération furent
« reconnus inexacts et les arrestations ne furent pas maintenues »[
11].
IV.4) Affaire de Giverny (Eure, 27620).
Un indicateur anonyme informa la police allemande qu’un dépôt d’arme clandestin
avait été aménagé dans la région de Giverny :
Escorté d’un sous-officier et de quatre soldats allemands,Lafon a mené
une première enquête qui n’aurait pas abouti, plusieurs personnes répondant
au signalement fourni pour le détenteur [des armes].
Kieffer [commandant allemand travaillant avenue Foch],alerté à Paris,est venu
l’identifier en personne et lui aurait promis de ne pas l’inquiéter s’il livrait les armes.
La personne interpellée a alors livré 36 cylindres de parachutage contenant 5 tonnes
d’armes et n’aurait, toujours selon Lafon, pas eu d’autre mal [PBL, 1, p. 47.].
V) Actions de contre-parachutage (3 affaires)
V.1) Arrestation d’un groupe de parachutistes (anglais)
découverts grâce au décodage des messages radiodiffusés en chiffres.
Ils furent « pris en filature par les services allemands qui les arrêtaient au bout
de quelques jours, après les avoir laissés entrer en contact avec les Résistants français »
[
12].
Avec eux furent appréhendés « six agents alliés, dont cinq [furent] livrés à Kieffer »
[
13].
V.2) Opération d’Amboise (Indre-et-Loire, 37400).
Elle aboutit à la filature d’Angers à Paris puis à Paris même de deux français.
Après avoir été arrêté,l’un d’entre eux fut trouvé porteur de faux papiers,
de documents militaires émanant d’Alger,d’adresses de correspondance
et d’une somme de 4 millions de francs.
Il déclara se nommer le lieutenant-colonel Bonotaux.
Conduit tout d’abord rue Lauriston,Lafon le livra à Kieffer avec l’argent et les papiers
qui avaient été trouvés sur lui (PBL, 1, p. 49).
V.3) Quatrième opération d’Angers.
Elle amena « l’arrestation de deux Anglais et de deux Français.
Lafon les arrête et les livre à Kieffer »
(PBL, 1, p. 50).
VI) Affaire de l’organisation « Défense de la France ».
A l’origine se trouvaient deux indicateurs.L’un d’eux s’appelait Serge Marongin.
Agé de 25 ans et d’origine italienne,il était étudiant dans le domaine de la médecine.
[
14]
En janvier 1943,S. Marongin apporta des premiers renseignements sur une organisation
« qui aurait, selon lui,commis plusieurs attentats dans le métro et attaqué
une escorte de prisonniers se dirigeant sur Fresnes »[
15].
Il donna l’adresse du lieu de réunion, boulevard du Maréchal Lyautey à Paris :
Lafon accepta de se charger de l’enquête et à la tête d’une douzaine d’hommes
de la rue Lauriston […] et de quelques sous-officiers allemands,il procéda,
après diverses surveillances de nuit,à l’arrestation de cinq hommes pour
son compte,cependant que les Allemands qui lui avaient été adjoints,arrêtaient
de leur côté trois hommes et une femme.
Ces personnes furent livrées à Kieffer […] [PBL, 1, p. 51.].
Peu après,Marongin « apporta des renseignements sur l’organisation clandestine
Défense de la France.
Il s’agissait d’un groupement disposant d’une imprimerie et diffusant des tracts clandestins »
[
16] :
Marongin aida à l’enquête préliminaire qui dura trois mois […].
Les renseignements apportés tant par lui que par les enquêteurs étaient centralisés
par Bonny qui établissait les fiches et les rapports dont Lafon remettait un double à Hess.
Au bout de trois mois,vingt noms de Résistants étaient révélés et le lieu de réunion
et ses annexes connus […].
L’enquête terminée, le Conseil criminel Boemelburg qui, avec Kieffer,s’occupait
de l’affaire a donné l’ordre de passer à l’action qui eut lieu le 26 juillet 1943.
[PBL, 1, p. 51-2.].
144 arrestations furent opérées en deux jours, dont 15 furent définitives,
les autres personnes ayant finalement été relâchées après avoir été mises hors
de cause[
17].
Parmi les appréhendés figurait Geneviève De Gaulle, qui fut finalement déportée
à Ravensbrück[
18].
VII) Expéditions à Montbard (Côte d’Or, 21500) et à Bort-les-Orgues (Corrèze,19110)
durant l’été 1943.
VII.1) Expédition à Montbard.
Sur ordre allemand,une « opération d’envergure » fut organisée
« contre les maquisards de la région de Montbard »[
19].
Des boulangers et des commerçants soupçonnés de ravitailler le maquis furent arrêtés,
ainsi qu’une doctoresse et un médecin (avec son épouse et son fils) au motif
qu’ils auraient soigné des maquisards.[
20].
La doctoresse,Françoise Thierry, « fut interrogée par Bonny à la Feldgendarmerie
de Montbar et relâchée quelques heures après »[
21].
L’épouse du médecin,Mme Plait,fut également relâchée,mais son mari et son fils
furent transférés à Paris et finalement déportés en Allemagne (PBL, 1, pp. 57-8.
En tout,il y eut « douze à quinze » arrestations suivies d’un transfert sur Paris[
22].
Ces gens étaient-ils coupables ?
En décembre 1944,un appréhendé qui avait été relâché faute de preuve déclara :
« Dire qu’ils ont travaillé pour la Résistance, je n’en sais rien. Ils sont tous,
à l’heure actuelle, déportés en Allemagne et ils ne m’ont fait aucune confidence »
[
23].
Mais peu après,il précisa qu’une première opération avait été menée à Montbard
« contre des instituteurs et des prêtres qui étaient arrivés avec des enfants
de la région parisienne et qu’on supposait ravitailler le maquis, ce qui, d’ailleurs,
est parfaitement exact » (Ibid., p. 156).
Alors que la famille Plait était interrogée,une perquisition eut lieu à leur domicile.
Par la suite,il apparut que des « bijoux de grande valeur » avaient disparu :
Mme Plait ayant protesté, Bonny la convoqua à Paris et en restitua une partie.
Lafon expliqua que ces vols avaient été commis par la bande des Corses[
24]
à qui il était finalement arrivé à faire rendre gorge en partie [PBL, 1, p. 58].
A l’audience, P. Bonny confirma :
BONNY:
Le vol a été commis.Nous avons su presque immédiatement que ce vol avait
été commis, chez Mme Plait.
Lafon a rassemblé tous les hommes du service dans son bureau. J’étais présent.
Il a dit :
« je suis saisi d’un télégramme de la Feldgendarmerie de Montbar,
un vol a été commis, je veux connaître le voleur. Personne ne sortira d’ici
avant qu’il soit connu ».
Après quelques instants, le voleur s’est présenté. C’était un nommé Ferrando.
M. LE PRESIDENT:
Il était de la bande des Corses ?BONNY:
Pas exactement.Il en faisait partie tout de même. Il n’était pas Corse ;
voilà pourquoi j’ai dit « pas exactement ». Lafon lui a demandé où étaient les bijoux.Il a donné une adresse.
Une partie des bijoux a été retrouvée.
Lafon m’a demandé d’adresser une lettre à Mme Plait,je l’ai fait immédiatement.
Mme Plait est venue,un certain temps après, prendre possession des bijoux retrouvés.
M. LE PRESIDENT:
Elle est venue rue Lauriston ?
BONNY:
Oui, prendre possession des bijoux qui lui avaient été volés.
Chaque fois qu’il y avait un vol et hélas !
il y en a eu quelques-uns,Lafon n’hésitait pas à châtier durement le coupable.
Seulement, évidemment dans ce milieu, c’était un peu difficile (PBL, 3, pp.102-3).
VII.2) Expédition à Bort-les-Orgues.
A la même époque,plusieurs personnes furent arrêtées dans le cadre d’une opération
similaire non loin de Bort-les-Orgues :
Les prisonniers furent emmenés à Auxerres,puis à Fresne,mais selon les confidences
de Bonny, et Lafon à Pagnon,relâchés peu après [PBL, 1, p. 58].
A l’audience, l’inculpé Pagnon confirma :
M. LE PRESIDENT:
[…] Vous avez déclaré, [Louis] Pagnon, que les prisonniers avaient été emmenés
à Auxerre, puis à Fresnes, vous avez dit qu’ils ont été relâchés après.
PAGNON:
Oui, Monsieur le Président.
M. LE PRESIDENT:
Je veux bien croire qu’ils aient été relâchés ; asseyez-vous.
[PBL, 3, 103.].
VIII) Affaire des brigades nord-africaines.
En 1943,le créateur, en France,du
Comité Musulman de l’Afrique du Nord et du
Cercle d’Etudes Nord-Africain, Mohamed El Maadi,eut besoin de papier
pour le journal qu’il éditait,
Er Rachid (le messager).
Il se rendit à la « gestapo française » rue Lauriston pour demander à Lafon d’intervenir
en sa faveur[
25].
Lafon intervint auprès de trois grands journaux de l’époque et M. El Maadi reçut
son papier[
26].
Er Rachid parut jusqu’en août 1944.
Peu à peu l’idée vint de recruter des Nord-africains.
D’après Lafon,l’idée première vint des services allemands de l’avenue Foch
dont le chef à l’époque,M. Boemelburg, «connaissait El Maadi et son secrétaire »
[
27].
« Boemelburg, dit-il, voulait recruter des Nord-africains comme il avait recruté
des Georgiens » (Id.).
Il souhaitait les utiliser uniquement « pour la garde » des locaux allemands[
28].
Finalement,après plusieurs entrevues, « 300 Arabes environ » furent recrutés et groupés
dans une maison de Neuilly, au 21 avenue de Madrid[
29].
Après le renvoi d’une centaine d’éléments qui n’avaient pas donné satisfaction,
cinq sections d’une trentaine d’hommes furent mises sur pied[
30].
Les Arabes enrôlés furent « dotés de tenues spéciales » (fournies par… Joinovici)
et armés par les services allemands de l’avenue Foch[
31].
Leur solde s’élevait à 5 000 F par mois, « payée par les Allemands de même
que les dépenses d’équipement »[
32].
En février 1944,les sections furent ventilées à Limoges, Périgueux,Tulle
et Montbéliard[
33].
VIII.1) Affaires de Corrèze.
La section envoyée à Tulle (Corrèze, 19000) participa à un combat contre le maquis
à proximité du village corrézien de Cornil (PBL, 1, p. 61).
Par la suite, d’autres opérations furent menées,toujours en Corrèze,parmi lesquelles
celle du Saillant d’Allassac et celle d’Objat (PBL, 1, p. 61).
Des maquisards furent arrêtés,dont un certain Victor «membre influent de la Résistance»
locale[
34].
Celui-ci aurait subi « les pires tortures au cours de son interrogatoire par les chefs
de la brigade arabe »[
35].
VIII.2) Affaire des viols dans le Doubs.
La section de Montbéliard (Doubs, 25200) surveilla les usines Peugeot où
« des sabotages avaient été commis par des ouvriers »[
36] ;
« une trentaine de personnes furent arrêtées et livrées aux Allemands »[
37].
Toutefois, les Arabes se rendirent coupables d’exactions, notamment du
« viol de plusieurs femmes », ce qui amena « des mesures de répression
des Allemands contre cette brigade »[
38].
A l’audience,cette histoire de viols fut confirmée par un accusé,
qui parlait toutefois par ouï-dire :
M. LE PRESIDENT:
Il résulte des confidences qui ont été faites par Maillebuau à Deleheye qui
en a parlé au cours du dossier,que ces excès commis par les gardiens arabes
et notamment le viol de plusieurs femmes, avaient amené des mesures
de répression des Allemands contre la brigade. Deleheye, c’est exact ?
[Edmond] DELEHEYE:
C’est exact [PBL, 3, p. 137].
VIII.3) Affaires de Dordogne (sauvetage d’Eymet).
La section de Périgueux combattit le maquis de mars à juin 1944[
39],
arrêta un chef local de la Résistance (un certain « Vincent ») et saisit des armes.
[
40].
L’opération la plus important eut lieu à Eymet (Dordogne, 24500).
Certains habitants avaient été dénoncés comme portant de l’aide aux parachutistes
anglais.[
41]
Dans sa lettre,le délateur anonyme avait en outre donné plusieurs noms,
dont ceux de MM. Reynaud et Lormand.
Le chef allemand procéda à l’arrestation de ces personnes,puis il donna
à M. Raynaud cinq minutes pour parler,faute de quoi il serait fusillé avec d’autres
habitants et le village brûlé[
42].
Alexandre Villaplana intervint alors et interrogea M. Reynaud. Celui-ci déclara
avoir été victime d’une machination. L’agent parvint à obtenir du chef allemand
un sursis de quelques heures à l’exécution[
43].
Ayant continué son interrogatoire,il apprit d’un habitant du village,M. Morganti,
que la dénonciation anonyme pouvait provenir de la belle-fille de M. Lormand,
fâchée avec ce dernier parce qu’elle était en instance de divorce avec le fils Lormand.
Cette femme avait déjà envoyé une première lettre de dénonciation
(mais apparemment sans résultat)[
44].
A. Villaplana fit immédiatement rechercher la suspecte :
Je me suis informé et j’ai cherché à savoir où était la belle fille de M. Lormand ;
on l’a trouvée à 500 mètres de la mairie,cachée derrière un arbre :
elle attendait ce qui allait se passer. On l’a emmenée à la mairie […].
Au bout de trois quart d’heure d’interrogatoire, elle a fini par reconnaître
que c’était elle qui avait envoyé les deux lettres anonymes contre son mari [PBL, 3, p. 142].
Les membres des familles Reynaud et Lormand (ainsi que les autres victimes désignées)
furent donc sauvés.
Quelques jours plus tard,ils vinrent à Périgueux remercier A. Villaplana[
45].
Au procès l’avocat de Lafon demanda au commissaire Clot,qui avait instruit l’affaire,
si Lafon n’avait pas « profité du crédit incontestable qu’il avait auprès des Allemands
pour obtenir la libération d’un très grand nombre de Français ».
Le commissaire répondit :
M. LE COMMISSAIRE CLOT:
Cela ne fait pas de doute. Je dois à la vérité le dire,car Lafon, qui a trahi son pays,
a fait beaucoup de mal à la France,a fait du bien à des particuliers,incontestablement[
46].
VIII.4) Arrestations à Tarbes.
Sous la conduite d’un certain Paul Clavié et d’un officier allemand,une des sections
(comptant une quarantaine d’Arabes), pris part à une expédition d’envergure
de Châteauroux à Tarbes. Dans cette dernière ville,un pâté de maison fut cerné
et trente arrestation opérées[
47].
Mais par la suite, la section « subit à Angoulême un accrochage sévère avec le maquis
et rentra décimée »[
48].
IX) Arrestation de MM. Crassuski et Chevot (mars 1943).
C’étaient deux personnes qui faisaient partie,dans la clandestinité,d’organismes
de Résistance,et notamment qui fournissaient des cartes d’identité et diverses
autres pièces pour faciliter le retour de prisonniers en Allemagne [PBL, 2, p. 107].
Cas de la « gestapo de Neuilly ».
Procès dit de la « gestapo de Neuilly » (PGN), audience du 12 novembre 1945.
Exposé des faits,deuxième partie :
« Les différentes affaires retenues à la charge des inculpés ».
I) Arrestation de la femme Cottel.
En juillet 1940, Raymonde Fonfrède, épouse Cottel,habitant rue du Cherche-Midi
à Paris, fut arrêtée.Chez elle, on trouva « la correspondance échangée avec
des militaires anglais alors qu’elle faisait partie du service de Santé au Touquet »
[
49].
Suspectée d’appartenir à l’Intelligence Service,elle fut emmenée dans les locaux
de la « gestapo de Neuilly »,rue Pétrarque :
Martin [Il s’agit de François Martin, dit « Rudy ».
Dans la suite,il apparaîtra indifféremment sous son nom ou sous son pseudonyme.
en présence de [Gédéon] Van Houten procéda à l’interrogatoire,accusant la femme
Cottel d’appartenir à l’Intelligence Service.Elle resta enfermée pendant quatre jours,
Martin et Van Houten lui apportant à tour de rôle de la nourriture.
Relâchée elle devint la maîtresse de Van Houten [Ibid., pp. 15-16].
II) Arrestation de Nicolaï Raineroff.
Au printemps 1941,N. Raineroff fut arrêté « sur des renseignements qui l’accusaient
d’avoir des relations avec des agents de la Résistance et des agents alliés »[
50]
Un piège lui fut tendu,comme il l’expliqua lui-même à l’audience :
"Un camarade m’avait proposé de me faire passer en Angleterre.
Le passeur en question était Rudy" [
51].
Arrêté et emmené rue Maurice Barrès,il fut détenu huit jours,puis relâché
en échange de travailler pour F.Martin comme traducteur. [
52].
III) Arrestation de MM. Carrère et Rodian.
M. Carrère, de Paris, « faisait partie d’un groupe de résistance qui avait un dépôt
d’armes chez le sieur Rodian à Joinville »[
53].
Tous deux furent arrêtés fin août 1941 par Frédéric Martin qui exhiba
« une carte de police allemande » (p. 17).
Carrère était emmené à Neuilly et interrogé par Martin en présence de deux
officiers allemands.
Bien que Martin lui ait donné 25 minutes pour indiquer où était le dépôt
d’armes de son groupe,Carrère gardait le silence.
Il fut enfermé, menottes aux mains,dans une chambre et au cours de sa détention
qui dura quatorze jours, interrogé plusieurs fois jour et nuit.
Malgré de nombreuses menaces et même malgré l’annonce qu’il était condamné
à mort sans jugement Carrère n’a pas parlé [PGN, 1, p. 17].
[…] le sieur Rodian,chez lequel était entreposées les armes, était arrêté le même jour
que Carrère, emmené chez Martin, interrogé et frappé sauvagement par ce dernier.
Il devait par la suite être emmené à Fresnes [PGN, 1, p. 17]
IV) Arrestation de M. Ouizman
M. Ouizman était un juif d’origine marocaine en situation irrégulière :
sous l’occupation, il « se cachait à Paris avec de faux papiers »[
54].
Il fut arrêté dans le cadre d’une petite affaire de marché noir :
vente de quelques chronomètres à un certain « Francis » qui était en vérité
un agent provocateur au service des Allemands :
[Francis] amena les « policiers » chez Ouizam. Par malheur, au même moment,
la maîtresse de Ouizam arrivait chez son ami ayant dans son sac une lettre
établissant que celui-ci avait de faux papiers.
Le couple fut arrêté et emmené Bd Victor Hugo.
Martin interrogea Ouizam et voulut lui faire avouer qu’il était juif,espion et trafiquant d’or.
Ouizam fut interrogé pendant 48 heures et frappé […].
Faute de preuves contre lui, il fut libéré ainsi que sa maîtresse,non sans avoir
reçu des offres de « travailler » avec Martin,offres auxquelles il ne donna jamais
suite [PGN, 1, p. 18].
V) Arrestation de M. Charles Caron.
« Communiste ou sympathisant au parti communiste »[
55],
M. Caron fut arrêté le 12 novembre 1942 parce que « suspecté d’avoir, dans l’Oise,
fait des sabotages sur la ligne de chemin de fer,coupé des fils téléphoniques
et brûlé des meules de blé dans une ferme »[
56].
L’auteur de l’arrestation était Lucien Jouanneteau, inspecteur de Police judiciaire
à Paris travaillant en plus pour la « gestapo de Neuilly ».
Qu’arriva-t-il à M. Caron ? Dans l’exposé des faits, on lit :
"Il était immédiatement emmené Bd Victor Hugo et mis en présence de Martin
qui lui exhibait sa carte de la Gestapo [comprenez, du SR].
Sur la réponse de Caron que cela lui était indifférent,Martin lui donnait un violent
coup de matraque.
A la suite de cette première comparution,Caron était enfermé dans la cave
dans une cellule après avoir été démuni de ses chaussures.
Pendant cinq jour Caron était interrogé par Martin et ses agents sous l’accusation
d’être communiste,et,comme il refusait de répondre,il était à chaque fois violemment frappé" [
57].
"Au bout d’une douzaine de jours,Caron fut libéré,aucune preuve n’ayant été
relevée contre lui […]" [PGN, 1, p. 19][58].
Les supérieurs de L.Jouanneteau furent très mécontents d’avoir perdu leur temps
avec un innocent. Ils lancèrent à son encontre : « Voyez-moi ce ballot !...
Un vrai policier ? Il nous apporte une affaire qui ne tient pas. »[
59]
A l’audience, l’inspecteur der Police E. Nouzeilles dira :
"Heureusement que Caron ne faisait pas partie de la Résistance ; sans quoi,
sous les coups qu’il a reçus,il aurait pu dénoncer des camarades et cela pouvait
entraîner l’arrestation d’une dizaine, peut-être plus, de bons patriotes "[PGN, 3, p. 99].
VI) Affaire des enfants Lahaye
Il s’agit d’une lamentable affaire dans laquelle un membre de l’équipe de F. Martin,
Pierre Lahaye,dont la femme avait obtenu le divorce et la garde des enfants,
reprit ces derniers par la force avec l’aide de ses collègues.
Il parvint à faire arrêter et retenir comme otages un commissaire de Police
et un huissier qui avaient fait exécuter l’ordonnance concernant la garde des enfants.
Puis il se rendit chez son ancienne épouse « avec un agent de la Gestapo
et un officier allemand » (PGN, 1, p. 20).
Là, il déclara que les deux otages ne seraient pas relâchés avant que sa progéniture
ne lui soit rendue :
Mme Lahaye dut s’exécuter mais elle déposa plainte contre son mari.
Celui-ci fit alors prévenir l’avocat de son épouse que si elle persistait dans sa demande
elle serait déportée en Allemagne.
L’enquête a effectivement établi que M. Chain,commissaire de Police à Neuilly-sur-Seine,
avait été détenu comme otage dans les services de Bonny-Lafon jusqu’à la remise
des enfants Lahaye à leur père [PGN, 1, pp. 20-1].
[
1] Note :
Cet article est principalement fondé sur quatre procès qui ont été intentés
entre 1944 et 1947 au « auxiliaires de la gestapo » en France.
Les sténotypies de ces procès sont intégralement consultables à la
Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC),
sise à Nanterre (fonds de réserve côte générale :F Res 334/…).
Pour plus de commodité,nous les appellerons ainsi :
- Procès de la « bande Bonny-Lafon » : PBL.
- Procès de la « gestapo de Neuilly » : PGN.
- Procès des « auxiliaires français de la gestapo » : PAFG.
- Procès de la « gestapo géorgienne » : PGG.
[
2] PBL, 1, 13.
[
3]
« 600 personnes,selon Bonny,auraient été arrêtées par les Allemands comme
conséquence de l’appréhension de Lambrecht » (PBL, 1, 13).
A l’audience l’intéressé confirma :
« M. LE PRESIDENT:
Vous avez même précisé le chiffre de 600 personnes. BONNY:
600, c’est le chiffre que j’ai entendu dire » (PBL, 2, 25).
[
4] PBL, 2, 53.
[
5] PBL, 1, 24.
[
6] PBL, 2, 55.
[
7] PBL, 1, 23-4.
[
8] PBL, 2, 53.
[
9] PBL, 1, 44.
[
10] PBL, 1, 45.
[
11] PBL, 1, 46. Pour la confirmation de P. Bonny à l’audience, voy. PBL, 3, 22-23.
[
12] PBL, 1, 48.
[
13] PBL, 1, 49.
[
14] PBL, 1, 51.
[
15] PBL, 1, 51.
[
16] PBL, 1, 51.
[
17] PBL, 1, 53.
[
18] PBL, 1, 54.
[
19] PBL, 1, 56-7.
[
20]
« La doctoresse Thierry avait été désigne par un des rapports comme ayant
recueilli deux hommes qui avaient attaqué un habitant de Montbard
et lui avaient dérobé ses tickets d’alimentation » (PBL, 3, p. 100, interrogatoire de P. Bonny).
[
21]
PBL, 1, p. 57. A l’audience, P. Bonny parla d’un laps de temps encore plus court :
« cela a duré deux minutes. Lorsqu’elle a dit sa profession de doctoresse,
nous avons dit :
“Vous pouvez vous retirer, vous êtes libre” »
(PBL, 3, p. 100, interrogatoire de P. Bonny).
F. Thierry confirma :
« LE TEMOIN:
Il ma demandé des explications sur des récépissés de lettre recommandées,
des expéditions de colis, des choses absolument sans importance.
Il m’a demandé de réfléchir.Je suis retournée dans la grande salle de
la Feld Kommandantur. Puis ils m’ont rappelée. Ils m’ont relâchée en disant :
Ne recommencez pas, vous pouvez partir. » (PLB, 6, p. 159, déposition de Françoise Thierry).
[
22] PBL,3, 87, interrogatoire de l’accusé Paul Clavié.
[
23] PBL, 6, p. 152, déposition de Léon Théobalt.
[
24]
Il s’agissait d’une bande dont le chef s’appelait Suzzoni et qui était la rivale
de la bande à Lafon.
Malgré cette rivalité, les deux travaillèrent parfois, ensemble (PBL, 1, p. 75).
[
25] « LAFON:
Il m’avait demandé si c’était possible de lui demander du papier pour son journal »
(PBL, 3, 104) ;
[
26]
« Vers le milieu de 1943, un Arabe,El Maadi,chef du groupement musulman de France,
vint trouver Lafon à la rue Lauriston pour intéresser ce dernier à la publication
d’un journal en langue arabe qu’il rédigeait et qui se nommait Er Rachid.
« Grâce à une intervention de Lafon auprès des journaux Paris-Soir, L’Echo de la France
et les Nouveaux Temps […], El Maadi reçut une aide substantielle.
Er Rachid reçut le contingent de papier et fut tiré sur les presses de Paris-Soir. »
(PBL, 1, p. 58-9).
[
27] PBL, 3, p. 105, déclaration de Lafon ;
[
28] « LAFON:
Pour la garde, pour soulager le service. Par exemple avenue Foch… M. LE PRESIDENT:
Il avait l’intention d’utiliser ces Nord-africains pour la lutte
contre le maquis. LAFON:
Non : pour la garde. » (PBL, 3, p. 105).
[
29] PBL, 3, 107 ;
[
30] PBL, 1, p. 59-60 ;
[
31] PBL, 1, p. 60 ;
[
32] PBL, 1, p. 60 et 3, p. 110.
[
33]
[« Les Allemands […] furent d’abord assez évasifs et n’autorisèrent en fin de compte,
après différentes entrevues,que le recrutement de 300 Arabes qui, encadrés par des Français,
devraient être répartis en groupes à Toulouse, Limoges, Périgueux etc. »
(PBL, 1, p. 59).
[
34] PBL, 1, p. 64.
[
35] PBL, 1, p. 64.
[
36] PBL, 3, 137, propos du Président.
[
37] PBL, 1, p. 65.
[
38] PBL, 1, p. 65.
[
39] PBL, 3, p. 138.
[
40] PBL,1, p.65 et 66. Sur l’arrestation de Vincent,
voy. PBL, 3, pp. 159-60, les déclarations de l’accusé Alexandre Villaplana.
[
41] PBL, 3, p. 139.
[
42] PBL, 3, pp. 140-1, déclaration d’Alexandre Villaplana.
[
43]
« J’ai pu alors à ce moment, faire surseoir à l’exécution en priant l’adjudant chef
de m’accorder quelques heures pour savoir si je pourrais arriver à trouver les armes.
Il m’a dit, après quelques réticences : je veux bien, mais ce soir à 7 heures… »
(PBL, 3, p. 141).
[
44]
« J’ai repris l’interrogatoire de toute la famille Lormand.
C’était un véritable drame de famille qui se passait dans ce village où les esprits
sont très mesquins
[…].
A six heures, M. Morganti m’a donné un indice et m’a fait comprendre que cela pouvait
venir de la belle fille de M. Lormand. Je lui ai demandé pourquoi. Il m’a dit :
parce qu’elle est en instance de divorce avec le fils Lormand ;elle a déjà envoyé
une première lettre et je lui ai vu prendre dans la caisse de son beau-père 50 000 F :
c’est par vengeance quelle a du faire cela » (PBL, 3, pp. 141-2).
[
45] PBL, 3, pp. 141-2.
[
46] PBL, 6, p. 22.
[
47] PBL, 1, p. 63.
[
48] PBL, 1, p. 62.
[
49] PGN, 1, p. 15.
[
50] PGN, 3, p. 48, déposition de l’officier Roger Sirjean.
[
51] PGN, 4, p. 32, déposition de Nicolaï Raineroff.
[
52]
« [Martin] m’a proposé alors ou de travailler comme traducteur ou bien d’être
déporté avec mon père.
J’ai accepté de travailler » (Id.) Dans l’exposé des faits, on lit :
« Il a été interrogé par Van Houten à plusieurs reprises fin de savoir s’il n’appartenait
pas à un groupe de résistance et il a été libéré par Van Houten » (PGN, 1, p. 16).
Mais l’intéressé niera lui-même à l’audience :
« M. RAINEROFF:
[…] Il m’a demandé ce que je faisais-là.
M. LE PRESIDENT:
Afin de savoir si vous n’apparteniez pas à un groupe de Résistance. M. RAINEROFF:
Absolument pas. » (PGN, 4, p. 34).
[
53] PGN, 1, p. 16.
[
54] PGN, 1, p. 17.
[
55] PGN, 3, p. 66, déposition de l’officier Roger Sirjean.
[
56] PGN, 3, p. 95, déposition de l’inspecteur de Police Emile Nouzeilles.
[
57]
Confirmation à l’audience par le témoin lui-même :
« M. Le PRESIDENT:
Est-ce qu’ils n’ont pas obtenu de votre part des renseignements qu’ils désiraient ? LE TEMOIN:
Pas du tout : je n’ai pas parlé ». (PGN, 4, p. 75).
[
58]
Confirmation à l’audience lorsque le Président lit la déclaration du témoin à l’instruction :
« Cinq ou six jours après [mon arrestation], comme je n’avais toujours rien dit
et qu’on n’avait aucune preuve contre moi,j’ai été transféré au troisième étage
de l’immeuble,dans une petite chambre, et cinq ou six jours après, j’ai été libéré »
(PGN, 4, p. 78).
[
59] PGN, 3, p. 99 déposition de l’inspecteur de Police Emile Nouzeilles.
.../.....