Gestapo : la vérité sur une police calomniée.
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Sommaire-
- Ce que l’on dit de la Gestapo
- Une police politique existait en Allemagne avant 1933
- La police politique de Weimar combat le national-socialisme
- Les objectifs de la Gestapo étaient ceux de toutes les polices politiques
du monde entier
- Deux lois allemandes
- Déclarations entendues à Nuremberg
- La Gestapo n’avait pas pour mission de véhiculer l’idéologie « nazie »
- Une Police constituée avec de nombreux hommes déjà en fonction sous Weimar
- Les déclarations de Göring à Nuremberg
- Confirmation d’un ancien expert juridique…
- … et d’un ancien chef local de la Gestapo
- La Gestapo n’était pas une annexe de la NSDAP
- La Gestapo : une police d’État parfaitement banale
- Les explications de Göring...
- … confirmées par le témoin Best
- Réponse à l’argument selon lequel les membres de la Gestapo étaient des SS
- Les SS admis dans la Gestapo étaient désormais considérés comme des fonctionnaires
- A partir de 1939, une assimilation qui resta « de pure forme »
- Un opportunisme qui ne changeait rien dans les faits
-
Conclusion -
- Pourquoi avoir créé la Gestapo ?
- La situation intérieure de l’Allemagne en 1932
- Instabilité politique chronique
- Les idées marxistes progressent sensiblement
- Une situation intérieure qui justifie l’intransigeance de Hitler
- Hitler veut pouvoir gouverner pendant quatre ans sans être gêné
- Le danger bolcheviste
- Les rouges luttent contre les nationaux-socialistes depuis des années
- L’attentat « symbolique » du 30 janvier 1933
- La Gestapo : une organisation défensive
- 75 000 agents de la Gestapo ? Des chiffres trompeurs
- 80 % du personnel de la Gestapo ne participait pas aux enquêtes
- Seuls 9 à 10 000 enquêteurs travaillaient sur les affaires politiques
- La Gestapo n’avait pas de réseau de surveillance
- Gestapo et camps de concentration
- La loi sur la « détention de protection »
- Les camps ne sont pas une invention nationale-socialiste
- Les membres de la Gestapo n’avaient pas le pouvoir d’envoyer un suspect en camp
- La preuve par les chiffres
- La Gestapo n’était pas au-dessus des lois
- Avant 1939,de très nombreuses polices du monde entier ont collaboré avec la Gestapo
- Le Tribunal de Nuremberg donne raison à Me Merkel
- Les raisons profondes d’une occultation
Ce que l’on dit de la Gestapo.
La Gestapo,
Geheime Staatspolizei (Police secrète d’État), fut créée
le 26 avril 1933.
Elle reste le symbole de la « terreur policière » qui aurait existé sous Hitler
dès son arrivée au pouvoir et,plus tard, dans tous les pays occupés par l’Allemagne.
Les manuels scolaires modernes et les différents documents distribués aux jeunes
sont unanimes.
La Gestapo était une organisation « nazie » qui surveillait tout le monde :
Le parti national-socialiste est devenu parti unique et les organisations nazies
encadrent toute la population surveillée par la police d’État (la Gestapo)[
1].
Elle avait à son service des milliers d’agents qui,à longueur de journée,traquaient, arrêtaient,
torturaient et envoyaient dans les camps de concentration :
Les nazis créent un État policier et raciste;la dénonciation est encouragée ;
les S.S. et les milliers d’agents de la Gestapo,dirigés par Himmler,arrêtent,
torturent et envoient dans les camps de concentration les opposants.[
2]
Si bien que,à partir de 1933,l’Allemagne connut une ère de chaos et de sauvagerie toujours plus grande :
L’État n’est plus qu’une façade et les multiples organes de sécurité (Gestapo,SD,SS etc.)
rivalisent de zèle ce qui plonge l’Allemagne dans le chaos mais pousse également
à une escalade dans la sauvagerie. [
3]
Au « grand » procès de Nuremberg,cette police secrète figura parmi
les associations nationales-socialistes mises en bloc au banc des accusés
en vertu du principe de la culpabilité collective.
Les articles 9 (§1) et 10 du « Statut du Tribunal militaire international »
déclaraient en effet :
Art.
9 : Lors d’un procès intenté contre tout membre d’un groupement
ou d’une organisation quelconque,le Tribunal pourra déclarer
(à l’occasion de tout acte dont cet individu pourrait être reconnu coupable)
que le groupement,ou l’organisation à laquelle il appartenait était une organisation criminelle.
[…]
Art.
10 :Dans tous les cas où le Tribunal aura proclamé le caractère criminel
d’un groupement ou d’une organisation, les autorités compétentes de chaque
Signataire auront le droit de traduire tout individu devant les tribunaux nationaux, militaires
ou d’occupation en raison de son affiliation à ce groupement ou
à cette organisation.
Dans cette hypothèse,le caractère criminel du groupement ou de l’organisation
sera considéré comme établi et ne pourra plus être contesté [
TMI, I, 13-14].
Ces deux articles rendirent possible la mise en accusation des associations suivantes :
- le Cabinet du Reich,
- le Corps des chefs politiques de la NSDAP,
- la SS,
- les SA,
- le SD,
- la Gestapo,
- l’État-Major général et Haut Commandement des Forces armées allemandes.[
4]
C’était le 18 octobre 1945,à l’audience d’ouverture du procès de Nuremberg.
Un mois plus tard,dans son réquisitoire introductif,le procureur américain Robert
Jackson déclara :
"
Par l’action de ces formations criminelles,les dirigeants nazis […] instituèrent
la règle de la terreur.Ces organisations d’espionnage et de police furent utilisées
pour traquer toute forme d’opposition et pour punir toute dissidence.
Ces organisations créèrent et administrèrent bientôt des camps de concentration" [
TMI, II, 137].
Peu après,un de ses assistants, le commandant Frank B. Wallis, lança :
"Les formations du Parti,les SA,les SS,ainsi que le SD et la Gestapo
étaient les instruments maudits de la suppression de toute opposition,
réelle ou en puissance" [TMI, II, 202].
La Gestapo reçut comme défenseur maître Rudolf Merkel (
TMI, I, 7).
Aujourd’hui, les historiens rappellent qu’au terme des débats,cette police
fut finalement reconnue « organisation criminelle ».
C’est en partie vrai (j’y reviendrai). Mais les propos entendus lors des audiences
infirment en grande partie l’histoire officielle.
Une police politique existait en Allemagne avant 1933
Très souvent,par exemple,on affirme ou on laisse accroire qu’aucune police
politique n’aurait existé en Allemagne avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
Dans sa livraison du 15 décembre 1939,l’hebdomadaire français
Notre Combat écrivit :
"La République de Weimar avait jugé inutile de créer une police politique.
Le premier soin de M. Adolf Hitler,en arrivant au pouvoir,le 30 janvier 1933,
fut de réparer cette erreur" [
5].
C’est complètement faux. Sous Weimar,une police existait,active et efficace,
dont le service Ia s’occupait exclusivement des problèmes politiques.
Le 3 janvier 1946,Me Merkel interrogea l’ancien chef du SD,Otto Ohlendorf.
Voici ce que l’on put entendre :
Dr MERKEL:
Savez-vous si,dès avant 1933,dans le territoire qui constituait alors le Reich,
existait une institution similaire de Police politique ?TÉMOIN OHLENDORF:
Oui,elle existait. Si je me souviens bien,à la Direction générale de la Police de Berlin,
et je crois que c’était le service Ia. Dans tous les cas,il y avait des organismes
de Police politique.Dr MERKEL:
Savez-vous quelque chose des activités de cette institution qui existait avant 1933 ?
TÉMOIN OHLENDORF:
Oui, elles étaient les mêmes, en principe au moins [TMI, IV, 353-4.].
Trois mois plus tard,l’ancien chef du RSHA,Ernst Kaltenbrunner,confirma.
Prenant comme point de départ janvier 1933,il souligna :
"Il existait auparavant déjà une Police d’État.Elle ne s’appelait pas Police d’État,
mais section de la police politique" [TMI, XI, 317].
Le 31 juillet 1946,enfin,un ancien membre de la Gestapo,Karl Best,expliqua
qu’avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir :
"dans les différents Länder de l’Allemagne,il y avait des polices politiques
qui avaient été créées par les différents gouvernements régionaux" [TMI, XX, 137].
Par conséquent,il est faux de croire qu’en avril 1933,A. Hitler (en la personne d’H.Göring)
aurait créé ex nihilo une police politique. Sous Weimar, une telle police existait déjà,
dans tous les États allemands, même si elle ne s’appelait pas Gestapo.
La police politique de Weimar combat le national-socialisme.
Lors du procès,l’accusé n° 1,Hermann Göring,évoqua lui-aussi l’existence
de cette police politique en Prusse avant 1933.
Questionné par son avocat, il déclara :
"Avant notre époque,il y avait également une police politique en Prusse.
C’était le service de police Ia.Son travail consistait à surveiller et combattre
le national-socialisme et pour partie également le communisme" [TMI, IX, 279].
Les exemples de lutte contre le national-socialisme abondent.
J’en citerai deux qui firent beaucoup de bruit à l’époque.
Le 25 novembre 1930,suite aux révélations d’un national-socialiste nouvellement
élu au Landtag (le député Schäfer),des perquisitions furent opérées à Boxheim,
dans la villa du Dr Wagner,conseiller de la circonscription hessoise de la NSDAP.
Elles permirent la découverte d’un document qui énumérait des mesures à prendre
lorsque,suite à un soulèvement communiste,les nationaux-socialistes auraient
pris le pouvoir afin de rétablir l’ordre.
La nouvelle fut largement commentée à l’époque. [
6]
Une procédure judiciaire fut engagée contre la NSDAP, qui dura près de deux ans.
Finalement,le 20 octobre 1932, la Cour suprême de Leipzig rendit un arrêt de non-lieu.
Début 1932, les autorités allemandes recueillirent des « informations […]
concordantes, provenant du Sleswigdu Hanovre et de la Saxe,
au sujet de mouvements de troupes armées des SA »
(preuve que Weimar disposait d’un réseau de renseignement efficace).
En réaction,le 17 mars 1932,un vaste coup de filet fut organisé par la police politique :
- 170 bureaux des sections d’assaut et des sections de la NSDAP furent « visités ».
De très nombreux documents et des armes furent saisis à Berlin, à Hambourg,
à Oldenburg,à Pinneberg etc.
D’après ces documents,les nationaux-socialistes se seraient préparés à marcher
sur Berlin et à prendre le pouvoir au cas où A. Hitler serait arrivé en tête
aux élections présidentielles.
Les SA auraient été alertés,pourvus en vivres et en armes.
Un réseau de transmission par motocyclettes aurait été établi.
L’ordre de marche aurait été un télégramme disant :
« Grand-mère est décédée. Max. ».
Malgré l’importance des saisies,la Tägliche Rundschau considéra cette action
comme « un acte de vengeance, plutôt qu’une nécessité politique ».
Dans son ensemble,d’ailleurs,la presse accueillit ces informations
« avec une grande réserve »,car il était difficile de savoir si ces préparatifs
concernaient un coup d’État ou plutôt une contre-attaque en cas de soulèvement communiste.
[
7]
Quoi qu’il en soit,une action en justice fut intentée devant la Haute-Cour de Leipzig.
Dans les jours qui suivirent,en outre, une importante conférence eut lieu
entre le général Grœner et les ministres de l’Intérieur de Prusse, de Bavière,
de Wurtemberg, de Hesse et de Bade. D’après le
Bayerischer Kurier :
Il aurait été décidé de renforcer la surveillance des agissements nationaux-socialistes
et d’intervenir énergiquement à la moindre tentative illégale. [Ibid.,p.15,col. B.].
Moins d’un mois plus tard, le 13 avril, le président Hindenburg signa un décret-loi
qui supprimait les sections d’assaut, les échelons de protection, leurs états-majors
ainsi que les organisations qui en dépendaient, et tout l’appareil administratif
de l’armée privée des nationaux-socialistes.
En 1946, Franz von Papen qualifia cette décision d’ « injustice manifeste de la part
du Gouvernement Brüning », car on avait frappé uniquement les milices de la NSDAP,
épargnant sans raison celles des socialistes et des communistes. [
8]
Ces quelques rappels démontrent que, sous Weimar, la lutte contre le national-
socialisme grâce à la police politique fut une réalité.
On ne saurait toutefois blâmer la république allemande d’avoir agi ainsi.
La plupart du temps, en effet, elle frappait lorsque les hitlériens étaient soupçonnés d’attenter
à la sûreté de l’État.
Ces précisions effectuées, revenons à notre sujet.
Les objectifs de la Gestapo étaient ceux de toutes les polices politiques
du monde entier.
Deux lois allemandes
Lorsque, début 1936, la centralisation de la Gestapo fut quasi effective,
une nouvelle loi lui dicta sa tâche. Publiée le 10 février, le paragraphe I stipulait :
"La Gestapo a la tâche de rechercher toutes les intentions qui mettent l’État
en danger, et de lutter contre elles, de rassembler et d’exploiter le résultat
des enquêtes, d’informer le Gouvernement, de tenir les autres autorités
au courant des constatations importantes pour elles et de leur fournir des impulsions".[
9]
Quatre mois plus tard, le préambule du décret qui réorganisait et unifiait la police
du Reich déclarait :
"[La police] est là : […] 2°) Pour préserver le peuple allemand contre toutes
les tentatives de destruction d’ennemis intérieurs et extérieurs".[
10]
Déclarations entendues à Nuremberg.
Il n’y avait là rien que de très normal pour une police politique.
Le 12 avril 1946, d’ailleurs, E. Kaltenbrunner souligna que la mission principale
de la Gestapo avait été celle de toutes les polices du monde :
"En premier lieu, la Police d’État, comme dans les autres pays, était chargée d’assurer
la protection des institutions de l’État contre les ennemis de l’État à l’intérieur".
[TMI, XI, 317]
Quelques mois plus tard, le 31 juillet 1946, Me Merkel interrogea K. Best.
Voici ce que l’on put entendre :
Dr MERKEL:
Est-ce que ces nouvelles autorités [de police] furent chargées de tâches nouvelles ?
TÉMOIN BEST:
Non, on leur donna les tâches qui avaient été données dans le passé à la police politique.Dr MERKEL:
De quelles tâches s’agissait-il ?
TÉMOIN BEST:
D’une part, il s’agissait de poursuivre les actes punissables du point de vue politique,
tout ce qui concernait les actes politiques ou de caractère politique et,d’autre part,
d’assurer des mesures préventives prises par la Police contre ces actes
[TMI, XX,137].
La Gestapo n’avait pas pour mission de véhiculer l’idéologie « nazie ».
En particulier, jamais la Gestapo n’eut pour mission de véhiculer l’idéologie dominante.
A Nuremberg un ancien chef local de cette police secrète, Karl Hoffmann,
fut catégorique :
Dr MERKEL:
Appartenait-il à la Police d’État de représenter les buts idéologiques du Parti ?
TÉMOIN HOFFMANN:
Non. Les tâches de la Police d’État consistaient simplement à parer les attaques
dirigées contre l’État, dans le cadre des dispositions et des ordonnances légales
[TMI, XX, 171.].
Une Police constituée avec de nombreux hommes déjà en fonction sous Weimar.
De nos jours,beaucoup croient qu’une fois arrivés au pouvoir,les nationaux-socialistes
se seraient empressés de « nazifier » le pays en dissolvant toutes les anciennes assemblées
et en en créant de nouvelle uniquement composées de nationaux-socialistes convaincus.
C’est une erreur. L’Académie allemande de Droit en est un bon exemple.
Cette structure fut fondée en 1933 par Hans Frank ; sa mission consistait à préparer
les lois (surtout dans le domaine économique ou social) ;comme toutes les assemblées
de ce genre, son rôle était avant tout consultatif. A Nuremberg, H. Frank expliqua :
"[L’Académie] était le lieu de rencontre des juristes les plus éminents d’Allemagne,
aussi bien dans le domaine du Droit théorique que du Droit appliqué.
Dès le début, je n’ai attaché aucune importance à la question de savoir
si ces juristes appartenaient au Parti ou non. 90 % n’en faisaient pas partie"
[TMI, XII,10].
Il en fut de même avec la Gestapo.
Dans l’acte d’accusation rédigé au premier procès de Nuremberg, le Ministère public
prétendit que les fonctionnaires et les agents de cette police nouvellement créée
« furent choisis sur la base d’une adhésion inconditionnelle à l’idéologie nazie »
(
TMI, I, 85).
Certes, lors des audiences, K. Hoffmann concéda que, dans les années qui suivirent
la prise du pouvoir, les fonctionnaires nouvellement nommés et ceux qui obtenaient
un avancement étaient « appréciés au point de vue politique »[
11].
Mais on aurait tort d’en déduire que la Gestapo fut peuplée avant tout de membres
du Parti. Car sachant qu’elle devait être une véritable police, immédiatement active
et efficace, H. Göring choisit tout d’abord des fonctionnaires connus non pour
leurs sympathies nationales-socialistes, mais uniquement pour leur professionnalisme.
L’immense majorité n’avait jamais appartenu à la NSDAP.
Les déclarations de Göring à Nuremberg.
A Nuremberg, l’ancien n° 2 du Régime expliqua :
"Dans la Gestapo nouvellement créée] J’y pris bon nombre de fonctionnaires
éloignés de la politique et uniquement pour leurs connaissances techniques ;
au début,je choisis très peu de fonctionnaires du Parti, m’attachant d’abord
à leur expérience professionnelle". [TMI, IX, 279]
Pour la Gestapo de Prusse, H. Göring choisit comme chef un ancien haut
fonctionnaire de la police de Weimar, M. Dielhs :
"Le chef de cette police, que j’avais en vue, n’était pas non plus membre du Parti,
mais provenait de l’ancienne police. Il s’y trouvait déjà.
C’était l’ancien Oberregierungsrat et, plus tard, conseiller ministériel Dielhs.
De même, les principaux chefs de la Gestapo étaient des fonctionnaires qui n’appartenaient
pas au Parti" [Id.].
Confirmation d’un ancien expert juridique…
H. Göring ne mentait pas. Interrogé le 18 avril 1946, un ancien expert du RSHA
pour les questions juridiques touchant à la Police, Rudolf Bilfinger, déclara :
"Les anciens fonctionnaires des ex-départements politiques des bureaux
du Polizeipräsidium [police de Weimar] constituaient le noyau de la Gestapo.
Ces départements furent à l’origine des différents services locaux de la Police,
et en même temps la plupart des fonctionnaires qui y appartenaient restèrent en place.
Ainsi à Berlin, par exemple, ce fut le département Ia du Polizeipräsidium".
[TMI, XII, 55]
… et d’un ancien chef local de la Gestapo.
Venant à l’appui de ces déclarations, K. Hoffmann, précisa que « la plupart »
des membres de son service étaient des « fonctionnaire qui étaient entrés
dans la Police avant 1933 et avaient été versés dans la Police d’État ».
La proportion de volontaires venus après 1933 atteignait
« tout au plus 10 % ou 15 % » des effectifs.[
12]
Pourquoi une proportion si faible ? Tout simplement parce que, étant peu rétribué,
le travail dans cette branche n’était pas très recherché.[
13]
Ajoutons que tous ces volontaires venus du Parti, de la SS ou des SA restèrent
d’obscurs subalternes au sein de la Gestapo.
Ils furent engagés « presque seulement en tant qu’employés et salariés des services techniques,
chauffeurs, télétypistes, auxiliaires etc. » [
14].
La Gestapo n’était pas une annexe de la NSDAP.
Voilà pourquoi il est faux de dire qu’immédiatement après la nomination d’A.Hitler
au poste de chancelier, la NSDAP aurait créé, avec ses propres membres
exclusivement, une police politique.
Dès le 30 janvier 1933, d’ailleurs, lors d’une rencontre avec les représentants
de la presse allemande, le nouveau directeur de la presse du Reich, Walter Funk,
avait assuré qu’il « n’était pas question d’incorporer dans la police du Reich
les formations hitlériennes »[
15].
Treize ans plus tard, à Nuremberg, K. Best fut catégorique sur ce point,
comme le démontre le dialogue suivant :
Dr MERKEL:
Est-ce que la NSDAP a créé une police politique quelque part en Allemagne ?
TÉMOIN BEST:
Non, nulle part.
Dr MERKEL:
Est-ce qu’une organisation du Parti a été prise par l’État pour constituer
une police politique ?
TÉMOIN BEST:
Non, jamais.
Dr MERKEL:
Est-ce que les services de police politique des divers Länder occupaient en 1933
des membres du Parti ?
TÉMOIN BEST:
Non, ils occupaient les fonctionnaires qui existaient déjà dans ces polices.
Seuls quelques fonctionnaires nouveaux ont été admis à cette époque.
Dr MERKEL:
Est-ce que les fonctionnaires dirigeants de ces services étaient des membres du Parti ?
TÉMOIN BEST:
C’était différent dans les divers Länder. C’était, en partie, des fonctionnaires qui,
dans le passé, avaient appartenu à d’autres directions politiques et à d’autres partis.
Dr MERKEL:
Pouvez-vous nous citer un exemple ?
TÉMOIN BEST:
Il y a plusieurs exemples connus. Il est connu que le chef de la Police secrète d’État prussienne,
M. Diehls, avait eu des idées politiques différentes.
Les collaborateurs les plus proches de Himmler et de Heydrich à Munich, qui ont
plus tard été appelés à Berlin, comme Müller par exemple, qui devait devenir
le chef de l’Amt IV [= la Gestapo lorsqu’elle fut intégrée au RSHA], Huber, Fresch,
Beck, avaient été membres du parti populaire bavarois, et le chef lui-même
de mon petit service de police de Hesse était un ancien démocrate et un franc-
maçon que j’ai, malgré cela, tenu pour capable d’occuper ce poste.
Dr MERKEL:
Pourquoi ces fonctionnaires ont-ils continué à assurer leur service de police
sous le régime national-socialiste ?
TÉMOIN BEST:
Parce que, pour un fonctionnaire allemand, c’était une chose évidente que
de continuer à servir l’État, même si le Gouvernement changeait,tant
qu’il était en mesure de servir son pays.
Dr MERKEL:
Est-ce que ces fonctionnaires ont été exclus plus tard et remplacés
par des nationaux-socialistes ?
TÉMOIN BEST:
Non, ces messieurs, en général, ont fait une carrière brillante et ont occupé
des postes importants [TMI,XX, 138-139].
Comme le souligna Me Merkel, à partir de janvier 1933 :
"N’étaient absolument exclus [de la Police politique] que les fonctionnaires
qui s’étaient montrés particulièrement actifs comme adversaires du national-socialisme.
Mais ceux-ci n’étaient congédiés qu’en de rares cas.
La plupart du temps ils étaient mutés dans la Police criminelle". [TMI, XXI, 573]
K. Best précisa également que,au moins jusqu’en 1940,les fonctionnaires de la police
ne reçurent aucune formation politique ou idéologique[
16].
La Gestapo : une police d’État parfaitement banale.
Les explications de Göring...
On en déduit que,loin d’être une arme de combat nationale-socialiste,
la Gestapo fut avant tout une police d’État comme il en existait , et en existe
encore, partout dans le monde.
A la question : « peut-on affirmer que la Gestapo, lorsque vous l’avez créée en 1933,
était une unité de combat nationale-socialiste, ou était-ce plutôt une institution
d’État telle que par exemple la Police criminelle et autres institutions du Reich ? »,
H. Göring répondit :
"J’ai déjà souligné qu’il s’agissait d’une véritable institution d’État rassemblée autour
de l’ancienne police politique qui fut tout bonnement réorganisée et orientée suivant
les nouveaux principes de l’État.
Cet organisme n’avait pas la moindre relation avec le Parti à cette époque.
Le Parti ne possédait aucune influence, aucune compétence pour donner des ordres
ou des directives de quelque nature que ce fût.
C’était exclusivement une institution d’État. Ses membres, qui en faisaient partie
ou y étaient nouvellement incorporés, étaient à cette époque fonctionnaires
avec tous les droits et tous les devoirs impartis à leur qualité". [TMI, IX, 440]
… confirmées par le témoin Best
Plus tard, K. Best, interrogé par Me Merkel, confirma :
Dr MERKEL:
Qu’était la Gestapo ?
TÉMOIN BEST:
C’était un ensemble d’autorités de l’État […]. Les fonctionnaires de la Gestapo
étaient des fonctionnaires de l’État qui avaient en Droit public des relations
de fonctionnaires de l’État […].
Dr MERKEL:
La Gestapo était-elle intégrée d’une manière quelconque dans la NSDAP
ou d’autres organisations nationales-socialistes ?
TÉMOIN BEST:
Non, les autorités de la Gestapo étaient des autorités purement étatiques
[TMI, XX, 136].
Réponse à l’argument selon lequel les membres de la Gestapo étaient des SS.
A cela, certains répondront qu’une grande majorité des membres de la Gestapo
étaient des SS [
17] ; ils en déduiront que cette police secrète était
bien une structure de combat nationale-socialiste.
En cela, ils commettent une erreur.
Les SS admis dans la Gestapo étaient désormais considérés comme des fonctionnaires Lorsque des SS voulaient entrer dans la Gestapo, ils devaient passer l’examen
auquel tous les candidats étaient soumis.
Et en cas d’admission, ces SS devenaient fonctionnaires de la Police.
Certes, ils restaient SS, mais dans le cadre de leur activité, on les considérait
comme de simples fonctionnaires. [
18]
A partir de 1939, une assimilation qui resta « de pure forme »
A la veille ou au début de la guerre, une partie des membres de la Gestapo
reçut un poste quelconque dans la SS,avec le grade et l’uniforme qui l’accompagnaient.
L’objectif premier était uniquement de renforcer l’autorité des simples fonctionnaires
qui agissaient.[
19]
Si bien que les grades SS conférés aux membres de la Gestapo n’eurent aucune conséquence pratique :
les membres de la Gestapo restèrent de simples fonctionnaires
et leurs tâches ne furent nullement modifiées.
A Nuremberg, H. Göring l’expliqua aisément :
"[…] peu à peu, au cours des années, tous les fonctionnaires, qu’ils le veuillent
ou non je crois, recevaient un poste quelconque dans les SS.
Si bien qu’un fonctionnaire de la Gestapo qui n’avait peut-être jusqu’en 1939
ou 1940 rien eu à voir avec les SS et dont la carrière remontait à l’ancienne
époque, c’est-à-dire était déjà fonctionnaire de police sous la république de Weimar,
obtenait automatiquement un rang quelconque dans la SS.
Mais il restait fonctionnaire, c’est-à-dire que la Gestapo était une administration
de la Police allemande" [TMI, IX, 440]
Plus tard, le témoin K. Hoffmann confirma en précisant que
l’ « intégration dans les SS était une mesure de pure forme ».
Voici ce que l’on put entendre le 1er août 1946 :
Dr MERKEL:
[…] Les membres de la Gestapo qui avaient été intégrés aux SS par le décret d’assimilation
ont-ils passé au service des SS ou du SD et ont-ils servi c
es organisations ?
TÉMOIN HOFFMANN:
Non. Cette intégration dans les SS était une mesure de pure forme, et à partir
du moment où j’ai été, en théorie,rattaché aux SS en 1939, je n’ai fait de service
ni dans les SS ni dans le SD [TMI, XX, 194-5.].
Un opportunisme qui ne changeait rien dans les faits.
Certes, il y eut quelques engagements volontaires dans la SS, mais les candidats agissaient
par opportunisme, car lors des promotions, Himmler accordait plus
facilement de l’avancement si le fonctionnaire de police était également membre de la SS.
A Nuremberg, E. Kaltenbrunner expliqua :
"Les engagements volontaires doivent avoir été relativement peu nombreux.
Je sais qu’ultérieurement, Himmler, lors des promotions, se montra plus réticent
si les candidats n’appartenaient pas aux SS et c’est ainsi qu’il y eut des engagements,
peut-être pas par conviction mais par désir d’avancement" [TMI, XI, 319]
Là encore,ces engagements ne changeaient rien concrètement ; tout juste
permettaient-ils ,peut-être ,de gravir plus rapidement les échelons au sein de la Police.
-
Conclusion -
Par conséquent,on ne peut que rejeter l’argument selon lequel la Police secrète
du Reich aurait été une simple branche de la SS,donc une organisation de combat nationale-socialiste.
Cette assimilation de membre de la Gestapo dans la SS
non seulement fut tardive et très incomplète, mais aussi elle resta une
« mesure de pure forme », dictée par les nécessités ou l’opportunisme.
Dans sa plaidoirie, Me Merkel le souligna :
"Avec l’assimilation les fonctionnaires de la Gestapo […] se trouvèrent de fait
dans la formation du SD des SS, mais ils restèrent uniquement soumis
à leurs supérieurs hiérarchiques et ne participèrent aucunement au service des SS
ou du SD. L’assimilation ne se fit en outre que lentement et dans une mesure infime.
Lors de la déclaration de la guerre en 1939, parmi les quelque 20 000 membres
de la Gestapo et de la Kripo,3 000 seulement,en chiffres ronds,avaient été assimilés
[…].
Durant la guerre, des non-assimilés travaillant dans certaines organisations durent
aussi porter l’uniforme SS, sans pourtant en être membres.
Du reste, les SS n’ont pas contrôlé la Police et n’ont eu aucune influence quelconque
sur son activité ; ce n’est que dans la personne de Himmler que se trouvait
une union personnelle des directions des deux services". [TMI, XXI, 536]
Pourquoi avoir créé la Gestapo ?
Naturellement, certains pourront répondre :
- puisqu’il ne s’agissait pas de créer un instrument nouveau, pourquoi avoir changé
la structure et pourquoi lui avoir donné un nouveau nom ?
Pour le comprendre, il faut se replacer dans l’Allemagne de 1931-1932.
La situation intérieure de l’Allemagne en 1932
A cette époque, le pays vivait une crise économique effroyable.
Dans un article publié le 28 septembre 1930, déjà, Josef Eberle avait parlé :
"d’un peuple [allemand] poussé aux limites du désespoir, d’un peuple qui s’est vidé
de son sang jusqu’aux limites du possible et qui n’a plus rien à perdre".[
20]
Ce chapitre concernant l’effroyable crise économique allemande étant relativement
connu, je n’y reviendrai pas.Je me contenterai de rappeler les faits les plus saillants survenus
après la parution de l’article mentionné ci-dessus :
le 29 mai 1931, alors qu’un nouveau décret-loi était en préparation pour tenter
de combler les déficit financier atteignant 1 250 millions de marks, la
Deutsche Tageszeitung parla de « catastrophe économique et financière menaçante ».
De nouvelles compressions budgétaires étant prévues,associées à de nouveaux impôts,
la Kölnische Zeitung déclara :
« les sacrifices actuels touchent aux limites des possibilités […].
Avec eux, la limite des efforts pour l’assainissement intérieur est atteinte ».
La situation était telle que dans le décret-loi publié peu après, le gouvernement
prenait des mesures draconiennes, parmi lesquelles :
- diminution de 4 à 8 % des salaires des fonctionnaires et employés de l’État,
- réduction de 50 % de l’allocation pour le premier enfant,
- augmentation des impôts existants sur le sucre, l’eau minérale et les chiffres d’affaire,
- création d’un « impôt de crise » sur les revenus.
Commentant le texte, le
Berliner Tageblatt commenta :
"Un gouvernement recourt aux moyens les plus extrêmes pour parer à des dangers
aigus […]. Les moyens auxquels il a recours dépassent de beaucoup de simples
mesures financières. Ils atteignent bien des choses qui passaient pour établies
et intangibles.
De son côté, la
Leipziger Volkszeitung lança :
"
Ce qui est indiscutable, c’est que le pessimisme le plus noir a encore été dépassé
par ce que l’on connaît des principes du décret-loi…" Mais face à la gravité du moment, la
Vossische Zeitung du 7 juin conseillait :
« dans la situation politique générale actuelle, le moindre mal est encore de tolérer
ce décret-loi ».
A la même époque parut un rapport selon lequel, après la décrue enregistrée
depuis février 1931,le nombre de chômeurs allait remonter pour atteindre probablement
4,5 millions de personnes dans le courant de l’année 1932. [
21]
Or,on annonçait déjà que ces malheureux seraient moins aidés.
Par exemple, les ouvriers saisonniers pourraient prétendre à l’assurance chômage
s’ils avaient été occupés pendant 30 semaines, contre 26 auparavant,
et une allocation leur serait versée pendant 20 semaines, contre 29 auparavant.
De leur côté, les ouvriers à domicile et ceux employés dans des ateliers familiaux
seraient exclus du bénéfice de l’assurance.
Quant à « l’allocation de crise » réservée aux chômeurs en fin de droits,
si elle n’était pas diminuée, les délais pour l’obtenir étaient allongés :
- de 14 à 21 jours pour les chômeurs sans charge de famille,
- de 7 à 14 jours pour les chômeurs ayant une à trois personnes à leur charge,
- et de 3 à 7 jours pour les chômeurs ayant plus de quatre personnes à leur charge.
D’où des familles qui allaient être totalement privées de ressources pendant
parfois deux semaines (voir dessin d’époque)…
Sans surprise,la presse accueillit avec déception ce rapport.
La Berliner Volkszeitung écrivit :
"Maintenant que la Commission est parvenue au terme de ses travaux,
on est malheureusement obligé de constater qu’elle était inutile.
Qu’a-t-on obtenu ? Les longs rapports n’ont rien changé à la misère due à la crise,
les projets d’aménagement du travail et de placement restent sur le papier,
même l’abréviation de la durée du travail n’a pas été abordée par le gouvernement…
Là où les projets de la Commission manifestaient une tendance à réduire les droits
des assurés et les prestations sociales le gouvernement Brüning les a faits siens".[
22]
Malgré cela, l’Allemagne s’attendait à dépenser 2 milliards de marks pour les chômeurs
entre le 1er septembre 1931 et le 31 mars 1932 :
500 millions pour l’habitation et 1 200 millions pour les vivres et le charbon.[
23]
Le 20 juin 1931, le président von Hindenburg lança un appel désespéré
au président des Etats-Unis, M. Hoover,pour qu’il sauve le pays menacé par la faillite.
Peu après, le 13 juillet, l’un des plus puissants instituts bancaires d’Allemagne,
la
Darmstädter und Nationalbank, annonça qu’il était obligé de suspendre
ses paiements. Une vague de panique s’ensuivit dans le public :
- les achats de devises étrangères se multiplièrent et des magasins furent pris
d’assaut dans la crainte d’une disette généralisée.
Afin de calmer les esprits surchauffés, le gouvernement décréta la fermeture
de la Bourse et celle des banques jusqu’à nouvel ordre.
Il établit également un contrôle sévère sur les achats de devises et décida
une taxe de 100 marks sur tous les voyages à l’étranger.
Enfin, il annonça que les salaires du mois de juillet étaient assurés et que ceux
du mois d’août seraient versés en trois fois.
Dans son édition du soir, la
Leipziger Volkszeitung écrivit :
"Ce que nous voyons en Allemagne, c’est l’écroulement catastrophique,
non seulement d’une grande entreprise, mais de tout un régime". [
24]
Le 15,le chancelier allemand et son ministre M. Curtius partirent à Paris afin
« d’entreprendre une action pour obtenir un secours de l’étranger »
(Ibid., col. B).
Mais cette démarche demeura vaine ; aucun secours ne pouvait être espéré
dans l’immédiat : « l’Allemagne devait d’abord faire un effort elle-même »
(Ibid., p. 19, col. A).
Le gouvernement créa donc une nouvelle banque, la Banque d’acceptation de garantie,
au capital de 200 millions, et prit des mesures pour renflouer les autres instituts
en difficulté. Le 4 août, dans un discours rassurant, le chancelier Brüning annonça
la reprise des paiements pour le lendemain.
La crise avait été surmontée, mais elle laissait l’Allemagne encore plus faible qu’auparavant…
Le 11 août, un protocole fut signé à Londres, portant suspension des dettes
de guerre et réparations (voir dessin d’époque).
Quatre mois plus tard, le 8 décembre, le président von Hindenburg signa la quatrième (!)
« grande ordonnance de détresse » portant sur:
- la réductions des salaires,
- des prix des loyers et
- sur des mesures touchant les assurances sociales.
Le 16 décembre, les salaires des ouvriers métallurgistes dans l’industrie berlinoise baissèrent
de 10 à 15 %.
Le lendemain, il fut décidé que les salaires dans les mines de la Rhur baisseraient
de 10 % au 1er janvier.
Dans sa réponse du 1er janvier 1932 aux vœux du corps diplomatique,
le président von Hindenburg déclara :
"Toutes les branches de notre économie languissent,des millions de nos compatriotes,
en dépit de leur capacité et de leur volonté de travail, se voient ravir les éléments fondamentaux
de leur existence.
Même les parties de la population qui ne sont pas condamnées à chômer subissent
l’effet de la lourde dépression matérielle et morale". [
25]
Une semaine après, le 9 janvier 1932, Brüning informa l’ambassadeur anglais
que l’Allemagne ne pourrait plus, désormais, continuer d’effectuer ses versements
au titre des réparations. Dans une déclaration à l’agence Wolff,
le Chancelier expliqua :
"
Il est évident que la situation de l’Allemagne la met dans l’impossibilité de continuer
des paiements de caractère politique". [
26]
Le lendemain, la
Germania lança :
"L’Allemagne ne refuse pas les paiements parce qu’elle ne veut pas, mais parce qu’elle
ne peut pas payer" […] [Ibid., p.9, col. A.].
Deux mois plus tard, une nouvelle « ordonnance de détresse » fut publiée,
afin de combler les lacunes de la précédente.
Le 4 septembre, un nouveau décret-loi parut afin de ranimer l’économie moribonde.
En 1946, F. von Papen déclara qu’il s’agissait d’une « suprême mobilisation de
nos dernières réserves d’énergie »[
27].
Quelques succès immédiats furent enregistrés (notamment une baisse du chômage ;
123 000 chômeurs en un mois).
Mais par la suite, la situation s’aggrava encore.
Fin 1932, le total de la dette s’élevait à 12,26 milliards de marks, en augmentation
de 11 millions par rapport au mois de mars[
28].
Le nombre de chômeurs était quant à lui d’environ 5,5 millions , ce qui signifiait
qu’« une famille allemande sur trois était au chômage »[
29] ,
et d’après l’expert August Rosterg, l’ambitieux projet du gouvernement pour lutter
contre ce fléau allait créer tout au plus 667 000 emplois[
30].
Quant à l’agriculture, sa détresse était totale. Le 11 janvier 1933, la Ligue agraire ,
qui ne représentait pas la totalité du monde paysan, mais tout de même… ,
publia un manifeste qui commençait ainsi :
"La misère de l’agriculture allemande, celle des exploitations paysannes de produits sélectionnés,
a pris, avec la tolérance du gouvernement actuel, des proportions
que l’on aurait pas crues possibles, même sous un gouvernement marxiste.
On continue à dépouiller l’agriculture, au profit des intérêts d’argent tout-puissants
de l’industrie d’exportation et de ses satellites".[
31]
Ce manifesta entraîna la rupture immédiate entre le gouvernement et la Ligue agraire.
Oui, vraiment, l’Allemagne se débattait dans un « amas inextricables de problèmes »
[
32].
Instabilité politique chronique.
Cette détresse économique renforçait l’instabilité politique.
Le 5 octobre 1930,Josef Eberle se lamenta que depuis 1918,pas moins de dix-sept
gouvernements s’étaient succédés en Allemagne. Avec bon sens,il déclarait :
"Vraiment ce qui paraît le plus important en Allemagne semble être le couronnement
de la Constitution qui par des éléments d’autorité et de stabilité rendrait largement possible
cette certitude dans la conduite et la politique.
Cette certitude seule peut relever une nation de la débâcle et de la misère
pour lui rendre son ancienne grandeur" [
33].
La suite n’allait cependant apporter aucune amélioration sensible.
Le 13 octobre 1930 eut lieu la rentrée du Reichstag avec le premier Cabinet Brüning.
Moins d’un an plus tard, le 7 octobre 1931, celui-ci démissionna.
Le Chancelier fut chargé d’en former un nouveau, ce qui fut fait dans les 48 heures.
Mais ce Cabinet eut une durée de vie encore moins longue que le précédent :
le 30 mai 1932, le président du Reich, qui souhaitait une politique orientée plus
à droite, nomma F. von Papen chancelier et le chargea de former un nouveau gouvernement.
En vingt mois, ainsi, trois Cabinets s’étaient succédés
(voir dessin d’époque)…
Les idées marxistes progressent sensiblement.
La détresse économique et l’instabilité politique favorisaient tout naturellement
le développement des idées marxistes ou liées au marxisme.
Un symptôme parmi d’autres :
en Allemagne, le nombre d’adhérents du Mouvement prolétarien et libre-penseur
explosait.
Parti de 3 322 en 1918, il était passé à 59 829 en 1920, 261 565 en 1922,
464 728 en 1926, 581 059 en 1928 et à environ 700 000 fin 1930,
après la scission du mouvement en une aile socialiste et une aile communiste.
[
34]
Au sein des écoles (même confessionnelles), les communistes faisaient circuler
des billets invitant les enfants à rejoindre le
Jungspartakusbund.
Pour devenir Pionnier de cette organisation, le jeune devait s’engager à soutenir
inconditionnellement le parti communiste, à organiser la « lutte contre l’instituteur réactionnaire »,
à créer des cellules dans les classes etc.
Bref, l’objectif était de former une jeunesse communiste de choc.
Organisée dans un climat de pauvreté générale,cette propagande connut un tel succès que le,
14 décembre 1931, le cardinal Bertram, au nom de tout l’épiscopat prussien,
pria les autorités de faire « exécuter toutes les mesures qui pouvaient remédier
à l’agitation »[
35].
Parallèlement, les communistes ne cessaient de progresser dans les consultations populaires,
même si leurs progrès étaient beaucoup moins sensibles que ceux
des nationaux-socialistes. En voici quelques exemples :
- 17 mai 1931, renouvellement du Landtag d’Oldenbourg.
Les rouges comptabilisèrent 19 389 voix, contre 8 470 trois ans auparavant[
36] ;
- 27 septembre 1931, renouvellement du Parlement de Hambourg.
Ils gagnèrent huit sièges, passant de 114 257 voix (année 1928) à 168 618[
37].
- 15 novembre 1931, renouvellement du Landtag de Hesse.
Ils obtinrent 106 775 voix contre 41 280 en 1927[
38].
- 14 mars 1932, renouvellement du Landtag de Meckelbourg-Strelitz.
Ils gagnèrent près de 8 000 voix, passant de 10 634 à 18 469[
39].
- 24 avril 1932, élection en Bavière. Ils doublèrent leur nombre voix,
celui-ci passant de 125 842 à 259 400[
40].
- 25 avril 1932, renouvellement du Landtag de Prusse. Ils grignotèrent 9 sièges
par rapport à 1928, passant de 2,2 à 2,8 millions de voix[
41].
- 25 avril 1932, élection au Landtag du Wurtemberg. Ils gagnent 34 000 voix,
passant de 82 525 à 116 644[
42].
Le 31 juillet 1932 eurent lieu les élections générales au Reichstag.
Les communistes arrivèrent en troisième position avec 5 278 094 voix,
soit une progression de près de 700 000 voix par rapport à 1930.
Ils venaient derrière les sociaux-démocrates qui avaient recueilli près de 8 millions
de suffrages (un recul d’environ 600 000 voix par rapport à 1930) et les nationaux-socialistes
forts de 13,7 millions de suffrages (un bon de 7,4 millions en deux ans).
Commentant ces résultats, la
Deutsche Tageszeitung déclara
dans son édition du 2 août 1932 :
"On doit malheureusement constater que la forte pression des communistes,
phénomène dangereux pour l’État lui-même, signifie que le marxisme a dans
son ensemble, repris sa marche en avant.
Le pourcentage des voix marxistes est, en effet, de 36,5 % contre 34,5 %
aux élections de mai 1914"[
43].
Une situation intérieure qui justifie l’intransigeance de Hitler.
Dans cette situation de crise, qu’allaient faire Hitler et ses collaborateurs ?
En 1946 à Nuremberg, F. von Papen déclara que fin 1932, même le parti du Centre voulait
« un Gouvernement de majorité avec Hitler »[
44].
L’ancien chancelier ne mentait pas. Une fois les résultats des élections au Reichstag publiés
(le 1er août 1932), la plupart des journaux insistèrent sur le fait que
les nationaux-socialistes devaient entrer au gouvernement.
Dans son édition du 1er août 1932, la
Deutsche Allgemeine Zeitung lança :
"Le résultat des élections atteste le désir qu’a le peuple de voir les nationaux-socialistes
partager les responsabilités du gouvernement.
On peut ergoter sur tous les autres aspects du scrutin du 31 juillet,
mais sur ce point aucun doute n’est possible".[
45]
De son côté, l’organe protestant la
Kölnische Volkszeitung s’exprima sans ambages :
"Un gouvernement qui a fait expressément appel à la volonté du peuple ne peut
pas ensuite ne pas en tenir compte. […] le Centre sera obligé d’exiger que
le national-socialisme ne se dérobe pas plus longtemps aux responsabilités.
Quand on s’est vanté à ce point d’être un sauveur, on n’a plus le droit de se contenter
de discourir. On doit partager les responsabilités du pouvoir.
Il y a des moyens très simples pour y amener les nationaux-socialistes"
[Ibid., p.17, col. B.]
Plus surprenant encore,ce message fut également lancé par une partie de la presse
de gauche. Le 2 août 1932, la
Frankfurter Zeitung déclara :
"Après ces élections, on ne demandera compte de sa responsabilité à aucun autre
parti qu’au national-socialisme. Et il faut prendre aujourd’hui cette expression
dans son sens littéral. Les nationaux-socialistes ont le devoir impérieux de participer
à la responsabilité gouvernementale. Pour le travail, il ne manque pas.
Mais pour le battage, les temps sont passés" [Id.].
A ces appels, les nationaux-socialistes répondirent par la plume d’Alfred Rosenberg
dans le
Völkischer Beobachter :
"
On entend déjà dire que nous devrions être obligés de partager les responsabilités
du pouvoir […]. Il est pourtant bien clair que nous ne songeons nullement
à accepter une « participation » quelconque, mais que nous resterons libres
comme jusqu’à présent ou que nous assumerons d’une façon incontestable
la direction des affaires, laissant alors aux autres le soin de nous reconnaître
ou non". [
46]
De son côté, l’
Angriff lança :
"Ou bien le parti national-socialiste recevra la direction du gouvernement du Reich,
ou bien, si un refus lui est opposé, il y répondra par un combat sans merci"
[Ibid., p. 18, col. B.].
Pourquoi cette intransigeance ? Tout simplement parce que, face à la crise effroyable
qui ruinait le pays, les nationaux-socialistes étaient adversaires des demi-mesures.
Comme l’a rappelé W. Funk à Nuremberg :
"[En 1932] Le Gouvernement ou les gouvernements n’avaient pas d’autorité.
Le système parlementaire n’avait plus aucune efficacité […].
[…] le Gouvernement lui-même n’avait ni la force ni le courage de dominer
les problèmes économiques. D’ailleurs,ces problèmes ne pouvaient pas être résolus
seulement par des mesures économiques ; il était nécessaire d’instaurer
un gouvernement investi des pouvoirs et de l’autorité nécessaire". [TMI, XIII, 88 et 89].
Les nationaux-socialistes voulaient donc un changement radical des institutions
et des modes de gouvernement afin de mettre fin à l’instabilité politique et,
ainsi, d’effectuer un travail de longue haleine pour relever véritablement le pays.
En clair, ils voulaient tout le pouvoir pour balayer la république de Weimar,
le parlementarisme, la démocratie… et ainsi se mettre sérieusement à l’ouvrage
sans être gênés par l’opposition, les sempiternelles élections et les majorités
changeantes du fait de la versatilité des masses.
En cela, ils ne faisaient que suivre les conseils du « modéré » J. Eberle.
Dans un article paru le 28 septembre 1930, il avait écrit :
"Ce que demande le peuple, ce n’est pas l’illusoire droit démocratique,
c’est un secours, une aide, une vraie direction.
Rappelons-nous la parole du président du Reich [de 1919 à 1925], [Friedrich] Ebert,
au ministre Gessler : « Monsieur Gessler, nous serons quelque jour acculés
au dilemme : l’Allemagne ou la Constitution. Ce jour-là, nous ne jetterons tout
de même pas notre peuple aux chiens pour sauver la Constitution ».
Si le social-démocrate Ebert a pu ainsi parler, est-ce que des politiciens chrétiens
ne doivent pas, bien plus encore, trouver en eux-mêmes le courage de la même
profession de foi et, au-dessus des paroles, le courage de l’action ?...
Donnez au peuple d’Allemagne ce que lui offrit dans les siècles passés Rodolphe
de Habsbourg après la « terrible période sans empereurs », et le peuple vous portera
en triomphe sans vous demander si vous avez respecté les idées et les paragraphes
de la Constitution de Weimar" [
47].
Hitler veut pouvoir gouverner pendant quatre ans sans être gêné.
Voilà pourquoi :
- le 13 août 1932, lors de discussions avec le général von Schleicher
et le chancelier von Papen,Hitler refusa catégoriquement le poste de vice-chancelier,
provoquant ainsi une nouvelle crise politique ;
- après avoir finalement été appelé,comme chancelier, à former un premier
gouvernement (30 janvier 1933), le Führer annonça dans sa première intervention
d’homme d’État :
"Le gouvernement national veut réaliser la grande œuvre de la réorganisation
de l’économie nationale d’après deux grands plans quadriennaux :
le premier, pour sauver le paysan allemand de façon à conserver la nourriture
et par suite la vie de la nation allemande ; le second pour sauver l’ouvrier allemand
par une attaque violente et massive contre le chômage.
Durant quatorze ans, les « partis novembriens » [= issus de la révolution
de novembre 1918] ont ruiné la profession agricole de l’Allemagne.
Durant quatorze ans, ils ont créé une armée de millions de chômeurs.
Avec une énergie de fer et avec une endurance tenace, le gouvernement national réalisera
le plan suivant : dans quatre ans, le paysan allemand devra être arraché
à la misère ; dans quatre ans, le chômage devra être définitivement vaincu.
Les conditions de relèvement des autres parties de l’économie se réaliseront
parallèlement". [
48]
Hitler terminait ainsi :
« Peuple allemand, donne-nous quatre ans, et juge-nous alors »,
ce qui annonçait clairement la volonté de rester coûte que coûte au pouvoir
pendant quatre ans, sans être gêné ni par les institutions, ni par l’opposition.
Le lendemain, d’ailleurs, les
Hamburger Nachrichten déclarèrent :
"Ceux qui ne voudront pas s’y rallier [au projet de relèvement national]
ne participeront pas non plus à la reconstruction du Reich et demeureront
à l’écart pendant quatre années.
Mais ils ne doivent pas s’imaginer qu’ils pourront gêner l’œuvre du gouvernement".
[
49]
[
1] Voy. F. Lebrun et V. Zanghellini,
Histoire, terminales (éd. Belin, 1983), p. 13, col. B.
[
2] Voy. J.-M. Lambin,
histoire/géographie, 3e (éd. Hachette, 1989), p. 72.
[
3] Voy. « Le train pour la mémoire et l’égalité, du 12 au 21 février 1999 »
(plaquette éditée à l’initiative de la coordination PACA de SOS Racisme, 1999), p.12.
[
4] TMI, I, 28. Voy. également l’appendice B de l’acte d’accusation ;
TMI, I, 85.
[
5] Voy.
Notre combat, n° 13, 15 décembre 1939, numéro intitulé :
« La Gestapo : ses origines, ses chefs, son organisation », p. 1.
[
6] Voy.
le Bulletin périodique de la presse allemande, n° 407,
30 décembre 1931, pp. 24-25.
Le papier avait été rédigé par un magistrat national-socialiste, le substitut Best ;
il portait plusieurs signatures, dont celle du secrétaire du chef de la circonscription,
Stavinoga. Notons toutefois qu’aucun haut dignitaire de la NSDAP ne l’avait paraphé.
Immédiatement après sa découverte, H. Göring fit une démarche auprès du ministre
de l’Intérieur pour lui dire que le Parti était respectueux de la légalité, qu’il n’avait pas
été mis au courant de ce projet élaboré à Boxheim et qu’il le réprouvait.
[
7] Pour toutes ces informations, voy.
le Bulletin périodique…, n° 411,
15 avril 1932, pp. 14-15.
[
8] « l’interdiction des SS [lire :
SA] constituait une injustice manifeste
de la part du Gouvernement Brüning.
On avait interdit […] les SA, mais les formations en uniforme des socialistes
et des communistes, à savoir le “Front rouge” et la “Bannière du Reich” n’avaient pas
été interdites » (TMI, XVI, 259). Les sections d’assaut seront à nouveau autorisées
par décret-loi le 17 juin 1932.
Mais les gouvernements bavarois et badois maintiendront l’interdiction.
[
9] Cette loi a été produite à Nuremberg sous la cote Gestapo-n° 7.
Voy.
TMI, XXI, 538.
[
10] Voy.
Notre Combat, déjà cité, p. 1.
[
11] « TÉMOIN HOFFMANN:
"Tout fonctionnaire qui entrait en service était apprécié du point de vue politique,
et tout fonctionnaire qui obtenait de l’avancement subissait à nouveau
cette appréciation » (TMI, XX, 183).
[
12] « Dr MERKEL:
Tout ce personnel était-il volontaire ou non ?
TÉMOIN HOFMANN:
Il s’agissait pour la plupart d’entre eux de fonctionnaires qui étaient entrés
dans la Police avant 1933 et avaient été versés dans la Police d’État.
Autant que je puisse m’en souvenir, il y avait tout au plus 10 % ou 15 %
de volontaires qui fussent entrés après 1933 dans nos services » (TMI, XX, 173).
[
13] « Dr MERKEL:
Est-ce que des gens venant du Parti, des SS ou des SA ont été utilisés ?
TÉMOIN BEST:
Dans de faibles proportions seulement, étant donné que le service, dans ces services
de police, n’était pas bien rétribué et n’était pas, par conséquent, très recherché »
(TMI, XX, 139).
[
14] TMI, XXI, 535. Pendant les années de guerre, des Waffen SS blessés
qui ne pouvaient plus servir sur le front furent affectés à la Gestapo (TMI, XII, 55) ;
je suppose qu’ils le furent également à des rangs inférieurs.
[
15] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 421, 2 mars 1933, p. 17, col. A.
[
16] « Dr MERKEL:
Est-ce que les fonctionnaires en service étaient éduqués du point de vue politique
et subissaient une influence ?
TÉMOIN BEST:
Non. Un plan de Himmler prévoyait, aux environs de 1939, que le service principal
des races et de la colonisation des SS devait procéder à une formation idéologique
de tous les services qui dépendaient de Himmler ;mais tant que j’ai été dans ce service,
c’est-à-dire jusqu’en 1940, cela n’a pas été réalisé » (TMI, XX, 145).
[
17] « Ils [les membres de la Gestapo] furent largement recrutés parmi
les membres des SS et formés dans les écoles de SS et d[u] SD »
(voy. l’acte d’accusation à Nuremberg, TMI, I, 85).
[
18] « Mais, quant à l’incorporation, même à cette époque [après 1934],
de ces éléments SS, ils devaient, quelles que fussent les circonstances,
passer un examen. Ils devenaient fonctionnaires et le restaient »
(déposition de H. Göring à Nuremberg, TMI, IX, 440).
[
19] « Le motif de cette assimilation était le suivant :
dans la Gestapo, le fonctionnariat professionnel avait été introduit et maintenu.
Mais, en général, le Parti ne tenait pas particulièrement compte du passé politique
ou non politique des fonctionnaires. Pour renforcer leur autorité lors de l’exécution
de leurs tâches et précisément vis-à-vis des nationaux-socialistes, ils devaient
porter l’uniforme […] » (TMI, XXI, 535).
[
20] Voy.
Schoenere Zukunft, 28 septembre 1930, article intitulé :
« Zum Ausgang der deutschen Reichstagwahlen »
(A propos des élections allemandes au Reichstag).
Rappelons que ces élections avaient amené 107 nationaux-socialistes dans
cette assemblée, contre 12 auparavant.
[
21] En février 1931,le chômage avait atteint un sommet avec 4 972 000 demandeurs
d’emploi.Depuis, le nombre avait décru pour arriver à 3 962 000 en juin 1931.
Au 15 juillet, il atteint son niveau le plus bas : 3 956 000.
Mais à partir de cette date, il remonta. Au 31 août 1931, on compterait 4 195 000 chômeurs
(Voy. le
Bulletin périodique…, n° 404, 28 septembre 1931, p. 24, col. A).
[
22] Pour toutes ces informations et ces citations, voy
. le
Bulletin périodique…, n° 401, 17 juin 1931, pp. 12-15.
[
23] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 404, 28 septembre 1931, p.24, col. A.
[
24] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 403, 20 août 1931, p. 18, col. A.
[
25] Voy. la
Documentation catholique, n° 595, 16 janvier 1932, col. 145.
[
26] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 408, 25 janvier 1932, p. 8, col. A.
[
27] « Il s’agissait, permettez-moi de caractériser la chose par ces mots,
d’une suprême mobilisation de nos dernières réserves d’énergie » (TMI, XVI, 267).
[
28] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 420, 30 janvier 1933, p. 17, col. B.
[
29] Voy. la déclaration de Walter Funk à Nuremberg ; TMI, XIII, 89.
[
30] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 420, 30 janvier 1933, p. 19, col. A.
[
31] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 420, 30 janvier 1933, p. 19, col. B.
[
32] Dixit les
Münchner Neueste Nachrichten, livraison du 2 février 1933,
cité dans le Bulletin périodique…, n° 421, 2 mars 1933, p. 18, col. A.
[
33] Voy.
Schoenere Zukunft, 5 octobre 1930, article intitulé :
« Was nun in Berlin ? » (Que se passe-t-il à Berlin ?).
[
34] Voy. la
Documentation catholique, n° 558, 21 mars 1931,
col. 704 et 705, note.
[
35] Voy. la
Documentation catholique, n° 596, 23 janvier 1932, col. 210-1.
[
36] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 401, 17 juin 1931, p. 19.
Notons que les nationaux-socialistes étaient quant à eux passés de 17 457
voix à 101 490.
[
37] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 405, octobre 1931, p. 23, col. B.
Les nationaux-socialistes avaient gagné 40 sièges,passant de 14 760 à 202 465 voix.
[
38] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 406, 27 novembre 1931, p. 24.
[
39] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 411, 25 avril 1932, p. 22.
Les nationaux-socialistes avaient pour leur part gagné plus de 12 000 voix.
[
40] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 412, 16 mai 1932, p. 24.
Les nationaux-socialistes, quant à eux, avaient sextuplé leur nombre de voix,
celui-ci passant de 203 115 à 1 270 602.
[
41] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 412, 16 mai 1932, p. 21.
Dans le même temps, les nationaux-socialistes avaient gagné 153 sièges,
passant de 0,8 à 8 millions de voix.
[
42] Ibid. p. 25. A ces élections, les nationaux-socialistes gagnèrent
plus de 300 000 voix, passant de 20 432 à 328 188.
[
43] Voy. le
Bulletin périodique…, n° 415, 18 août 1932, p. 16.
[
44] « Le centre adopte une attitude négative.
Il désire un Gouvernement de majorité avec Hitler » (TMI, XVI, 269).
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