Le lundi 23 juillet 1951 s'éteignait Philippe Pétain.
Six ans jour pour jour après le début de son procès devant la Haute Cour
de justice (ou plutôt d'injustice).Six décennies se sont écoulées.
Et l'on n'a toujours pas réhabilité le Maréchal.
Ses cendres n'ont toujours pas été transférées à Douaumont.
Au contraire,ces dernières années la situation s'est considérablement aggravée.
Les dernières rues qui portaient encore le nom du Vainqueur de Verdun
dans quelques rares villages de France ont été débaptisées l'an dernier.
Le portrait du Maréchal qui figurait au même titre que tous les autres chefs
d'Etat français,entre Albert Lebrun et Vincent Auriol,dans la salle des mariages
d'une humble mairie du Calvados a également été décroché,le préfet aux ordres
de la LICRA exigeant,comminatoire,que le maire s'exécute.
Cet épisode est le dénouement d'une longue escalade.
En effet,auparavant François Mitterrand qui fleurissait chaque 11 novembre
la tombe du Maréchal a dû y renoncer en 1993 devant les pressions du lobby
auquel rien ni personne n'ose plus résister.
De grands procès qui rappellent à bien des égards ceux de l'Epuration n'ont eu
de cesse d'alimenter la chronique judiciaire:ceux de Klaus Barbie,du milicien
Paul Touvier,puis du haut fonctionnaire Maurice Papon,longtemps le plus vieux
prisonnier du monde.Car la haine ne recule ni devant l'âge ni devant la maladie.
René Bousquet fut,lui,sauvagement assassiné à son domicile parisien par
un déséquilibré qui croyait ainsi s'acheter un brevet de Résistance.
Chque semaine plusieurs émissions de télévision et de radio ressassent le discours
convenu sur l'Occupation et sur Vichy.Et la France a été jugée officiellement coupable
de complicité de crime contre l'humanité par ses plus hauts dirigeants,
Jacques Chirac en 1995 et Lionel Jospin en 1997.
Elle doit expier ses fautes,faire repentance.Et sans cesse donner des gages.
La religion de la Shoah s'est substituée à la religion de la patrie.
UNE INJUSTICE QUI CONTINUE.Dans ce règne du mensonge et de l'imposture,le Maréchal Pétain doit être considéré
comme un traître.Ainsi le serinent les media.Ainsi le répètent les manuels.
Car si le personnage de Louis XVI a été en partie réhabilité,il n'en va pas de même
de Philippe Pétain.Parce qu'il s'agit d'un passé plus récent et que les passions
ne se sont donc pas encore apaisées ? Peut être.Mais surtout parce que le régime
que nous subissons depuis 1945 tire sa légitimité de la disqualification politique,
morale,intellectuelle et judiciaire du pétainisme et ne reconnaît donc aucun mérite
au Maréchal.Au contraire.
Plus ce régime s'enfonce dans le scandale,plus il manifeste sa nocivité,sa malfaisance
intrinsèque,plus il éprouve le besoin de diaboliser la personne,l'action et la pensée
du Maréchal.C'est pour lui une question de survie.Il doit sans cesse réactiver
la haine dont il est sorti et qui le fait vivre.
Et logiquement la diabolisation de Philippe Pétain s'étend jusqu'aux valeurs qu'il a
affirmées,jusqu'aux principes qu'il a fait siens.De sorte que quiconque entend
défendre la patrie,exalter le travail,honorer la famille,promouvoir la religion
est aussitôt traité de pétainiste.C'est-à-dire dans le langage médiatique de complice
des nazis et de la solution finale.C'est ainsi que le régime en place installe une terreur
intellectuelle qui compromet toute renaissance nationale.Alors que l'action menée
pendant quatre ans par le Maréchal reste à bien des égards un modèle.
TRAVAIL,FAMILLE,PATRIE.Il n'est en effet pas difficile de voir où nous ont conduits ceux qui ont pris l'exact
contre-pied de ce qu'a tenté l'Etat français de 1940 à 1944.
Le Maréchal avait honoré le travail,en avait rappelé dans ses discours l'éminente
dignité.C'est,disait-il,
"le moyeb le plus noble et le plus digne que nous ayons
de devenir maîtres de notre sort".
La Révolution nationale était inséparable dans son esprit de la Révolution sociale.
Aussi la Charte du travail définissait-elle,dans une perspective neuve et hardie,
les rapports entre patrons et salariés dans la communauté de l'entreprise,
en rejetant à la fois le dogme ruineux de la lutte des classes et le dévergnondage
d'un libéralisme incontrôlé.
Vichy institua le 1er Mai fête du travail et des travailleurs afin d'oeuvrer à
"l'union et à l'amitié" de tous les Français.Or,après soixante-sept ans de régime
gaullo-communiste,qui a encore l'amour du travail bien fait ?
Les gazettes sont pleines d'articles faisant l'éloge de la paresse.
L'on a réduit le travail à trante-cinq heures,on parle de le ramener à trente.
En attendant mieux...On encourage les gens à ne pas travailler.
En multipliant des aides et des allocations distribuées sans discernement ni contrôle.
En prélevant sur les revenus des sommes qu'on décourage l'effort et qu'on tue
l'initiative.En permettant aux gens de gagner facilement des gains substantiels
grâce à des jeux qui ne cessent de croître en nombre en en imbécilité:
"Voulez-vous gagner des millions ? ",tel est significativement le titre
d'une émission de télévision.Or,la civilisation de loisirs n'a jamais rien créé.
Elle est un signe de décadence.
Le Maréchal avait promu la famille.En créant la Fête des Mères.
En encourageant moralement et matériellement les familles nombreuses.
Le fameux baby boom n'a-t-il pas commencé sous son régime ?
C'est que,disait le chef de l'Etat:
"l'individu n'existe que par la famille dont il reçoit avec la vie,
tous les moyens de vivre"Et,ajoutait-il:
"les époques où l'individualisme a fait loi sont celles qui comptent le moins
d'individualités véritables"Que ne dirait-il aujourd'hui,alors que l'institution familiale est parodiée,éclatée,
décomposée,recomposée,que s'élabore un nouveau droit de la famille ouvert
à toutes les perversions,à toutes les excentricités,que l'on introduit très
officiellement dans l'enseignement dès la rentrée scolaire 2011 la folle théorie
des
gender selon laquelle l'identité sexuelle est librement choisie par l'individu ?
A quoi sert-il à l'homme grâce aux techniques nouvelles de fabriquer la vie
s'il en a perdu le sens ?
On a fait croire qu'il était obsolète de parler d'engagement,de parole donnée,
de fidélité,de loyauté,d'honneur,d'effort,de dévouement et de sacrifice.
Moyennant quoi on a précipité le malheur des gens:dépressions,drogue,divorces,
suicides,actes de barbarie sans nombre,tels sont les fruits amers de la perte
des valeurs et des repères les plus élémentaires.
Le Maréchal avait défendu la patrie.Qui l'a mieux aimée,qui l'a plus servie que lui ?
Et qui en a été aussi peu,aussi mal récompensé ?
Car il n'avait pas besoin de se faire comme De Gaulle
"une certaine idée
de la France",il l'aimait charnellement.Intensément.In en aimait les routes.
Ah ces routes su pays d'Artois mystérieuses,changeantes,pleines du pas des hommes !
Ce fils de paysan aimait la terre de France,il aimait les paysages,les forêts,les coteaux
de notre pays.Il aimait les gens.
D'où sa volonté d'économiser les vies humaines lors de la Première Guerre mondiale.
D'où son souci constant d'améliorer les conditions de vie de ses chers poilus.
En ne laissant rien au hasard.En veillant à la qualité de la cuisine,de l'hygiène.
En remontant le moral des troupes.Car à la différence d'un général de brigade
à titre temporaire,il n'a jamais désespéré des Français,il les a jamais traités
de
"veaux",même lorsqu'à son retour en France en avril 1945 bien peu
de nos compatriotes sont venus le soutenir,lui dire leur sympathie,leur gratitude,
que restait-il alors des quelques cinq cent mille Parisiens qui s'étaient pressés
pour l'acclamer quelques mois plus tôt ?
Même quand il fut abandonné de (presque) tous,il n'a jamais douté de son peuple,
ne l'a jamais méprisé.
"Rendez-nous le Maréchal !!!" LA LIQUIDATION DE SON HERITAGE.Qui peut sérieusement douter que le Maréchal ait servi au mieux les intérêts
de la France,qu'il ait essayé d'adoucir au maximum les souffrances de ses compatriotes
dans des conditions extrêmement difficiles ?Un court instant,il a même réussi
ce miracle de rassembler autour de sa personne et de son action tous les Français,
eux si naturellement enclins aux divisions et aux discordes.
L'ambition et l'orgueil de quelques-uns,les aléas de la guerre,les passions humaines
n'ont hélas pas permis de maintenir une unité nationale qui ne s'est toujours pas
reconstituée depuis lors.
Ses successeurs à la tête de l'Etat ont bradé son héritage sans vergogne ni remords
de conscience.
Le drapeau national qu'il avait maintenu malgré les contraintes de la défaite
et de l'Occupation,et qui figurait autrefois dans tous les dictionnaires
à la première place est désormais relégué à la soixantième,entre la Finlande
et le Gabon tandis que l'emblème européiste à douze étoiles occupe le premier
rang du protocole.L'empire colonial qu'il avait maintenu intact a été démembré,
dépecé dix ans à peine après sa mort par celui-là même qui l'accusait d'avoir trahi
les intérêts français.Le Maréchal laissait une France française
(lorsque les actualités de l'époque nous montrent les voyages du chef de l'Etat
français en province,l'on observe des gens de tous âges,de toutes conditions,
mais tous de race blanche !),aujourd'hui elle est métissée,mélanisée,défigurée.
Elle s'est aussi américanisée en même temps que marxisée,tout à la fois laïsisée
et islamisée...
S'il n'est plus d'armée étrangère qui occupe militairement notre pays,
il est d'autres formes d'occupation.
Plus insidieuses,plus redoutables.Celle d'une immigration de masse qui en détruit
la substance corporelle,culturelle et spirituelle.
Celle d'une idéologie mortifère qui promeut le désordre,qui exhorte à la haine
et qui ne se complaît que dans le vice,la laideur et la destruction.
Et si la France n'a pas connu récemment de grandes défaites militaires,
il est d'autres défaites.Plus pernicieuses,plus angoissantes encore.
Celles qui consistent à abdiquer son idéal de grandeur et de générosité,
à ne plus croire en son destin,à ne plus avoir la force de haïr
"ces mensonges qui nous ont fait tant de mal".
Le Maréchal laissait une jeunesse belle,fière et ardente qu'il avait contribué
à éduquer à travers les Chantiers de jeunesse,Uriage,les Centres de jeunes
travailleurs.Il disait de l'école française qu'elle ne devait plus
"prétendre à la neutralité".Car,ajoutait-il:
"la vie n'est pas neutre,elle consiste à prendre parti hardiment.
Il n'y a pas de neutralité possible entre le vrai et le faux,entre le bien et le mal,
entre la santé et la maladie,entre l'ordre et le désordre,entre la France
et l'Anti-France".
Les puissants qui nous gouvernent ont compris le danger que pouvait représenter
une jeunesse croyant en un idéal.
Alors ils ont fait tout ce qui était possible pour l'avilir,la pervertir.
Par l'étalage nauséabond de la pornographie.
Par la promotion de toutes déviances.
Par la diffusion de la drogue.
Par une école et des media qui lui apprennent la haine de la France,
l'oubli de son passé,de ses racines.
L'ESPERANCE SUR LES RUINES.Et pourtant,aussi bas que nous soyons tombés,il ne faut pas perdre l'espérance.
La France est un miracle permanent.
Combien de fois a-t-elle été menacée dans son existence,dans sa pérennité ?
Elle s'est aussitôt relevée.Il y eut toujours une sainte Geneviève,
une sainte Jeanne d'Arc pour inverser une situation apparemment désespérée.
Et en juin 40,il y eut un maréchal de France pour indiquer la voie de l'espérance
après que notre pays eut connu la plus grande défaite militaire de l'histoire
avec ses cent-vingt-mille morts et ses deux millions de prisonniers en quelques mois.
Sans doute ne voyons-nous pas trop comment serait désormais réalisable
une résurrection nationale.Or,s'il nous est donné de vivre à ce stade de l'histoire
de notre pays,de notre continent,de notre civilisation,cela a forcément un sens.
Le sacrifice du Maréchal ne peut pas avoir été tout à fait vain.
Il n'est pas totalement impossible qu'à l'occasion d'une grande catastrophe
comme celle de 1940 les Français (ou du moins certains d'entre-eux)
se réveillent enfin de leur léthargie,prennent conscience de leur avilissement.
Et quand bien même cela ne se produirait-il pas il faut croire que subsistera
toujours une petite minorité de Français lucides,courageux,inaccessibles
au découragement.Là réside toute notre espérance.
De cette vertu théologale nous savons avec Péguy qu'elle est cette
"petite fille qui marche entre ses deux soeurs aînées la Foi et la Charité",
avec Bernanos qu'elle est
"un désespoir surmonté" qu'elle
"est au pied de la Croix sous la garde des saints".
Et s'il est vrai que comme le dit l'Apôtre,il faut
"espérer contre l'espérance même",
alors nous l'empoignerons à pleines mains,priant le Maréchal de nous aider
à demeurer fidèle à son exemple,à son message,à sa mémoire (car nous aussi
nous avons un devoir de Mémoire !).
Que de la patrie céleste où,n'en doutons pas,lui sont enfin rendues la justice
et la gloire que lui a refusées sa patrie terrestre,il veille avec toute la cohorte
de soldats,des saints,des héros et des martyrs sur notre malheureux pays
aujourd'hui humilié et trahit !
Qui sait si son intercession ne permettra pas un jour à la France souffrante
de redevenir la France triomphante ?
Jérôme Bourbon.Source:
RIVAROL n°3009 du 22 juillet 2011,page 3.