Maître Gilbert Collard alias "le Marseillais" ou "Bouboule",ne manque pas
de faconde.Comme le dit l'expression populaire,"il a le cigare"
(dans la vidéo que nous allons commenter,le cigarillo).
(photo:Wiki)
Et volontiers il se donne l'air affairé.L'estme qu'il nourrit pour sa propre personne
est manifeste mais elle ne convainc guère le monde de la basoche auquel
il appartient,ni celui des électeurs dont,sans grand succès,il sollicite les suffrages.
Aussi le voit-on "
dire son amitié" un peu partout et,tout dernièrement,
à Marine Le Pen,comme dans son entretien audiovisuel du 27 mai 2011,
que l'on peut voir sur:
http://blanrue.blogspot.com/2011/05/maitre-collard-contre-la-loi-gayssot.html Mais gare ! L'expérience prouve qu'il tend à tourner casaque pour aller
voir ailleurs.
Il se dit opposé à "la loi Gayssot",ce qui aujourd'hui est un peu de mise,
mais c'est sous réserve que cette fausse audace s'accompagne,
comme ici,d'une condamnation formelle ou implicite du révisionnisme.
Aussi nous en prévient-il:selon ses propres termes, la "Shoah" constitue
"
la pire des choses dans l'histoire de l'Occident".
Quand un révisionniste est poursuivi ou condamné sur le fondement de cette loi
on ne voit ni n'entend Me Collard.Lorsque,en toute logique,il lui faudrait mettre
ses actes en conformité avec sa réprobation verbale de la loi Fabius-Gayssot,
il se tapit.
"La foi qui n'agit point,est-ce une foi sincère ?"Avocat au début des années 1990 du révisionniste Bernard Notin,
il n'avait rien trouvé de mieux à faire que de pousser son client à se rétracter,
pour l'universitaire lyonnais et sa famille,le résultat allait se révéler désastreux.
Au sujet de cette affaire on pourra se reporter à mon article du 24 février 1993
intitulé "
L'Abjuration de Bernard Notin",soit à :
http://robertfaurisson.blogspot.com/1993/02/labjuration-de-bernard-notin.htmlsoit dans mes
Ecrits révisionnistes (1974-1998),vol.IV,p.1477-1479.
UN ANACHRONISME,UNE FABLE,UNE FANTAISIE.
G.Collard évoque Hitler à propos de ce que certains appellent aujourd'hui
"le génocide des Arméniens par les Turcs en 1915": un "génocide" dont,
au demeurant,la réalité est fortement contestée par un certain nombre
d'historiens comme,par exemple,Bernard Lewis,de Princeton University,
ou Gilles Veinstein,du Collège de France.
Il raconte:
Hitler,quand on lui faisait remarquer que le génocide des juifs risquait
d'attirer l'indignation de l'opinion internationale,répondait:
"Regardez les Arméniens,personne ne s'en est occupé !"Cette phrase
implique que,pour lui,Hitler aurait donné un ordre d'exterminer
les juifs et que,de manière courante,"on" (?) aurait mis le Führer en garde
contre l'éventuelle indignation qu'un tel crime pourrait susciter,mais le criminel
aurait à chaque fois haussé les épaules,faisant valoir l'indifférence de l'opinion
internationale face à une horreur identique qui,elle,remontait à 1915.
La malchance pour G.Collard veut qu'il n'existe aucune preuve que Hitler
et les siens aient échangé de tels propos.D'abord,ce mot de "génocide" risque peu d'avoir été prononcé en la circonstance
puisque,d'origine juive américaine,le néologisme de "
génocide"
(un hybride de grec et de latin) n'est apparu qu'en 1944,aux Etats-Unis.
Il a été forgé par le juriste juif polonais naturalisé américain Raphael Lemkin,
qui l'emploie au chapitre IX de son
Axis Rule in Occupied Europe:
Laws of Occupation-Analysis of Goverment-Proposais for Redress,
Washington,Carnegie Endowment for International Peace,1944,p.79-95.
Ainsi que l'ont conclu le 2 juillet 1982 François Furet et Raymond Aron
à la fin d'un colloque international qui,sous leur direction,s'était tenu
à la Sorbonne sur le " le national-socialisme et les juifs",
aucun ordre d'extermination des juifs n'a jamais pu être trouvé,
et cela malgré
"les recherches les plus érudites".
D'ailleurs,si un tel ordre avait été émis,on aurait pas vu apparaître
une école d'historiens se qualifiant de "fonctionnalistes" ou de "structuralistes"
(par opposition aux "intentionnalistes") et soutenant avec le plus grand sérieux
la thèse quasi parapsychologique d'un "génocide" qui,sans ordre,sans plan
(surtout à Berlin-Wannsee le 20 janvier 1942 !) et sans budget, serait né
et se serait organisé comme
spontanément au sein de la vaste bureaucratie
allemande.Cette thèse est celle que,
dans son impuissance à répondre
aux demandes d'explication des révisionnistes,l'historien n°1 de l'"Holocauste"
Raul Hilberg avait fini par soutenir dans l'édition
"revised and définitive"de l'ouvrage en trois volumes intitulé
The Destruction of the European Jews (New York,London,Holmes & Meier,1985,p.55),au préalable,
dans la première édition de cet ouvrage il n'avait pas craint d'affirmer que Hitler
avait donné
deux ordres d'extermination des juifs,des ordres dont il n'avait
fourni ni les dates ni les contenus (Chicago,Quadrangle Books,1967 (1961),p.177).
G.Collard a donc,en une seule phrase,d'abord
commis un anachronismeavec le mot de "génocide" (des Arméniens) censé avoir été employé
par l'entourage (?) du Führer,puis
propagé une fable en parlant
d'un "génocide" ou d'une extermination (des juifs) imputable à une décision de Hitler.
De surcroît,il
s'est autorisé une fantaisie:d'une réflexion d'un jour dont
nous n'avons pas la preuve,il a fait un leitmotiv scénarié,il a pimenté le récit
par l'ajout d'interlocuteurs qui,de manière habituelle,auraient formulé une objection
à laquelle le Führer aurait,non moins habituellement,fait la même cynique réponse.
On est là encore plus près du roman que de l'Histoire.
Car il faut savoir que la source de ce qui nous est conté par G.Collard tient
essentiellement en une phrase:"
Who after all is today speaking about
the destruction of the Armenians ?"
("Qui,après tout,parle aujourd'hui de la destruction des Arméniens ? ")
Cette phrase aurait été lancée par Hitler,le 22 août 1939,soit neuf jours avant
son attaque de la Pologne.
Il l'aurait glissée lors d'une conférence qu'il avait effectivement tenue
à l'Obersalzberg devant les trois commandants de l'armée de terre,
de la marine et de l'aviation allemande ainsi que devant un certain nombre
de généraux.De cette phrase de douze mots anglais nous ne possédons pas
la supposée version originelle en allemand.Et pour cause !
La seule source connue est en anglais et provient d'une lettre,en date
du 25 août 1939,adressée par Sir G.Ogilvie-Forbes,chargé d'affaires
du Royaume-Uni à Berlin,à Sir Ivone Kirkpatrick,spécialiste de l'Allemagne
au Foreign Office à Londres.Ledit chargé d'affaires,disait tenir ce document
d'un journaliste américain du nom de Louis Lochner de l'Associated Press,
ce dernier prétendant l'avoir lui-même obtenu d'un officier d'état-major
allemand qui l'aurait reçu de l'un des généraux présents à la conférence,
Lochner avait insisté pour que le nom de son informateur ne fût pas divulgué.
(
Documents on British Foreing Policy 1919-1939,ed.by E..L.Woodward
and Rohan Butler.Third Series,Vol.VII,1939,p.41,London,Her Majesty's Stationery
Office,1954).
Par conséquent,à l'origine de cette affaire où X aurait dit que Y lui aurait confié
que Z lui aurait raconté telle anecdote nous n'avons qu'un seul nom,
celui d'un journaliste américain dont,par ailleurs,l'hostilité à Hitler était connue.
Je ne m'attarderai pas sur l'embarras du ministère public américain au procès
de Nuremberg lorsqu'il a tenté,en la personne du procureur-adjoint Sydney
Alderman,d'exploiter l'affaire,je renvoie ici à la transcription américaine
ou française des débats du 26 novembre 1945.
Quant aux historiens,ou bien,tel Raul Hilberg,ils passent sous silence cette phrase
attribuée à Hitler ou bien,tel le spécialiste du sujet,Winfried Baumgart,
ils expriment un profond scepticisme.
En 1996 l'historienne Madeleine Rebérioux,qui militait à la LICRA,résumait l'affaire
en ces termes:"
Je crois que les historiens sont d'accord pour dire que
cette phrase de Hitler est apocryphe"("Peut-on débattre de la Shoah?",émission de Patrice Gélinet "Le Grand Débat"
sur France-Culture,17 juin 1996.
Au cours de son entretien,G.Collard a débité d'autres "paroles verbales"
de moindre calibre,j'ai simplement voulu traiter ici du plus contestable
de ses propos.
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