(photo du site de B.S)
Benjamin Stora,mémorialiste officiel de la Guerre d'Algérie,
se présente comme une sorte de porte-parole de l'Algérie française
et des Pieds-Noirs,ce qu'il ne saurait être puisqu'en 2006,
il revendiquera bruyamment sa judaïté constantinoise dans son ouvrage
"Les trois exils".
Depuis une quarantaine d'années,qu'il s'agisse de la colonisation,
de la Guerre d'Algérie,de la torture,de l'immigration maghébine,etc..
on est assuré de le voir,sans débat ni contradicteur,imposer l'unique
vision historique qu'il a mission de faire prévaloir.
Son militantisme troskiste puis socialiste n'ayant sans doute pas
été pour rien dans la faveur médiatique qui l'accompagne.
On ne compte plus les articles et ouvrages qui portent sa signature.
Et nul ne pourra lui reprocher la moindre versatilité,tant sa rectitude
idéologique est irréprochable.De bout en bout il aura défendu les positions
des nationalistes algériens,combattu la torture et la répression pratiquées
par l'armée française en Afrique du Nord.Dénoncé les crimes et les excès
de la colonisation.En revanche on ne trouvera pas chez lui une ligne
contre les exactions,la torture et l'oppression dont les Pieds-Noirs
furent victimes.
Dans un article du 18 septembre 2005 il brossera un tableau obscène
des derniers jours à Oran,accablant l'OAS,excusant les Algériens,"excédés"
par les crimes de l'Armée Secrète,minimisant les tueries du 5 juillet au cours
desquelles des centaines d'Européens seront massacrés et égorgés.
"Le bilan est lourd,écrit-il.
Selon les chiffres donnés par le Dr Mostefa Naït,
directeur du centre hospitalier d'Oran,95 personnes,dont 20 Européens,
ont été tués (13 ont été abattues à coups de couteau).
On compte,en outre,161 blessés"En deux lignes,il expédie le 26 Mars:
"L'armée,débordée,tire sur une foule d'Européens à Alger.
On relève 46 morts et 200 blessés rue d'Isly"Dans un très long article intitulé :
"Guerre d'Algérie:1999-2003,
les accélérations de la mémoire",ayant effectué de nombreux
aller-retour entre les deux guerres d'Algérie,celle d'indépendance
et celle entre Algériens,il s'attarde longuement sur la torture
et l'oppression de l'armée française envers les population civiles.
A l'exclusion évidemment des Pieds-Noirs,qu'ils aient été victimes
du FLN,de l'armée ou des polices françaises.
Dans un autre interminable article publié dans
Le Monde du 19 mars 2002,une semaine avant le quarantième anniversaire
de la tuerie de la rue d'Isly,notre "historien pied-noir" persiste.
Il évoque avec désinvolture
"le massacre de la rue d'Isly du
26 mars 1962,où 46 Français d'Algérie ont été tués et les enlèvements
d'Européens à Oran le 5 juillet"
Indifférent au fait que pour un nombre considérable d'Européens d'Algérie,
le 26 mars est en quelque sorte leur fête nationale.
S'il aborde cette question dans ce numéro du
Monde c'est parce que
le 19 mars 1962 entrèrent en vigueur les Accords d'Evian.
Depuis un demi-siècle l'ensemble de la classe politique française,
communistes, en particulier la FNACA,organisation d'anciens combattants
d'Algérie qui se prétend apolitique et gaullistes en tête.
Voir Question Ecrite de Gérard Voisin,député UMP de Saône et Loire
17/03/2009,exigent que le 19 mars devienne la date anniversaire
de la fin de la Guerre d'Algérie.D'où les milliers de rues,avenues,
ronds-points ou squares du
19 mars.
Ce contre quoi protestent Pieds-Noirs et harkis pour lesquels les plus
grands crimes contre leur communauté furent justement commis après
la signature des Accords d'Evian:155 000 morts.
Benjamin Stora depuis 50 ans ne se trompe pas de combat.
René Blanc.Source:
RIVAROL n° 3000 du 20 mai 2011,page 6.
Site de "l'historien des Pieds-Noirs":
http://www.univ-paris13.fr/benjaminstora/