Historien mondialement célèbre,
Ian Kershaw est un prétendu spécialiste
du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale.
Prétendu,en effet,tant le professeur de Sheffield se contente de quelques indices,aussi factuels puissent-ils être,pour prétendre démonter
les phantasmes des conspirationnistes.
Mais l'individu fait également preuve d'une rare docilité envers
l'Idéologiquement Correct,ce qui rend la lecture de ses ouvrages,
et en particulier celle de son dernier livre,quasiment insupportable.
Dans son gros pavé qui vient d'être publié en langue française,
Choix fatidiques,apparaît ainsi d'une manière sous-jacente
la véritable fonction de l'auteur:
la gravure dans le marbre des thèses officielles de la Seconde Guerre mondiale.
Si Kershaw réhabilite la décision de
Hitler d'attaquer une Russie
qui semblait en 1941 incapable de résister à un assaut massif de ses troupes (humiliation de l'armée soviétique en Finlande un an auparavant,récente purge
dans l'armée où 22 000 officiers furent exécutés...),il soutient également
l'idée saugrenue selon laquelle
Roosevelt n'aurait pas laissé faire
(en fermant les yeux) l'attaque de
Pearl Harbor pour exploiter l'occasion d'entrer dans le conflit...Alors que le Congrès comme la Nation était largement isolationniste !
"L'examen des faits, écrit-il,
démontre que le jour même
de l'attaque japonaise, des émissaires étaient attendus pour trouver
une solution diplomatique à l'escalade entamée plusieurs mois auparavant".
Et cette information lui suffit pour entériner la version très scolaire
de cet évènement !
Plus généralement,le Britannique se comporte en thuriféraire de l'ersatz
démocratique constitué par les nations alliées en voulant montrer
que ces dernières étaient les plus efficaces (et les plus justes)
sur le plan militaire.
Le fait serait scientifiquement observable.
"Il apparaît finalement, affirme-t-il encore,
que les erreurs
les plus funestes ont été le fait des régimes autoritaires ou dictatoriaux,
où le débat était exclu. "Comme si les Etats-Unis ou l'Union Soviétique s'amusaient alors à perdre
leur temps à débattre....
Ian Kershaw
Choix fatidiques.Dix décisions qui ont changé le monde
(1940-1941),tr.Pierre-Emmanuel Danzet,Ed.du Seuil,816 pages,28 euros.
http://www.editionsduseuil.fr/