Crime contre l'humanité,
l'affaire du communiste Boudarel. "
Mais quelle est cette affaire?" Tout simplement l'indignation suscitée par le fait qu'on peut,
en France en l'an 2007, avoir été un traître,tortionnaire, ordonnateur
de tourments atroces, avoir tué dans la plus parfaite conformité
à la définition actuelle du crime contre l'humanité et couler une paisible retraite d'universitaire après avoir été soutenu par d'actifs collègues
contre l'indignation des derniers survivants bien rares du lieu
ou l'on a exercé son sadisme.
Ce lieu s'appelait le camp 113, le criminel,
Georges Boudarel.
Les derniers survivants ont notamment raconté le 9 novembre 1997,
au palais de la Mutualité à Paris, ce que fut le camp Boudarel,
le 7è cercle de l'enfer communiste.
Ils ont témoigné notamment des conditions de la mort à la fin
de 1953, d'un sergent d'origine polonaise puni pour avoir tenté de s'évader.
Au camp 113, la punition habituelle pour les évadés et à laquelle
un seul survécut, consistait à les enfermer dans l'étable des buffles ou
ils étaient retenus par une longe leur permettant à peine de se mouvoir
dans la fange du bétail.
Le jeune sergent fut, dans une variante de cette torture,
"ficelé court" à un poteau, dans un trou d'eau, dévoré par la vermine
et les insectes et attaqué par les rats affamés.
Son calvaire dura plusieurs jours avant la délivrance de la mort.
Sur les 39 979 soldats français prisonniers du Vietminh,
26 225 moururent soit 69% mais l'extermination au camp Boudarel
fut de
85% ( chiffre établi par le service de santé des armées
sous la direction du médecin commandant Martin)
Georges Boudarel ne se salissait pas les mains à torturer lui-même.
Il était commissaire politique.
Il décidait simplement des punitions et se promenait impassible parmi
les agonisants.
Son rôle principal consistait à "rééduquer" et à faire chanter l'Internationale et adresser des louanges à l'oncle Hô par les malheureux épuisés de faim et de fatigue.
Georges Boudarel né à Saint-Etienne en 1926 a été élevé
chez les frères maristes et est rentré au Grand Séminaire.
Il jette son froc aux orties avant d'être ordonné, fasciné par
une autre Eglise avec ses dogmes, ses mystères, une intolérance absolue
et dotée d'une inquisition qui, selon l'aveu du marxiste russe Plekhanov
tue chaque jour plus que celle de Torquemada en trois siècles.
Professeur sans talent mais apparatchik fanatique et prêt à tout,
il accepte la mission du parti communiste qui le fait nommer professeur
au lycée Marie Curie à Saigon afin qu'il renoue le contact avec le Vietminh.
Il a 23 ans..Sursitaire, il déserte (comme Thorez), rejoint à pied
le Nord Tonkin ou l'organisation communiste lui assigne un poste
de commissaire politique chargé du lavage de cerveau (?) des prisonniers français.
Le camp 113 est réservé aux hommes de troupe que
l'on peut démoraliser plus vite que le corps des officiers.
Cependant un officier fait prisonnier dans la région y séjournera:
le capitaine Tommasi, qui sera plus tard le commandant Tommasi, figure légendaire
du 8è RPIMa de Castres.
Boudarel alias " Dai Dong",son nom de guerre du camp 113, quittera
le Vietnam en 1964 pour être recueilli en URSS ou il devient Boris.
De Moscou, il partira pour Prague pour travailler au sein
de la plus gigantesque courroie de transmission du Kominform, la FSM
( Fédération Syndicale Mondiale) qui controle à cette époque
une centaine de millions d'adhérents.
Les services secrets tchèques l'exfiltreront en 1967.
Arrivé à Paris, il vérifiera que le parti communiste n'a pas perdu
de son influence.
Pris en charge par Maitre Matarasso,celui-ci se charge
des contacts avec les autorités militaires.
Le colonel chargé du dossier, qui sait que Boudarel a été condamné
à mort par contumace,est en liaison avec le cabinet du ministre,
Pierre Messmer...
A Maître Matarasso, il dira:
"
Tout est arrangé.Le ministre a été compréhensif..."
..../....