Jacques Vecker sur Hiroshima et Auschwitz.Les journaux ont abondamment parlé de la visite de Barack Obama,
le 27 mai, à Hiroshima.
Mais ce qui n'a pas été évoqué dans la presse ces jours-ci,
du moins à notre connaissance, c'est le rapprochement ou, plus exactement,
la comparaison qui peut être faite entre Auschwitz et Hiroshima.
Ce rapprochement, France-Inter l'avait fait en janvier 2015, mais sans y voir,
comme l'a noté notre ami Jacques Vecker, deux symboles antagonistes.
Voici l'article que ce dernier diffusait le 1er janvier 2015 à ce propos:
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" Deux symboles antagonistes.
Ce premier janvier 2015, sur France-Inter, furent prononcés deux mots censés
résumer les horreurs du XXe siècle :
- Auschwitz et Hiroshima.
Ces désignations géographiques illustrent en réalité deux conceptions différentes
du comportement humain.
Au risque de choquer certaines personnes désinformées,
je dirai qu'Auschwitz représente l'humanité tandis qu'Hiroshima désigne la barbarie.
Auschwitz, dans le cataclysme d¹une guerre de survie, fut avant tout un lieu
de regroupement d'ennemis retirés de la circulation et utilisés pour l'effort de guerre
par un peuple hautement civilisé, fouaillé par la haine que lui vouaient ses ennemis
et humilié à l'extrême par l'exigence d'une capitulation sans conditions.
Le respect humain et une forme d'ordre y furent, dans une large mesure, sauvegardés.
Dans ce camp, espace tout à la fois de transit, d'internement et de travail,
les règles qui ont cours en période de conflit armé étaient respectées
même si les conditions de séjour étaient plus que spartiates.
Les circonstances étant ce qu'elles étaient et, la liberté leur étant donc confisquée,
les prisonniers et travailleurs forcés n'en étaient pas moins nourris selon
un cahier des charges précis, les mauvais traitements étaient exclus,
les musiciens pouvaient répéter régulièrement, des installations sportives existaient ;
une monnaie locale circulait à l'intérieur des barbelés, les sages-femmes délivraient
les parturientes et les centres de soins fonctionnaient ; les colis de la Croix-Rouge
et le courrier parvenaient aux internés.
Alors que, par ailleurs, le chaos s'installait dans un pays meurtri et désespéré,
à peu près tout était encore opérationnel peu avant l'arrivée de l'Armée rouge
qui libéra les prisonniers n'ayant pas suivi leurs "
bourreaux" lors de l'évacuation.
Elie Wiesel, témoin irrécusable s'il en fut, en témoigne dans son récit de "
La Nuit".
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nuit_(Wiesel)En raison de l'hystérie ambiante des années de l'après-guerre
les témoins à décharge ne purent évidemment s'exprimer là-dessus en toute franchise.
Aujourd'hui encore, soixante-dix années après les événements,
la peur continue d'habiter ceux qui voudraient parler.
Les historiens révisionnistes, pour leur part, sont sujets à l'opprobre et une loi ad hoc
leur interdit de contester ou même de paraître contester certaines vérités officielles
censément établies à Nuremberg, en 1945-1946, par le Tribunal militaire des vainqueurs
s'autorisant à juger leurs vaincus selon les dispositions d'un statut (sic)
bafouant les droits de la défense et interdisant toute possibilité d'appel.
C'est ainsi que, de nos jours, dans certaines de nos contrées,
l'appareil judiciaire s'accorde le droit de conduire des procès dans des conditions
comparables à celles des procès soviétiques où l'on pouvait condamner sans preuve.
Il suffit qu'un accusé comme Ivan Demjanjuk soit supposé (
sans preuve)
avoir été présent dans tel camp (un jour à Treblinka et un autre jour à Sobibor
au gré des fantaisies accusatoires), où tels crimes de masse (
non prouvés)
auraient été commis à l'égard de juifs, pour se retrouver
(
sans preuve ou même sans témoin) ignominieusement condamné,
aux applaudissements des médias.
Le malheureux comparut, à environ quatre-vingt-dix ans, sur civière,
sous perfusion continue, et allait mourir peu de temps après la sentence.
Hiroshima, à l'opposé, signe la mise en oeuvre d'une arme effroyable
(encore jamais testée sur cible humaine et dans l'ignorance totale de ses effets délétères)
sur une grande agglomération civile d'un pays prêt à capituler.
Ce premier largage d'une bombe atomique fut suivi d'un second sur Nagasaki
"
pour mieux estimer ses capacités"... DOUBLE crime inqualifiable de la part d¹une nation marquée, croyait-on,
par une tradition chrétienne, démocratique et humaniste...
Et double crime IMPUNI, parmi tant d'autres !
Acculé, qu'aurait choisi le IIIe Reich s'il avait devancé ses adversaires
dans la mise au point de la bombe atomique ?
Nous ne le saurons jamais.
Aurait-il choisi la barbarie ?
Rien n'est moins sûr mais il aurait sans aucun doute mis un terme au carnage !
La dissuasion aurait-elle alors agi avant de devenir une arme ?
A l'avenir Auschwitz ne sera plus l'incarnation du mal absolu
ou l'image dantesque de la déshumanisation, mais signera une oeuvre
de mémoire pacificatrice incarnant dans une certaine mesure l'honneur
en période de folie meurtrière.
Les épidémies, les souffrances morales et physiques y ont certes provoqué
de nombreux décès mais ce ne fut jamais du fait d'une politique concertée
de déshumanisation.
A LUI SEUL, LE NOMBRE DES SURVIVANTS RÉPARTIS A TRAVERS LE MONDE
DÉMONTRE QUE CE CAMP NE FUT JAMAIS UN LIEU VOUÉ A LA MORT
mais l'une des conséquences de politiques aberrantes ayant contraint à la guerre
une nation attachée à conduire une politique de réformes économiques et sociales
provoquant l'inquiétude du monde capitaliste et du monde communiste
par leur nouveauté, leur audace et leur succès.
De toute manière que les nations qui n'ont jamais péché
jettent à l'Allemagne la première pierre ! "
Jacques Vecker"
Libre expression"Château de Vaugran
30 480 St Paul la Coste
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