Rivarol n° 3238 du 2 juin 2016
Editorial
Quelle stratégie pour la droite nationale ?
On le savait depuis longtemps mais les images qui nous sont parvenues de Verdun
le 29 mai en sont une preuve supplémentaire.
Les dirigeants actuels du pays n’ont que mépris pour la France, ses racines, son histoire,
ses traditions, sa foi, ses morts.
Faire courir des centaines d’enfants et d’adolescents sur les tombes des combattants
qui se sont sacrifiés dans des conditions épouvantables pour la patrie
(hélas confondue avec la République), faire taper de jeunes gens avec des gourdins
sur des bidons, mettre en scène un clown sur échasse, voilà le spectacle que l’Exécutif
a choisi pour le centenaire de la bataille de Verdun qui fit plus de 700 000 morts.
Cette véritable boucherie dont nos pays ne se sont jamais vraiment relevés
et qui faucha l’élite de la jeunesse française, rurale, patriote et catholique,
a en effet coûté aux Français 378 000 hommes
(62 000 tués, plus de 101 000 disparus et plus de 215 000 blessés, souvent invalides)
et aux Allemands 337 000.
A ce spectacle ignoble qui s’apparente à une profanation (dans leur République
rien n’est sacré sinon la religion de la Shoah, de l’avortement et de l’homosexualité)
Hollande a ajouté un discours antinational, euromondialiste, vantant les mérites
de sa politique et d’une Union européenne qui n’aura pourtant contribué
qu’à démanteler la France, à priver notre pays de sa souveraineté, de son identité,
de ses frontières, de sa monnaie, de sa diplomatie, de la maîtrise de son destin
en même temps que par son libre-échangisme dogmatique elle détruisait
des pans entiers de notre agriculture, de nos industries et même de nos services,
favorisait l’immigration massive, contribuant ainsi à la paupérisation de notre peuple
et à l’affaiblissement de la France sur la scène internationale
comme puissance économique, politique et militaire.
En entendant le discours de celui qui nous tient lieu de chef d’Etat et en regardant
le spectacle lamentable auquel il nous a été donné d’assister, on mesure à quel degré
de décrépitude, de décadence, de corruption et d’inversion des valeurs notre pays est tombé.
Il y a près d’un siècle l’on construisait des monuments aux morts pour célébrer le sacrifice
héroïque des Poilus, et personne, surtout parmi les officiels, n’aurait osé manqué de respect
à cette jeunesse broyée dans un conflit aussi effroyable qu’évitable entre peuples de même race,
de même religion et de même origine, les deux issus de l’empire de Charlemagne.
Aujourd’hui l’on fait piétiner les tombes de nos morts par une jeunesse dépenaillée,
dénationalisée, ne croyant à rien et l’on fait du bruit en tapant sur des bidons.
Ce contraste est saisissant et n’est certes pas en faveur de notre époque.
Hollande vante par ailleurs l’amitié franco-allemande mais qui entretient la haine
et la division sinon les tenants de la religion de la Shoah qui ne cessent de culpabiliser
l’Allemagne, de diaboliser son passé ?
Comment la jeunesse européenne pourrait-elle être fière de sa nation, de son terroir,
de ses aïeux si on lui répète que ses ascendants étaient des esclavagistes,
des colonisateurs ou des complices du pire génocide de l’histoire ?
Comment s’étonner dans ces conditions que les jeunes générations,
sauf remarquables exceptions, soient vides et ne souhaitent même plus fonder un foyer
comme c’est le cas de beaucoup de jeunes Allemands qui se font stériliser ?
Si l’on veut tenter de changer le cours des événements, il faut d’urgence en finir
avec cette idéologie victimaire, culpabilisatrice et calomniatrice.
Ce n’est hélas pas le chemin que semblent emprunter la plupart
des mouvements populistes en Europe.
Jean-Marie Le Pen a été suspendu puis exclu du Front national pour avoir manqué
de respect envers le Dogme.
Quant à Henry de Lesquen, il a lui-même été l’objet d’attaques pour s’être interrogé
sur «
la longévité des rescapés de la Shoah ».
Aussitôt un conseiller régional philippotiste appelait à l’interdiction de Radio Courtoisie
tandis que le maire de Béziers s’en prenait violemment au patron du Carrefour de l’Horloge,
jugeant sur son compte Twitter ses propos « odieux et abjects ».
Ce même Ménard est pourtant lui-même jugé extrémiste par la direction actuelle
du Front national.
Florian Philippot a ainsi commenté les journées de réflexion organisées
par l’ancien dirigeant de Reporters sans frontières les 27, 28 et 29 mai :
«Une petite mouvance d’extrême droite était instrumentalisée contre le FN.
Elle a fait flop aujourd’hui à Béziers. Les patriotes, eux, avancent ! »
Comme quoi l’on est toujours le fasciste de quelqu’un !
Philippot trouve trop à droite Ménard qui, lui, juge infréquentable Jean-Marie Le Pen
(dont il s’était félicité de l’expulsion du parti qu’il avait fondé) et Henry de Lesquen.
Quant à Villiers et Dupont-Aignan, ils ne sont pas venus à Béziers de crainte
d’être trop marqués à droite.
Décidément on n’en sort pas !
Pourtant Ménard donne des gages :
- il est sioniste, il a invité l’avocat franco-israélien Gilles-William Goldnadel
mais aussi le très sioniste Ivan Rioufol.
Reste que parmi les 51 propositions issues de ces journées de travail (voir page 2),
la plupart sont excellentes, quoique insuffisantes, et sont en tout cas bien meilleures
que ce que propose l’actuel programme du FN qui se garde bien par exemple
de réclamer l’abrogation des lois attentatoires à la liberté d’expression.
Sur la question de la loi Gayssot, précisément, on ne peut que saluer un relatif courage
de la part de Robert Ménard. Interviewé le 29 mai par Louis Morin dans l’émission
de Sud Radio « Le brunch politique », le maire de Béziers s’est prononcé très clairement
pour son abrogation, ce qui est un cas quasiment unique dans l’actuelle classe
politique en France, tout en condamnant (par prudence ou par conviction ?)
le révisionnisme :
« Quand vous interdisez un certain nombre de points de vue que je condamne,
que je condamne sans aucune hésitation, quand vous les interdisez d’expression,
vous savez ce que vous faites ?
Vous transformez ces gens qui sont victimes de cette interdiction en héros de la liberté.
Moi, je n’ai pas envie de transformer M. Faurisson, qui nie les chambres à gaz,
en héros de la liberté d’expression ». Et encore :
« Je dis : Il faut débattre avec les gens […]
on ne les combat pas à coups de lois ;
on les combat en débattant devant le grand public
en disant que c’est inacceptable de dire des choses comme ça. »
Et enfin :
« Les gens qui nient les chambres à gaz, il n’y en jamais eu autant
qui s’expriment sur Internet […]
j’ai passé ma vie à me battre contre ces idées-là. »
En réalité, contrairement à ce que dit Ménard, ce ne sont pas là des idées,
il s’agit seulement de savoir si les révisionnistes disent ou non la vérité.
Ce qu’ils avancent est-il ou non exact ?
Quelles que soient les insuffisances et faiblesses de la position de Ménard,
elle a au moins le mérite d’être moins lamentable que celle du FN officiel.
Sur Canal plus, Philippot, interrogé sur le banquet de RIVAROL
et sur les propos du Professeur Faurisson avaient osé parler
d’ «
horreur absolue », pas moins !
Lorsque l’on aspire à diriger le pays, on se doit de rassembler très au-delà
de son propre clan, de son propre parti en écoutant ce que les autres ont à dire,
en débattant, en développant des arguments stimulants pour le débat intellectuel
et des propositions courageuses de nature à remédier aux maux immenses
dont souffre le pays.
Or ce n’est pas, semble-t-il, la voie privilégiée par le tandem
Marine Le Pen-Florian Philippot qui fulmine des excommunications, refuse le débat,
multiplie les purges et les propos inutilement blessants à l’égard d’alliés naturels
ou de compagnons de route a priori bien disposés.
Ce n’est pas ainsi que l’on peut espérer remporter la bataille, si tant est par ailleurs
qu’il soit possible de la gagner dans le cadre actuel.
Et ce n’est pas ainsi que l’on montre que l’on a l’étoffe d’un chef d’Etat
et les qualités exceptionnelles nécessaires pour conduire le pays dans des conditions
extrêmement difficiles voire humainement désespérées.
Chaque jour davantage le néo-FN devient hélas une secte chevènementiste,
jacobine et gauchiste, pro-IVG, pro-gays, ultra-étatiste, laïciste, clanique,
soumise au politiquement correct.
Ce n’est certes pas le chemin qu’il conviendrait d’emprunter.
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