20 avril 1868 :
naissance de Charles Maurras.
Charles Marie Photius Maurras est né le 20 avril 1868 à Martigues .À quatorze ans, Charles Maurras est, soudain, atteint de surdité, désespéré,
il voit s’effondrer tous ses projets, dont celui d’entrer à l’École navale
comme le père de sa mère.
La lecture de Pascal qu’il assimile au dolorisme qui réclame d’accepter
ses souffrances alors que Maurras est en révolte contre sa surdité
et qui étranger au christianisme provençal contribuent à lui faire perdre la foi.
La perte de la foi et sa surdité le désespèrent et le conduisent
à une tentative de suicide qui échoue.
Après son bac, il monte à Paris pour se lancer dans la carrière des lettres
(journalisme et littérature) mais reste fortement attaché à sa terre natale,
attachement qui se traduit par son engagement au
Félibrige(mouvement de renaissance provençale fondé par Frédéric Mistral)
et par ses campagnes en faveur de la décentralisation
(
L’Idée de décentralisation, 1898).
Ses études classiques, son amour d’Homère et son voyage en Grèce de 1896
nourricent en lui un autre engagement :
- la défense du classicisme et de la civilisation gréco-latine qu’il oppose
au germanisme et au romantisme, notamment dans
Anthinea, 1901,
et
Romantisme et
Révolution, 1922.
Il rend compte des premiers jeux olympiques de l’ère moderne pour la
Gazette de France.
La foi monarchique, suprême engagement de l’écrivain, ne procède chez lui
ni d’une tradition familiale, ni d’une déduction théologique , il était agnostique,
mais de la recherche raisonnée d’un régime mixte,
assurant à la fois le peuple de ses libertés et le souverain de son autorité :
« la monarchie s’oppose à la tyrannie comme à l’anarchie ».Ses maîtres sont
Auguste Comte,
Ernest Renan et
Hippolyte Taine et des contre-révolutionnaires comme
Maistre et
Bonald.
L’urgence pour Maurras est de restaurer, dans une France éprouvée par la défaite de 1870,
un ordre que le parlementarisme anarchique de la IIIème république compromet.
Son Enquête sur la monarchie, qu’il publie en 1900, va remettre la solution royale
et la tradition légitimiste au cœur des débats politiques.
L’Action française, mouvement politique, journal quotidien que Maurras
dirige avec
Léon Daudet et
Jacques Bainville est complété
par une nébuleuse de revues et de cercles autour desquels gravitent
les plus grands noms de l’intelligence française :
Barrès, Gide, Proust, Bernanos, Montherlant, Malraux, Brasillach, Dumézil, etc).
Durant la grande guerre, Maurras adopte la stratégie du
« compromis nationaliste »,
consistant à cesser toute forme d’action politique et à soutenir l’armée de la République
contre l’attaque allemande.
Charles Maurras, après un premier échec contre Jonnart en
1924,
est élu à l’Académie française le
9 juin 1938 au fauteuil d’Henri-Robert,
par 20 voix contre 12 à Fernand Gregh ;
il est reçu le 8 juin de l’année suivante par
Henry Bordeaux.
Après la défaite de 1940, il salue l’arrivée au pouvoir du Maréchal Pétain,
mais il ne soutient pas la politique de collaboration.
l’AF, qui s’en prend violemment à Pierre Laval, est interdite en Zone Occupée
puis soumise à la censure après l’invasion de la Zone Libre, en novembre 1942,
l’arrivée des Allemands dans sa Provence natale fut le
« cauchemar de [s]on existence ».
A la
« libération », il est incarcéré avec Maurice Pujo puis condamné à perpétuité
pour
« intelligence avec l’ennemi ».
Il est interné à Riom, puis à Clairvaux.
L’accusation s’est fondée sur quelques articles publiés par Maurras pendant la guerre,
dont les extraits furent tronqués, et les dates faussées.
Il a ce mot célèbre à l’issue de son procès politique :
« c’est la revanche de Dreyfus ! »Sa condamnation entraîne automatiquement sa radiation de l’Académie
(article 21 de l’ordonnance du 26 décembre 1944) ; il est en fait décidé,
lors de la séance du 1er février 1945, qu’on déclare vacant le fauteuil de Maurras,
sans pour autant voter la radiation.
Ainsi, Charles Maurras, comme le maréchal Pétain, mais à la différence d’Abel Hermant
et Abel Bonnard, n’est remplacé sous la Coupole qu’après sa mort.
En
1952, sa santé déclinante le fit admettre à la clinique
de Saint-Symphorien-lès-Tours,
où il devait s’éteindre le 16 novembre 1952.
Charles Maurras est inhumé dans la chapelle familiale au cimetière de Roquevairedans laquelle une plaque rappelle qu’il fut académicien et le chef du mouvement
d’Action française.
Sa tombe n’y est pas indiquée.
Son cœur est enterré dans la terre de la villa de sa mère,
chemin de paradis à Martigues.
Source : http://la-flamme.fr/category/non-classe/ ' L'idéologue de l'Action Française...." Idéologue, l'homme de
"l'empirisme organisateur" ,sûrement pas!
"Ne vous amusez pas à fabriquer un mannequin que vous appelez Charles Maurras !"
disait celui-ci aux juges de la Cour de justice de Lyon qui l'ont condamné en
janvier 1945....
Et il continuait:
"J'ai moi, ma vie, j'ai ma carrière, mes livres, ma doctrine, mes idées,
mes disciples, j'ai l'avenir devant moi qui vous flétriront.."
Il va sans dire que le mannequin
Charles Maurras est exclu
de la vie culturelle française, puisque ce mannequin a été fabriqué pour cela...
Depuis des années, au ministère de la Culture, on ne parle de lui,
quand on en parle, que pour le maudire, et, si on le cite, c'est comme quand
on cite quelqu'un dans une chambre correctionnelle ou il est d'avance condamné...
Ceux qui, malgré cette exclusion, qui dure depuis plus d'un demi-siècle,
connaissent sa vie, son oeuvre, sa carrière, ses idées, qui savent qu'il n'y a
rien de commun entre le mannequin
Charles Maurras et le jeune Martégal
né le 20 avril 1868 même jour qu'un autre homme très connu et mort à
Saint-Symphorien-les-Tours le 16 novembre 1952, se réfèrent volontiers à
une phrase de lui qui conclut la préface de son livre:
"L'Avenir de l'Intelligence"
"Tout désespoir en politique est une sottise absolue"...
Cette phrase ne signifie nullement qu'en politique il faille s'abandonner
à un optimisme béat, qu'il n'y ait qu'à laisser faire et que le bien se produira
fatalement mais seulement que les nations, les races ne sont promises à la mort
comme l'homme isolé, dont le cerveau s'use, dont le coeur s'épuise" à une
misérable vitesse" et dont la vie s'arrête un jour nécessairement...
Ces races, ces nations sont "des subtances sensiblement immortelles"
Elles renaissent avec les enfants qui naissent, à chaque génération,
pour peu que ceux qui les aiment sachent les défendre et veiller sur elles
en tirant des exemples du passé des leçons qui permettent de saisir les occasions
de retour à l'ordre naturel...
Il n'y a pas, disait Maurras,
"de force des choses, de mouvement fatal de l'histoire auquel les marxistes
croient et auquel il faudrait se soumettre, mais il y a une nature des choses
qu'il faut connaître et observer... "
Il nommait
"empirisme organisateur" , cette attentive connaissance,
cette paisible observation du passé pour diriger la politique présente..
Source:
"Dictionnaire de la réplique" .Centre Henri & André Charlier
(Editions:Godefroy de Bouillon/2004 p.297.)