2 septembre 1846 :
naissance de Paul Déroulède.
« Je sais bien ce qu’on me reproche.
On dit de moi :
Déroulède c’est un exalté ou un simple.
Je ne suis ni l’un, ni l’autre ; je ne suis ni fou ni sot.
Si ma carrière peut sembler déraisonnable, la faute n’en est pas à moi,
ou plutôt la faute en est au caractère d’une existence
qui a toujours été en mouvement.
Et rien ne donne si naturellement l’idée du désordre
et de la complication que l’action au jour le jour.
En réalité, rien n’est plus simple, plus logique, plus sage que ma vie.
Oui, j’ai voulu la guerre, la revanche.
Mais avant de l’entreprendre, j’ai voulu que nous fussions prêts. » Paul Déroulède
Paul Marie Joseph Déroulède est né à Paris le 2 septembre 1846,
Fils d’un avoué à la Cour d’appel de Paris.
Il suit ses études aux lycées Louis-le-Grand, Bonaparte et de Versailles,
puis à la Faculté de droit de Paris où il obtient sa licence.
Jusqu’à la Guerre de 1870, c’est un versificateur, admirant beaucoup Le Cid,
qui fréquente les milieux littéraires républicains.
La déclaration de guerre lui fait abandonner son pacifisme.
Il rejoint son unité lors de la guerre franco-prussienne de 1870 où il montre un certain courage.
Il est fait prisonnier à Bazeilles, s’évade et rejoint les tirailleurs algériens.
Cité à l’ordre du jour et décoré en
février 1871,
il participe à la répression de la
Commune de Paris lors de la
Semaine sanglante de mai.
À la suite d’une chute de cheval, il doit renoncer à la carrière militaire en
1874.
Désormais, par son œuvre littéraire et son action politique,
il incarne la France de la
« revanche » en réclamant le retour de l’Alsace et de la Lorraine.
Il écrit les Chants du soldat en
1872, vendus à plus de 100 000 exemplaires,
dont le fameux
Clairon, qui lui vaut la gloire et reste longtemps au programme scolaire.
Déroulède, dont la devise est
« Qui vive ? France ! »,
crée la
Ligue des patriotes en
1882..
Pour lui, la conquête coloniale puiserait l’énergie dont la France a besoin
pour la future guerre contre l’Allemagne.
De même, il estime que jamais les colonies ne pourraient offrir une compensation
à la perte de l’Alsace-Lorraine et c’est dans ce sens qu’il répond au colonialiste
Jules Ferry :
« J’ai perdu deux sœurs, et vous m’offrez vingt nègres».
(
manifestation de la Ligue des patriotes en 1913)
Adepte du général
Boulanger ,
« celui qui nous délivrera des chinoiseries parlementaires
et des bavards impuissants »,
il est porté par sa notoriété à l’Assemblée nationale en
1889.
Le 27 janvier 1889 il tente en vain de persuader le général Boulanger
de marcher sur l’Élysée.
Le Gouvernement dissout alors la Ligue des Patriotes.
Déroulède reste député de la Charente de
1889 à
1893 puis de
1898 à
1901.
Profitant des obsèques de
Félix Faure en
1899, il entreprend le coup d’État
que le général Boulanger avait refusé dix ans plus tôt.
Il tente en effet de faire tourner bride au général
Roget et à ses troupes pour prendre l’Élysée.
Arrêté, jugé en haute cour, relâché et, finalement, banni et expulsé en Espagne,
il bénéficie d’une amnistie en
1905.
Il renonce à sa carrière politique après l’échec des élections de
1906 dans son département de la Charente.
En 1908, malgré l’insistance de
Maurice Barrès, Paul Déroulède refuse de poser
sa candidature à l’Académie française lors de la mort de
François Coppée :
« Ma place n’est pas parmi votre élite, elle est dans la foule.
Je puis m’en tenir à l’écart,
mais je dois toujours être prêt à reprendre contact avec elle…
L’habit à palmes vertes et l’épée à poignée de nacre me transformeraient trop. »
Dès lors, Paul Déroulède se retire à Langély
où il entreprend la rédaction de ses
Feuilles de route.
Le 30 janvier 1914, il meurt d’une crise d’urémie
dans sa propriété du Mont Boron à Nice
avec une bénédiction papale.
(
Square Marcel Pagnol, près de la place Saint augustin à Paris)
Sa dépouille est ramenée à Paris, où le cortège funèbre suscite
des manifestations de la Ligue des patriotes.
Il repose dans la chapelle de famille du cimetière de la Celle-Saint-Cloud.
A l’origine, un poteau allemand provenant de la frontière située au col du Bonhomme en Alsace
avait été installé en
1915 sur la tombe de Paul Déroulède,
mais celui-ci a disparu.
Déroulède s’est battu deux fois dans des duels au pistolet :
contre
Georges Clemenceau, car Déroulède l’avait accusé de corruption
dans le scandale de Panama.
Le duel a lieu le
23 décembre 1892 à Saint-Ouen devant 300 personnes
contenues par des gendarmes ; six balles échangées au commandement à 25 m,
sans conséquence ;
contre
Jean Jaurès à Hendaye le
4 décembre 1904 à propos de Jeanne d’Arc ;
échange de deux balles, sans conséquence.
Après maints échanges de télégrammes, voyages et entrevues de témoins,
MM. Déroulède et Jaurès ont pu se joindre… et échanger deux balles sans résultat.
Source : http://la-flamme.fr/category/non-classe/