Télescopage de l’histoire et de l’actualité, c’est à la veille du 10 mai,
jour anniversaire du vote en 2001, de la « loi Taubira » qualifiant la traite européenne,
et elle seule, de « crime contre l’humanité », que le mouvement islamiste Boko Haram
annonce qu’il va vendre comme esclaves 200 adolescentes nigérianes qu’il vient d’enlever[
1].
Pour mémoire, ce fut à l’unanimité, donc par tous les députés de « droite »,
et qui plus est en première lecture, que cette loi faisant des Européens les seuls responsables
de la traite des Noirs, fut votée avant d’être définitivement adoptée par les sénateurs
le 10 mai 2001.
Christiane Taubira a ensuite osé déclarer que sa loi n’évoquait pas la traite négrière
musulmane afin que les «
jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids
de l’héritage des méfaits des Arabes » !!! (
L’Express du 4 mai 2006).
Or, en dépit du manichéisme et des manipulations historiques de Madame Taubira,
la traite musulmane qui se rappelle aujourd’hui tragiquement à nos mémoires
et qu’elle a volontairement refusé de nommer et encore moins condamner, a bien existé.
Elle débuta au VIII° siècle de notre ère et ne prit fin qu’avec la colonisation. Madame Taubira et la totalité des députés français ont donc fait l’impasse
sur la vérité historique qui est que, du Sahel à l’Afrique centrale en passant
par l’Afrique orientale, ce furent les colonisateurs européens qui libérèrent
les malheureuses populations noires[
2].
Pour mémoire, il y a à peine plus d’un siècle, entre 1880 et 1900, là même où se déroule aujourd’hui l’Opération Serval, les colonels Gallieni et Archinard détruisaient
les sultanats jihadistes, libérant ainsi les populations noires sédentaires,
Bambara et Sénoufo, des raids esclavagistes.
Dans le sud du Tchad et jusqu’au centre de l’actuelle Centrafrique, cette traite dura
jusqu’en 1911, jusqu’à la mort du chef
esclavagiste Snoussou,
tué dans un combat contre les troupes françaises.
Ces épisodes sont à ce point inscrits dans la longue mémoire des populations
qu’ils expliquent largement la réaction et les exactions des milices dites anti-balaka
de Centrafrique pour lesquelles les musulmans du Séléka sont vus comme les successeurs
des esclavagistes d’hier….
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1] Pour la situation au Nigeria, voir
l’Afrique Réelle des mois d’avril et de mai 2014.
[
2] Voir mon livre
Mythes et manipulations de l’histoire africaine.
Mensonges et repentance. Particulièrement le chapitre VIII intitulé
«
La traite négrière fut-elle une invention diabolique de l’Europe ? ».
A commander sur ce blog.