On trouvera ci-après, mais aussi en P.J., la traduction (rapide) des réflexions que le vote
de la loi antirévisionniste russe a inspirées au révisionniste américain
Paul Grubach;
elles ont été publiées dans le
"Smith's Report" n° 206 de juin 2014 (p. 5-6)
du vaillant
Bradley Smith de
CODOH (
Comité pour un débat public sur l'Holocauste):
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La Russie et l'idéologie de l'Holocauste.Quel est l'avenir du révisionnisme en Europe de l'Est ?
Par Paul GrubachCopyright 2014
En 2009, le président russe d'alors, Dimitri Medvedev, et le président israélien Shimon Peres
ont publié une déclaration conjointe, qui démontrait clairement l'importance que revêt
la doctrine de l'Holocauste dans l'idéologie patriotique nationale de la Russie et, par ricochet,
dans sa politique étrangère en Europe de l'Est et dans les régions environnantes.
Ils ont déclaré:
"Nous exprimons notre profonde indignation face aux tentatives de négation
de l'immense contribution du peuple russe et d'autres peuples de l'Union soviétique
dans la victoire sur l'Allemagne nazie et également (face aux tentatives) de négation
de l'Holocauste des juifs d'Europe."
Il est important de noter que cette déclaration a été publiée au lendemain de manifestations
en Europe de l'Est en l'honneur de ceux qui ont combattu aux côtés des Allemands
dans la Deuxième Guerre mondiale.
Il est évident que le Kremlin est conscient de la menace que le révisionnisme représente
pour l'idéologie politique qu'il promeut et dont il dépend.
Même si la Russie approvisionne et soutient les ennemis d'Israël, il y a,
sur la question de la mythologie de l'Holocauste, convergence d'intérêts
entre le sionisme juif international et Israël, d'une part,et le gouvernement russe, d'autre part.
Dans cet esprit, il ne faut pas s'étonner si, au début de mai 2014,
le président russe Vladimir Poutine a fait voter une loi qui fait de la
"négation des crimes nazis" et
de la
"déformation du rôle de l'Union soviétique dans la Deuxième Guerre mondiale" " des infractions pénales allant jusqu'à cinq ans de prison".
Les dirigeants du Kremlin sont suffisamment astucieux pour se rendre compte
que la doctrine de l'Holocauste est en effet
"le bébé de la Russie".
Si l'on réfute l'Holocauste et qu'on s'en débarrasse, en fin de compte,
c'est toute la perception patriotique qu'ont les Russes de la Deuxième Guerre mondiale
qui partira dans les poubelles en même temps que l'Holocauste.
Le "raisonnement" du Kremlin pourrait s'articuler comme suit :
"Eh bien,oui, Staline a bien opprimé et commis des crimes contre les peuples russe
et d'Europe de l'Est.
Mais les Nazis étaient bien pires, puisqu'ils ont assassiné six millions de juifs
et des millions de non-juifs.
Par conséquent, oui, même si Staline a commis ses crimes, au bout du compte
la Russie stalinienne a été bénéfique pour l'humanité, parce qu'elle a sauvé le monde
d'une menace bien plus meurtrière, celle du nazisme."
On peut maintenant voir clairement pourquoi Poutine veut interdire le révisionnisme:
- il constitue une menace directe contre l'idéologie qui
"justifie" et qui
"légitime" son gouvernement et son programme politique.
En effet, un rejet révisionniste de l'idéologie de l'Holocauste permettrait une nouvelle réévaluation des crimes, des atrocités, du génocide et de l'oppression commis
par le régime stalinien.
Un tel révisionnisme historique aurait pour résultat final la démolition d'un pilier
de l'idéologie patriotique russe, et la réalisation à l'échelle mondiale que le communisme stalinien était plus tyrannique et plus mauvais que le national-socialisme.
En outre, le gouvernement Poutine a besoin d'utiliser l'Holocauste comme arme idéologique
contre ces groupes ethniques non russes (comme les Ukrainiens) qui ont soutenu les Allemands
pendant la Deuxième Guerre mondiale et qui sont actuellement en conflit avec la Russie.
Il n'y a pas de doute: nous l'avons bien vu dans le récent conflit en Ukraine.
Les adversaires ukrainiens de la Russie ont été présentés par des responsables russes
comme des
"néo-nazis déchaînés" qui voulaient
"créer un nouvel Auschwitz".
Même l'ennemie jurée du révisionnisme, l'intellectuelle
Deborah Lipstadt,
reconnaît que Staline a tué plus de gens qu'Hitler.
Si l'on réfute l'Holocauste, si on le discrédite aux yeux du monde,
c'est alors la Russie stalinienne qui sans aucun doute prend la place du nazisme
comme la tyrannie la plus sinistre et la plus brutale que le monde ait jamais connue
et ce serait un coup sévère à l'image nationale de la Russie et de sa politique étrangère
en Europe de l'Est et dans les régions environnantes.
En un mot, le révisionnisme pourrait finir par démolir l'idéologie même que promeut
le gouvernement Poutine et dont il dépend.
C'est pour cette raison, je pense, que Poutine l'a interdit par une loi.
Plus généralement, on peut maintenant voir pourquoi la mythologie de l'Holocauste
peut survivre et prospérer pendant encore de nombreuses années.
Même si la raison et la science sont là pour la réfuter, la doctrine holocaustique
continue de répondre aux besoins politiques, économiques,sociaux et psychologiques
de très puissantes élites juives et non-juives dans le monde entier.
Pour cette raison, les absurdités de l'Holocauste ont un très bel avenir devant elles.
Seulement voilà !
L'interdiction du
"négationnisme" en Russie pourrait produire un effet différent
sur ces peuples d'Europe de l'Est qui sont actuellement en conflit avec la Russie
et qui ont soutenu les Allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale.
La criminalisation du révisionnisme en Russie pourrait susciter dans ces groupes
ethniques antirusses un regain d'intérêt dans la démystification de l'Holocauste,
car ces derniers pourraient s'apercevoir, à juste titre, que l'idéologie de l'Holocauste
n'est rien d'autre qu'une arme idéologique de l'un de leurs ennemis,
à savoir le gouvernement russe.
Par conséquent, pourquoi ces groupes ethniques ne devraient-ils pas démystifier
une idéologie utilisée contre leur peuple et leur pays ?
En conclusion, personne ne peut prédire l'avenir avec certitude.
Seul le temps dira comment le révisionnisme se comportera en Europe de l'Est
et dans les parages de la Russie.
< END>