Saturday, May 3, 2014Intolérance d’un apôtre de la tolérance. John Locke (1632-1704) est l’auteur
d’une Lettre sur la tolérance publiée pour la première fois en 1689 en Hollande, où il s’était exilé d’Angleterre en raison
de ses idées religieuses.
Le texte d’origine en latin d’
Epistola de Tolerantia fut reproduit dans une édition
de Londres de 1765 (A. Millar), suivi dans le même volume de sa traduction en anglais :
-
A Letter Concerning Toleration ; puis venaient en complément
trois «
Letters » entièrement rédigées en anglais.
Ce livre-là est consultable à :
http://books.google.it/books?id=ig1cAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=it&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=falseUn extrait de la page 23 résume la position du philosophe sur l'athéisme :
" Ultimo, qui Numen esse negant nullo modo tolerandi sunt. Athei enim nec fides,
nec pactum, nec jusjurandum aliquod stabile et sanctum esse potest,
quae sunt societatis humanae vincula ; adeo ut Deo vel ipsa opinione
sublato haec omnia corruant. Praeterea, nullum sibi religionis nomine
vendicare potest tolerantiae privilegium, qui omnem funditus tollit
per atheismum religionem."
En dernier lieu, ceux qui nient l’existence de la Divinité ne doivent être tolérés d’aucune façon.
En effet, d’un athée il ne peut exister ni bonne foi ni engagement ni serment quelconque
ferme et sacré, toutes choses qui sont les liens d’une société humaine ; tant il est vrai que,
Dieu une fois enlevé, disons par croyance même,toutes ces choses-là s’effondrent.
En outre, il ne peut au nom de la religion revendiquer pour lui aucun privilège
de tolérance celui qui par son athéisme supprime radicalement toute religion.
Commentaire Encore de nos jours, trop souvent un trait commun des intellectuels qui font profession
de défendre la tolérance est, en contrepartie, de préconiser l’intolérance
dans des cas d’exception.
Parfois, certains membres de l’intelligentsia, athées compris, sont allés jusqu’à défendre
mordicus la liberté de pensée et d’expression sous réserve d’un juste emploi
de la guillotine ou du peloton d’exécution contre ceux qui, paraît-il, abusaient du bien,
si précieux et tellement sacré, de la liberté.
On le voit ici avec ces quelques lignes de John Locke :
- il fallait faire preuve de tolérance à l’égard de toutes les religions et de leurs partisans
mais non vis-à-vis des athées, c’est-à-dire de ceux qui,par leur négation de la divinité,
risquaient de provoquer «
l’effondrement » (sic) de nos sociétés.
Fondateur de l’école sensualiste et empiriste, père de la théorie des «
droits naturels »
de l’homme, J. Locke est surtout connu pour son Essai sur l’entendement humain (1690)
où il s’oppose à la doctrine cartésienne des idées innées, et pour son Traité
du gouvernement civil (même année) où il combat les théories despotiques
de
Thomas Hobbes.
Locke était un honnête homme, un philosophe, un citoyen hostile au despotisme,
un bon chrétien qui,en son temps, n’aurait pas donné cher de la peau d’un athée.
Aujourd’hui, en Occident, on ne songe plus à proscrire les athées
mais il est une autre race qu’on peut vouer aux gémonies :
- celle des mécréants en la religion de «
l’Holocauste » ou de «
la Shoah ».
Là, nulle grâce, nulle pitié.
Là, au nom d’une juste tolérance, nos belles consciences, nos fins esprits exigent
toujours plus de châtiments contre ceux qui, pour
Le Monde,
journal oblique, ne sont que
«
les fortes têtes du mensonge,les gangsters de l’histoire »
(5-6 juillet 1987, p. 31).
3 mai 2014Posted by N Labels: "Le Monde", "
Lettre sur la Tolérance", athéisme,
gangsters de l'histoire, John Locke.
Source : http://robertfaurisson.blogspot.it/search?updated-min=2014-01-01T00:00:00-08:00&updated-max=2015-01-01T00:00:00-08:00&max-results=16