Bradley Smith accule un professeur de Harvard. Malgré son grand âge et malgré son cancer qui ne le laisse pas en paix,
le révisionniste américain Bradley Smith, créateur, en 1987, du
CODOH (Comité pour un débat public sur l'Holocauste) et responsable du mensuel
"
Smith's Report", continue le combat.
On sait qu'il s'est de tout temps fait une spécialité d'intervenir dans les campus américains.
Il intervient toujours d'une manière à la fois si naïve et si habile qu'il jette facilement
le trouble chez l'adversaire.
Voici la lettre ouverte qu'il adressait le 18 avril dernier à un professeur
de l'Université de Harvard (traduction rapide):
< START>
Monsieur le Professeur Steven Pinker
Department of Psychology
Harvard University
350 Massachusetts Ave,
Cambridge, MA 02138
18 Avril 2015
Monsieur le Professeur,
J'ai pris connaissance grâce à YouTube du discours d'ouverture que vous avez prononcé
à l'occasion du 15e anniversaire de la Fondation pour [la sauvegarde] des droits individuels
dans l'Education (F.I.R.E.).
Votre intervention avait pour titre:
"Trois raisons de proclamer la liberté d'expression".
J'admire la position franche et claire que vous prenez sur la question de la Liberté d'Expression,
et je pense que je suis entièrement d'accord avec ce que vous en dites.
Je vous écris parce que je fais partie de ces personnes qui en sont venues à douter
des histoires selon lesquelles les Allemands ont utilisé des armes de destruction massive
(des chambres à gaz) pour tenter d'exterminer les juifs d'Europe et peut-être le monde entier.
Je suis écrivain et la forme d'esprit qui est la mienne m'a amené à penser que mes doutes
m'obligeaient moralement à encourager sur le sujet un échange d'idées libre,
une Liberté d'Expression.
Il y a quelques années, en 2009, j'ai mis une petite annonce dans le [journal étudiant]
"Harvard Crimson".
Il y avait deux questions dans cette annonce.
Je demandais pourquoi, dans son livre "Croisade en Europe", Dwight D. Eisenhower
n'avait pas mentionné les armes de destruction massive allemandes (les chambres à gaz).
Et je demandais s'il y avait à Harvard un professeur capable de fournir, preuve à l'appui,
le nom d'une personne qui aurait été tuée à Auschwitz dans une chambre à gaz.
Je n'ai reçu aucune réponse à ces deux questions.
Le "Crimson" a passé l'annonce une fois, puis a prétendu que c'était une "erreur" et l'a retirée.
Néanmoins, le fait d'avoir imprimé une seule fois ces deux questions simples
a déclenché un scandale, une tempête de protestations et de condamnations
dans toute la Nouvelle-Angleterre, tempête qui a été reprise par CNN et d'autres agences
de presse internationales.
Vous trouverez toute l'histoire [ici].
Je soulève cette question parce que vous enseigniez à Harvard cette année-là
et je ne vois pas que vous ayez fait un commentaire quelconque sur cet incident
de Suppression de Liberté d'Expression.
Maintenant que je vous ai entendu vanter les vertus de la Liberté d'Expression
à la réunion du FIRE, et maintenant que, me semble-t-il, je suis d'accord avec tout
ce que vous dites sur la question, je voudrais savoir pourquoi je ne trouve aucun commentaire
de votre part sur cette question de "censure" dont on a tant parlé à Harvard en 2009.
Avez-vous changé d'opinion en 2015 sur la Liberté d'Expression par rapport à 2009 ?
Si oui, pouvez-vous dire brièvement pourquoi il en est ainsi, pourquoi vous avez changé d'avis?
J'ai lu aussi que votre famille était juive.
Je crois savoir que vous n'êtes pas religieux, mais cela a-t-il une importance pour vous
vis-à-vis de la Liberté d'Expression et du sujet de l'Holocauste ?
Je vous pose ces questions parce que le mois dernier (en mars),
le "Crimson" a refusé de passer une petite annonce que je leur avais envoyée
pour promouvoir mon dernier livre, "A Personal History of Moral Decay"
(Une histoire personnelle de décrépitude morale).
Le livre est un recueil de récits autobiographiques, dont la plupart se sont déroulés
avant que j'aie été sensibilisé à la question de l'Holocauste.
Mon annonce a été rejetée parce qu'un "directeur" de la publicité
(on ne m'a pas donné de nom) se sentirait trop "mal à l'aise" d'autoriser sa parution.
Je comprends bien que le "Crimson" a le droit de refuser de publier une annonce
ou un contenu éditorial s'il le veut.
Toutefois, compte tenu des rapports que j'ai entretenus avec le "Crimson" dans le passé,
je ne peux pas m'empêcher de penser que l'annonce concernant mon nouveau livre
a été refusée pour les mêmes raisons que celles qui ont présidé au retrait de mon annonce
de 2009 après sa publication.
Son auteur préconise la Liberté d'Expression dans le domaine de l'Holocauste.
Monsieur le Professseur:
Quelles sont, selon vous, les raisons pour lesquelles Harvard a abandonné
les idéaux de Liberté d'Expression et de Liberté de la presse ?
Il est certain qu'ils étaient bien là à un moment donné de son histoire.
Peut-être pourrez-vous me (nous) dire à quand cela remonte.
Peut-être que quelques mots de votre part pourraient inciter deux ou trois
de vos collaborateurs universitaires à se lever, mettre le processus en marche
et casser le tabou qui à Harvard empêche de s'exprimer librement sur la question de l'Holocauste.
Merci de votre attention.
Bradley Smith
< END>
http://codohfounder.com/an-open-letter-to-professor-steven-pinker/