Rivarol du 26 juin 2009, p. 10. Volée de Desbois vert pour un “sacré farceur”Intitulé «
Querelles autour du Père Desbois » et adorné d’une introduction
très embarrassée, un article du
Monde a fait sensation le 19 juin.
Le quotidien de référence y explique en effet comment il s’était bien trop avancé
en publiant le
2 novembre 2007 une «
critique élogieuse »
du livre du Père Desbois «
sur les traces de la Shoah par balles »
(qui aurait fait deux millions de morts), critique due à
Alexandra Laignel-Lavastine qui célébrait une «
entreprise extraordinaire ».
Or, depuis, Mme Laignel-Lavastine a avoué, sur
France Culture notamment, qu’elle s’est “
trompée” et avait été trompée.
Un aveu qui, raconte notre confrère vespéral, devait
« immédiatement mettre fin à sa collaboration au séminaire qu’elle anime
à la Sorbonne, depuis l’automne 2008, avec l’historien Edouard Husson
et le Père Desbois », lequel doit
«
aujourd’hui faire face à plusieurs critiques » .
NIAISERIE Rédacteur en chef de la
Revue d’histoire de la Shoah,
Georges Bensoussan qualifie ainsi de “
niaiserie”
la notion de «
Shoah par balles » qui n’est pour les spécialistes
qu’une «
expression marketing », à l’image du lancement du livre
dont le bandeau annonçait «
Un prêtre révèle la Shoah par balles ».
D’autres dénoncent la méthodologie adoptée. Alexandra Laignel-Lavastine
«
s’interroge sur la “valeur scientifique” d’interviews
qui se déroulent parfois dans un “
climat d’intimidation”,
et ce en raison de la présence d’un “
garde du corps en treillis et armé».
Le photographe
Guillaume Ribot, « qui a effectué dix-huit voyages
en Ukraine entre 2004 et 2008, se souvient d’avoir été envoyé en repérage
dans la région de Vinnista, au sud-ouest de Kiev, avant l’arrivée d’une équipe
de télévision venue tourner un documentaire.
“Quand j’ai expliqué au Père Desbois qu’il y avait de nombreux mémoriaux
autour des fosses, il m’a dit qu’on irait tourner ailleurs, raconte-t-il.
Résultat, en regardant le film (diffusé sur France 3, le 12 mars 2008),
on a l’impression que la grande majorité des fosses, en Ukraine,
étaient jusqu’alors ignorées.
Forcément, c’est plus vendeur de présenter les choses ainsi !” »
Et c’était plus “
vendeur” aussi de présenter comme des découvertes
des faits «
connus depuis soixante ans », et auxquels
«
Raul Hilberg a consacré de très longs passages dans
La Destruction des juifs d’Europe (1961) »,
déplore
Claude Lanzmann, qui ne tolère pas qu’on empiète
sur son propre “
Shoah”.
Réplique de Patrick Desbois à toutes ces critiques sur ses “
approximations”,
ses «
petits arrangements avec la vérité »
et son «
attitude fuyante »
face à ceux qui le pressent de question ? «
Je ne suis pas historien. »
Certes, mais il s’est laissé présenter comme tel par tous les media,
c’est en cette qualité qu’il avait obtenu son séminaire à la Sorbonne
et la Légion d’Honneur des mains de Sarkozy en personne et qu’après avoir accompagné
Benoît XVI en Israël, il avait été fait docteur honoris causa de l’université de Bar-Ilan
à Tel-Aviv (RIV. du 5 juin).
Depuis la tonitruante émergence de cet «
homme de foi »
sur la scène historico-médiatique, un seul universitaire avait décelé
(et démonté) la “
niaiserie” ou plutôt
la supercherie,
documents à l’appui :
Robert Faurisson qui, dépuis décembre 2005, a consacré plusieurs écrits
à «
ce sacré farceur de Père Desbois » :
http://robertfaurisson.blogspot.it/2007/11/le-pere-patrick-desbois-est-un-sacre.html«
A-t-on lu Faurisson ? » s’interrogerait naguère
François Brigneau.
Le Monde aurait lu Faurisson (ainsi d’ailleurs que
Vincent Reynouard,
voir la livraison de février-mars 2006 de
Sans concession) qu’il se serait,
ainsi que beaucoup d’autres, évité une belle boulette.
Espérons que la leçon ne sera pas perdue.
C.-M. G.
Sur les charniers à l’Est découverts par Patrick Desbois :http://spartiate.tonempire.net/t570-sur-les-charniers-a-lest-decouverts-par-patrick-desbois?highlight=P%C3%A8re+desbois