Mercredi 24 mars 2010 La prison à perpétuité pour un ancien
SS de 88 ans.
La prison à perpétuité pour un ancien SS de 88 ans.
De toutes façons il l'avait fait exprès d'avoir 88 ans, le salaud,
rien que pour narguer l'immonde peuplade élue et pourtant si détestée,
en affichant par son âge son amour inconditionnel et encore si vivace
envers l'Immonde, envers l'Affreux, envers l'Horreur.
On devrait, au nom de la Mémoire Éternelle des Six (si, si) Millions
(si, si), enfermer tous les vieillards de 88 ans. 88 est maudit.
Je me demande ce que tous ces pauvres cons feront lorsqu'il
ne restera plus un seul de tous les immondes individus qui se trouvaient
du côté obscur lorsque les sombres années se sont abattues sur le Monde
et sur l'Histoire et ce jusqu'au pauvre bonhomme qui eu
le malheur d'apparaître au milieu d'une foule en délire,
bouteilles de schnaps et bouquet de fleurs brandies,
lorsque les Immondes troupes casquées et bottées vinrent assassiner
la liberté de leurs grosses mains fascisto-nazillones et
tellement antisémistiques et tout et tout.
Ils attaqueront leurs enfants, sans doute, coupables qu'ils seront
d'être les rejetons suspects de tant de Haine, d'Intolérance
et de Monstruosité. En attendant, fouettons-nous.
Nous sommes si vilains, nous autres fiers héritiers de ceux
que l'on condamne aujourd'hui sur les bancs contemporains
de petits Procès de Nuremberg médiatiques et lucratifs.
« Mais nous avons une consolation :
c'est la conscience universelle qui nous gouverne.
Des juristes parfaitement rodés nous apportent des lois toutes faites.
Ils sont les Gardiens de la vestale Démocratie.
Pareils aux larges eunuques qui surveillent les avenues des harem,
ils ont un visage inconnu et parlent une langue que nous
ne comprenons pas. Ils sont les interprètes des nuées. Leur fonction
consiste à mettre à notre portée les précieux arcanes de la liberté,
de la paix, de la vérité : ils nous expliquent ce que c'est que
le patriotisme, en quoi consiste la trahison, le courage,
le devoir du citoyen.
Ils nous expliquent notre nouvel honneur et le visage de notre
nouvelle patrie.
Ô lois de la cité, lois de notre ville, lois pleines et drues,
lois qui sentaient notre chairs et notre odeur, lois de notre terre ! [...]
Ô lois guerrières, lois meurtrières, nous le savons maintenant,
vous étiez des lois de paix et d'amour ! [...]
Et nos nouveaux légistes nous expliquent qu'on aurait pu pendre
tous les soldats allemands comme meurtriers de droit commun
et fusiller tous les civils français pour intelligence avec l'ennemi,
mais qu'on a fait preuve d'indulgence.
[...] Les idéalistes sont déchaînés.
Tout ce qui a enfanté des monstres a la parole.
Notre univers va être blanc comme une clinique, silencieux
comme une morgue.
C'est le siècle des cauchemars. Idéalismes, je vous hais. » Maurice BARDÈCHE,
Nuremberg ou la Terre Promise.