Ces grands malades "libératueurs"Ce n'est pas la poliomyélite,contractée en août 1921, qui rend
FDRinapte à ses fonctions.
Son infirmité (une incapacité à la station debout prolongée) ne l'a nullement
gêné dans sa carrière politique:il a même fait un slogan électoral
de sa
" lutte victorieuse contre la maladie ".
En revanche,dès le printemps de
1941,il soufre d'une hypertension
artériélle (HTA) sévère.
La maladie existait sous une forme bénigne depuis 1936.Le stress inhérent
à ses fonctions de chef de l'exécutif des USA,l'absence de respect
du régime sans sel,l'absence de traitement efficace à l'époque ont aggravé
la maladie.
En
1944,l'HTA devient maligne,retentissant sur le fonctionnement
du cerveau.
Les malaises présidentiels se multiplient et,pour assurer la réélection
de novembre,le médecin de FDR,le vice-amiral R.T
Mac Intire publie des bulletins où il mentionne une
" grippe récidivante " (l'entourage du président
Georges Pompidou reprendra,
sinon la formule qui est idiote,du moins la méthode).
En mars 1944,la pression artérielle de FDR est de 19/11 et
son électrocardiogramme permet d'évoquer une maladie des vaisseaux
du coeur (une insuffisance coronarienne).
Lorsqu'il est réélu en novembre,FDR,âgé de 63 ans,a l'apparence
d'un grand vieillard squelettique et souffre d'une HTA maligne.
Il est incapable de focaliser son attention plus de quelques minutes
sur un sujet et n'étudie plus les memoranda (pourtant fort brefs)
de ses collaborateurs.
Le
18 novembre 1944,sa pression artérielle est de 26/15:
le président des
USA est menacé à court terme d'une hémorragie cérébrale.
Elle se fait attendre jusqu'au
12 avril 1945.
Ce grand démocrate est venu rassurer les sénateurs,le
2 mars 1945,
sur son état de santé et a tenu le vice-président à l'écart de tous les dossiers
de la politique internationale.
Fort heureusement,
Harry Truman est un honnête homme,lucide
et clairvoyant:
contrairement à son prédécesseur,il tiendra
Staline en respect,
éliminera (hélas,seulement en partie) les agents communistes ayant infiltré
l'administration des USA et viendra au secours de l'Europe
occidentale appauvrie.
Tant d'intelligence politique,tant d'actes bienfaisants seront récompensés
le mépris de la caste des historiens et l'ingratitude d'une opinion publique
dont chacun sait qu'elle est admirablement informée par d'honnêtes agents
des mass média.
Un premier ministre de Sa Majesté sous haute surveillance Depuis
1929,considéré à
Whitchall comme un authentique fléau,
Winston Churchill est exclu des combinaisons ministérielles,
tant en raison de ses initiatives qui toutes ou presque se sont avérées catastrophiques
pour la Grande-Bretagne,que de ses troubles caractériels,
"Winnie" souffre d'une psychose maniaco-dépressive,comme c'était
probablement le cas de son père et comme en a souffert celle de ses filles
qui s'est suicidée.
Lorsqu'au printemps de
1940,
Neville Chamberlain se retire de la vie politique,du fait d'un cancer rectal évolué et des intrigues
des amis de
Churchill,on offre le poste de premier ministre
à
Lord Halifax,un pacifiste,qui décline cette responsabilité.
Faute de mieux,on appelle au Pouvoir le chef du clan belliciste,
l'homme du lobby germanophobe,
Winston Spencer Churchill,
qui n'attend que cela depuis un quart de siècle.
Toutefois,et c'est une première dans l'histoire germanique,le Parlement,
où nul n'ignore les particularités de
" Winnie ",exige la mise
sous contrôle médical du premier ministre !
On désigne pour ce faire le président du
Collège royal des Médecins,
Lord Charles Mac Moran-Wilson: la haine entre les deux hommes,
le surveillant et le surveillé, sera réciproque.
Le médecin aura la cruauté (fort utile pour l'historien) de décrire
par le menu les tares et les affections de son patient.
Dès avant la Grande Guerre,on savait que
" Winnie " était un goinfre alcoolique,intoxiqué par le tabac.
Dès
1941,il devint un monument de pathologie,essentiellement dues
aux excès alcoolo-tabagiques lors des conférences interalliées où
le Britannique enrage de n'être qu'un comparse,incapable de faire valoir
ses idées (qui ne sont pas toutes stupides):
la Grande-Bretagne n'est plus qu'une puissance de deuxième ordre
et Churchill en souffre énormément.
Après l'entrevue de
décembre 1941 avec un
FDRparticulièrement arrogant,le premier britannique ressent ses premières
crises d'angine de poitrine.
En
janvier 1943,à
Casablanca,il souffre d'une pneumonie.
C'est pire à
Téhéran,en novembre,où
Staline se moque ouvertement de lui:angine de poitrine et nouvelle pneumonie,
en plus de quelques troubles passagers de la mémoire.
Ce n'est rien en comparaison de son état de santé d'
octobre 1951 au mois d'
avril 1955: la Grande-Bretagne est (officiellement) dirigée
par un grand vieillard cérébro-scléreux,atteint de troubles permanents
de la mémoire,de l'élocution et de la compréhension.
Au berceau du parlementarisme,on tolère qu'un gâteux reste (officiellement)
au Pouvoir !
Les
" grands démocrates " eux aussi
" se foutent du monde ".