Commémorations de la Shoah: la Hongrie fait marche arrière.19 février
http://www.lapresse.ca/international/europe/201402/19/01-4740550-commemorations-de-la-shoah-la-hongrie-fait-marche-arriere.php[Légende de la photo:
"Les sculptures de chaussures sur la promenade du Danube rendent hommage
aux Juifs tués par des miliciens fascistes hongrois à Budapest durant
la Seconde Guerre mondiale."]
Le gouvernement du premier ministre Viktor Orban a décidé de reporter au mois
de mai l'inauguration d'un monument controversé dédié au 70e anniversaire
de l'occupation allemande, critiqué par les communautés juives.
[voy. n/message du 10/02 intitulé "
Les juifs hongrois boudent les commémorations".]
Le gouvernement hongrois a reporté du 19 mars au 31 mai la date de l'inauguration
du monument controversé, et a modifié son appellation de
«
Monument dédié à la mémoire de l'occupation allemande»
à «
Monument dédié aux victimes de l'occupation allemande»,
selon une décision du Conseil des ministres publié dans le Journal officiel
mercredi dans la soirée.
La première organisation juive hongroise Mazsihisz avait menacé il y a une dizaine
de jours de boycotter le programme de l'année de commémoration de la Shoah,
organisée par le gouvernement en 2014, à cause de ce monument.
Mazsihisz estimait que le monument dans sa version originale -qui faisait
apparaitre la Hongrie comme victime de l'Allemagne nazie, était une falsification
de l'histoire, qui mettait les responsables et les victimes de l'Holocauste
sur le même plan.
Le 9 février, Mazsihisz avait fait part de sa décision de ne pas participer
aux commémorations, accusant le Premier ministre conservateur Viktor Orban
de minimiser le rôle de la Hongrie dans les déportations qui ont abouti à la mort
de quelque 600 000 juifs de Hongrie, dont 450 000 pendant l'occupation nazie,
du 19 mars 1944 au printemps 1945.
Les organisations juives internationales, dont le Congrès mondial juif,
avaient apporté leur soutien au Mazsihisz.
Selon les informations du premier quotidien du pays, le Nepszabadsag,
le chef de gouvernement conservateur Viktor Orban devrait écrire une lettre
à Mazsihisz pour appeler les organisations juives à participer au programme
de la commémoration de la Shoah.
La version en ligne du journal ajoute aussi que le gouvernement voulait éviter d'envenimer la situation avant les élections législatives du 6 avril.
AFP Budapest http://antisemitism.org.il/article/85311/discours-au-sujet-du-mensonge-de-lholocausteDiscours au sujet du mensonge de l'Holocauste. 17 février 2014
Debrecen
Au cours du discours du candidat au poste de représentant de l'Union Nationale
du parti Jobbik à Debrecen, le jour commémoratif de la tragédie du Don
(note du traducteur :
combat sur le front est russe, le 12 janvier 1943, au cours duquel les forces
de l'armée fasciste hongroises ont été détruites par les soviétiques),
il a clairement exprimé et avoué le négationnisme de l'Holocauste.
La branche de la jeunesse du parti Jobbik à Debrecen a organisé une cérémonie
du souvenir le 12 janvier, pour marquer le soixante-onzième anniversaire
du début du désastre du Don, près du monument à la mémoire de l'armée,
sur la promenade Medgishi.
Au cours de l'événement, Ágoston Tibor le représentant du gouvernement
indépendant (note du traducteur :
le gouvernement local en Hongrie), du parti Jobbik, le vice-président du parti
à Debrecen et dans le comté de Hajdú-Bihar, qui est également candidat
au poste de représentant de l'assemblée nationale, a prononcé un discours.
Au début de son discours, il a qualifié l'Holocauste de "
Mensonge de l'Holocauste" (note du traducteur: expression en argot hongrois, qui sera expliqué par la suite),
puis il s'est corrigé en faisant semblant d'avoir utilisé un mot erroné, et s'est servi,
à la place, du mot "holokaszt" (note du traducteur: "kazsta, comme en Inde,
à la place d'Holokauszt, dont la rédaction correcte est kauszt)
(comme on peut le voir sur la vidéo).
Il a dit qu'on désirait imposer à la Hongrie et à ses citoyens l'Année
de Commémoration de l'holocauste 2014 et le souvenir de l'Holocauste.
Tout en établissant un contraste entre les victimes de l'Holocauste e
t les soldats hongrois tombés lors de la Seconde Guerre Mondiale,
il a exprimé son opinion, disant
"
nous avons le droit de nous souvenir de ceux qui font du mal à d'autres,
mais cependant, nous n'avons pas le droit de nous souvenir de manière appropriée
de ceux qui nous font du mal".
[Voir la suite sur le site: encadré + vidéo.]
Hier et aujourd'hui, 19 et 20 février, deux articles témoignent de la panique
qui commence à saisir la communauté juive, prétendument devant la recrudescence
de l'antisémitisme mais, en réalité, devant la diffusion du révisionnisme.
Nous traduisons, TRES rapidement, le premier des deux; il émane d'un avocat international spécialiste de l'antisémitisme:
http://www.israelhayom.com/site/newsletter_opinion.php?id=7415< START>
Combattre l'antisémitisme en Europe Par Arsen Ostrovsky
La semaine dernière, le ministère de Jérusalem et des affaires de la Diaspora
a publié un rapport intitulé "
L'antisémitisme en 2013:
tendances et événements".
Pourtant, c'est à peine s'il en a été fait mention dans les médias et dans
la communauté juive, peut-être parce que c'était le énième rapport publié
ces derniers temps sur l'état de l'antisémitisme dans le monde, et en particulier en Europe.
En substance, le rapport souligne ce que nous savons depuis un certain temps:
- à savoir que l'antisémitisme en Europe a atteint des niveaux alarmants
dans de nombreuses régions,comme en Hongrie et en France en particulier,
qui sont même sans précédent depuis la fin de l'Holocauste,
ce qu'a également souligné cette semaine le chef de l'
Anti-Defamation League
Abe Foxman.
De plus en plus de juifs, en Europe, se voient contraints de changer leur mode de vie,
de cacher leur identité et même de s'éloigner de leur judaïsme, par crainte
de l'antisémitisme.
L'un des points les plus déconcertants du rapport est qu'il laisse entendre que
"
la plupart des juifs d'Europe en sont venus à accepter l'antisémitisme comme u
ne maladie chronique impossible à soigner ou à éliminer", et note que 77 pour cent des juifs d'Europe ne se donnent même pas la peine de signaler les incidents
antisémites auprès d'une quelconque organisation, juive ou autre,
"convaincus qu'ils sont que les plaintes ne seront pas traitées et que les agresseurs
ne seront pas identifiés".
Il est désolant de penser que, 69 ans après la fin de l'Holocauste,
pratiquement aucune partie de l'Europe n'est exempte de ce mal qu'est l'antisémitisme
et de la haine qui l'a conduite à la période la plus sombre de son histoire.
La différence, toutefois, est que l'antisémitisme d'aujourd'hui non seulement
est dirigé contre les juifs en tant qu'individus, mais il se manifeste aussi
dans la diffamation et l'atteinte à la légitimité de l'Israël, comme le juif
au milieu des nations, à l'aide de déclarations mensongères et de distorsions
de la vérité malveillantes déguisées en critiques recevables du sionisme et de l'Israël.
Ces attaques sont menées par la dangereuse union de l'islam radical,
de l'extrême gauche et de l'extrême droite néo-nazie.
Aujourd'hui nous n'avons pas besoin d'autres rapports pour nous dire, et dire aux juifs d'Europe,
que l'antisémitisme est un problème; ce qu'il faut c'est prendre des mesures concrètes pour le combattre.
C'est ainsi que sont proposés les six points d'action suivants comme projet de lutte contre l'antisémitisme
en Europe:
1. Comme l'a dit récemment le président du conseil européen Herman Van Rompuy,
l'antisémitissme est "
un crime contre l'Europe et sa culture, contre l'homme et son humanité.
Etre ansémite c'est rejeter l'Europe."
Par conséquent, l'antisémitisme ne doit pas être considéré seulement comme
un "
problème juif", mais comme un problème de l'homme, et en particulier,
comme quelque chose qui va à l'encontre de la culture et de la philosophie
mêmes de l'Europe.
2. L'Europe doit avoir une définition complète de l'antisémitisme.
A cet égard, il a été très regrettable de voir, l'année dernière, la décision prise
par la FRA[Agence européenne des droits fondamentaux],
organisme européen central chargé de la lutte contre l'antisémitisme,
de cesser ses travaux sur la définition de l'antisémitisme, et ce, de façon inexpliquée, quelques semaines seulement après la publication d'un important rapport
sur le niveau record de l'antisémitisme en Europe. Surtout que la définition
de la FRA incluait les appels à la déligitimation de l'Israël comme une forme d'antisémitisme.
Cette définition complète de l'antisémitisme doit être immédiatement rétablie
dans le droit en Europe.
Si l'on ne définit pas ce que nous essayons de combattre, comment pourrons-nous
jamais l'emporter ?
3. L'Union européenne devrait mettre en place un envoyé spécial de l'UE
à temps plein pour surveiller et lutter contre l'antisémitisme, en prenant modèle
sur le poste tenu actuellement aux Etats-Unis par Ira Forman.
4. Il faut faire pression sur les gouvernements européens, l'un après l'autre,
pour qu'ils exercent une surveillance de l'antisémitisme.
Bien qu'ils aient été tenus de le faire en vertu d'accords conclus entre l'Union
européenne et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe,
beaucoup ne l'ont pas fait.
En réalité, d'après le tout dernier rapport de l'OSCE, qui avait eu pour tâche,
entre autres choses, d'exiger de ses Etats membres qu'ils recueillent des informations
et suivent les incidents antisémites dans leur propre Etat, seuls 27 des 57
Etats membres de l'OSCE ont remis des statistiques officielles.
Parmi les pays qui n'ont pas présenté les données requises:
- la France, la Hongrie, la Grèce, la Russie et la Belgique , qui sont parmi les pires contrevenants en matière d'antisémitisme en Europe aujourd'hui.
5. Tous les Etats de l'UE doivent interdire le négationnisme.
Selon la loi actuelle de l'UE, le négationnisme est passible d'une peine
d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans, mais les pays de l'UE
dont la législation nationale ne comporte pas une telle interdiction n'ont pas
l'obligation d'appliquer la législation de l'UE.
A l'heure actuelle, seuls 13 des 28 Etats membres de l'UE ont adopté des lois
criminalisant spécifiquement la négation de l'Holocauste.
Cette anomalie est inacceptable.
La législation doit être adoptée et appliquée dans chaque pays de l'UE,
interdisant les propos racistes, l'usage de symboles nazis et, plus précisément,
la négation de l'Holocauste.
6. La pédagogie, la pédagogie, la pédagogie.
Les gens ne sont pas nés pour haïr; c'est une chose qu'ils apprennent.
Tous les Etats membres de l'UE devraient rendre l'étude de l'Holocauste
et de ses implications obligatoire dans tous les lycées.
Il est grand temps que nous cessions de nous contenter de parler de l'antisémitisme
et que nous commencions à prendre des mesures concrètes pour lutter contre
cette très ancienne forme de haine.
< END>
Et voici, traduit TRES et trop rapidement, le 2e article, du 20 février,
dont nous avons parlé dans le message précédent. Ne manquez pas la fin !
http://www.jewishpress.com/indepth/columns/fundamentally-freund/europes-holocaust-amnesia/2014/02/20/
< START>
L'amnésie holocaustique de l'EuropePar Michael Freund
La semaine dernière, le président du Parlement européen, Martin Schulz,
est monté sur le podium à la Knesset, à Jérusalem, et il a réussi non seulement
à se ridiculiser mais à ridiculiser le continent qu'il représente.
S'exprimant dans sa langue maternelle allemande, Schulz a profité de l'occasion
pour s'en prendre à l'Israël et lui reprocher sa politique vis-à-vis de la Judée,
de la Samarie et de Gaza, ce qui a provoqué le départ de plusieurs ministres
et parlementaires du gouvernement israélien en signe de protestation.
Répétant bêtement les fausses statistiques répandues sur l'écart existant
entre les juifs et les Palestiniens pour la distribution de l'eau, Schulz
a involontairement démontré à quel point l'Europe est crédule dès qu'il s'agit
de prendre pour argent comptant la propagande arabe:
- après avoir rencontré un Palestinien qui lui avait dit que les Israéliens
avaient droit à plus de quatre fois plus d'eau que lui, Schulz avait consciencieusement répété cette contre-vérité dans son discours parlementaire.
Qu'il ait vérifié ses faits ou non, Schulz ressort avec une bien mauvaise mine.
En effet, d'un seul coup il a démontré que les responsables politiques européens
sont suffisamment anti-Israël pour croire n'importe quel propos qui dépeindra
l'Etat juif sous un jour défavorable.
En outre, il a affiché les vestiges de l'antisémitisme médiéval qui continuent
d'influencer les attitudes de nombreux décideurs européens à l'égard de l'Israël.
Comme l'a souligné le regretté Joshua Trachtenberg il y a plus de sept décennies
dans son ouvrage phare,
"
The Devil and the Jews: The Medieval Conception of the Jew and Its Relation
to Modern Anti-Semitism"
(Le Diable et les juifs: La conception moyenâgeuse du juif et son rapport
avec l'antisémitisme moderne), de nombreux Européens ont sur leurs voisins juifs
des convictions profondément ancrées et odieuses, y compris le fait
qu'ils empoisonnent les puits.
Eh bien, par une déformation moderne de cette conception, les Européens
semblent penser que, plutôt que de polluer les puits, les juifs, désormais,
les monopolisent.
-- Le pouvoir d'un mensonge --
Comme l'a noté Trachtenberg,
"le mensonge est une arme plus puissante,
quand il est habilement manié, que la vérité nue et simple" [Ce ne sont pas les révisionnistes qui diront le contraire... - Bocage].
Car le mensonge peut être modelé pour correspondre à la "
volonté de croire";
la vérité est moins malléable".
L'affaire Schulz, si on la rapproche d'autres incidents récents impliquant
une hostilité de l'Europe envers l'Israël, démontre également qu'un changement significatif est train de s'opérer dans les rapports entre le continent et l'Etat juif.
Au début de ce mois, le président du parlement danois a choisi de rendre visite
à l'Autorité palestinienne à Ramallah et au régime du Hamas à Gaza,
mais a carrément ignoré l'Israël, ce qu'on ne peut qualifier autrement
que de camouflet insolent.
Au lieu de se mettre du côté de l'Israël démocratique, le Danemark démocratique
semble préférer la compagnie des voyous du Hamas et des ploutocrates de l'OLP.
Autre signe de la duplicité croissante européenne, deux des institutions financières
les plus importantes d'Europe du Nord, la
Nordea Bank suédoise et la
Danske Bank norvégienne ont annoncé qu'elles boycotteraient
leurs homologues israéliens parce qu'ils opèrent dans les "
territoires occupés".
Ce à quoi nous assistons c'est à une tendance aussi dangereuse que regrettable:
- à peine sept décennies après avoir massacré ses juifs, l'Europe est en train
de se dégager de son sentiment de culpabilité et de sa responsabilité historique.
Alors que l'Holocauste s'estompe dans la mémoire des peuples, les Européens
se sentent plus libres qu'avant de fustiger l'Israël et de le traiter avec une hypocrisie
à couper le souffle.
De plus, cette évolution a permis la réapparition, encore une fois, de haines anciennes,
provoquant une vague nouvelle et effrayante d'antisémitisme à travers le continent.
Bien sûr, l'Europe a pris les devants en désignant le 27 janvier comme Journée internationale de commémoration de l'Holocauste.
Mais il y a des signes qui montrent que même cette commémoration annuelle
est dépouillée de tout élément juif.
Dans sa déclaration officielle à l'occasion de cette Journée, le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Catherine Ashton, a omis toute mention
de victimes juives, se contentant d'appeler les gens à
"
rester vigilants devant les dangers des discours de haine et à redoubler
notre engagement à empêcher toute forme d'intolérance".
Peut-on imaginer de publier une déclaration sur l'Holocauste et omettre
de mentionner les sacrés six millions d'âmes juives qui ont péri dans cet enfer ?
Ce n'est pas du négationnisme , c'est de l'amnésie holocaustique.
Consciemment ou non, l'Europe oublie le passé récent, mettant de côté le génocide
et faisant monter la pression contre l'Israël et le peuple juif.
Et c'est pour cela qu'il est si important que nous prenions des mesures
pour rappeler à l'Europe que leur dette envers notre peuple est perpétuelle.
Par conséquent, ils n'ont pas le droit de nous donner des leçons de morale
ou de bonnes manières.
Ce n'est pas une question de politique ou de stratégie, c'est une question
de justice historique.
Ils se doivent, oui, se doivent ! de se tenir fermement aux côtés de l'Israël
dans sa lutte contre ceux qui cherchent notre élimination.
Alors, même si ce n'est pas là la chose à faire la plus diplomatique,
l'Israël doit envoyer à l'Europe un message clair et simple:
- soixante-dix ans après que les Européens ont cherché à nous détruire,
ils ne peuvent pas et ne doivent pas oser favoriser les ennemis de l'Israël.
< END>