Décès du réalisateur et scénariste Georges Lautner. (1966)
Georges Lautner, né le 24 janvier 1926 à Nice est décédé ce vendredi
22 novembre à Paris.
Lautner est surtout connu pour la mise en images des plus fameuses répliques
de Michel Audiard,en particulier Les Tontons flingueurs dans l’extrait ci-dessous.
Il est connu aussi pour des films d’un genre différent comme Le Professionnel en 1981
ou La Maison assassinée en 1988 qui connurent également un grand succès
auprès du public.
Avec Gérard Oury, il est une figure incontournable de la comédie française
de l’après-guerre.
Suite :
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Deces-du-realisateur-et-scenariste-Georges-Lautner-21494.htmlVidéos :
http://fr.video.search.yahoo.com/yhs/search?p=Georges+Lautner&hspart=Elex&hsimp=yhs-elex_22findNous avons bien aimé plusieurs des films de Geoges Lautner,
Ni
Le professionnel ni
Le monocle n'ont jamais passé
pour des chefs-d'oeuvre mais on s'en moque.
On ne va pas au cinéma forcément pour se mettre les méninges en papillotes,
il suffit souvent d'y passer un moment agréable en compagnie d'acteurs sympathiques.
Quand
Les Tontons flingueurs sont sortis,là où j'habitais,ce fut au printemps 1964,
j'avais 16 ans,j'étais déjà en apprentissage à faire des petits gâteaux et des petits fours,
j'allais parfois au cinéma (suivant mes moyens),on y pensait,on s'y parbait souvent,
devant des pellicules recommandées par certains,souvent italiennes et néo-réalistes,
ou alors carrément réalistes soviétiques et signées Eisenstein.
En allant me bidonner devant Blanche,Ventura,Blier et Lefèvre,j'eus bien conscience
que mes compagnons d'art et d'essai me regardaient de travers.
A l'époque,le film se rangeait plutôt dans le genre crétin,et réactionnaire.
D'ailleurs son succès,non négligeable (3,3 millions de places en salle,ce qui n'était pas
énorme pour l'époque),n'atteignit pas,et de loin,celui de
Mélodie en sous-sol,
la même année,avec Delon et Gabin,ni moins encore celui de
La cuisine au beurre,
avec Fernandel et Bourvil.
C'est depuis que la vraie popularité lui est venue.
Il est passé dix-sept fois à la télévision française,on a inauguré une rue Lulu la Nantaise
à Nantes pour le cinquantième anniversaire de sa sortie,et l'on assure qu'un site de fans
s'est spécialisé dans la vénération et l'échange des dialogues fignolés par Audiard.
Un dernier mot:un soir que je n'avais rien à faire, le programme de je ne sais plus
quel chaîne annonce
Arrêtez les tambours, de Georges Lautner.
Chic,on va s'amuser,je me colle devant ma télé.
C'était l'un de ses premiers films,on pourra lui trouver bien des défauts,
mais c'est le meilleur que j'ai vu sur la fin de la Seconde Guerre mondiale,
de même que
La gueule de l'autre,de Pierre Tchernia,est le meilleur film politique
sur la France des années soixante-dix.
Arrêtez les tambours,le titre rappelait un jeu de mots d'Alphonse Hallais,
les temps boers,mais l'œuvre est sérieuse et même tristre.
C'est au fond une réflexion sur la foule.Inutile d'en dire plus,elle ne montre pas
d'un côté des salauds,de l'autre des héros,mais beaucoup de gens bien embêtés,
et de la peur,et de la faiblesse.
Lautner était beaucoup plus fin,juste,sensible,sensé,et plus poli,
que les donneurs de leçons qui nous gavent à longueur d'année...