Dès 1941, les Allemands cherchèrent de la main d'oeuvre dans les pays occupés.
Mais à partir de 1942 leurs demandes devinrent trés pressantes, la campagne
de Russie réclamant toujours plus de troupes.
Le responsable de la main d'oeuvre du Reich, le gauleiter Sauckel, exerça
des pressions sur tous les pays occupés pour attirer le maximum d'ouvriers.
Entre mi-1942 et juillet 1944, Sauckel réclama à la France plus de 2 millions
de travailleurs (2,6 millions d'aprés Rémy, 2,5 millions pour R. Moreau).
Il n'en partit que 641.000 du fait de l'obstruction du gouvernement de Vichy.
Ceci représentait environ 1,5% de la population.
Or en Belgique, les travailleurs forcés représentèrent 3,5% de la population
et en Hollande 6%. le S.T.O. (Service du travail obligatoire), tant reproché à Vichy,
avait comme but réel de freiner les départs de travailleurs français pour l'Allemagne.
Il en fut de même pour la création des "entreprises S" chargées de maintenir
le maximum de travailleurs en France, au prix il est vrai de commandes industrielles allemandes* (d'aprés J. Bichelonne).
Il ne fait aucun doute que sans l'obstruction de Vichy, reconnue par les Allemands
eux-mêmes à de nombreuses reprises, les demandes de Sauckel auraient été intégralement satisfaites si ce n'est augmentées.
Le gouvernement français a donc évité le départ de un à deux millions
de travailleurs forcés en Allemagne. Combien en seraient revenus ?
(
Source: Bernard Legoux "
Les mensonges de juin 1940" Editions Jourdan).
* Des entreprises qui firent preuve d'une terrible mauvaise volonté en "tirant"
sur les délais, les malfaçons, le manque de stocks en pièces détacchées, etc...