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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 11444710

Bienvenue sur le forum de L'AGORA, ici, le livre de notre Histoire a toutes ses pages....

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Sans-t29 (Noël 1941​)

Exemple de quelques pages d'Histoire "occultées" dans nos livres d'Histoire.... JO 1936 à Berlin : Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_10 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_15 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_12 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_11 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_13 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_14 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_16 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_10 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_17 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_18 (Au dernier moment, toutefois, le comité américain, qui craignait les équipes hollandaise et allemande, revint sur sa décision. J. Owens et R. Metcalfe furent choisis aux dépens des deux athlètes… juifs. (S. Stoller et M. Glickman)(voir photo suivante) Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_19 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jo_36_20 Le Bétar en uniforme avec son drapeau à Berlin: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Betarb10 "En Histoire, la croûte, c’est le mensonge en lui-même, le pus, c’est l’occultation qui l’accompagne. N’hésitons pas à inciser et à tout purifier …"


Le saviez-vous ? Shocked

" Les Juifs déclarent la guerre aux Allemands en 1933." Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Judead10

"La Judée déclare la guerre à l'Allemagne"
Discours d'Adolf Hitler contre le Nouvel Ordre Mondial.

Le saviez-vous ? Shocked
Qu'est-ce que le fascisme ? scratch - Petite leçon rapide sur le fascisme.
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Arton314 « Quatre années d’Allemagne d’Hitler vues par un étranger » de Cesare Santoro. study Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 20110610

Affiche de propagande NS: (" On y voit une série d'animaux saluer Goëring.En haut à droite: un signe disant " Vivisection interdite" ( vivisection verboten ).Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Animal12 (" Les animaux de laboratoires saluant Hermann Göring" )

Ces Nazis Noirs qui soutenaient Hitler. scratch
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre D_apry11La liberté d'expression au "pays des Droits de l'Homme", c'est ça.... />
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Loigay12 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Contro12 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 15282711 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Bluj_j10
...hélas, d'autres "démocraties" embastillent ses citoyens pour délit d'opinion,voyez cette vidéo >
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Arton250
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Th10 C'est un proverbe populaire utilisé par Shakespeare: "Henry IV", Première Partie, Acte III, scène 1, page 640 édition La Pléiade, traduction de Victor Hugo: << Dites la vérité, et vous humilierez le diable. >>
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Arton317 Ursula Haverbeck explique pourquoi l'Holocauste est le plus grand et le plus persistant mensonge de l'Histoire.
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Imgres10 Ursula Haverbeck, 87 ans, est condamnée à dix mois de prison ferme !
Ursula Haverbeck, surnommée en Allemagne la « mamie nazie », a soutenu lors de son procès que « le camp d’Auschwitz n’a pas été un lieu d’extermination».
L'interview Vérité de Robert Faurisson à Méta Tour.
Démocratie dictatoriale : Wolfgang Fröhlich, en prison depuis 10 ans pour délit d’opinion. scratch Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Th3yvv10
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vign_i10 Udo Voigt (NPD): Violations des droits de l'homme en Europe : Dieudonné, Fröhlich, Haverbeck.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-16 "Qui ne gueule pas la vérité, quand il sait la vérité, se fait complice des menteurs et des faussaires"​ (Charles Péguy)

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Raymon10 « Débattre avec quelqu'un,c'est prendre le risque de changer d'avis » (Raymond Aron)

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jean_c10 "L'Histoire est du vrai qui se déforme,et la légende du faux qui s'incarne" (Jean Cocteau)

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Dresde10 DEVOIR DE MEMOIRE = DRESDE, les 13, 14 et 15 FEVRIER 1945. Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Candle21

" Dresde : Crime contre l'humanité,impuni à ce jour...."

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Dresde10 "Souvenons-nous: Dresde 13,14,15 février 1945"

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Umschl10 (Sur les raids aériens, lire « L’Incendie » de Jörg Friedrich aux éditions de Fallois. 2004 study ).

HELLSTORM - Tempête Infernale:ce film racontel'histoire que les vainqueurs,encore à ce jour, ne veulent pas que vous sachiez...
6 août 1945 : "Barbarie démocratique : Hiroshima " study Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Arton310

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 74641010

« Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite. » (Charles Péguy)

"Qui n'entend qu'un son, n'entend qu'une cloche, écoutons les deux sons de cloche..."

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Robert10

Claude Sarraute: "notre shoa ont l'a vendu au monde entier".
Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Sans-t12Ayatollah Khamenei - "Les temps sombres sont devant nous "...
Un rabbin anti-sioniste : « la shoah a été créée par des sionistes. »

" Le professeur Faurisson a eu ​85 ans ​le 25 janvier​ 2014. Voici la vidéo qu'a composée pour lui un de nos correspondants allemands, que nous félicitons également " Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Th10

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 41fzum10 " 1990, 45 ans après Nuremberg,les Sovietiques reconnaissent l'assassinat des officiers polonais dans la forêt de Katyn...."

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-12 " Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...."

L'avis de nos présidents de la république :

Nagasaki et Oradour: où est la vraie barbarie ?
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Jean_j11 Jean Jaurès : « Le courage, c’est de chercher la Vérité et de la dire ».
Les Derniers Jours du Grand Mensonge... Shocked Aucun Juif gazé - 'I'm With You'... scratch
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 Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre

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Spartacus

Kouros
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeVen 4 Nov - 18:45

Rudolf Hess:martyr de la Paix

Adolf Hitler n'a jamais voulu qu'une seule guerre:
celle dirigée contre l'URSS,à la fois pour abattre l'abjection communiste
et pour conquérir l'Ukraine, la terre la plus fertile d'Europe,ridiculement
sous-exploitée par la grotesque agriculture soviétique
.
Le Reich manque d'espace pour le projet fantasmagorique de son Führer:
donner un continent aux Germano-Scandinaves pour qu'ils puissent élaborer,
bien plus tard,la surhumanité.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Ts10

Rudolf Hess ,le confident le plus intime,connaît tout cela.
Hess veut tenter une dernière approche des Britanniques,
avant que la Wehrmacht ne se rue dans les plaines de l'Est.
Son ami le géopoliticien Albrecht Haushofer, le fils de son vieux professeur,
lui a conseillé de s'adresser à la plus haute aristocratie terrienne,dans l'espoir
de la voir agir auprès du très malléable George VI pour qu'il renvoie Churchill
et appelle à la tête du gouvernement un pacifiste comme Lord Halifax.
Le géopoliticien rêve autant que le " remplaçant du Führer pour le parti ":
il y a beau temps que la ploutocratie industrielle et financière de Grande-Bretagne domine l'aristocratie terrienne.
S'ensuit l'équipée que l'on a tournée en ridicule,alors qu'elle est un exemple
de dévouement illimité d'un romantique exalté.
Le 10 mai 1941,Hess, excellent pilote,emmène un Me 110 au-dessus
de l'Ecosse et saute en parachute.

Il veut semer la paix et récolte des avanies.

Churchill le tourne en ridicule et le traite en criminel de guerre,
ce que Rudolf Hess n'est assurément pas.
Le Führer, ébahi par la candeur et la naïveté de son ami,est bien obligé
de faire passer son acte pour une manifestation de folie passagère
(c'est ce que Hess lui avait recommandé de faire en cas d'échec de sa part,
dans une lettre,remise au Führer le 11 mai).

Hitler profite de l'occasion pour ordonner de fermer les cercles accultistes
et d'interdire les professions de mage et d'astrologue:35 000 charlatans,
vaguement protégés jusque-là par Rudolf Hess,doivent changer d'activité
ou passer à la clandestinité....encore des victimes de l'obscurantisme nazi !

Rudolf Hess sera condamné à la prison à vie par les nobles juges
du TMI de Nuremberg et mourra dans la prison forteresse
de Spandau , en août 1987,n'ayant été autorisé à recevoir
des visites de sa femme et de son fils qu'à partir de 1969.

Contrairement à certains,je ne cherche pas mes sources "entre les lignes",
mais sur les écrits de l'auteur de MK.

La doctrine d'Adolf Hitler
(Editions Albin Michel,juillet 1942)

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Thumbn11

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 260wta10


La conquête de terres nouvelles,
seule voie de salut pour l'Allemagne.


Reste donc un seul moyen d'assurer l'avenir de l'Allemagne: la conquête.
Et cette conquête ne doit s'effectuer ni en Afrique, ni en Amérique,
ni en Asie, mais en Europe.
Pareille entreprise exige avant tout de la résolution.

" Il ne s'agit pas
, déclare Hitler, de procéder
par demi-mesures, car cette tâche réclame une volonté indomptable,
une énergie inflexible, qui se dépense sans compter.
Toute la politique du Reich doit s'orienter exclusivement vers ce but.
Aucune démarche ne devra être inspirée par des considérations étrangères
à l'exécution de ce plan."


Si le gouvernement impérial avait clairement comprit ces choses,
il aurait également compris que c'était à l'est, autrement dit dans les régions
placées sous la domination du tsar de Russie, que l'Allemagne pouvait
trouver les terres dont elle a besoin.

" Si l'Allemagne avait assumé en 1904 la même attitude que le Japon
, écrit Hitler, qui semble envisager déjà une action concertée
de Berlin et de Tokio contre la Russie, tout le sang
répandu pendant la guerre mondiale aurait été épargné, et la position
de l'Allemagne aurait été assurée pendant des siècles."

Mais une telle politique exige d'abord une attitude réaliste à l'égard
du principe des frontières.Celles-ci ne sont pas intangibles,
" car la nature ne connaît pas de frontières politiques.
Elle engendre la vie, la lance dans le monde et la regarde se débrouiller.
Dieu a créé l'homme.Il a créé des nations, c'est-à-dire des groupements
humains, liés par la communauté du sang, de la langue et des moeurs.
Il n'a créé ni les Etats ni les frontières.
Celles-ci sont une création des hommes, et ce que les hommes ont créé,
d'autres hommes peuvent le défaire.


Le choix décisif: l'Angleterre ou la Russie ?

L'Allemagne devait ensuite choisir judicieusement ses alliés.
Il fallait renoncer délibérément à l'alliance absurde avec l'Autriche
et s'allier avec l'Angleterre, alors l'ennemie de la Russie.

" Il eût fallu pour cela renoncer à l'expansion économique,
à la politique maritime et coloniale qui inquiètait l'Angleterre,
mais ce sacrifice eût été amplement compensé par le formidable
accroissement de notre puissance sur le continent."


Faute de n'avoir pas su choisir entre l'Angleterre et la Russie,
l'Allemagne a eu la maladresse de se mettre à la fois
ces deux puissances à dos.Ainsi le conflit qui allait s'engager
ne pouvait, à moins d'un miracle, se terminer en sa faveur.




Dernière édition par Spartacus le Lun 7 Nov - 19:03, édité 2 fois
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Spartacus

Kouros
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeVen 4 Nov - 19:03

La thèse officielle prétend que Hitler voulait provoquer un conflit armé en Europe
afin d’obtenir sa revanche sur 1918. Si c’était vrai, il aurait dû sauter de joie lorsque,
le 3 septembre 1939, l’Angleterre puis la France lui déclarèrent de facto la guerre.
Mais c’est le contraire qui advint. Nous possédons sur cette question un témoignage
qui n’a jamais été démenti : celui de l’interprète officiel Paul-Otto Schmidt.
C’est lui qui apporta au Führer et à son ministre des Affaires étrangères
Joachim von Ribbentrop la traduction de l’ultimatum britannique.
Dans ses mémoires, il raconte qu’à la lecture de ce document, Hitler resta
« comme pétrifié, regardant droit devant lui ». « Au bout d’un moment,
poursuit-il, il se tourna vers Ribbentrop qui était resté comme figé à la fenêtre.
“Et maintenant ?” demanda Hitler à son ministre des Affaires étrangères,
avec un éclair de fureur dans les yeux, comme s’il voulait exprimer que Ribbentrop
l’avait faussement informé sur la réaction des Anglais »
(cf. P. Schmidt, Sur la scène internationale, Plon, 1950, p. 226).


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Images10



HITLER SAVAIT-IL ?



+ La thèse officielle.

R.Hess a-t-il agi seul ou avec l'assentiment du Chancelier ?
S'appuyant entre autres sur les communiqués de presse allemands
de l'époque,sur certains documents et sur des témoignages d'après-guerre,
l'histoire officielle privilégie la première hypothèse.


Le témoignage de Hildegard Fath.

A Nuremberg,ainsi,son avocat,Me Alfred Seidl,déclara:

"Personne ne savait rien de ce vol,sauf son ancien aide de camp,Hitsch.
Le Führer lui-même ne fut informé du vol et des intentions de Hess que
par une lettre qui lui fut remise après son atterrissage en Angleterre."

(TMI,X,9)

Cette lettre ne fut pas produite pendant le procès et,
à ma connaissance,ne l'a jamais été nulle part.
L'avocat s'appuyait sur le témoignage de Hildegard Fath qui avait été
la secrétaire personnelle de R.Hess pendant plus de 7 ans (octobre 1933
à mai 1941).(TMI,XIX,411.Dans sa plaidoirie prononcée le 25 juillet 1946,
Me Seidl,s'appuya sur le contenu de la lettre en se référant aux déclarations
de H.Fath.

Dans une déclaration sous serment rédigée à Nuremberg,elle avait précisé:

M.Hess,au moment de son départ en avion pour l'Angleterre,laissa une lettre
qui devait être remise au Führer,après qu'il eût atterri en Angleterre.
J'ai lu une copie de cette lettre,elle commençait à peu près en ces termes:

"Mon Führer,quand vous recevrez cette lettre je serai en Angleterre"

Je ne me souviens plus du texte exact de cette lettre,mais Hess y parlait
principalement des propositions qu'il voulait soumettre à l'Angleterre,
en vue de conclure la paix.
.
(Voy.doc.Hess-13,publié dans TMI,XL,278-9.
Voy.aussi TMI,IX,731 (traduction française du document Hess-15).



Le compte rendu d'un entretien avec le duc d'Hamilton.


De nombreux documents confirment la teneur de ce témoignage.
Je citerai tout d'abord le compte rendu de son entrevue avec le duc d'Hamilton,
le 11 mai 1941 (compte rendu rédigé par le duc lui-même).
A aucun moment,R.Hess ne prétendit avoir été envoyé par Hitler ou avec
son assentiment.Pourtant,il lui raconta avec un certain nombre de détails
la genèse de sa mission.La phrase la plus importante me paraît être celle-ci:
"Il (R.Hess) poursuivit en disant qu'il était en mission humanitaire et que
le Führer ne voulait pas battre l'Angleterre et (qu'il) désirait mettre un terme
au combat (He went on to say that he was on mission of humanity and
that the Führer did not want to defeat England and wished to stop fighting
)
(Voy.doc.M-116,reproduit dans TMI,XXXVIII,174-6).

Si,vraiment,l'homme avait été envoyé par le Führer,il l'aurait dit clairement,
afin de donner du crédit à sa "mission".
Je souligne d'ailleurs que le lendemain,lors de son entretien avec Ivone Kirkpatrick,
spécialiste de l'Allemagne auprès du ministère des Affaires étrangères,R.Hess
déclara qu'il "était venu ici à l'insu de Hitler" (he had come here without
the knowledge of Hitler
)
(Voy.le "Rapport d'une entrevue avec M.Rudolf Hess (13 mai) par Kirkpatrick).

Par la suite,jamais il ne démentit son propos.
(Voy.les autres comptes rendus des deux autres entretiens entre R.Hess
et Kirkpatrick,produits à Nuremberg sous les cotes M-117 et M-118 et
consultables dans TMI,XXXVIII,177-182).


Le compte rendu d'un entretien avec Lord Simon.

Je citerai également le compte rendu de l'entretien,le 10 juin 1941,
entre R.Hess et Lord Simon.Soucieux d'éclairer la genèse de sa mission,
l'émissaire de paix expliqua:

"L'idée me vint en juin de l'année dernière,pendant la campagne de France,
alors que j'étais auprès du Führer.
A la fin de la campagne de France,le Führer fit son offre (de paix) à l'Angleterre.
Comme on le sait,cette offre fut repoussée,ce qui confirma d'autant plus
ma résolution de mettre mon plan (meinen Plan) à exécution,étant donné
les circonstances présentes.(Longue pause).Survint,très peu de temps après,
la guerre aérienne entre l'Allemagne et l'Angleterre qui,dans l'ensemble,
causa,en fin de compte,plus de dommages à l'Angleterre qu'à l'Allemagne.
J'eus alors l'impression que l'Angleterre ne pourrait plus céder sans perdre
considérablement son prestige,et c'est pourquoi je me suis dit à moi-même:
"Je dois plus que jamais maintenant mettre mon plan à exécution
(muss ich jetzt erst recht meinen Plan verwirklichen),car si j'étais
en Angleterre,ce pays aurait l'occasion d'entreprende des négociations
avec l'Allemagne sans perdre son prestige."

(Voy.le document.Hess-15,pp.3 et 4.Publié (avec coupures) dans
TMI,XL,279-292.Voy.également TMI,X,10-11.).

R.Hess parlait bien de son plan ("meinen Plan"),sans insinuer
une seule fois que Hitler en aurait été préalablement informé.


Les propos de J.von Ribbentrop.

Du côté allemand,je citerai le compte rendu de l'entretien qui eut lieu
le 13 mai 1941 entre Joachim von Ribbentrop et Bénito Mussolini.On lit:

"Le ministre des Affaires étrangères du Reich déclara alors que le Führer
l'avait envoyé au Duce afin de le mettre au courant de l'affaire Hess.
A propos de l'affaire Hess,il remarqua que le Führer et ses collaborateurs
avaient été stupéfaits du geste de Hess.C'est l'acte d'un fou.
(Es handelt sich um die Tat eines Wahnsinnigen)
.
(Voy.doc.PS-1866,publié dans TMI,XXIX,29-40,l'extrait traduit se trouve p.29.
A Nuremberg,l'Accusation l'a cité en le traduisant très approximativement:
voy. TMI,VII,150-1:voy.également Nazi Conspiracy and Aggression,
Vol.IV (Office of the United States Chief Counsel for Prosecution of Axis
Criminality Washington,DC:United States Government Printing Office,
1946,doc.1866-PS.


LA CONTRE-THESE.

Certains pourront me répondre que,prisonnier des Britanniques,l'émissaire de paix
mentait afin de cacher la stratégie allemande et que,face à B.Mussolini,
J.von Ribbentrop cachait la vérité afin de tranquilliser les Italiens.
C'est possible,mais cela ne suffit pas pour affirmer que Hitler aurait été mis
au courant.Pour l'affirmer,il faut des éléments concrets.


L'article paru dans l'American Mercury.

On pourra invoquer un curieux article paru en mai 1943 dans l'American Mercury
et intitulé:"The Inside Story of the Hess Flight" (Les dessous du vol de Hess).
L'historien Mark Weber semble lui accorder un certain crédit.Ce n'est pas mon cas.
Certes,cette histoire de négociations secrètes entre Allemands et Britanniques
avec un R.Hess choisi par Hitler pour être son envoyé peut paraître plausible,
mais l'auteur avait bâti son récit sans apporter le moindre commencement de preuve.


Les arguments du fils de R.Hess.


J'ajoute que dans son étude déjà citée par ailleurs,W.R.Hess n'en parle pas.
A l'appui de la thèse selon laquelle son père aurait agi avec l'accord du Führer,
il invoque cinq éléments:

1) - un entretien sans témoin entre les deux personnages
"quelques jours" avant le 10 mai 1941:la conversation aurait parfois été
vive et au moment de se séparer le Führer aurait dit à son dauphin:
"Hess,vous êtes vraiment têtu",

2) - les relations entre Hitler et Hess:elles étaient "si étroites et intimes
qu'on peut logiquement en déduire que Hess n'aurait pas pris une si importante
initiative en pleine guerre sans en avoir tout d'abord informé Hitler"
,

3) - le sort de la famille Hess après le 10 mai 1941:bien que les adjudants
et les secrétaires de R.Hess aient été emprisonnés après son vol,Hitler intervint
pour que la famille de son dauphin soit protégée et qu'une pension soit versée
à son épouse.De plus,en octobre 1941,il envoya un télégramme de condoléances
à la mère de R.Hess dont l'époux venait de mourir,

4) - deux lettres rendues publiques en 1992 par les Britanniques:
R.Hess les avaient écrites le 14 juin 1941,trois jours avant de tenter de se suicider.
L'une à l'intention de sa famille,la deuxième à l'intention du Führer.

"Les deux confirment que ses relations étroites avec Hitler existaient encore.
S'il avait entrepris sa mission (dont il était désormais évident qu'elle avait échoué)
sans en avoir tout d'abord informé Hitler,ses relations avec Hitler n'auraient
évidemment plus pu être fondées sur la confiance"
,

5) - Le confident de Hess,le Gauleiter Ernst Bohle,qui l'avait aidé à traduire
des documents en anglais:

"jusqu'à sa mort,il resta convaincu que tout cela avait été réalisé avec
la connaissance et l'approbation d'Hitler".

(Voy.Wolf Rüdiger Hess "The Life and Death of My Father,Rudolf Hess").

Personnellement,je ne trouve ni dans ces faits,ni dans ces déductions
une quelconque preuve solide en faveur de la thèse soutenue par W.R.Hess.
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Spartacus

Kouros
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeVen 4 Nov - 19:24

La thèse de Pierre Fontaine.

Quant à la thèse de Pierre Fontaine selon laquelle Hitler aurait donné
R.Hess comme otage "garantissant l'exécution des promesses faites
par Hitler à Londres dans le cas d'une victoire des troupes allemandes
en Union soviétique"
,
(voy.P.Fontaine,Une main cachée tue pour le pétrole.
La guerre secrète du pétrole
(Collection LIES,sd),p.97.
je ne m'y attarderai pas,s'agissant d'un échaufaudage intellectuel de type
complotiste sans aucun fondement.Ignorant visiblement tout du dossier,
l'auteur écrit par exemple:

"A Nuremberg,Hess se défendit d'avoir agi avec l'accord de Hitler.
Défense compréhensible de la part d'un homme qui joue sa tête dans un climat
de haine,les principaux acteurs étant morts,la contradiction n'est pas à craindre
et il est normal que le survivant essaie de tirer à lui la couverture des sentiments
nobles.
(Ibid.,p.91)
Les silences bilatéraux du procès de Nuremberg secrètent-ils une entente tacite ?
Mutisme de l'accusé (qui acceptera d'être reconnu faible mentalement)
contre la vie sauve ? C'est vraisemblable.
( Ibid.,p.92).

A cela je répondrai que:

- comme on le verra plus loin,R.Hess ne se défendit pas devant le tribunal
auquel il déniait le droit de le juger,s'il laissa son avocat répondre à certaines
des accusations portées contre lui,ce fut uniquement dans un souci de vérité
historique.

- R.Hess ne craignait pas la mort.Dans sa déclaration finale (voir plus loin),
il se déclara prêt à recommencer même s'il savait qu'un bûcher lui était réservé.
J'ajoute que lors de sa détention en Angleterre,il commit deux tentatives de
suicide,dont une blessure infligée près du coeur à l'aide d'un canif(TMI,I,171).
Quant à affirmer qu'il aurait accepté un pareil marché,c'est mal connaître sa droiture.

- loin d'accepter d'être reconnu faible mentalement,R.Hess fit au contraire
des réponses censées à l'équipe médicale qui l'examina en novembre 1945.
Le rapport médical précise:

Psychologiquement,Hess est tout à fait conscient.Il répond rapidement en
ne s'écartant pas du sujet,aux questions qui lui sont posées.
Il parle d'une façon cohérente,ses pensées sont claires et précises et sont
accompagnées de gestes expressifs.De même,il ne présente aucune manifestation
de paralogisme.Il doit être noté que le présent examen mental (...) prouve
que l'intelligence de Hess est normale et dans certains cas au-dessus
de la moyenne.Ses mouvements sont naturels et non forcés.

(voy.l'annexe II du "Rapport de la Commission désignée pour examiner l'accusé
Rudolf Hess",reproduite dans TMI,I,169-175,l'extrait cité se trouve p.172.

Plus loin,P.Fontaine prétend que R.Hess n'était pas venu négocier"les mains vides"
(Ibid,.p.103),il venait avec la promesse qu'en cas de guerre victorieuse
contre l'URSS,l'Allemagne céderait aux Britanniques les champs pétrolifères
du Caucase.Mais rien ne vient prouver cette allégation,les comptes rendus
des conversations qu'eut R.Hess avec des personnalités britanniques attestent
que jamais il n'évoqua la promesse d'un "présent pétrolier".
La thèse soutenue par P.Fontaine ne s'appuie sur rien de solide.

HESS A AGI CONFORMEMENT AUX DESIRS DE HITLER.

Voilà pourquoi jusqu'à plus ample information,je reste persuadé que R.Hess a agi seul,
sans en avoir auparavant averti le Führer.Mais cela n'a finalement aucune importance,
car avec ou sans approbation,R.Hess savait qu'il agissait conformément aux désirs
profonds de Hitler,celui-ci ayant toujours recherché la paix avec les démocraties
occidentales.

Le discours du 6 octobre 1939.

Je rappelle par exemple qu'après l'écrasement de la Pologne,le chancelier allemand
tendit la main à la France et à l'Angleterre pour que cesse un conflit désormais
dénué de sens et pour qu'une véritable collaboration internationale s'instaure
en Europe.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Hitler10
(Hitler prononce son discours de paix le 6 octobre 1939)


Le 6 octobre 1939,à la tribune du Reichstag,il déclara:

"(...) je crois qu'il est de mon devoir de parler ici,même au risque d'apprendre
que les instigateurs ne voient dans mon discours que l'expression de ma peur
et un symptôme du degré de mon désespoir.
Pourquoi la guerre dit-elle maintenant avoir lieu à l'Ouest ?
Pour la reconstitution de la Pologne ? La Pologne du Traité de Versailles
ne ressuscitera jamais.
Cela,ce sont deux des plus grands Etats de la Terre qui le garantissent.
L'organisation définitive de cet espace,la question de la restauration
d'un Etat polonais sont des problèmes qui ne seront pas résolus par la guerre
à l'Ouest,mais exclusivement par la Russie dans un cas,et par l'Allemagne
dans l'autre.
On sait d'ailleurs très exactement que ce serait une aberration que d'anéantir
des millions de vies humaines et de détruire des centaines de milliards de valeurs
pour réédifier peut-être une construction qui avait déjà été,au temps
de sa formation,qualifiés d'avortement par tous les non-polonais.
Quelle serait donc autrement la raison ? L'Allemagne n'a posé à l'Angleterre
aucune revendication qui puisse menacer l'Empire colonial britannique ou remettre
son existence en question.Non, au contraire.
Ni à la France,ni à l'Angleterre,l'Allemagne n'a adressé de pareille revendication.
Mais cette guerre doit-elle être réellement faite pour donner un nouveau régime
à l'Allemagne,c'est-à-dire pour détruire le Reich actuel et pour refaire un nouveau
Versailles,alors des millions d'hommes seront inutilement sacrifiés,parce que,
ni le Reich allemand ne sera détruit,ni un second Versailles ne sortira de cette guerre.
Non,cette guerre à l'Ouest ne règle aucun problème,à part les finances malades
de quelques marchands de canons et propriétaires de journaux ou de quelques
autres profiteurs de guerre internationaux.
Deux problèmes sont aujourd'hui en discussion:

1) Le règlement des questions résultant de la dissolution de la Pologne,et

2) Le problème de la suppression des craintes internationales qui rendent
plus difficile la vie politique et économique des peuples.

Quels sont donc maintenant les buts du gouvernement du Reich en ce qui concerne
l'ordre à créer dans le territoire qui est reconnu comme sphère d'influence
allemande à l'Ouest de la ligne de démarcation germano-russe ?

1) L'établissement d'une frontière du Reich correspondant aux conditions historiques,
ethnographiques et économiques.

2) L'aménagement de la totalité de l'espace vital sur la base des nationalités,
c'est-à-dire:une solution de ces questions de minorités qui ne concernent pas
seulement ce territoire mais (...) presque tous les Etats du sud-est de l'Europe.

3) Corrélativement:l'essai d'une solution et d'un règlement du problème juif.

4) La restauration de la vie économique et des transports pour le profit de tous
les habitants de ce territoire.

5) La garantie de la sécurité de tout ce territoire et

6) La constitution d'un Etat polonais offrant dans sa structure et dans sa direction
la garantie de ne pouvoir devenir ni un nouveau foyer d'incendie pour le Reich
allemand ni un centre d'intrigues contre l'Allemagne et la Russie.
De plus,on doit s'efforcer immédiatement de faire disparaître les conséquences
de la guerre,ou tout au moins de les atténuer,c'est-à-dire d'adoucir les très grands
maux d'à-présent par une assistance pratique.
Ainsi que je l'ai déjà souligné,de telles tâches peuvent bien se discuter autour
d'une table de conférence,mais elles ne peuvent jamais y être résolues.
Si l'Europe tient,en somme,au calme et à la paix,les Etats européens devraient
être reconnaissants à l'Allemagne et à la Russie de faire désormais de ce foyer
de troubles une zone de développement pacifique et de voir ces deux pays
en assumer la responsabilité et accepter aussi les sacrifices que cela comporte.
Mais la deuxième des tâches à accomplir,et à mes yeux la plus importante,
est de faire régner non seulement la conviction mais aussi le sentiment d'une
sécurité européenne.Pour cela,il est nécessaire que:

1) La lumière absolue soit faite sur les buts de la politique extérieure des Etats
européens.En ce qui concerne l'Allemagne,le gouvernement du Reich est disposé
à donner des éclaircissements absolument complets sur ses intentions de politique
extérieure.Il met au premier plan de cette déclaration la constatation que
le Traité de Versailles n'existe plus à ses yeux.
La revendication des colonies se fonde non seulement sur notre droit historique
aux anciennes colonies allemandes mais surtout sur le droit élémentaire à
une participation aux sources de matières premières du globe.
Cette revendication n'est pas un ultimatum,elle n'est pas non plus une exigence
appuyée par la force,mais au contraire une exigence de justice politique
et de bon sens économique.

2) L'exigence d'une prospérité véritable de l'économie internationale,en liaison
avec l'augmentation du commerce et des échanges,présuppose la remise en ordre
des économies intérieures,c'est-à-dire des productions au sein des divers Etats.
Mais pour faciliter l'échange de ces productions,il faut en venir à une réorganisation
des marchés et à un règlement définitif des monnaies,afin de déblayer peu à peu
les obstacles qui s'opposent à la liberté du commerce.

3) Mais la condition nécessaire et préalable la plus importante d'une réelle
prospérité de l'économie européenne et également de l'économie extra-européenne
est l'établissement d'une paix absolument garantie et du sentiment de sécurité
des divers peuples.Cette sécurité sera rendue possible surtout par une réduction
des armements à un niveau raisonnable et économiquement supportable.
Ce sentiment nécessaire de sécurité implique avant tout un règlement de
l'applicabilité et du domaine d'utilisation de certaines armes modernes qui sont
capables de pénétrer en tout temps jusqu'au coeur de chaque pays et qui de ce fait
font règner un sentiment constant d'inquiètude.
J'ai déjà fait des propositions en ce sens dans mes discours précédents au Reichstag.
Elles ont été vouées à un refus,sans doute du fait qu'elles provenaient de moi.
Je continue toutefois à croire que le sentiment de la sécurité nationale ne reparaîtra
en Europe que si,dans ce domaine,des obligations internationales nettes et créant
un lien de droit auront largement défini les concepts du recours aux armes
permises et interdites.
De même que la Convention de Genève est arrivée jadis,du moins dans les Etats
civilisés,à prohiber la mise à mort des blessés,les mauvais traitements à l'égard
des prisonniers,les actes de guerre contre les non-combattants,etc,et de même
qu'on a réussi au cours des temps à obtenir l'observation universelle de cette
prohibition,de même l'on doit pouvoir aboutir à définir l'emploi de l'arme de l'air,
celui des gaz,etc,des sous-marins et également les concepts de la contrebande,
de telle manière que la guerre (n'ait plus) son odieux caractère de lutte contre
les femmes et les enfants et,de façon générale,contre les non-combattants.
Je me suis efforcé,dans cette guerre avec la Pologne,de limiter l'emploi de
l'arme aérienne aux objectifs importants au point de vue militaire ou de n'y faire
appel qu'en cas de résistance active sur un point déterminé.
En liaison avec la Croix-Rouge,il doit être possible de dégager une réglementation
internationale de principes universels.
C'est dans ces conditions seulement que la paix pourra revenir,notamment sur
notre continent peuplé de façon si dense,une paix qui,exempte de méfiance
et d'angoisse pourra être la condition préliminaire d'une prospérité véritable,
également dans la vie économique.
Je crois qu'il n'y a pas d'homme d'Etat européen soucieux de ses responsabilités
qui ne désire de tout son coeur que son peuple fleurisse.
Mais ce voeu ne saurait se réaliser que dans le cadre d'une collaboration générale
des nations de ce continent.Aussi le but de tout homme luttant sincèrement
pour l'avenir de sa propre nation ne peut-il être que d'assurer cette collaboration.
En vue d'atteindre ce noble résultat,il faudra bien un jour que les grandes nations
de ce continent délibèrent ensemble pour élaborer,adopter et garantir dans
une réglementation exhaustive un statut leur donnant à toutes un sentiment
de sécurité,de tranquilité et,pourtant,de paix.
Il est impossible que pareille conférence se réunisse sans les travaux préalables
les plus approfondis,c'est-à-dire sans avoir tiré au clair les points de détail,
et surtout sans élaboration préparatoire.
Mais il est tout aussi impossible que cette conférence appelée à fixer pour
des décennies les destinées précisément de ce continent,puisse travailler
sous le grondement des canons ou même,tout simplement,sous la pression
d'armées mobilisées.Et s'il faut tôt ou tard résoudre ces problèmes,il serait plus
raisonnable de s'attacher à leur solution avant que des millions d'hommes
ne soient de nouveau sacrifiés sans but et des valeurs représentant des milliards
détruites sans résultat.
On ne saurait concevoir le maintien de l'état actuel des choses à l'Ouest.
Chaque jour exigera bientôt un nombre croissant de victimes.
Il arrivera un moment ou pour la première fois la France bombardera et démolira
peut-être Sarrebruck.Comme représailles,l'artillerie allemande détruira Mulhouse.
En manière de vengeance,la France prendra à son tour Karlsruhe sous le feu
de ses canons et l'Allemagne,de son côté,usera de réciprocité à Strasbourg.
Alors l'artillerie française tirera sur Fribourg et l'artillerie allemande sur Colmar
ou Sélestat.Puis l'on disposera de pièces à plus longue portée et de part
et d'autre la destruction s'étendra de plus en plus et ce que,finalement,
l'artillerie à grande puissance ne pourra plus atteindre,sera anéanti par les aviateurs.
Le jeu sera très intéressant pour un certain journalisme international
et éminemment utile aux fabricants d'avions,d'armes,de munitions,etc,
mais épouvantable pour les victimes.
Cette lutte impitoyable ne se déroulera d'ailleurs pas seulement sur Terre.
Car elle s'étendra plus loin,sur la mer.Il n'y a plus d'îles aujourd'hui.
Et les fortunes nationales d'Europe seront gaspillées en obus tandis que les forces
de peuples se consumeront sur les champs de bataille dans les flots de sang.
Er cependant,un beau jour,il y aura de nouveau une frontière entre l'Allemagne
et la France,seulement au lieu de villes florissantes ce seront des champs de ruines
et des cimetières à n'en plus finir qui s'étendront tout au long.
Il se peut que MM.Churchill et consorts interprètent tout bonnement ma manière
de voir comme une preuve de faiblesse ou de lâcheté.
Je n'ai pas à m'occuper de ce qu'ils pensent.
Je ne fais ces déclarations que parce que je veux tout naturellement épargner
ces souffrances aussi à mon peuple.
Toutefois,si le point de vue de M.Churchill et de sa clique devait l'emporter,
la déclaration que je fais aurait été la dernière.Nous lutterons alors.
Ni la force des armes,ni le temps ne feront fléchir l'Allemagne.
Il n'y aura plus de novembre 1918 dans l'histoire allemande.
Il est puéril d'espérer une dissolution de notre peuple.M.Churchill est convaincu
que la Grande-Bretagne vaincra.Quant à moi,je ne doute pas une seule seconde
que c'est l'Allemagne qui remportera la victoire.
Au destin de décider qui a raison.Il y a toutefois une chose certaine:
on n'a jamais vu deux peuples sortir l'un et l'autre vainqueurs d'une guerre.
L'histoire du monde a,en revanche,très souvent constaté qu'il n'y avait que
des vaincus.
Il me semble que tel a déjà été le cas dans la dernière guerre.
C'est aux peuples et aux dirigeants des peuples qui partagent ma manière de voir
qu'il incombe de prendre la parole.
Et que ceux qui croient être forces de voir dans la guerre la solution la meilleure,
repoussent la main que je leur tends !
Comme Führer du peuple allemand et en tant que chancelier du Reich,
je ne puis en ce moment que remercier le Seigneur de nous avoir si miraculeusement
accordé ses bénédictions dans la lutte terrible que nous avons soutenue pour
notre droit et prier de nous permettre ainsi qu'à tous les autres de trouver
la voie qui conduira non seulement le peuple allemand mais encore l'Europe
entière à une nouvelle et bienfaisante ère de paix."

(voy.Akten Zur Deutschen Auswärtigen Politik,1918-1945,
série D.1937-1945,Band VIII (P.Keppler Verlag KG,1961),pièce 205,pp.177-180.
Pour une traduction en français,voy.le tract diffusé par les autorités
allemandes sous l'Occupation et consultable à la BDIC sous la cote:4e 128Res/265.

Cette offre de paix fut repoussée par l'Angleterre (qui lui avait opposé
par avance une fin de non-recevoir) puis par la France (le président
du Conseil Edouard Daladier,tout d'abord hésitant,ayant été retourné
par les bellicistes).
Je n'y reviendrai donc pas ici,me contentant de souligner que si Hitler
avait eu le sentiment de tenir enfin sa guerre pour prendre
sa revanche contre les vainqueurs de 1918,ce discours se serait révélé
non seulement insensé,mais aussi très dangereux,car en face,
on pouvait le prendre au mot.
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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeVen 4 Nov - 19:37

Le témoignage du général Milch.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Germil10
(Le général Erhard Milch.A Nuremberg,il déclara que Hitler avait attendu
l'échec de son "offensive de paix" du 6 octobre pour constituer
des réserves de bombes.)

Un autre élément démontre la bonne foi de Hitler.
En mai 1939 puis à la fin de l'été,le général Milch avait appelé son attention
sur les faibles réserves de bombes dont disposait la Luftwaffe.
Le Führer n'y avait donné aucune suite.Il fallut attendre le 12 octobre 1939
pour que celui-ci déclare:

"Mes tentatives en vue de maintenir la paix avec l'Ouest après la campagne
de Pologne ont échoué.La guerre continue.
Maintenant,nous pouvons et nous devons fabriquer des bombes."

(Voy.la déposition du général Erhard Milch à Nuremberg:TMI,IX,58-9.)

W.Churchill le belliciste.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 63-8410


J'ajoute que malgré les réactions très négatives de ses ennemis,Hitler
ne désarma pas.Pendant le premier semestre de l'année 1940,l'Allemagne
lança officieusement des appels de paix en direction de la Grande-Bretagne.
S'ils restèrent sans écho,c'est parce que W.Churchill voulait poursuivre
la lutte,non pour l'indépendance de la Pologne,mais pour détruire le régime
national-socialiste.Le 11 juin 1940,au Conseil suprême tenu près de Briare,
le premier Ministre britannique jeta le masque.Repoussant toute possibilité
de paix malgré la défaite de la France,il lança:

"Même si l'Allemagne parvient à occuper la France tout entière(...)les Alliés
conservent en fin de compte,les moyens de vaincre et de détruire le régime
national-socialiste."

(Voy.Maxime Weygand,Rappelé au service (éd.Flammarion,1950,appendice VI:
"Procès verbal de la séance du Conseil suprême tenu au château du Muguet,
près de Briare,le 11 juin 1940" (reproduction in extenso) p.596.

L'aveu était énorme.L'indépendance de la Pologne,il n'en était plus question
(on le verra d'ailleurs en 1945,lorsque ce pays sera purement et simplement
abandonné à Staline...).
La protection des petites nations n'avait été qu'un prétexte.
Pour les bellicistes britanniques,l'objectif réel était la destruction du IIIè Reich,
incarnation d'une révolution nationale et authentiquement sociale.


W.Churchill persiste et signe.


Neuf jours plus tard,W.Churchill confirma son jusqu'auboutisme.
Le 20 juin,il fut averti que l'ambassadeur britannique à Washington avait
confidentiellement demandé à son homologue allemand quels seraient les termes
d'une paix proposée par l'Allemagne.
Aussitôt,il envoya le message suivant à son ministre des Affaires étrangères:

"Votre ambassadeur à Washington a interdiction stricte d'entretenir
d'autres contacts avec l'ambassadeur allemand,même indirectement."

("Your ambassador in Washington is strictly forbidden to have any further
contacts with the German ambassador,even indirectly"


L'Allemagne voulait la paix.

Or,il faut savoir que la veille,J.von Ribbentrop avait eu un entretien
avec son homologue italien,le comte Galeazzo Ciano.Dans son Journal,
celui-ci raconte:

Je trouve un Ribbentrop transformé:pondéré,calme,pacifiste.Il déclare d'emblée
qu'il convient de faire des conditions d'armistice modérées à la France (...).
Les paroles de Ribbentrop me font sentir que la Stimmung envers l'Angleterre
est changée:si Londres veut la guerre,ce sera une guerre totale,absolue,
sans pitié.Mais Hitler fait de nombreuses réserves sur l'opportunité de détruire
l'empire britannique qu'il considère aujourd'hui comme un facteur important
de l'équilibre mondial.
Je pose à Ribbentrop une question précise:
"Préférez-vous la continuation de la guerre ou de la paix ?"
Il n'hésite pas un instant:"La paix".

(Voy.comte G.Ciano,Journal politique,1939-1943 (éd.de la Baconnière,1946),
t.I,p.265.

On ne le répétera jamais assez en 1939 et 1940,c'est W.Churchill et sa clique
belliciste qui voulaient la guerre.
L'Allemagne,pour sa part,voulait la paix avec les démocraties occidentales.
Elle n'avait aucun intérêt à étendre la guerre.
A Nuremberg,d'ailleurs,J.von Ribbentrop déclara:

"Je voudrais dire qu'après mes conversations avec Hitler,et je suis convaincu
que les militaires étaient du même avis,Hitler ne voulait en aucun cas
étendre la guerre où que ce fût."

(TMI,X,290).

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-10
(Le ministre des Affaires étrangères de Hitler,J.von Ribbentrop.
Jusqu'au bout,il travailla pour la paix).

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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeVen 4 Nov - 19:47

LE DANGER BOLCHEVIQUE SE PRECISE.


Cette volonté de paix à l'Ouest se renforça à partir de l'hiver 1940-1941,
lorsque l'attitude de l'URSS devint suspecte aux yeux des Allemands.
L'invasion éclair par l'Armée rouge de la Bessarabie et de la Bucovine du nord
ainsi que l'occupation des Pays baltes "remplirent le Führer d'une certaine
inquiètude"
,précisa plus tard J.von Ribbentrop (Ibid.,p.305).
"Nous recevions de plus en plus fréquemment des rapports sur les mouvements
de troupes"
(Ibid.,p.307).
Plus grave:le 5 avril 1941,Staline conclut un pacte de non-agression et d'amitié
avec le nouveau gouvernement yougoslave pro-allié de Pierre II,un gouvernement
mis en place après le coup d'Etat qui,le 27 mars,avait renversé le prince Paul,
favorable aux forces de l'Axe et signataire du pacte tripartite.
A Nuremberg,J.von Ribbentrop expliqua:

"Cela eut pour résultat de confirmer le Führer dans l'opinion que la Russie
était en train de s'éloigner de la politique adoptée par elle en 1939.
Il considérait cela comme un affront,ce sont ses propres paroles,car,disait-il,
il avait conclu un pacte avec l'autre gouvernement et maintenant la Russie
en concluait un avec le gouvernement qui était nettement hostile à l'Allemagne."

(Ibid.,p.306).

Afin de parer le danger et,surtout,d'aider les Italiens tenus en échec en Albanie,
le 6 avril 1941,Hitler donna l'ordre à ses troupes d'envahir et de traverser
la Yougoslavie.L'opération réussit,mais il va de soi qu'à partir de ce jour,
l'éventualité d'une guerre avec l'URSS devint de plus en plus certaine.
Pour une Allemagne soucieuse d'éviter une lutte sur deux fronts,il n'y avait
désormais que deux possibilités:

1) Signer la paix à l'Ouest (puisque l'Angleterre n'avait pu être vaincue),

2) Ou attaquer préventivement à l'Est dans l'espoir d'écraser l'Union soviétique
avant que les U.S.A. ne soient prêts à la lutte.
Il est fort probable qu'à cette époque,Hitler,qui avait déjà essuyé plusieurs refus
des Britanniques,n'ait plus cru en la possibilité d'amener W.Churchill à la raison.
A Nuremberg,J.von Ribbentrop déclara:

"Le Führer était gravement préoccupé par le fait que,tôt ou tard,la Russie
d'un côté et les Etats-Unis avec l'Angleterre de l'autre,se dresseraient contre
l'Allemagne,il devait donc s'attendre d'une part,à une attaque de la Russie et,
d'autre part,à une attaque combinée des Etats-Unis et de l'Angleterre,ce qui
se traduirait par une attaque de grande envergure à l'Ouest.
Toutes ces considérations firent que le Führer,après réflexion,décida de faire
lui-même le premier pas et de déclencher une guerre préventive contre la Russie."

(Ibid.,pp.307 )

Hess a agi conformément aux intérêts de Hitler.


Hitler avait donc choisi l'option à prendre.Mais comme très souvent,
sa décision était dictée par les circonstances du moment.
Le Führer avait toujours voulu s'entendre avec la Grande-Bretagne et,
à cette heure tragique,il aurait certainement voulu parvenir avec elle à un accord.
Dès lors,même si R.Hess ignorait qu'une invasion de l'Union soviétique était
imminente,ce fut la thèse adoptée par son avocat à Nuremberg +,
en s'envolant vers l'Ecosse,il savait qu'il agissait conformément aux désirs
profonds de son chef.





+ (Voy.TMI,XIX,411.Cette thèse se fonde sur un témoignage de Walter Funk
le 19 octobre 1945 (PS-3952).En avril 1941,il aurait été approché par R.Hess
qui voulait savoir s'il avait entendu parler de l'imminence d'une guerre contre
l'URSS.Je n'ai toutefois pas pu me procurer ce document pour vérifier,
car il paraît surprenant que R.Hess,qui était l'ami intime de Hitler,
ne se soit pas adressé directement au Führer pour s'informer.
En revanche,j'ai pu me procurer le résumé (non publié) de cet interrogatoire
par le Lt Col.Murray Gurfein.D'après ce qu'écrit l'auteur,R.Hess était au courant
de l'imminence d'une guerre,il avait questionné W.Funk pour savoir quelles
seraient les conséquences économiques de ce conflit (voy."Interrogation of
Funk,Walter",par l'Office of US Chief of Consel for Prosecution of Axis
Criminality.Interrogation Division Summary,s.d.,5p.,pp.3-4
).
Je déduis de ce résumé que R.Hess connaissait les projets de Hitler.


HESS : MARTYR DE LA PAIX.


+ R.Hess dénie toute juridiction au TMI.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-11


Sans surprise,le dauphin du Führer comparut au premier procès de Nuremberg.
Parmi les 21 accusés présents,il fut le seul à adopter une stratégie de rupture,
refusant de s'expliquer devant un tribunal auquel il déniait toute juridiction.


+ R.Hess refuse de s'expliquer.


Invité lors de la deuxième audience à déclarer s'il entendait "plaider coupable
ou non-coupable"
,il se contenta de répondre un "Non" laconique,
si bien que le Président dut préciser:
"Cette réponse sera considérée comme une déclaration de non-culpabilité"
(TMI,II,105).
Plus tard,il confia à son avocat le soin de dire:

"L'accusé Rudolf Hess conteste la juridiction du Tribunal dans la mesure où
des crimes autres que des crimes de guerre proprement dits font l'objet
de ce procès.
Par contre,il assume la pleine responsabilité des lois et des décrets qu'il a signés.
Il assume en outre la responsabilité de tous les ordres et de toutes les directives
donnés par lui en sa qualité de représentant du Führer et de ministre du Reich.
Pour ces raisons,il ne désire pas être défendu contre les accusations qui se
rapportent aux affaires extérieures de l'Allemagne,Etat souverain.
Il s'agit en particulier des relations entre l'Eglise et l'Etat et des questions analogues.
Je ne présenterai donc que des preuves se rapportant à des questions à la
clarification desquelles d'autres Etats peuvent avoir un véritable intérêt.
Il s'agit,par exemple,de l'activité et de l'organisation à l'étranger de la NSDAP.
En conséquence,on ne présentera des preuves au Tribunal que dans la mesure
où elles seront nécessaires pour établir la vérité historique.
Il s'agit,entre autres choses,des motifs qui ont décidé Rudolf Hess à s'envoler
pour l'Angleterre et des buts en vue desquels il prit cette décision."

(TMI,IX,729-30).

Le cynisme des vainqueurs.


Cette protestation ne servit à rien,car je rappelle qu'ayant créé une juridiction
ex nihilo,les vainqueurs avaient pris soin,cynisme éhonté,de la déclarer
irrécusable...
L'article 3 du statut du TMI spécifiait:

Ni le Tribunal,ni ses membres,ni leurs suppléants ne pourront être récusés
par le Ministère public,par les accusés ou par ses défenseurs.
(TMI,I,11).

Voilà pourquoi en réponse à l'avocat de R.Hess,le Président lança:

"Docteur Seidl,si vous avez terminé avec vos remarques préliminaires (...)
je pense qu'il est bon de vous signaler qu'il ne peut y avoir de place ici
pour une contestation sur la compétence de ce Tribunal.
L'article 3 prévoit que le Tribunal ne pourra être récusé ni par le Ministère public,
ni par les accusés ou leurs avocats,et le Tribunal ne peut entendre aucun
argument à ce sujet."
(TMI,IX,730).

R.Hess fut donc jugé comme les autres.
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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeSam 5 Nov - 13:51

LA THESE DE L'ACCUSATION.

R.Hess:un innocent évident.


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-12
(Rudolf Hess prisonnier à la prison de Nuremberg en 1945)


Notons que son cas aurait pu,aurait dû,poser un problème au Ministère public.
En effet:

a) resté hors des cercles dirigeants militaires et n'ayant pas participé
aux combats,il était évidemment innocent de tout "crime contre la paix"
et de tout "crime de guerre",

b) prisonnier à partir de mai 1941,il n'avait pu se rendre complice de tous
les crimes contre l'humanité commis (ou soi-disant commis) après cette date,
je pense plus particulièrement au prétendu massacre des juifs d'Europe.


La thèse du "complot".

Celui qui avait été le dauphin du Führer allait-il alors échapper à la vengeance
des vainqueurs ? Non,car afin de contourner ce genre de difficultés,
le Ministère public invoqua une thèse bien commode,celle du complot.
L'objectif,dévoilé par un avocat,était "d'enfermer (...) les accusés dans un cercle
de responsabilité commune".

(Voy.TMI,XIX,58:plaidoirie de Me Gustav Steinbauer,avocat de l'accusé
Arthur Seyss-Inquart).

L'acte d'accusation était rédigé ainsi:

Le parti nazi,les accusés et d'autres personnes associées à diverses reprises
au parti nazi en tant que chefs,membres,partisans,ou adhérents (dénommés
ci-après collectivement "conspirateurs nazis",avaient ou en sont arrivés
à avoir pour buts et desseins d'obtenir par tous les moyens jugés opportuns,
y compris des moyens illégaux et,en dernier ressort,la menace,l'emploi de la force,
ou la guerre d'agression,les résultats suivants:

1. Abrogation et destruction du Traité de Versailles et des restrictions qu'il
comportait quant à l'armement et à l'activité militaire de l'Allemagne.

2. Acquisition des territoires perdus par l'Allemagne à la suite de la guerre
mondiale de 1914-1918,ainsi que d'autres territoires en Europe,dont
les conspirateurs affirmaient qu'ils étaient occupés principalement par
des prétendus "Allemands de race".

3. Acquisition encore en Europe continentale et ailleurs,aux dépens des pays
voisins ou autres,de nouveaux territoires que les conspirateurs nazis
réclamaient comme nécessaires aux "Allemands de race".
(TMI,II,39-40).

Cet exposé reprenait finalement la thèse selon laquelle les "nazis" n'auraient eu
dès le début qu'une seule volonté:venger à tout prix la défaite de 1918
en reprenant les territoires perdus et en en conquérant d'autres,y compris
au moyen de la guerre d'agression.


Un nouveau chef d'accusation.


Je reviendrai plus loin sur la valeur de cette affirmation.
Pour l'instant,je me contenterai de souligner ce qui suit: alors que le statut
du TMI définissait trois types de crimes correspondant à trois chefs d'accusation,
"crimes contre la Paix", "crimes de guerre" et "crimes contre l'Humanité"
(TMI,I,12),l'acte d'accusation en ajoutait un quatrième,le plus important:
"Plan concerté ou complot" (TMI,I,30, II,38).Il était défini ainsi:

Tous les accusés,de concert avec diverses autres personnes,ont pendant
un certain nombre d'années antérieurement au 8 mai 1945,participé en qualité
de chefs,d'organisateurs,d'instigateurs ou de complices,à la conception ou
à l'exécution d'un plan concerté ou complot ayant pour objet de commettre
des crimes contre la Paix,des crimes de guerre ou des crimes contre l'Humanité,
tels qu'ils sont définis dans le statut de ce Tribunal,ils sont,aux termes de ce
statut,individuellement responsables de leurs propres actes et de tous les actes
commis par des personnes quelconques dans l'exécution d'un tel plan et complot.

(id.).

Référence:le Statut,article 6,spécialement article 6,a.
(Un nouveau chef d'accusation qui permet de déclarer tout le monde coupable
TMI,1,p.38)


Des condamnations automatiques.


La dernière phrase était capitale.
Car en affirmant que les accusés étaient "responsables de leurs propres actes
et de tous les actes commis par des personnes quelconques dans l'exécution
d'un tel plan ou complot"
,tous pouvaient dès lors être reconnu coupables.
C'était d'autant plus facile que le "parti nazi" ayant été déclaré
"noyau central du complot" (TMI,I,31),ceux qui y avaient adhéré devenaient
automatiquement impliqués.L'acte d'accusation l'expliquait clairement:

Le parti nazi,avec certaines de ses organisations annexes,devint l'instrument
de liaison entre les accusés et les co-auteurs de la conspiration,ainsi qu'un
instrument pour la réalisation des buts et des desseins de leur complot.
Chacun des accusés devint un membre du parti nazi et un co-auteur
du complot,en pleine connaissance de ses buts et desseins ou bien,avec
la même connaissance,il en devint le complice,au cours de l'une des phases
du développement du complot.
(TMI,I,31-2).

Dès lors,il n'était même plus nécessaire de prouver la culpabilité en démontrant,
documents à l'appui,l'existence de crimes commis personnellement,
la seule présence des accusés dans les hautes sphères allemandes à partir
de 1933 suffisait.
J'exagère ? Nullement.Le cas de R.Hess à Nuremberg en fournit une preuve éclatante.


UNE THESE APPLIQUEE A R.HESS.


L'acte d'accusation.


L'acte d'accusation contre lui fut exposé le 7 janvier 1946 par le substitut
du procureur général britannique,le lieutenant-colonel Griffith-Jones.
Celui-ci s'appuyait sur le travail préparatoire d'un certain K.E Lachmann,
chargé de rédiger le "bref essai (sur) Hess"(Trial Brief:Hess).
Alors qu'on s'attendait à découvrir une liste de crimes qu'il aurait commis
entre 1933 et 1941,le procureur commença par retracer la vie du prévenu,
rappelant toutes les fonctions qu'il avait occupées auprès de Hitler.
Voici ce que l'on put entendre:

LIEUTENANT-COLONEL J.M.G. GRIFFITH-JONES
(substitut du Procureur général britannique).

Plaise au Tribunal.Je suis chargé de présenter les preuves relatives à l'accusé Hess
en ce qui concerne les chefs d'accusation n°1 et 2 ("plan concerté ou complot",
"crimes contre la paix").
(...)
Hess est né en 1894,il a maintenant 52 ans.Il a servi dans l'Armée allemande
pendant l'autre guerre et a suivi en 1919 les cours à l'université de Munich.
Il devint chef de l'organisation nazie de cette université et,en 1920,adhéra
au parti nazi.Un des premiers membres des SA,il devint chef du corps de Police
des étudiants.
En 1923,il prit part au putsch de Munich,ce qui lui valut une condamnation
à dix-huit mois de prison.
Il purgea la moitié de sa peine dans la même cellule que Hitler.
Je souligne le fait,parce que c'est pendant ces sept mois et demi de prison
avec Hitler que ce dernier dicta Mein Kampf.
C'est donc à ce moment que Hitler dicta Mein Kampf à l'accusé Hess.
Passons maintenant aux postes qu'il a occupés:de 1925 à 1932,
il fut secrétaire particulier et aide de camp de Hitler.
En 1932,il devint président du Comité politique central du Parti,succédant
à Gregor Strasser.
En mars 1933,après l'avènement du parti nazi,il devint membre du Reichstag et,
au mois d'avril de cette même année,il fut nommé adjoint du Führer,poste
qu'il détint jusqu'en mai 1941,au moment de son voyage (sic) en Angleterre.
(....)
Le 1er décembre 1933,il fut nommé ministre du Reich sans portefeuille,fonction
qu'il exerça légalement tout le temps qu'il resta en Allemagne.
Ce fait figure au Reichsgesetzblatt,document PS-3178 (GB-248).
Le 4 février 1938,il devint membre du Conseil du Cabinet secret,document
PS-3189 (GB-249).
Le 30 août 1939,il devint membre du Conseil des ministres pour la défense du Reich,
document PS-2018 (GB-250).
Le 1er septembre 1939,il fut désigné comme successeur du Führer après Göring,
je vous rappelle que Göring était le successeur n°1 et pendant cette période
il fut nommé Obergruppenführer dans les SS et dans les SA.
Telle est la preuve formelle des fonctions qui lui sont reprochées dans l'Acte
d'accusation.Un mot au sujet de l'autorité qui fut sienne dans l'exercice de
ces fonctions.Le Tribunal se souviendra qu'en nommant Hess son délégué
et son adjoint,le Führer s'exprimait ainsi dans le décret de nomination:

"Je nomme Rudolf Hess mon adjoint et je lui donne tous pouvoirs de prendre
des décisions en mon nom pour toutes matières afférentes à la direction du Parti."


On peut mesurer l'étendue de ses attributions en consultant l'Annuaire du Parti
de 1941 auquel je renvoie le Tribunal,page 104 de son livre de documents,
document PS-3163 (USA-255).Je cite:

"Par décret du Führer du 21 avril 1933,le délégué du Führer a reçu pleins pouvoirs
de prendre au nom de ce dernier "toutes décisions concernant la direction du Parti".
Ainsi,le délégué du Führer est son représentant avec pleins pouvoirs sur toute
la direction de la NSDAP.La fonction de délégué du Führer est par conséquent
une fonction qui dérive de celui-ci.
"C'est essentiellement le devoir du délégué du Führer de diriger la politique
fondamentale du Parti,de donner des directives,de faire en sorte que tout
le travail du Parti soit fait selon les principes nationaux-socialistes.
"Toutes les branches de l'activité du Parti aboutissent au délégué du Führer.
Il donne le dernier mot au nom du Parti dans tous projets à l'intérieur de
ce dernier et dans toutes les questions vitales pour l'existence du peuple allemand.
Le délégué du Führer donne les instructions requises pour toute activité du Parti
afin de maintenir l'unité,le pouvoir de décision et le pouvoir d'exécution de la NSDAP,
support de l'idéologie national-socialiste.
"Outre ses devoirs de direction,le délégué du Führer a des pouvoirs étendus
dans le domaine de l'Etat:

" 1. Participation à la législation nationale et à la législation d'Etat,y compris
la préparation des ordres du Führer.
L'adjoint du Führer justifie la conception du Parti,gardien de l'idéologie nazie,

" 2. Le délégué du Führer confirme les propositions de nomination des fonctionnaires
et des chefs du service du Travail,

" 3. Il assure l'influence du Parti sur l'autonomie des municipalités"


Je prie le Tribunal de se référer à la page 119 du livre de documents,au tableau
qui montre l'organisation de la charge de délégué du Führer,document PS-3201
(GB-251).
Je signale la case centrale où se trouve l'officier de liaison de la Wehrmacht,
et son association étroite avec l'Armée,dans la colonne en haut à droite,
vous voyez le titre de "chef de l'organisation à l'extérieur" dont je vais parler,
celui de "commissaire aux Affaires extérieures" qui démontre son souci
de la politique étrangère de l'Etat allemand,ensuite ceux de "commissaire
aux Affaires universitaires", "commissaire aux directives politiques universitaires",

preuve de son souci en matière d'instruction en Allemagne,plus bas,bureau
politique raciale"
,preuve de son intérêt dans la politique antisémite du
Gouvernement nazi,et en bas,à nouveau,"service des questions scolaires".
Un coup d'oeil d'ensemble sur ce tableau montre qu'il participait à tous les aspects
de la vie nazie et de l'organisation et de l'administration de l'Etat.
La loi du 1er décembre 1933 sur l'unité du Parti et de l'Etat stipule qu'en sa qualité
de ministre du Reich sans portefeuille,sa tâche consiste à garantir l'étroite
et active coopération du Parti et des SA avec l'autorité publique,document
PS-1395 (GB-252).
Il acquit de vastes compétences législatives,comme il est établi par l'extrait
de l'Annuaire du Parti de 1941 déjà cité.
J'attire l'attention du Tribunal sur le décret de Hitler,du 27 juillet,déjà présenté
dans le livre de documents.Il a déjà été lui aussi ne ferai-je qu'attirer l'attention
du Tribunal sur ce document, D-138 (USA-403).
Par la loi sur la protection du peuple et du Reich,du 24 mars 1933, Hitler
et son Cabinet,le Tribunal s'en souviendra,obtinrent les pleins pouvoirs
en matière législative,indépendamment du Reichstag,et cet accusé,membre
du Cabinet,avait donc sa part de ces pleins pouvoirs.
Un extrait du discours qu'il prononça le 16 janvier 1937 démontre que Hess
approuvait cette mesure,cet extrait se trouve dans l'exposé qui est entre
les mains des membres du Tribunal:

"Le national-socialisme a veillé à ce que les nécessités vitales de notre pays
ne pussent plus être abandonnées aux palabres d'un Reichstag et devenir
l'objet des calculs des partis.Vous avez vu que les nouvelles décisions
allemandes de portée historique sont prises par le Führer et par son Cabinet,
décisions qui,dans d'autres pays,sont retardées par des débats parlementaires
qui durent des semaines."
Document PS-2426 (GB-253).

Ces pouvoirs et ces fonctions n'étaient pas une sinécure ainsi qu'il apparaît
dans l'ordre donné par Hess en octobre 1934.
Il a été déjà lu,je ne le lirai donc pas,c'est le document D-139 (USA-404).
Comme le Tribunal se le rappellera,Hess déclare qu'il a reçu du Führer le droit
de participer au travail législatif et que tout organisme,apte à légiférer dans
un domaine le concernant,doit lui soumettre à temps les projets,afin qu'il puisse
agir avec efficacité au cas où il les désapprouvent.
Il me semble que l'extrait de l'Annuaire du Parti est suffisamment explicite
sur les pouvoirs de Hess sans que j'aie à présenter plus de deux documents
sur la question.
A la page 5 de l'exposé écrit,on peut voir qu'il occupe du Plan de quatre ans où
il joua un rôle en matière de production et d'organisation (document PS-2608,
déjà présenté sous le n°USA-714).
C'est un extrait d'une conférence faite par l'accusé (Wilhelm) Frick,le 7 mars 1940.
Le passage que je cite n'a pas été lu:

" Afin de garantir la coordination des divers organismes économiques du Plan
de quatre ans,ces organismes furent réunis en un seul sous la présidence
de Göring.Les membres sont les secrétaires d'Etat des organismes qui s'occupent
d'économie de guerre,le chef du Bureau militaire de l'Economie et un représentant
du délégué du Führer."


Enfin un extrait de la National-Zeitung du 27 avril 1941,document M-102
(GB-254),à la page 4 de l'exposé.
Je cite ces passages pour épargner les instants du Tribunal en lui évitant
de se reporter au livre de documents,page 12,où se trouve le texte entier.

" Il y a longtemps,avant le début de la guerre,Rudolf Hess était surnommé
"la conscience du Parti".Si nous nous demandons pourquoi il avait ce titre
indiscutablement honorable,la raison en est facile à trouver.
Il n'y a rien dans notre vie publique qui ne soit du domaine des attributions
du délégué du Führer.Son activité est tellement diversifiée qu'on ne peut
la décrire en quelques mots,et c'est une partie des obligations qui lui incombent
que de leur donner peu de publicité.
Bien peu savent que des mesures gouvernementales,surtout dans le domaine
de l'économie de guerre et du Parti,mesures généralement approuvées lors
de leur publication,peuvent être attribuées à l'initiative directe du délégué
du Führer."


Je devrais peut-être rappeler au Tribunal qu'aux termes du décret portant
nomination du Conseil de Cabinet secret,il avait pour tâche de conseiller Hitler
en matière de politique extérieure.Le Tribunal trouvera quelques photos jointes
au livre de documents,elles n'ont que peu d'importance,elles ont été insérées
pour rappeler au Tribunal le film montré précédemment au cours des débats,
l'accusé Hess apparaît dans presque chaque scène de cette présentation dite:
"l'avènement du parti nazi".Elles ne proviennent pas directement du film,
elles sont analogues,et j'apporte avec ces photos l'affidavit déclarant qu'elles
furent prises par le photographe particulier de Hitler.
L'affidavit devient le document GB-255.Voici donc les preuves qu'il détenait.
(TMI,VII,129-131).
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Spartacus

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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeSam 5 Nov - 14:08

Le procureur dévoile son jeu.

Cette longue bibliographie documentée pouvait paraître totalement hors-sujet,
puisqu'on n'y trouvait aucun crime qu'aurait commis R.Hess.
Mais c'est alors que le procureur dévoila son jeu,expliquant:

"Le Tribunal m'autorisera peut-être à présenter une brève théorie à ce sujet,
en ce qui concerne l'accusé Hess,elle pourrait d'ailleurs s'appliquer à chacun
des accusés.
Le Ministère public a présenté les charges contre les accusés individuels
sous la forme d'une collection de documents se référant directement
à chacun d'eux avec des exemples précis de participation aux divers crimes
commis par le peuple allemand.
Messieurs,je prétends,afin de justifier et d'obtenir la condamnation de cet accusé
et de ses collègues,qu'il suffit de prouver leur fonction dans l'Etat nazi et leur
contrôle sur cet Etat,ainsi que les preuves d'ensemble des crimes commis
par le peuple allemand.Ce n'est peut-être que maintenant,à cette étape
du procès,alors que l'étendue de ces crimes se dévoile plus clairement,
que nous nous rendons compte qu'ils ne peuvent pas être arrivés d'eux-mêmes.
Sur une pareille échelle,il a fallu que ces crimes fussent organisés,coordonnés,
dirigés.Si ce n'est pas par le Gouvernement de l'Allemagne nazie ou le Gouver-
nement d'un pays quelconque qui a dirigé et coordonné ces crimes,qui donc
l'a fait ?
Si les membres de la nation allemande,auteur de ces crimes,ne sont pas
les responsables,on est alors fondé à se demander:qui est donc le responsable ?
Messieurs,il est indiscutable que ces hommes savaient ce qui se passait.
Et je le répète,à mesure que les évènements nous deviennent plus familiers,
nous pouvons prétendre que tout le monde en Allemagne savait ce qui se passait,
j'insiste auprès du Tribunal sur ce fait que la condamnation de ces hommes
ne repose pas sur le hasard de la prise d'un certain nombre de documents
portant leur signature.Il aurait pu arriver qu'on n'eût saisi aucun document,
et pourtant,de l'avis du Ministère public,il eût été tout aussi possible et tout
aussi juste que ces hommes fussent déclarés coupables du rôle qu'ils ont joué
dans l'Etat sur la seule base des fonctions qu'ils ont assumées et des preuves
de l'étendue des crimes commis par les hommes qu'ils dirigeaient

(ibid., pp.133-4).

On ne pouvait être plus clair:avec ou sans documents,les hauts dignitaires
nationaux-socialistes pouvaient être déclarés coupables et condamnés
en tant que tels.

La demande logique du procureur soviétique.

C'est sur ce fondement que, le 29 juillet 1946,le procureur soviétique Rudenko
demanda la condamnation de R.Hess:

"La seule position de Hess dans le parti fasciste et dans le Gouvernement
hitlérien montre sa participation active,en tant que dirigeant dans la préparation
et l'exécution du plan général criminel des conspirations fascistes.
Il est donc pour une grande part coupable et responsable des crimes contre
la Paix,des crimes de guerre et des crimes contre l'Humanité."
(TMI,XIX,611).

On le voit,la thèse du "complot" était le pilier central qui soutenait l'accusation.
Tout comme la "magique chambre à gaz" (dixit Céline),
elle permettait tout....
Dans le cas présent,elle permettait de déclarer un accusé coupable,même si
l'on ne trouvait rien,ou très peu,contre lui.


LES INEPTIES DE L'ACCUSATION.

R.Hess coupable de tout....

Dans la version finale de son "Trial Brief : Hess",ainsi,K.E.Lachmann écrivit:

"Comme député leader du Parti,le prévenu Hess contrôla entièrement,après
Hitler,la SA,la SS,le RSHA et la police de l'ordre.
Il est pour cela totalement responsable (fully responsible) de leurs actes criminels."

(Voy.K.E Lachmann "Total Brief:Hess",deuxième version,page sans numéro
mais correspondant à la page 8 de la première version).

La charge était toutefois si grotesque,R.Hess n'avait pas contrôlé ces organismes,
ses titres étaient purement honorifiques,qu'au procès l'Accusation n'osa pas
la reprendre.Elle n'osa pas non plus mentionner celle selon laquelle l'accusé
aurait été complice (donc coupable) de "la stérilisation forcée et (de)
l'assassinat des personnes affligées de débilité ou de maladies héréditaires."

(Id.A l'appui de cette accusation,K.E Lachmann avait avancé trois documents,
le D-181,le PS-1969 et le PS-842.Le premier concernait toutefois l'accusé W.Frick
(TMI,XVII,442 et TMI,XVIII,191),le second ne fut cité qu'une seule fois pendant
tout le procès,sans lien avec R.Hess (TMI,XXII,212) et le troisième ne fut même
pas produit.).


R.Hess et la persécution des juifs.


Mais elle eut toutefois l'audace d'en reprendre d'autres,tout aussi incongrues.
Le Ministère public prétendit par exemple démontrer que R.Hess avait participé
aux "crimes contre l'Humanité" en se rendant complice de la persécution des juifs.
Dans son exposé,le lieutenant-colonel Griffith-Jones annonça:

"Me voici maintenant amené à la persécution générale des juifs et à l'activité
de l'accusé dans ce domaine."
(TMI,VII,136).
Ceux qui attendaient la production de discours antijuifs enflammés et des directives
criminelles furent cependant déçus,car le procureur général se contenta de dire:
"On se souviendra que le schéma de l'organisation fait état d'un service qu'il
désigne lui-même sous le nom d'office de politique raciale.
On trouve son point de vue sur la question dans un discours du 16 janvier 1937
qui se trouve dans un recueil de ses discours (PS-3124,déjà déposé sous
le n°GB-253).
L'extrait que je désire citer est dans le dossier d'audience,le document est
à la page 98 du livre de documents:

"L'organisation de la NSDAP servira à éclairer le peuple sur les questions de race
et de santé publique et à accroître la population.De même qu'en Allemagne,
les Allemands à l'étranger devront être influencés dans le sens national-socialiste
par les Landesgruppen et les Ortsgruppen.Ils deviendront conscients et fiers
du fait qu'ils sont Allemands,et seront élevés dans un esprit de cohésion
et d'estime réciproque.Ainsi on les élève à mettre les Allemands au-dessus
des sujets d'une autre nation,quelle que soit leur position ou leur origine."


Hess signa la loi de protection du sang et de l'honneur,l'une des lois de Nuremberg
du 15 septembre 1935,document PS-3179 (USA-200).
On se souviendra que,d'après ce décret et d'après la loi de citoyenneté de la
même date,c'était le délégué du Führer qui devait prendre les décrets et
les arrêtés de mise en application de ces lois dites de Nuremberg.
Le 14 novembre 1935,Hess publia une ordonnance exécutoire de la loi
de citoyenneté du Reich privant les juifs du droit de vote et de celui d'occuper
une fonction publique,document PS-1417 (GB-258).
Ces lois de Nuremberg furent étendues à l'Autriche par un décret ultérieur,
du 20 mai 1938,signé de l'accusé Hess,document PS-2124 (GB-259).
(TMI,VII,136).

Autant dire que l'Accusation n'avait rien trouvé de compromettant contre R.Hess.
Mais la théorie du "complot" devait faire le reste.
Dans son réquisitoire définitif contre le prévenu,le procureur général adjoint
français Charles Dubost lança:

"La part qu'il prit dans le développement de l'antisémitisme l'implique dans
les conséquences criminelles du mouvement."
(TMI,XIX,577).

Le raisonnement était donc le suivant:

R.Hess ayant trempé dans le "complot antisémite" (lois de Nuremberg,notamment),
même s'il n'avait pas tué et même si,à partir de mai 1941,il avait été emprisonné
à des milliers de kilomètres en Angleterre,en tant que membre du "complot"
il était impliqué dans le massacre de six millions de juifs comme à l'Est
à partir de juin 1941.
CQFD.
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeSam 5 Nov - 19:19

R.Hess et les "crimes" des Waffen-SS.


En une autre occasion,le Ministère public tenta de démontrer
"sa participation aux crimes de guerre et crimes contre l'Humanité"
(TMI,VII,143).
Le lieutenant-colonel Griffith-Jones annonça la production de deux documents:

l'un d'eux se trouve à la page 18 du dossier d'audience,c'est le PS-3245,
que je dépose sous le n°GB-267.
C'est un ordre émis par Hess,par l'intermédiaire de la Chancellerie du Parti,
pour recruter des hommes pour les Waffen-SS.
Je cite le paragraphe qui nous intéresse:

"Les unités de Waffen-SS,composées de nationaux-socialistes,conviennent
mieux que les autres unités armées aux missions particulières à exécuter
dans les territoires occupés de l'Est,étant donné l'éducation nationale-socialiste
intensive qu'ils ont reçue pour les questions raciales et nationales."


Ce qui devait se produire et se produisit dans les territoires occupés de l'Est
et qui fut l'oeuvre des Waffen-SS,le Tribunal se souviendra du rôle qu'elles
ont joué dans la destruction du ghetto de Varsovie,nous révèle la responsabilité
écrasante assumée par l'accusé.
Ce document se trouve à la page 121 du livre de documents (id.).

Je passerai rapidement sur la généralisation abusive réalisée à partir d'un unique
fait très particulier:la destruction du ghetto de Varsovie,qui fut décidée dans
des circonstances exceptionnelles.
Je souligne simplement que cette destruction eut lieu en avril-mai 1943,
alors que R.Hess était emprisonné depuis deux ans en Angleterre.
Sa responsabilité dans cet évènement (et dans bien d'autres postérieurs à 1941)
était bien évidemment dégagée.
De façon évidente,l'Accusation avait été incapable de trouver une seule
"mission particulière" criminelle effectuée par des Waffen-SS et dans
laquelle le prévenu aurait été directement impliqué.
Mais là encore,la théorie du "complot" était très pratique:un vague ordre écrit
rendait responsable de tout ce qui avait pu arriver ensuite....

R.Hess et la répression en Pologne.


Le deuxième document était encore plus ridicule.Daté d'avril 1941,il s'agissait
d'une lettre qui mentionnait une suggestion de R.Hess sur l'utilisation de
châtiments corporels en Pologne,suggestion qui avait finalement été repoussée
par les autorités compétentes.On lit:

(Lieutenant-colonel Griffith-Jones.)
L'autre document que je désire mentionner sur ce point est le R-96
que je dépose sous le n°GB-268.
C'est une lettre du ministre de la Justice du Reich au chef de la Chancellerie
du Reich en date du 17 avril 1941 dans laquelle sont discutées les dispositions
pénales envisagées pour les juifs et les Polonais dans les territoires occupés de l'Est.
Elle montre très clairement que Hess a été mêlé aux discussions sur ce sujet,
car on y mentionne diverses propositions qu'il aurait faites lui-même.
Je voudrais attirer l'attention du Tribunal sur un ou deux passages.
Je cite le début de cette lettre qui figure à la page 175:

"Depuis le début,j'estime que les conditions spéciales des territoires annexés
de l'Est exigent l'application de mesures spéciales de droit pénal et de procédure
pénale contre les Polonais et les juifs."


Et j'en viens ensuite au deuxième paragraphe,les deux premières lignes:

"L'ordonnance du 6 juin 1940 inaugura un droit spécial pour les Polonais
et les juifs des territoires de l'Est.Par cette ordonnance,le Code pénal allemand
qui était déjà en vigueur depuis le début dans les territoires de l'Est,fut rendu
légalement applicable."


Je saute trois lignes:

"La procédure pour imposer la poursuite de l'action publique a été supprimée,
car il semble intolérable que des Polonais et des juifs puissent forcer
un Procureur Général allemand à ouvrir une information.
Les Polonais et les juifs ont également été privés du droit d'intenter une action
publique.Outre cette loi spéciale dans le domaine de la procédure,des conditions
spéciales ont été incluses dans l'article 2 de l'ordonnance d'introduction.
Ces clauses ont été établies en accord avec le ministre de l'Intérieur du Reich,
sur la base des nécessités qui se sont fait sentir,depuis le début,on avait eu
l'intention de multiplier ces conditions spéciales en cas de nécessité.
Cette nécessité qui était devenue apparente entre temps avait entraîné
un ordre complémentaire d'exécution qui fut ajouté à l'ordonnance originale,
et qui est mentionné dans la lettre du délégué du Führer."


Et,à la page suivante,en haut de la page:

"Par la suite,j'ai été informé du désir exprimé par le Führer selon lequel,
en principe,les Polonais,et je le suppose,les juifs,doivent être traités
de façon différente des Allemands,dans le domaine légale.
Après ces discussions préliminaires...J'ai établi le projet ci-inclus relatif
au droit criminel et à la procédure contre les Polonais et les juifs."


Je passe au paragraphe suivant:

"Ce projet représente un Code pénal spécial et une nouvelle procédure pénale.
Les suggestions du délégué du Führer ont été prises en considération dans
une très large mesure.Le n°1 du paragraphe 3 contient une clause pénale
générale sur la base de laquelle tout Polonais ou juif,dans les territoires de l'Est,
peut à l'avenir être poursuivi et toute espèce de châtiment lui être infligée
pour toute attitude ou action qui sera considérée comme punissable et dirigée
contre l'Allemagne."


J'en viens au paragraphe suivant:

"Conformément à l'avis du délégué du Führer,je suis parti du point de vue que
le Polonais est peu sensible à la peine d'emprisonnement ordinaire."


Ensuite,quelques lignes plus bas:

"D'après la nouvelle échelle des peines,les prisonniers doivent être logés en
dehors des prisons,dans des camps,et doivent être astreints à des travaux
très durs et très pénibles."


A la page suivante,second paragraphe:

"L'introduction de châtiments corporels que le délégué du Führer a soumise
à la discussion n'a pas été incluse dans notre projet.
Je ne peux pas reconnaître ce type de châtiment,parce que son application
ne correspond pas au niveau culturel du peuple allemand."


Monsieur le Président,comme je l'ai dit,le but de ce document est de montrer
que le délégué du Führer était parfaitement au courant de ce qui se passait
dans les territoires occupés de l'Est,et recommandait même des mesures plus
énergiques que celles prévues par le ministre de la Justice du Reich.
(ibid.,pp.143-4).

Là encore,je passerai rapidement sur le contenu de cette pièce que,
pour bien juger,il aurait fallu remettre dans son contexte
(Pour la réponse de l'avocat de R.Hess à l'Accusation qui avait produit
cette pièce,voy.TMI,XIX,401-2).
Je me contenterai de souligner que:

1) Loin d'être le fruit d'un prétendu "sadisme nazi",les punitions avaient été
proposées pour répondre à une "nécessité qui était devenue apparente",
c'est-à-dire pour lutter contre le terrorisme.
A Nuremberg,l'ancien gouverneur de Pologne,Hans Frank,parla du
"mouvement de résistance" polonais "dont l'activité (avait commencé)
dès le premier jour"
,puis il expliqua:

"En fait,le mouvement de résistance,je ne parlerai pas d'activité de guérillas,
car si un peuple conquis organise un mouvement de résistance actif,
c'est après tout une chose respectable,employait des méthodes qui dépassaient
les limites d'un soulèvement héroïque.
Des femmes et des enfants allemands étaient massacrés dans les circonstances
les plus effroyables.Des fonctionnaires allemands étaient assassinés,
des trains déraillaient,les récoltes étaient détruites et toutes les mesures
prises pour la renaissance du pays étaient systématiquement sabotées.
C'est à la lumière de ces incidents qui se produisaient tous les jours sans
relâche,pendant toute la période de mon activité,qu'il faut juger les évènements
de ce pays."
(TMI,XII,28).

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-13
(Hans Frank,1939)

D'après H.Frank,en cinq ans d'occupation,la Résistance polonaise assassina
"un total de peut-être 8 00 Allemands" (a total of perhaps 8 000 Germans),
soit 30 par semaine.
(voy."Testimony of Hans Frank,taken at Nuremberg,Germany on 3 october 1945,
14h30-17h00,by Lt Col Thomas S.Hinkel,IGD,OUSCC",p.25).

Quant aux attentats,ils se produisaient parfois par vagues,l'ancien gouverneur
de Pologne rappela par exemple qu'une seule nuit,dans le district de Varsovie,
110 laiteries avaient été incendiées.
(voy."Testimony of Hans Frank,taken at Nuremberg,Germany on 3 october 1945,
10h30-12h15,by Lt Col Thomas S.Hinkel,IGD,OUSCC",p.25).

2) Loin d'être appliquées aveuglément ces mesures répressives devaient être
infligées à la personne reconnue coupable d'une action
"considérée comme punissable et dirigée contre l'Allemagne",

3) Le recours aux châtiments corporels avait finalement été rejeté comme indigne
d'un peuple civilisé.Ce fait ne correspond absolument pas à l'image (hollywoodienne)
du "nazi" fier d'être un barbare et d'agir au mépris de toute morale...

Cela dit,revenons à R.Hess.Sachant que sa proposition avait été repoussée,
de quoi,finalement l'accusait-on ?
D'avoir été "parfaitement au courant de ce qui se passait dans les territoires
occupés de l'Est"
.Encore une fois,donc,le Ministère public prétendait pallier
le vide documentaire en recourant à la thèse du "complot".
Son argumentation se résumait ainsi:

le dauphin du Führer avait su,donc il avait pris part au "complot",
donc il devait être condamné pour tout ce qui s'était passé
dans les territoires occupés de l'Est.


- Le Tribunal refuse de suivre l'Accusation. -


Mais même à Nuremberg,il existait certaines limites au ridicule à ne pas franchir.
Dans son jugement,le Tribunal estima que le "plan concerté"(= le complot)
ne devait être "considéré qu'à l'égard des guerres d'agression"(TMI,XXII,499).
Pour les "crimes de guerre" et les "crimes contre l'Humanité",il fallait produire
contre l'accusé des documents qui le mettaient directement en cause.
Or,ceux avancés par le Ministère public dans le cas de R.Hess étaient si peu
convaincants que les juges relaxèrent le prévenu de ces deux chefs d'accusation.
Dans le jugement,on lit:

"Crimes de guerre et crimes contre l'Humanité.
D'après certaines preuves soumises au Tribunal,la Chancellerie du Parti aurait,
sous la direction de Hess,participé à la transmission des ordres relatifs
à la perpétration des crimes de guerre,et Hess aurait eu connaissance
des crimes commis dans l'Est,même s'il n'y a pas participé,il aurait aussi proposé
des lois d'exception contre les juifs et les Polonais et aurait signé les décrets
obligeant certaines catégories de Polonais à accepter la nationalité allemande.
Toutefois,le Tribunal estime que les preuves invoquées pour démontrer
la participation de Hess à ces crimes ne suffisent pas à établir sa culpabilité."

(ibid., p.564).

Ainsi,malgré un Tribunal très partial,l'Accusation avait totalement échoué....
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Spartacus

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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeDim 6 Nov - 19:31

R.Hess n'est pas un "criminel de guerre".

Voilà pourquoi tous ceux qui,aujourd'hui encore,traitent R.Hess de
"criminel de guerre" se trompent.
Je vise notamment le Jerusalem Post qui,le 21 juillet 2011,écrivit
dans son édition française en format électronique:

"Dans le cimetière de Wunsiedel,il y a un caveau familial avec les parents
de Hess et le criminel de guerre nazi avait exprimé le désir d'y être enterré
dans son testament."


Je lui rappellerai qu'à Nuremberg,R.Hess fut condamné pour "complot"
et pour "crime contre la Paix".


LA PRETENDUE "CINQUIEME COLONNE".


L'échec de l'Accusation fut également cuisant sur un autre sujet:
la Cinquième colonne.R.Hess n'ayant commis ni crimes de guerre,
ni crimes contre l'Humanité,il ne pouvait être condamné que pour
"crimes contre la Paix".Sachant toutefois qu'il était resté hors des cercles
militaires de décision,personne ne pouvait le convaincre d'avoir préparé
des guerres.


La thèse de l'Accusation.

Afin de contourner cette difficulté,l'Accusation lui reprocha d'avoir organisé
internationalement une Cinquième colonne,sorte de "cheval de Troie"
dans les pays étrangers.Là encore,la thèse du "complot" devait faire le reste:
le prévenu ayant,même très indirectement,participé au "plan concerté"
en vue de commettre des guerres d'agression,il devait être déclaré coupable.
CQFD.
Le 7 février 1946,le substitut du procureur général britannique se lança
dans un long exposé destiné à faire croire que le prévenu avait organisé
la Cinquième colonne allemande grâce aux associations d'Allemands à l'étranger:

(Lieutenant-colonel Griffith-Jones)

L'une des activités les plus importantes de Hess dans les préparatifs de la guerre
fut d'organiser la fameuse "Cinquième colonne" allemande.
Il fut le responsable,en tant que délégué du Führer,de l'"Auslands-Organisation",
autrement dit l'organisation à l'étranger du Parti (...).
Je désire simplement mentionner maintenant deux questions:en octobre 1933,
cette organisation fut placée directement sous le contrôle de Hess,et un an
après,ce fut Hess lui-même qui lui donna le nom qu'elle devait porter:
"Auslands-Organisation".
(...) Divers bureaux s'occupaient de la Marine marchande allemande qui était
naturellement un outil merveilleux pour propager les idéologies nazies d'un bout
à l'autre du monde.
l'Auslands-Organisation s'occupait des Allemands vivant à l'étranger,qui
naturellement devaient former la base des activités de la Cinquième colonne,
au cours des années à venir.
Je pense que le Tribunal verra que sous le titre "Etendue du travail de l'organisation"
sont mentionnés deux documents.Il suffira peut-être de citer maintenant
le document PS-3401,qui devient GB-263,à la page 173 du livre de documents.
C'est un article du Volkischer Beobachter qui commence par déclarer que
"l'idéologie national-socialiste s'empare de nos frères allemands et les affermit
dans leur nature d'Allemands".
Il continue ensuite en disant que "l'application pratique de cette politique
de principe réside dans une organisation à l'étranger de la NSDAP qui sera
directement subordonnée au délégué du Führer,Hess".
Je cite les dernières lignes de ce paragraphe:
"L'actualité de l'Auslands-Organisation s'étend littéralement à la terre tout
entière,et le mot d'ordre suivant pourrait,en toute justice,figurer dans ses bureaux
à Hambourg:"Mon domaine est le monde".
L'Organisation à l'étranger sous la direction du Gauleiter E.W.Bohle,qui est assisté
par tout un état-major d'experts,de collaborateurs qualifiés,comprend aujourd'hui
environ 350 groupes régionaux et centres de la NSDAP dans toutes les parties
du monde et,en outre,s'occupe un peu partout d'une grande quantité de membres
isolés du Parti."

Je ne veux pas citer d'autres documents sur l'activité ou l'étendue de
cette organisation.Vous les trouverez exposés dans le document suivant,PS-3258
(...).
(TMI,VII,137-9).

Blog pour infos:
http://usmbooks.com/deutsche_schaffen.html



Une thèse évidemment inepte.


J'interromps ici la citation pour souligner qu'une "Cinquième colonne" dont
l'existence,l'emplacement des bureaux et l'identité du chef étaient publiquement
révélés dans l'un des plus grands organes d'information allemands ne pouvait
être une "Cinquième colonne".
A Nuremberg,d'ailleurs,l'avocat de R.Hess produisit une déclaration sous serment
de l'ancien chef de cette organisation,Ernst Wilhelm Bohle.
Elle balayait en ces termes les thèses de l'Accusation:

(...) 1. L'Organisation pour l'étranger de la NSDAP a été créée le 1er mai 1931
à Hambourg sur la demande d'un certain nombre d'Allemands vivant à l'étranger
(...).
2. Le but de cette organisation était le suivant:à la prise du pouvoir il s'agissait
de grouper les quelques 3 300 membres du parti national-socialiste qui vivaient
alors en dehors des frontières de l'Allemagne en une seule organisation.
De plus,par ce moyen,les Allemands vivant à l'étranger,qui n'avaient qu'une
très vague idée de la situation politique en Allemagne,pourraient être informés
des idées et du programme de l'Etat nouveau.

3. Seuls,les "Reichsdeutschen",ceux qui étaient nés Allemands,pouvaient
devenir membre du Parti;l'admission d'étrangers ou d'ex-Allemands ayant acquis
un droit de citoyenneté étrangère était strictement interdite.

4. Le principe de base touchant l'attitude de l'Organisation du Parti à l'étranger
vis-à-vis des autres pays était inscrit sur la carte de membre de chaque adhérent
sous la forme suivante: "Suis les lois du pays dont tu es l'hôte,la politique
intérieure de ce pays ne regarde que ses propres citoyens,ne t'en mêle donc pas,
même dans la conversation
."
Dès le jour de sa création jusqu'à sa suppression,ce principe fut d'importance
fondamentale dans l'activité et le rôle de cette organisation envers les autres
nations.
Moi-même,dans de nombreux discours publics,je me servis bien souvent de
cette phrase:"Le national-socialiste honore les peuples étrangers parce
qu'il aime le sien.

5.Mes discours au Porchester Hall de Londres,le 2 octobre 1937,et à Budapest,
vers la fin 1938,donnent une analyse exacte du rôle de l'Organisation
à l'étranger de la NSDAP,vis-à-vis des pays étrangers.
Winston Churchill,à la fin de l'été 1937,attaqua à plusieurs reprises l'activité
de l'Organisation à l'étranger dans des articles parus dans les journaux et
dans son fameux article "Amitié avec l'Allemagne",qui parut dans l'Evening Standard
du 17 septembre 1937 et qui fut retransmis par radio,il la désignait
comme un obstacle aux relations germano-britanniques.
Dans le même article,il disait qu'il était prêt à converser avec moi à ce sujet,
sur le ton le plus cordial.
L'ambassade d'Allemagne à Londres fit alors savoir au Foreign Office qu'une
interpellation de Churchill à la Chambre des Communes sur l'activité de l'Organisation
à l'étranger était fort peu souhaitable mais qu'il était extrêmement désirable
qu'une conversation eut lieu entre Churchill et moi.
Cet entretien eut lieu le jour même de mon allocution aux Allemands du Reich
à Londres,dans l'appartement de Winston Churchill,et il dura plus d'une heure,
j'eus ainsi,au cours de cette très cordiale conversation,toute possibilité
de renseigner Churchill sur l'activité de l'Organisation et de dissiper ses soupçons.
A la fin de l'entretien,il me raccompagna jusqu'à ma voiture et fit prendre une photo
de lui à mes côtés afin,comme il le disait,de montrer au monde que nous nous
séparions bons amis.Il n'y eut pas d'enquête soulevée aux Communes et,depuis
ce jour,Churchill n'a jamais fait l'ombre d'une objection à l'activité de l'Organisation
à l'étranger.
Mon discours du même jour,qui fut publié peu de temps après par une maison
anglaise,en langue anglaise,sous forme de brochure,fut favorablement accueilli,
des extraits de ce discours furent publiés par le journal The Times
sous le titre :"M.Bohle se fait l'avocat d'une compréhension entre les peuples"
(Voy.The Times,2 octobre 1937,p.1).
Churchill m'écrivit une lettre après cette conversation,dans laquelle il m'exprimait
sa satisfaction à la suite de notre entretien.

6.Au cours du procès de l'assassin du chef de l'Organisation à l'étranger,pour
la Suisse,Wilhelm Gustloff,procès qui eut lieu en Suisse,à Coire,en 1936,
le tribunal ordonna une enquête sur la légalité de l'activité de cette organisation.
L'accusé,David Frankfurter fut condamné à dix-huit ans d'emprisonnement et,
autant que je puis m'en souvenir,les autorités suisses qui n'étaient nullement
favorables aux nazis durent confirmer que Gustloff et les Landesgruppen
de l'Organisation à l'étranger n'avaient jamais en aucune façon,donné matière
à critique dans leur activité.Le temoignage du conseiller fédéral Baumann qui,
à ce que je crois,était alors ministre de l'Intérieur et de la Police de Suisse,fut,
à ce moment,décisif.

7. J'aimerais aussi indiquer que,même après le début de la guerre,les Landesgruppen
de l'Organisation à l'étranger dans les pays neutres continuèrent à fonctionner
jusqu'à la fin de la guerre.
Cette remarque est particulièrement exacte pour la Suisse,la Suède et le Portugal.
Après 1943,tout au moins l'Allemagne n'aurait guère pu intervenir si l'Organisation
à l'étranger était entrée en conflit avec les lois intérieures de ces pays et
la dissolution de cette organisation en aurait résulté à coup sûr.

8. A côté de ce caractère indiscutable de légalité de l'Organisation à l'étranger,
j'ai dit et répété,en ma qualité de chef,que les Auslandsdeutschen,les Allemands
de l'étranger,étaient certainement les derniers à se laisser entraîner à manifester
en faveur de la guerre ou à comploter contre la paix.
Ils ne savaient que trop bien,par une amère expérience (celle de 1914-1918),
qu'une guerre signifierait pour eux l'internement,les poursuites,la confiscation
de leurs biens et la suppression de leurs moyens d'existence.

9. Etant donné leur connaissance de la situation à l'étranger,personne ne savait
mieux que les Allemands vivant à l'étranger,qu'une activité quelconque dans
le sens d'une Cinquième colonne serait aussi stupide que nuisible aux intérêts
du Reich.L'expression "Cinquième colonne" d'ailleurs,si mes souvenirs sont exacts,
apparut pendant la guerre civile espagnole,c'est en tout cas une invention
étrangère.Lorsque Franco attaqua Madrid avec quatre colonnes de troupes,
on prétendit qu'une cinquième colonne,composée d'éléments nationalistes,
se trouvait dans l'enceinte de la ville assiégée et y exerçait une activité
séditieuse clandestine.

10.L'emploi du terme "Cinquième colonne" pour désigner l'Organisation à l'étranger
de la NSDAP est sans fondement.
Si cette assertion était exacte,cela signifierait que les membres de
cette organisation,en liaison avec les éléments locaux d'opposition,auraient été
chargés,dans un ou plusieurs pays étrangers,ou auraient essayé d'eux-mêmes
de miner de l'intérieur l'existence de cet Etat.
Cette affirmation serait de la pure invention.

11.Ni de l'ancien adjoint du Führer,Rudolf Hess,ni de moi-même,en tant que
chef de l'Organisation à l'étranger,les membres de cette Organisation ne reçurent
mission d'exercer une activité quelconque dans le sens d'une Cinquième colonne.
Hitler lui-même ne me donna jamais aucune directive de cette sorte.
En résumé,je peux dire que l'Organisation à l'étranger,à aucun moment,aussi
longtemps que je fus son chef,ne participa à aucune activité dans le sens
d'une Cinquième colonne,jamais l'adjoint du Führer ne donna d'ordres ni de
directives qui auraient pu conduire l'Organisation à l'étranger dans une telle voie.
Rudolf Hess,bien au contraire,désirait instamment que les membres de l'Organisation
à l'étranger n'intervinssent,en aucun cas,dans les affaires intérieures du pays
dans lequel ils vivaient.

12. Il est connu,naturellement,que,de même que des ressortissants des pays
hostiles,les Allemands furent employés pour des missions d'espionnage ou de
renseignements à l'étranger,mais cette activité n'a rien à voir avec les membres
de l'Organisation à l'étranger,organisation qui travaillait légalement et au grand
jour,et pour ne pas mettre en danger l'existence de celle-ci,j'ai toujours demandé
qu'aucun de ses membres ne fut employé à des activités de ce genre ou qu'on
me donnât au préalable la possibilité de les relever de leurs fonctions comme
membres de l'Organisation à l'étranger.
(Voy.TMI,X,18-21.Dans un interrogatoire,le frère de R.Hess,Alfred Hess,
confirma les dires d'E.W.Bohle (ibid.,,p.85).


Le fiasco de l'Accusation.

E.W.Bohle ayant comparu comme témoin,J.M.G. Griffith-Jones le contre-interrogea
assez longuement pour tenter de le prendre en défaut.
Mais ses différentes tentatives de déstabilisation se soldèrent par un échec cuisant.
(TMI,X,25-36).
A plusieurs moments,le substitut évoqua des cas particuliers d'activités illégales
impliquant des Allemands à l'étranger après le début de la guerre.
La tactique de l'Accusation était toujours la même:citer quelques cas isolés
pour généraliser abusivement.
Mais E.W.Bohle dévoila habilement cette malhonnêteté en soulignant:

J'ai l'impression que l'on confond ici l'activité de l'Organisation des Allemands
à l'étranger,en tant qu'organisation,avec ce qui a pu être fait pendant
la guerre par certains Allemands à l'étranger dans l'accomplissement
de leur devoir patriotique.Voilà le point crucial de la question.

(ibid.,p.37).

Cette remarque était parfaitement exacte:ce que l'on attendait dans le cadre
d'une démonstration sérieuse,ce n'était pas seulement quelques cas individuels
épars,c'était aussi et surtout,les preuves que ces cas dérivaient d'ordres
supérieurs donnés par l'Organisation des Allemands à l'étranger à tous ses membres.
Loin,donc,d'esquiver malhonnêtement la discussion,E.W.Bohle venait au contraire
d'aborder le coeur du sujet.
Le substitut aurait alors dû produire les preuves dont il disposait.
Mais il n'en fit rien.A la place,il se contenta de répondre:

"Je ne veux pas discuter sur ce point"
(id.).

Cette pitoyable dérobade démontrait que l'Accusation n'avait rien trouvé de concret
contre l'Organisation des Allemands à l'étranger.
Visiblement acculé,J.M.G Griffith-Jones produisit soudainement un nouveau
document.Sans doute un de ses collègues le lui avait-il transmis voyant que
le contre-interrogatoire tournait au fiasco.
Mais là encore,l'échec fut total,le substitut dut une nouvelle fois jeter l'éponge
face aux répliques assurées d'E.W.Bohle.
Dans le compte rendu d'audience,on lit:

LIEUTENANT-COLONEL GRIFFITH-JONES:(...) J'ai encore un document à présenter
au témoin (...).C'est un document que je viens de trouver.Je n'ai pas eu le temps
d'en faire tirer des exemplaires pour le Tribunal.
Permettez-moi d'en lire quelques extraits.(Au témoin[/i)
(...) Vous vous souvenez que vous aviez un Landesgruppenleiter en Roumanie ?

TEMOIN BOHLE: Oui,il s'appelait Konradi.

LIEUTENANT-COLONEL GRIFFITH-JONES:Et c'est bien là une lettre contenant
des instructions pour le Zellenleiter de Constanza ?

TEMOIN BOHLE: Oui.

LIEUTENANT-COLONEL GRIFFITH-JONES :Elle est datée du 25 octobre 1939.
Nous allons lire le premier paragraphe:[i]"Du 9 au 12 octobre,des conférences
ont réuni les hauts détenteurs de souveraineté ou leurs représentants
des groupes sud et sud-est de l'Europe,dans les bureaux de la direction
de l'Organisation des Allemands à l'étranger."

C'est-à-dire à Berlin,n'est-ce pas ?

TEMOIN BOHLE: Oui,à Berlin.
(TMI,X,37-8


La pièce ayant été rédigée en pleine guerre,elle ne pouvait pas démontrer
l'existence d'un quelconque "complot contre la Paix".
Il est dommage que Me Seidl n'ait pas pu souligner cette évidence pour
interrompre tout de suite la discussion.Mais cela ne changea finalement rien,
comme nous allons maintenant le constater.
Continuant à lire,le substitut déclara:

LIEUTENANT-COLONEL GRIFFITH-JONES (...)

"J'ai reçu,par la suite,des instructions directes du bureau supérieur de la direction
de l'Organisation des Allemands à l'étranger."

Ainsi,il semble que les instructions données à la conférence furent confirmées
par écrit.

"Pendant la guerre,tous les nationaux-socialistes à l'étranger doivent servir
directement leur patrie,soit par la propagande pour la cause allemande,
soit en contrecarrant les mesures ennemies."


Passons plus loin,et nous allons prendre le paragraphe commençant par

"Comme partout ailleurs,il est extrêmement important de savoir où
est l'ennemi et ce qu'il fait..."


Je désire qu'il soit parfaitement clair pour vous et présent à votre esprit
que ces instructions viennent directement de votre bureau central de Berlin.

"On a constaté que l'IS (Intelligence Service) a tenté souvent,avec le plus
grand succès,de faire admettre,pour participer aux activités du Parti et
des organisations associées,des personnes qui paraissent de toute confiance.
Il est donc nécessaire que vous fassiez une enquête approfondie au sujet
de toutes les personnes au contact desquelles vous serez et que vous
ne connaissez pas très bien,mais avant tout vous devrez examiner avec soin
toutes les nouvelles personnes et tous les visiteurs approchant votre voisinage
immédiat.Si possible faites-les prendre en main par un camarade dont
les convictions nazies absolues ne sont pas très évidentes..."


Je pense que nous pouvons omettre le reste.

"Vous devez faire des rapports sur tout ce qui vient à votre connaissance,
même si,à première vue,les faits vous paraissent sans importance.
Les rumeurs tombent dans cette catégorie,si fausses qu'elles puissent être."


Vous souvenez-vous qu'on enjoignit à vos membres en Roumanie de faire
un rapport sur tout ce qu'ils voyaient ?

TEMOIN BOHLE: Oui,évidemment.

LIEUTENANT-COLONEL GRIFFITH-JONES:

"Une partie importante de votre travail,à vous et à vos camarades,
doit se rapporter aux firmes industrielles et aux entreprises commerciales,
non seulement parce que vous pouvez très bien faire votre propagande
de cette manière,mais aussi parce que c'est dans ces firmes que vous pouvez
aisément recueillir des renseignements sur les visiteurs étrangers.
On sait que les organisations d'espionnage ennemies sont spécialement actives
dans les milieux industriels,à la fois pour recueillir des renseignements et pour
exécuter des actes de sabotage.Les membres ayant des relations étroites
avec des compagnies de messageries maritimes sont particulièrement indiquées
pour ce genre de travail.Il va sans dire que vous devez être prudent et soigneux
dans le choix de vos collaborateurs(...).
En cette occurence,il est opportun de se reporter aux organisations internationales
d'échanges."


Je désire que vous preniez bonne note de la phrase suivante:

"Il a été prouvé que ces organisations se camouflent souvent sous le couvert
d'activités innocentes et doivent en réalité être considérées comme faisant
partie du service de renseignements étranger."


Témoin,ce texte ne définit-il pas exactement la façon selon laquelle votre
Organisation des Allemands à l'étranger poursuivait son travail ? Relisez-le.

"Il a été prouvé que ces organisations se camouflent souvent sous le couvert
d'activités innocentes et doivent en réalité être considérées comme faisant
partie du service de renseignements étranger."


Est-ce que cela ne concorde pas avec les instructions que votre
Landsgruppenleiter envoyait à ses membres,dans ce document ?(TMI,X,38-41).

Dans son aveuglement et la débâcle de ses improvisations,le substitut croyait
donc que cette phrase s'appliquait à l'Organisation des Allemands à l'étranger,
alors qu'elle s'appliquait bien évidemment aux organisations britanniques liées
à l'Intelligence Service.
E.W.Bohle n'eut alors aucun mal à répondre:

TEMOIN BOHLE:

Au contraire,je trouve que c'est une preuve évidente du fait que les organisations
citées étaient au service de l'espionnage étranger et non au service de
l'espionnage allemand.
Mon interprétation est exactement contraire à celle du Ministère public anglais.

(ibid.,p.41).

Se rendant compte de sa méprise,J.M.G Griffith-Jones tenta alors de sauver
la mise en accusant les Allemands à l'étranger non pas d'espionnage,
mais de..."contre-espionnage":

LIEUTENANT-COLONEL GRIFFITH-JONES:

Ne donnez-vous pas d'instructions ici,ou du moins votre Landesgruppenleiter
ne donne-t-il pas d'instructions pour inviter les intéressés à exercer des activités
de contre-espionnage,telles qu'en poursuit généralement un service de
renseignements ?
N'est-ce pas le sujet qui a,jusqu'à ce moment,été traité dans cette lettre ?

(id.).

Le pauvre semblait oublier qu'en pleine guerre,il est parfaitement légitime d'exiger
de ses ressortissants qu'ils contrent les manoeuvres d'espionnage ennemies.
Encore une fois,donc,le témoin put répondre sans être nullement déstabilisé:

TEMOIN BOHLE:

La lettre,qui ne m'est pas personnellement familière,demande apparemment
aux Allemands à l'étranger de faire un rapport toutes les fois qu'ils rencontrent
l'Intelligence Service à l'oeuvre,je ne crois pas que l'on puisse élever d'objections
à ce sujet,en temps de guerre.
(id.).

Ecrasé par l'évidence,le substitut ne put que jeter l'éponge en déclarant:

LIEUTENANT-COLONEL GRIFFITH-JONES:

Très bien.Nous n'allons pas continuer à discuter sur ce sujet.
Je crois comprendre que vous ne savez rien sur les instructions contenues
dans cette lettre et que vous n'avez jamais vu ou entendu parler de cette lettre.
Ai-je raison ?


TEMOIN BOHLE:

Non,je n'ai jamais vu cette lettre et je ne sais même pas si elle est authentique,
car ce n'est pas un original (Exact:c'était une copie dactylographiée avec
une signature tapée à la machine)
(id.).

Le substitut n'insista pas et passa à autre chose (évoquant la Belgique,
la Norvège,etc..).

Oui,vraiment,le fiasco était total pour l'Accusation.
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Spartacus

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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeLun 7 Nov - 19:04

Un nouveau fiasco.

Certains pourront me répondre que J.M.G Griffith-Jones ne prit pas
uniquement pour cible l'Organisation des Allemands à l'étranger,
il évoqua aussi le cas de deux autres organismes.
C'est exact,mais là encore,le fiasco fut net.
Dans son réquisitoire contre R.Hess,il expliqua:

Deux des autres organisations qui étaient dirigées par l'Organisation
à l'étranger étaient connues sous le nom de "Ligue nationale des Allemands"
-VDA- et "Ligue des Allemands de l'Est"- BDO-
J'invite le Tribunal à se référer au document qu'il trouvera à la page 38
du livre de documents.C'est le PS-837 (GB-265).
C'est une lettre qui,vous le verrez à la page suivante,est signée par Hess
et datée du 3 février 1939.
C'est une circulaire,qui n'est pas destinée à être publiée.
Elle a pour objet la ligue nationale des Allemands à l'étranger et
la ligue des Allemands de l'Est.Je cite le premier paragraphe:

"Le directeur du service central des Allemands de race,
le SS-Gruppenführer Lorenz..."


Ce service central des Allemands de race,qui est la "Volksdeutsche Mittelstelle",
était une autre organisation similaire,mais elle était dirigée par Himmler et les SS.
Tous ces messieurs semblent avoir eu leur organisation individuelle à l'étranger,
mais toutes étaient instituées dans un but similaire.Celle-ci donc s'appelle
"Volksdeutsche Mittelstelle".Je cite à nouveau:

"Le directeur du service central des Allemands de race,
le SS-Gruppenführer Lorenz à édicté en mon nom la règlementation
des questions relatives au travail raciste dans les régions limitrophes.
En premier lieu,le VDA est l'organisation compétent pour le travail racial
au-delà des frontières."


Je passe aux deux dernières lignes de ce paragraphe:

"Le VDA est organisé en groupes régionaux qui correspondent
à l'étendue territoriale des Gaue de la NSDAP."


Et les deux premières lignes du paragraphe suivant:

"La ligue des Allemands de l'Est,le BDO,est l'association responsable
du travail raciste dans les régions limitrophes."


Et je passe à la page suivante,au paragraphe n°4:

"Le VDA est seul responsable du travail raciste au-delà des frontières.
J'interdis par la présente au Parti et à ses organisations et associations affiliées
toute activité raciste à l'étranger.Le seul organisme compétent pour cette tâche
est l'Office central des Allemands de race,dont le VDA est l'instrument clandestin.
Dans le Reich,le VDA,de façon générale,n'a à fournir que les moyens nécessaires
au travail raciste au-delà des frontières.
Le VDA doit être soutenu en cela de toute manière par les services du Parti.
Toute apparence extérieure de liaison avec le Parti doit cependant être évitée."


Il continue ensuite en exposant les activités du BDO,puis le dernier paragraphe:

"L'activité du BDO et de la VDA doit être soutenue de toutes les manières
par les offices du Parti.La direction nationale-socialiste de ces deux associations
assurera une collaboration énergique de leur part dans toutes les tâches qui
leur seront assignées par la NSDAP.
Leur nature est déterminée par des considérations de politique étrangère et
ces associations doivent en tenir compte dans leurs manifestations publiques."

(ibid.,pp.139-40).

Je me contenterai de répondre que malgré les documents avancés et
les citations produites,rien ne venait démontrer que ces associations
auraient travaillé en vue d'une guerre future.
Le seul organisme clairement clandestin (le VDA) était chargé du "travail raciste",
c'est-à-dire de la diffusion de l'idéologie nationale-socialiste auprès des Allemands
de l'étranger. Cela n'allait pas plus loin.

L'Accusation avoue implicitement qu'elle n'a rien.

La faiblesse de l'argumentation échafaudée par J.M.G Griffith-Jones
dans son acte d'accusation était si évidente qu'un mois plus tard,
l'Accusation dut reculer.
Le 7 mars 1946,le procureur général adjoint britannique,Sir David Maxwell-Fyfe,
concéda (je souligne):

Le Ministère public a dit que l'organisation à l'étranger servit à favoriser
les activités de la Cinquième colonne.Cela voulait simplement dire que grâce
à cette organisation à l'étranger,il y avait ainsi tout d'abord un recensement
complet et une organisation des membres du Parti à l'étranger,en second lieu
le service de renseignements de cette organisation même,faisaient des rapports
sur tous les personnages officiels allemands,de n'importe quel service
gouvernemental,qui venaient à l'étranger,et exerçait un contrôle sur eux
dans l'accomplissement de leurs tâches,en plus des autres citoyens allemands.
Grâce à l'existence de ce service de renseignements,tous les Allemands étaient
prêts à être utilisés et en fait le furent,quand il s'est agi d'envahir le pays
où ils se trouvaient.
Nous n'avons pas prétendu qu'il y ait eu par exemple des ordres formels
de détruire des ponts ou de commettre des actes de sabotage,donnés
directement à l'Organisation
,on pourrait simplement le déduire
du fonctionnement même de l'Organisation(..).
Le Ministère public n'a jamais apporté la preuve d'ordres formels
de sabotage à cet égard."
(TMI,VIII,634).

C'était reconnaître qu'il n'y avait rien,absolument rien.


Le Tribunal lâche l'Accusation.

L'aveu de Sir David était si net que dans sa plaidoirie,l'avocat de R.Hess consacra
à la prétendue Cinquième colonne allemande un simple intérêt poli,se contentant
de dire:

Les documents présentés à ce propos par le Ministère public n'apportent pas
la preuve que l'accusé Hess ait lui-même transmis à ces organisations
des instructions ou des ordres qui aient pu les inciter à une activité analogue
à celle de la Cinquième colonne.L'interrogatoire des témoins Bohle,Strölin
(TMI,X,55-8/ et Alfred Hess a prouvé,au contraire,que c'est précisément
l'accusé Hess qui a interdit à ces organisations et à leurs chefs de s'immiscer
d'une manière quelconque dans les affaires intérieures des autres Etats.
Le Ministère public n'a pu fournir la preuve établissant que les organisations
précitées ont développé effectivement une activité qui aurait eu pour but
de saper les organismes des Etats étrangers.
Dans ces conditions,il est inutile d'entrer dans les détails de l'activité
des organisations et institutions précitées,d'autant moins qu'il n'existe
aucune preuve établissant un rapport de cause à effet entre les devoirs
et fonctions de ces organisations et les événements qui ont conduit
à la guerre en 1939.
TMI(,XIX,376).

Face à l'évidence,le Tribunal refusa de suivre le Ministère public.
Dans la partie du jugement qui condamne R.Hess,on ne trouve aucune allusion
aux organisations des Allemands à l'étranger.([i]TMI
,XXII,562-4).


UNE THESE EVIDEMMENT FAUSSE.

Dès lors,comment l'Accusation obtint-elle finalement la condamnation
du prévenu ? Grâce à la thèse du "complot" et à la mauvaise foi cynique
du Tribunal,comme nous allons maintenant le démontrer.
Cette thèse était ridicule pour une raison simple:

- les trois objectifs du prétendu "plan concerté":

- A) l'abrogation et destruction du Traité de Versailles,

- B) l'acquisition des territoires perdus en 1918,

- C) et l'acquisition de nouveaux territoires nécessaires à la création
d'un "espace vital" (TMI,II,39-40)
n'avaient rien de secret,ils constituaient les...trois premiers points du programme
de la NSDAP,publié très officiellement le 24 février 1920.
Ce manifeste commençait ainsi:

1. Nous demandons la constitution d'une Grande Allemagne,réunissant tous
les Allemands sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
(Wir fordern den Zusam menschluB aller Deutschen auf Grund des Selbstbestim
mungsrecht der Völker zu einem GroBdeutschland).

2. Nous demandons l'égalité des droits du peuple allemand au regard
des autres nations,l'abrogation des traités de Versailles et de Saint-Germain.
(Wir fordern die Gleichberechtigung des deutschen Volkes gegenüber des anderen
Nationen,Aufhebung der Friedensverträge von Versailles und St.Germain),

3. Nous demandons de la terre et des territoires (colonies) pour nourrir
notre peuple et résorber notre surpopulation.
(Wir fordern Land und Boden (Kolonien) zur Ernährung unseres Volkes und
Ansiedlung unseres Bevölkerungsüberschusses).

(Voy.le doc.PS-1708 à Nuremberg:reproduit dans TMI,XXVII,478).

Il n'y avait donc rien d'occulte,bien au contraire:
tout était parfaitement public et clairement annoncé !
C'est si vrai qu'à Nuremberg,l'ancien chef de la Chancellerie du Reich qui,
le 30 janvier 1933,avait assisté à la première réunion du cabinet (une séance
pendant laquelle Hitler exposa aux membres de son gouvernement les buts
de sa politique) déclara que lors de cette réunion:

Rien n'a été mentionné qu'il eût pu être jugé nécessaire de tenir secret
et ce qui a été discuté a été presque entièrement reproduit dans la presse,
en tant que déclaration gouvernementale.

(Voy.la déposition de Hans Lammers le 8 avril 1946,TMI,XI,41.
L'avocat de R.Hess insista,ce qui donna le dialogue suivant:

Dr SEIDL:"Est-ce que Hitler,lors de cette première séance,a développé
ses buts de politique extérieure,a-t-il dit en particulier que l'Allemagne
devait être libérée définitivement des chaînes du Traité de Versailles
et reprendre,dans la communauté des peuples,la place qui lui revenait ?"

TEMOIN LAMMERS:"Oui,c'est ce que je viens de dire.C'était le but de la politique
extérieure du Reich que d'arriver à une révision totale du Diktat de Versailles."

Dr SEIDL:"Hitler a-t-il dit également que pour atteindre ces buts de politique
extérieure,il fallait accepter le risque d'une nouvelle guerre,peut-être même
d'une guerre préventive ?"

TEMOIN LAMMERS:"Autant que je sache ou m'en souvienne,
il n'a pas été question de guerre.Jamais,en tout cas,d'une guerre préventive
ou d'une guerre d'agression" (ibid.,p.42).

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 150px-10
(L'ancien chef de la chancellerie du Reich Hans Lammers.
A Nuremberg,il réfuta la théorie du "complot" brandie par l'Accusation.)
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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMer 9 Nov - 12:15

LES BEVUES GROTESQUES DE L'ACCUSATION

Naturellement,l'Accusation ne l'entendait pas de cette oreille.
Mais dans ses efforts pour démontrer ce qui n'était pas,
elle commit des bévues assez grotesques.


Un "complot"....connu mondialement.

S'appuyant sur le travail préparatoire d'un certain major Joseph Dainow,
auteur d'un document intitulé:"1933-1936 preparation for agression"
(Ce document préparatoire n'a pas été produit à Nuremberg,mais je me
le suis procuré dans les archives.),le procureur adjoint américain
Sidney S.Alderman,expliqua par exemple que,pour parvenir à leurs fins,
les accusés avaient développé un plan secret en cinq périodes:

"la première période (1933-1936) fut essentiellement préparatoire,
bien qu'elle ait compris des actions directes non déguisées"
,
l'acte d'accusation mentionnait notamment:

- le retrait de l'Allemagne,le 14 octobre 1933,de la Conférence internationale
du Désarmement,

- l'annonce,le 10 mars 1935 par H.Göring,"que l'Allemagne créait une force
aérienne militaire"
,

- la loi du 16 mars 1935 "instaurant le service militaire obligatoire",

- la réoccupation de la Rhénanie le 7 mars 1936.
(Voy.TMI,II,45.Voy.également J.Dainow,"1933-1936 preparation for agression",
déjà cité,p.1).

A l'époque,tous ces événements parfaitement publics avaient eu un grand
retentissement.Or,personne ne fit remarquer qu'un "complot" qui comprend,
dès le début,"des actions directes non déguisées" de ce type n'est pas
et n'a jamais été un "complot".


Un vide documentaire béant.

Dans son travail préparatoire,J.Dainow commençait son exposé en déclarant:

Les plans nazis de guerre d'agression ont démarré très tôt après
la première guerre mondiale.(The Nazi plans for aggressive war started very
soon after World War 1).
(Voy.J.Dainow,doc.cité,p.6).

On attendait donc la production de dizaines de documents clairs relatifs
à la période 1920-1933:discours secrets de Hitler annonçant ses intentions,
comptes rendus de réunions secrètes afin d'organiser les préparatifs militaires,
vastes plans secrets de réarmements coordonnés en vue d'une guerre d'agression...
Mais rien de tout cela n'apparaissait.
A la place,on nous servait un dossier sur la reconstruction de la Marine entre
1927 et 1940 (doc.C-23),un ordre du 10 février 1932 sur l'armement caché
des sous-marins (doc.C-141) et une lettre du 26 octobre 1932 adressée à R.Hess
sur des projets d'entraînement militaire secret destinés aux pilotes d'avions
civils (PS-1143).Même à ignorer le contexte dans lequel ces documents avaient
été rédigés (j'y viendrai plus loin car cela explique ces initiatives allemandes),
leur faible nombre et leur nature suffisaient paradoxalement à démontrer l'inanité
de la thèse du complot "démarré très tôt après la première guerre mondiale".
Je le répète:si un plan concerté en vue de déclencher une guerre d'agression
avait existé dès 1920,des dizaines de documents très clairs seraient restés
et auraient été découverts en 1945.


L'exposé magistral de l'avocat de C.von Neurath.


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-14
(Konstantin von Neurath.Son avocat à Nuremberg prononça une plaidoirie
magistrale qui démontait la thèse du "complot nazi")


J'ajoute que si une manoeuvre occulte nécessite souvent plusieurs étapes,
ce n'est pas parce qu'une politique se développe par étapes qu'elle est issue
d'une manoeuvre acculte.
Dans le cadre d'un complot,les étapes sont programmées à l'avance
pour parvenir à un objectif prédéfini.Sans complot,l'étape précédente ne
présage en rien de l'étape suivante,car les dirigeants agissent au gré
des circonstances et de leur évolution.
Dès lors,pour démontrer que les nationaux-socialistes auraient comploté
en vue d'assassiner la paix,il ne suffisait pas de décrire des événements
qui se suivaient chronologiquement et de les relier entre eux a posteriori
grâce à des constructions intellectuelles,il fallait prouver,par des documents
irréfutables,que toutes les initiatives allemandes en matière politique interna-
tionale avaient été liées les unes aux autres afin de mener sûrement à la guerre.
Dans sa plaidoirie,l'avocat de C.von Neurath rappela ce fait capital.
Le 23 juillet 1946,il lança:

"Vous tous,Messieurs les juges,qui avez ici à rendre la justice,vous savez
tout aussi bien que moi,par votre propre activité et votre propre expérience,
combien il est dangereux de conclure,des actions commises à un certain
moment par un homme à ses pensées,ses vues et ses actes d'une époque
antérieure,Tempora mutantur et nos in illis(Les temps changent et
nous en eux).Chacun de nous a certainement pu constater plus d'une fois,
au cours de ma vie,l'exactitude de cette phrase.
Les convictions et les idées,les intentions et les projets que nous avons eus
et réalisés à un certain moment,nous les avons,au cours des années,modifiés
et changés en partie en raison de notre propre évolution,en partie à la suite
d'événements extérieurs ou du changement des circonstances.
Veut-on réellement pour cela établir une thèse et tirer d'un examen rétrospectif
la conclusion que les vues,les propos et les actes d'alors n'étaient que des
manoeuvres de camouflage et que l'homme avait déjà à ce moment l'intention
ferme d'agir comme il l'a fait,des années plus tard,dans de tout autres circons-
tances ? N'est-il pas,lui aussi,qu'un homme et par là susceptible des mêmes
changements dans ses pensées,ses vues et ses projets ?
Il est même,plus que tout autre,exposé à des influences extérieures,
à des conditions extérieurs,à certains impondérables et il en dépend beaucoup
plus qu'un autre.En voici un seul exemple:que diriez-vous d'un homme qui oserait
sérieusement prétendre que Napoléon Bonaparte,au moment où il vint à Paris
pendant la Révolution et plus tard quand il prit le commandement de l'Armée
française en Italie,avait déjà alors la pensée et l'intention de se faire proclamer
empereur des Français en 1804 et de marcher en 1812 sur Moscou ?
Je crois que celui qui établirait cette prétention serait seul dans le monde.
Et pourtant un dialecticien adroit pourrait,avec quelque apparence de logique
et de fondements,justifier cette affirmation en se basant sur le développement
historique des événements,comme l'a fait le Ministère public en affirmant que
Hitler aurait déjà,au moment où il prit le pouvoir,et même au moment de
l'établissement du programme du Parti en 1929,non seulement eu l'intention
mais même établi le plan de ses guerres d'agression ultérieures et que tout
ce que Hitler et les nazis,ou ses collaborateurs,ont fait à l'intérieur et à l'extérieur
à partir du moment de la prise du pouvoir,serait la préparation consciente de
ces guerres d'agression.
(...) Le fait suivant souligne combien cette supposition est erronée:
il est incontestable que Hitler a témoigné à différentes reprises,à partir du jour
de la prise du pouvoir jusqu'en 1937,et cela dans des discours publics,
des allocutions et des notes diplomatiques non seulement de son désir de paix,
ainsi qu'il ressort des documents que j'ai présentés,mais encore qu'il a fait
des propositions positives en vue de la réalisation pratique d'une limitation
des armements de tous les Etats,donc également de ceux de l'Allemagne,
propositions dont il résulte indiscutablement qu'en ce qui concerne la Wehrmacht
et sa puissance,il se serait contenté,par rapport aux armements des puissances
de l'Ouest,d'un coefficient qui eut exclu a priori toute guerre d'agression
contre d'autres Etats.
Et maintenant,imaginons que l'une de ces offres de Hitler ait été acceptée
par les autres Etats:la guerre d'agression que,soi-disant,il projetait et préparait
depuis de longues années,n'aurait absolument pas été possible.
Toute la peine,tout le travail et toutes les dépenses en vue d'une telle guerre
auraient été vains.
Ou bien peut-on admettre que Hitler prévoyait que ses offres seraient repoussées
et qu'il ne les faisait que dans cette idée ?
Dans ce cas,il aurait vraiment été un génie absolument démoniaque,un visionnaire
prophétique de premier ordre.
Peut-on réellement supposer cela et admettre de ce fait l'exactitude de l'allégation
du Ministère public selon laquelle une guerre d'agression aurait été projetée pour
1939,dès avant la prise du pouvoir ?
Et si même vous vouliez répondre à cette question par l'affirmation en ce qui
concerne la personne de Hitler,reconnaîtriez-vous également de tels dons
de visionnaires à ses collaborateurs,à ses satellites,voire à tous les membres
du Parti ?
Poser cette question,c'est y répondre par la négative.
Cette question,à elle seule,fait tomber toute la construction si pénible et si
artificielle sur laquelle repose l'Accusation.(TMI,XIX,252-4).
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMer 9 Nov - 19:07

Des préparatifs purement défensifs.


Ajoutans à cela que jusqu'en 1936,les préparatifs militaires allemands furent
purement défensifs.
Dans ses mémoires,l'ancien aide de camp de Hitler,le colonel Friedrich Hossbach
(sur lequel nous reviendons longuement),écrivit:

Les mesures prises par le haut commandement constituent la preuve tangible
de son orientation purement défensive.La création d'un système fortifié avait
été entreprise depuis plusieurs années à l'Est,on se mit à en construire un autre
à l'Ouest,aussitôt après la réoccupation de la rive gauche du Rhin.
Pour la construction de ces fortifications qui furent appelées ultérieurement
le "Westwall"
(rempart occidental),le Haut commandement fixa un délai
s'étendant sur plusieurs années.
(Voy.F.Hossbach,Entre la Wehrmacht et Hitler (éd.Payot,1951)pp.173-4).


Le Tribunal recule.


Quoi qu'il en soit,l'argumentaire de l'avocat dut impressionner le Tribunal,
car il resta très flou sur la question du "plan concerté".
Dans le jugement rendu le 30 septembre 1946,on lit:

Peu importe que les preuves aient montré ou non l'existence d'un complot
d'ensemble englobant la prise du pouvoir,l'extension de la domination nazie
à tous les domaines de la vie économique et sociale,les projets de guerre.

(TMI,XXII,498).
L'aveu du Tribunal:pour la période 1920-1936,l'Accusation n'avait trouvé
aucune preuve de l'existence d'un "complot nazi" en vue de déclancher
des guerres d'agression (extrait du jugement,TMI,22,p.498).

C'était l'aveu qu'il n'y avait rien concernant la période 1920-1936.
L'Accusation avait fait chou blanc et le Tribunal le reconnaissait....


LES DEUX DOCUMENTS-CLES DE L'ACCUSATION.


La thèse du "complot" dut son salut à deux documents:

- le compte rendu d'une réunion secrète tenue le 5 novembre 1937
à la Chancellerie du Reich (le "Mémorandum Hossbach"),

- l'affidavit de Paul-Otto Schmidt,interprète officiel au ministère allemand
des Affaires étrangères.

Le "protocole Hossbach".


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 225px-10
(Major Hossbach (au milieu) en 1934.Auteur d'un banal mémorandum qui allait
devenir un document-clé de l'Accusation.)

Lors de la réunion du 5 novembre 1937,Hitler aurait révélé à quelques proches
collaborateurs que ses objectifs en politique extérieure,rattachement de l'Autriche
et du pays des sudètes par la force.
("La question allemande ne peut être résolue que par la force,ce qui ne va
jamais sans risque"
(Zur Lösung der deutschen Frage könne es nur den
Weg der Gewalt geben,dieser niemals riskolos sein),voy.le "Mémorandum Hossbach",
produit à Nuremberg sous la cote PS-386 et consultable dans TMI,XXV,402-13,
la phrase citée se trouve p.408).

- L'Accusation triomphe.

Dans son réquisitoire introductif,le procureur adjoint Sydney S.Alderman qualifia
ce mémorandum d'"un des plus frappants et des plus révélateurs parmi
les documents saisis"
,il ajouta que cette pièce " ne laisssait subsister
aucun doute au sujet de la préméditation des crimes nazis contre la paix"

(TMI,II,266-267).
Quant au Tribunal,il l'accepta et y vit la preuve que:

le 5 novembre 1937 au plus tard,ces projets (d'agression) étaient formés,
qu'ils eurent pour suite les menaces de guerre et les guerres qui troublèrent
la paix de tant de nations.([i]TMI
,XXII,498).

- Une conclusion stupide.

Cette conclusion était stupide pour une raison évidente:alors que le mémorandum
parlait de résoudre par la guerre la question de l'Autriche et celle de la Tchécos-
lovaquie,l'Anschluss en mars 1938,le rattachement du pays des Sudètes fin
septembre 1938 et l'établissement du protectorat de Bohême-Moravie en mars
1939 furent obtenus par Hitler sans guerre.
Preuve qu'aucun plan d'agression n'avait été définitivement arrêté le 5 novembre
1937.
Même s'il n'écartait pas l'éventualité d'une guerre,le Führer voulait réaliser
ses objectifs de manière pacifique.A Nuremberg,celui qui avait été son ministre
des Affaires étrangères à partir de février 1938,J.von Ribbentrop,déclara qu'à
cette époque,Hitler lui avait parlé de paix:

Il me déclara seulement (...) que l'Allemagne avait certains problèmes à résoudre
en Europe et que pour cela il fallait qu'elle fût forte.Il a également envisagé
la possibilité de désaccords,mais il ne précisa jamais sa pensée sur ce point.
Au contraire,il me disait toujours que son plus grand désir était de résoudre
ces problèmes en Europe par la voie diplomatique.
Une fois ces problèmes résolus,il voulait créer un Etat socialiste populaire idéal
et faire de l'Allemagne qui naîtrait alors un Etat socialiste moderne exemplaire,
embelli de tous les nouveaux édifices auxquels il tenait particulièrement.

(TMI,X,256).

- Un démenti.....américain.

A ceux qui refuseront de croire un "nazi",je soumettrai un document bien plus fort:
le rapport officiel du général américain Marshall publié en 1945 et intitulé:
"La victoire en Europe et dans le Pacific" (The Winning of the War in Europe
and the Pacific
).Dans l'introduction,on lit:

Les preuves disponibles montrent que l'intention initiale de Hitler était de créer,
par absorption des peuples germaniques des territoires contigus à l'Allemagne
et par la consolidation de ses nouvelles frontières,un plus grand Reich qui
dominerait l'Europe.Pour parvenir à cette fin,Hitler pratiqua une politique
d'opportunisme qui permit l'occupation du pays rhénan,de l'Autriche et
de la Thécoslovaquie sans rencontrer d'opposition militaire.
Aucune preuve n'a encore été trouvée que le Haut Commandement allemand
aurait eu un plan stratégique global (No evidence has yet that the German
High Command had any over-all strategic plan).

(Voy.Général Marshall's Report.The Winning of the War in Europe and the Pacific
Biennial Report of the Chief of Staff of the United States Army,July 1,1943,
to June 30,1945 to the Secretary of War
(éd.Simon & Schuster,1945),p.1).

L'auteur déclare qu'aucune preuve n'a été découverte qui aurait démontré
l'existence d'un "complot nazi" pour déclencher des guerres d'agression.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 250px-10
(Chamberlain, Daladier, Hitler et Mussolini le 29 septembre 1938)

Les accords de Munich:Septembre-octobre 1938:contrairement à ce qu'il aurait
annoncé moins d'un an plus tôt,Hitler parvient à résoudre pacifiquement la question
des Sudètes;au grand soulagement du monde entier....

Il est intéressant de souligner que malgré ce rapport,les accusateurs à Nuremberg
persistèrent jusqu'au bout à accuser les vaincus de "plan concerté" contre la paix.


- Une étude qui réfute la valeur du "protocole Hossbach".

Mais alors,me dira-t-on,comment expliquer l'existence du "Mémorandum Hossbach" ?
Pour répondre,je citerai en y apportant quelques précisions (entre crochets),
le compte rendu rédigé par Mark Weber du livre:Le Protocole Hossbach,
la destruction d'une légende
(Dankwart Kluge,Das Hossbach-Protokoll:
die Zerstörung einer Legende
(Editions Druffel Verlag,1980),p.168):

(...) Le 5 novembre 1937,Hitler convoqua quelques hauts dirigeants pour
une conférence à la Chancellerie du Reich à Berlin:le Ministre de la Guerre
Werner von Blomberg,le Commandant de l'Armée Werner von Fritsch,
le Commandant de la Marine Erich Reader,le Commandant de l'Aviation
Hermann Göring,et le Ministre des Affaires étrangères Konstantin von Neurath.
Etait aussi présent le conseiller militaire de Hitler,le colonel-comte Friedrich Hossbach.
Cinq jours plus tard,Hossbach rédigea de mémoire un compte rendu non autoriser
de la réunion.Il n'avait pas pris de notes pendant la conférence.
(Dans une déclaration sous serment rédigée le 18 juin 1946,F.Hossbach confirma
qu'il n'avait pas pris de notes ("Bei der Sitzung am 5.11.1937 ist ein Protokoll
durch mich nicht aufgenommen worden"
) et qu'il avait rédigé le compte rendu
"quelques jours plus tard" (Einige Tage später)
(Voy.le doc.OKW-210 in TMI,XLII,228.C'est Erich Reader qui,lors des audiences,
parla d'un laps de temps de "cinq jours"(TMI,XIV,40).

Plus tard,toutefois,il écrivit:

"Ma rédaction (du compte rendu) se basa sur les notes sténographiques que
j'avais prises et sur mes souvenirs"

(Voy.F.Hossbach,Entre la Wehrmacht et Hitler (éd.Payot,1951),annexe III,
pp.210-13).
Avait-il effectivement pris quelques notes très générales ou voulut-il,des années
après,donner du crédit à son compte rendu ? Je l'ignore...).
Hossbach affirma après la guerre qu'il avait par deux fois demandé à Hitler
de lire le mémorandum mais le Chancelier répondit qu'il n'avait pas le temps.
("J'ai porté à la connaissance de Hitler l'existence du compte rendu et l'ai
prié par deux fois de le lire,ce qu'il a refusé au motif qu'il n'avait pas le temps"
(Ich habe Hitler von dem Bestehen der Niederschrift Kenntnis gegeben,
sie zur lesen,was er mit der Bemerkung,er habe keine Zeit,zurückwies
,
doc.OKW-210 in TMI,XLII,229).

Apparemment aucun des autres participants ne connaissait l'existence du compte
rendu du colonel sur la conférence.
Ils ne considéraient pas non plus cette rencontre comme particulèrement importante.
(Interrogé à Nuremberg sur la façon dont,à l'époque,il avait réagi en apprenant
qu'une réunion s'était tenue,le général Jodl déclara:

Lorsque je demandai un compte rendu,on me répondit que l'on n'en avait pas.
Je puis le prouver car je l'ai mentionné dans mon journal (document PS-1780).
Ce qu'on me dit n'avait absolument rien de sensationnel et ne me parut pas
autrement remarquable ou différent des autres mesures d'ordre général
à prendre en préparation d'une guerre.
Je ne puis que supposer que le maréchal von Blomberg garda ces choses pour lui,
ne croyant pas lui-même à la possibilité de leur exécution,même éventuelle.

(TMI,XV,367-8/)

Dans ses mémoires,d'ailleurs,F.Hossbach explique que suite à la promulgation
de la loi rétablissant le service militaire obligatoire de deux ans,il avait été
question d'imposer une troisième année aux éléments aptes à devenir officiers,
ceci afin de constituer une réserve de cadres nécessaires pour faire la guerre.
Le ministre de la Guerre et le commandant en chef de l'Armée s'y étaient
cependant opposés," trouvant trop pénible d'imposer ce nouveau fardeau
aux jeunes soldats les plus dignes,et de les retenir plus longtemps loin
de leurs occupations civiles."

(Voy.F.Hossbach,Entre la Wehrmacht...,déjà cité,pp.175-6).

Ils lui préféraient le volontariat,sachant toutefois que dans ce cas,le nombre
de cadres de réserves serait très inférieur à celui exigé en cas de conflit.
A supposer que Hitler ait préparé des guerres pour un avenir proche,il aurait
naturellement opté pour la troisième année obligatoire,afin de former au plus
vite des officiers.Or,ce n'est pas ce qui advint.
F.Hossbach raconte:"Hitler se rallia à leur opinion,bien qu'ils ne lui cachèrent
pas les désavantages résultant de la limitation de la mesure au volontariat"

(ibid., p.176.Et de conclure:

Les déclarations (belliqueuses) faites par Hitler à la conférence du 5 novembre
1937 parurent donc d'autant moins compréhensibles.
Quoi qu'il en soit,j'eus l'impression,sur le moment,que les projets d'agression
de Hitler ne se réaliseraient jamais à cause de l'opposition très nette de Blomberg
et de Fritsch.Les deux généraux ne cessant de souligner qu'il fallait de nombreuses
années de paix à la Wehrmacht pour se constituer solidement.
Hitler déclara un jour:"Je comprends parfaitement le désir qu'ont les soldats
de ne pas soumettre prématurément à l'épreuve leur création encore bien jeune."

(ibid)

Preuve que les paroles de Hitler ce 5 novembre 1937 ne peuvent absolument pas
être considérées comme démontrant l'existence d'un complot pour déclencher
des guerres d'agression.)

Dans ses mémoires F.Hossbach relativise la portée des propos qu'aurait tenus
Hitler le novembre 1937.

Quelques mois après la conférence,Hossbach fut affecté à une autre fonction.
Son manuscrit fut classé avec de nombreux autres documents,et oublié.
En 1943,un officier d'Etat-major,le colonel-comte Kirchbach trouva le manuscrit
en consultant le fichier et en fit une copie pour lui-même.
Kirchbach laissa le document original dans le dossier et donna sa copie à
son beau-frère,Victor von Martin,pour la mettre en sûreté.
Peu de temps après la fin de la guerre,Martin transmit cette copie aux autorités
d'occupation alliés,qui l'utilisèrent pour produire une version substantiellement
retouchée comme pièce à conviction à Nuremberg.
Des phrases telles que celle où Hitler disait:"la question allemande ne peut
être résolue que par la force"
furent inventées et insérées.
(Interrogé à Nuremberg,H.Göring déclara:"On m'a déjà montré ce document ici,
et j'en connais à peu près le contenu (...)
Comme je l'ai déjà dit,un certain nombre de points correspondent exactement
aux paroles du Führer,mais sur d'autres points ou pour d'autres formules,
je peux dire qu'ils n'ont aucun rapport avec ce qu'a dit le Führer."

(TMI,IX,329).

Mais surtout le document présenté à Nuremberg est moitié moins long que
le manuscrit Hossbach d'origine.L'original écrit par Hossbach et la copie
de Kirchbach/Martin ont tous deux complètement (et opportunément) disparu.
D'après le document Hossbach présenté à Nuremberg et largement cité depuis,
Hitler déclara aux personnes présentes que ses remarques devaient être
considérées comme un "testament politique" au cas où il pourrait.

(Ce simple fait est déjà suspect.A Nuremberg,H.Göring expliqua:

En ce qui concerne le mot "testament",son emploi ici est absolument contraire
aux conceptions du Führer.Et si quelqu'un connait bien ces conceptions.C'est moi.
(...) J'ai souvent eu l'occasion de discuter avec le Führer la question d'un
"testament politique".Le Führer repoussa cette idée en prétendant qu'on ne
pouvait jamais désigner un successeur dans un testament politique car
il fallait garder en tout temps une complète liberté d'action au milieu
de l'évolution et des événements politiques.
Il était très possible de rédiger un exposé sur des points de vue et des désirs
politiques,mais jamais sous la forme d'un testament qui engageât définitivement.
Voici quel était alors le point du vue du Führer et il est resté le même pendant
tout le temps où il m'a accordé sa confiance.

(TMI,IX,329-30)

Notons d'ailleurs qu'après la guerre,commentant le fait que Hitler avait refusé
par deux fois de lire le compte rendu de la réunion,F.Hossbach écrivit:

Cette attitude négative de Hitler me frappa beaucoup,car il avait déclaré
le 5 novembre que ses déclarations constituaient son "testament politique"
et cependant il ne témoignait pas le moindre intérêt à la rédaction qui avait
été donnée à ce "testament" et à l'endroit où il était conservé.

(Voy.F.Hossbach,Entre la Wehrmachat.... op.cit.,p.211)

Ce désintérêt total démontre que les propos tenus le 5 novembre 1937 par Hitler
n'étaient pas,quoi qu'il ait peut-être pu en dire sur le moment,un "testament politique".
La lecture du compte rendu me laisse croire qu'au début de son discours,le Führer
voulut exprimer des principes généraux sur l'avenir de l'Allemagne et,ainsi,
sur la politique extérieure à adopter.Mais la tournure prise ensuite par la réunion
et notamment les objections des militaires,lui fit comprendre qu'il ne pouvait en
être ainsi).
La partie la plus accablante cite Hitler disant que les forces armées devraient agir
au plus tard en 1943-45 pour assurer "l'espace vital" (Lebensraum) nécessaire
à l'Allemagne.Cependant,si la France était affaiblie par une crise interne avant
cette date,l'Allemagne devrait agir contre la Tchéquie (Bohême-Moravie).
Ou si la France était impliquée dans une guerre (probablement contre l'Italie)
au point qu'elle ne pourrait plus agir contre l'Allemagne,alors l'Allemagne
s'emparerait de la Tchéquie et de l'Autriche simultanément.
Les soi-disant allusions de Hitler à "l'espace vital" allemand se réfèrent seulement
à l'Autriche et à la Tchéquie.
Lorsque Hitler arriva au pouvoir en 1933,l'Allemagne était militairement à la merci
des Etats étranges hostiles.Le réarmement avait commencé lentement et au début
de 1937,à cause d'un manque de matières premières,les trois branches de l'Armée
durent subir des restrictions.Une violente dispute éclata entre les trois branches
à propos de la répartition du reliquat.
Contrairement à ce que le protocole Hossbach suggère,Hitler convoqua
la conférence du 5 novembre 1937 en partie pour reconcilier les chefs des
différentes branches militaires,et en partie pour relancer le programme allemand
de réarmement.La politique étrangère était seulement une question subsidiaire.
Hitler cherchait à justifier la nécessité de reconstruire la force militaire allemande
en présentant plusieurs cas de crises internationales hypothétiques et exagérées,
qui requerraient une action militaire,et aucune d'entre elles ne se produisit jamais.
Hitler n'annonça aucune nouvelle orientation pour la politique étrangère allemande,
encore moins un plan pour une guerre d'agression.

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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeDim 13 Nov - 11:20

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-15
(Erich Raeder et Hitler en 1943)


(Interrogé à Nuremberg sur le document Hossbach,l'accusé Raeder expliqua:

En manière d'introduction,je dois dire que l'affirmation contenue dans l'exposé
des charges du Ministère public et d'après laquelle un groupe de nazis influents
se seraient rencontrés pour examiner la situation,ne donne pas du tout une idée
exacte de ce qui s'est alors passé.
Hitler avait convoqué les personnes mentionnées dans le document afin de leur
expliquer les probabilités de l'évolution politique et pour leur donner les instructions
nécessaires.
J'aimerais maintenant faire une remarque générale sur la nature des discours
de Hitler,car on va désormais en parler beaucoup,Hitler parlait longuement
et remontait très loin dans le passé.Et surtout,chacun de ses discours avait
un but particulier,qui variait avec l'auditoire.Très dialecticien,il était également
passé maître dans l'art du bluff.
Il revenait sur des expressions frappantes,suivant le but qu'il poursuivait.
Il se contredisait également souvent dans des discours successifs.
On ne savait jamais où il voulait finalement en venir.
Quand son discours était terminé,il était difficile d'en préciser le but.
En principe,ses discours produisaient une impression plus profonde sur
les personnes qui l'entendaient rarement que sur celles qui étaient déjà
familiarisées avec sa façon de parler (...).
Pour moi,les phrases marquantes de son discours sont les suivantes:
"L'Angleterre et la France ont déjà éliminé la Tchécoslovaquie",
"Je suis convaincu que l'Angleterre et la France n'interviendront pas".
Et,en troisième lieu,le fait que,quelques mois auparavant,en juillet 1937,
le deuxième accord naval avait été signé.Ces trois faits m'assuraient que Hitler
ne chercherait pas à donner une solution belliqueuse aux problèmes de l'Autriche
et de la Tchécoslovaquie.En tout cas,il était alors question des Sudètes,et
il semblait pencher vers une solution pacifique.
C'est pourquoi ce discours ne me donna nullement l'impression que Hitler voulait
alors transformer sa politique de paix en une politique de guerre.
(...) Pour moi,les conclusions à tirer de ce discours ne sont autres que celles-ci.
La construction de la flotte dans la proportion de 1 à 3 par rapport à l'Angleterre,
devait être poursuivie,et l'on devait s'efforcer d'entretenir des relations amicales
avec l'Angleterre.Il fallait également respecter la proportion fixée par l'accord
récemment intervenu.
(TMI,XIV,41-2).

Qui a lu les "entretiens secrets" de Hitler donnera raison à E.Raeder).

A Nuremberg,Göring affirma que Hitler lui avait dit en privé juste avant
la conférence que le but principal en convoquant la conférence était:
"de mettre la pression sur le général von Fritsch,car il (Hitler)
n'était pas satisfait du réarmement de l'armée"

(:"Le Führer m'avisa un peu avant la réunion,car j'étais arrivé plus tôt,
qu'il réunissait cette conférence principalement pour faire pression
sur le général von Fritsch parce qu'il n'était en rien satisfait du réarmement
de l'Armée et qu'il ne serait peut-être pas inutile que M.Blomberg exerçât
lui aussi une certaine pression sur Fritsch"
(H.Göring à Nuremberg,TMI,IX,330).

L'amiral Raeder confirma la déclaration de Göring.
Comme certains autres conservateurs aristocrates et traditionalistes,Hossbach
devint un opposant acharné d'Hitler et du régime national-socialiste.
Il était un ami intime du général Ludwig Beck,qui fut exécuté en 1944 pour
son rôle dirigeant dans la conspiration qui tenta d'assassiner Hitler et de renverser
le gouvernement.En dépit de ses dénégations après la guerre,il est virtuellement
certain que Hossbach prépara sa version biaisée de la conférence à la demande
de Beck dans le but d'une utilisation possible pour discréditer le régime d'Hitler
après un coup d'état.Hossbach était également proche de l'amiral Wilhelm Canaris,
chef du renseignement militaire,et du général Ziehlberg,qui furent tous deux
exécutés pour leur rôle dans le complot d'assassinat de juillet 1944.
Déjà au début de 1938,Hossbach,Beck et Canaris étaient en faveur d'un coup
d'état pour renverser Hitler par la force.
(...)
Il n'y a pas de doute que le protocole Hossbach est sans valeur comme document
historique.Après la guerre,Hossbach et Kirchbach déclarèrent tous deux que
la version présentée par le procureur américain était assez différente du document
manuscrit dont ils se rappelaient.Hossbach témoigna aussi à Nuremberg qu'il ne
pouvait pas confirmer que la version de l'Accusation correcpondait complètement
au manuscrit qu'il écrivit en 1937.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Images11
(L'amiral Wilhelm Canaris)

(Le document produit à Nuremberg n'était pas un original,mais une photocopie
d'une copie tapée à la machine avec une attestation écrite du "Department of
State (Washington D.C)" en date du 17 octobre 1945.
Invité à signer une déclaration sous serment attestant que le document présenté
par l'Accusation était conforme à l'original (de 1937),F.Hossbach refusa,acceptant
seulement de déclarer que la copie qu'on lui montrait était conforme au document
détenu par le "Department of State"
(Voy.Dr Donald S.Detwiler,"The Origins of the Second World War.Reflections
on Three Approaches ti the Problem" paru dans Air University Review,juillet-
août 1969).
Dans ses mémoires,il écrivit:

Il m'est impossible d'affirmer aujourdhui d'une manière absolument certaine
que le texte du soi-disant "procès-verbal Hossbach" (doc.PS-386 à Nuremberg)
est exactement conforme à ma rédaction originelle.
La forme extérieure et intérieure du document,le style,certaines tournures
de phrases et le souvenir que j'ai gardé du contenu me font penser,après
mûre réflexion,que ce texte est bien grosso modo une copie de l'original.

(Voy.F.Hossbach,Entre la Wehrmacht....,déjà cité,p.212).

F.Hossbach ne pouvait donc pas garantir,et de loin,l'authenticité du document
PS-386).
Et dans ses mémoires,il reconnut qu'en tout cas,Hitler n'esquissa aucune sorte
de "plan de guerre" durant la réunion.(Exact ! On lit:

Le seul fait que le Führer ne convoqua à la conférence du 5 novembre que
le ministre des Affaires étrangères et les quatre grands chefs militaires montre
qu'on ne pouvait y prendre des décisions fermes et concrètes au sujet
de la préparation d'une guerre d'agression.Les hostilités modernes font entrer
en jeu l'économie politique,les finances et la propagande au moins autant que
les forces armées,et les représentants de ces ministres,qui eussent été indis-
pensables pour arrêter les préparatifs,n'assistaient pas à la réunion.
On y dressa aucun "plan de guerre" pouvant servir de base aux mesures à prendre
ou à envisager par les autorités politiques,militaires,économiques,etc.
En dehors de l'étude déjà prescrite par Fritsch,aucune instruction ne fut donnée,
ni même prévue pour que la question tchèque fût examinée plus attentivement
du point de vue militaire.
Hitler n'en donna absolument pas non plus dans les autres domaines intéressés
par une guerre éventuelle,en particulier dans le domaine des Affaires étrangères,
pour que la réalisation de ses intentions fût méthodiquement préparée.

(Voy.F.Hossbach,Entre la Wehrmacht....,déjà cité,p.186).

Nouvelle preuve que des propos,si sinistres soient-ils,ne démontrent rien
en eux-mêmes.)
A Nuremberg,Göring,Raeder,Blomberg et Neurath (Fritsch était mort en 1939)
dénoncèrent tous le protocole Hossbach comme une représentation complètement
faussée de la conférence.Le protocole traite seulement de la première moitié
de la réunion,déformant ainsi son vrai caractère.Le mémorandum se termine
par la simple phrase:"La seconde moitié de la conférence traite des questions
d'armement"
.Aucun détail n'est donné.
En 1968 Victor von Martin décrivit le mémorandum par ces mots:

"Le protocole présenté au tribunal de Nuremberg fut assemblé d'une manière
telle qu'elle changeait totalement la signification (de l'original) et peut donc
être qualifié seulement de falsification grossière".


Lorsqu'il écrivit son étude contestatrice,The Origins of the Second World War
("Les origines de la Seconde Guerre Mondiale"), A.J.P.Taylor accepta
le mémorandum Hossbach comme un compte rendu véridique de la réunion
du 5 novembre 1937.Cependant,dans un supplément intitulé "Réflexion faite"
ajouté aux éditions suivantes,le célèbre historien britannique admit qu'initia-
lement il "s'était fait avoir" par la "légende" du document.
La conférence soi-disant significative était en réalité "une manoeuvre dans
des affaires domestiques"
.
Le protocole lui-même,nota Taylor,"ne contient pas de directives d'action
allant au-delà d'un souhait de renforcer les armements"
.
Il remarqua ironiquement que "ceux qui croient aux procès politiques
devraient continuer à citer le mémorandum Hossbach"
.
H.W.Koch,un enseignant à l'Université de York (Angleterre),finit de démanteler
la légende dans un article en 1968,qui conclut que l'infâme protocole serait
"inacceptable dans tout autre tibunal que celui de Nuremberg".
Dankwart Kluge a apporté une précieuse contribution à notre compréhension
des origines de la deuxième guerre mondiale.
Son étude apparaîtra pendant de longues années comme la dissection la plus
magistrale d'une grande fraude documentaire.
Son remarquable travail comprend le texte complet du protocole Hossbach
en appendice,quatre photos,et une bibliographie complète (...).
Kluge a fait un travail admirable en rassemblant sa documentation,qui provient
non seulement de toutes les sources documentaires ou publiées disponibles,
mais aussi de nombreuses interviews privées et de sa correspondance
avec les témoins-clés.Kluge soutient sa cause de manière irrésistible,bien que
le style narratif soit un peu faible.
Cette importante étude ne laisse pas de doute que le célèbre protocole est
en fait une révision falsifiée d'une copie non-certifiée d'un original non-autorisé,
qui a disparu.
http://library.flawlesslogic.com/hossbach_fr.htm.


- L'aveu implicite du Tribunal.

Le fait que le "Mémorandum Hossbach" ait été la pièce n°1 à l'appui de la thèse
du "complot" en dit long sur la valeur des autres "preuves" et,par conséquent,
sur celle de ladite thèse.
Je note d'ailleurs qu'après avoir avoué implicitement l'absence de documents
probants pour la période de 1920-1936 et après avoir mentionné F.Hossbach,
les juges de Nuremberg écrivirent:

(Les preuves produites) attestent l'existence de plans concertés et successifs
plutôt que celle d'un complot les englobant tous.C'est par voie d'étapes que,
depuis la prise du pouvoir,l'Allemagne nazie s'acheminait vers la dictature totale
et vers la guerre.
(TMI,XXII,498).

L'aveu était capital:car comme je l'ai expliqué plus haut,une politique par étapes
ne signifie pas qu'il y ait eu "complot".
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeLun 14 Nov - 16:53

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-16
(La poignée de main entre Philippe Pétain et Adolf Hitler lors de l'entrevue
de Montoire le 24 octobre 1940.
À l'arrière plan au centre, le Dr Paul-Otto Schmidt,interprète de Hitler.
En 1945,il signa un affidavit mensonger qui chargeait les dignitaires
nationaux-socialistes).


L'Affidavit de P.Schmidt.


Pour le démontrer,il fallait prouver que ces étapes avaient été liées les unes
aux autres afin de parvenir à un seul objectif:la guerre.Or,le Tribunal échoua
totalement dans cette mission.Car immédiatement après,il poursuivit ainsi:

Dans la pensée du Tribunal,l'imputation aux accusés de plans concertés
successifs tendant à la guerre d'agression est justifiée par les preuves.
Peu importe que celles-ci révèlent avec moins de certitude le vaste programme
d'ensemble allégué par l'Acte d'accusation.Cet état de fait est bien exprimé
par Paul Schmidt interprète officiel du ministère des Affaires étrangères
d'Allemagne,dans le passage suivant:

"Les buts des dirigeants nazis étaient clairs dès l'origine:c'était,en vue de
dominer le continent européen,l'incorporation du Reich des éléments de langue
allemande,puis l'expansion territoriale sous le couvert du slogan "Lebensraum".
Mais l'exécution de ces projets essentiels fut improvisée.
Les mesures qui s'ensuivirent furent dictées par les événements,mais toutes,
elles étaient conformes aux buts que nous venons de rappeler."

(Id.La traduction des deux dernières phrases est très approximative.
Il fallait lire:"Mais l'exécution de ces objectifs fondamentaux semble avoir été
caractérisée par l'improvisation.Chaque pas en avant était apparemment franchi
à chaque nouvelle situation survenue,mais l'ensemble s'accordait avec les objectifs
ultimes mentionnés plus haut."
(The execution of these basic objectives,
however,seemed to be characterized by improvisation.Each succeeding step
apparently was carried out as each new situation arose,but all consistent with
the ultimate objectives mentioned above);voy.doc.PS-3308 in TMI,XXXII,144).

La dialectique était donc la suivante:certes,l'existence d'un
"vaste programme d'ensemble" n'est pas démontrée,mais toutes les étapes
de votre politique qui devait mener à la guerre étaient liées entre elles
(d'où l'existence d'un complot),c'est l'un des vôtres qui le dit.
Tel était donc le deuxième (et unique) document censé étayer la thèse
du "plan concerté":une déclaration sous serment faite après coup par un
"petit fonctionnaire"!
(C'est ainsi que C.von Neurath qualifia P.Schmidt le 25 juin 1946 à Nuremberg
(TMI,XVII,47).
C'était elle qui permettait d'établir le lien entre toutes les initiatives allemandes
prises "dès l'origine" afin de "tend(re) à la guerre d'agression".
On reste abasourdi devant un tel aplomb.Tout d'abord parce que même s'il avait
été précis et circonstancié,un tel témoignage aurait été absolument insuffisant
pour conclure sur un ensemble d'événements d'une telle complexité.
Il fallait des preuves bien plus solides,par exemple des comptes rendus de réunions
secrètes au cours desquelles des plans d'attaques précis auraient été échafaudés.


- Une affirmation fantaisiste.


Ensuite parce que la valeur de cette déclaration tardive était sujette à caution,
les conditions de sa production ayant été très suspectes.
Ce fait aurait pu rester à jamais inconnu si l'affidavit n'avait contenu le passage
suivant:
Le discours prononcé par (Franz von) Papen le 18 février 1938,suite à la
rencontre de Berchtesgaden (entre Hitler et le chancelier autrichien Schuschnigg
le 12 février 1938),interpréta l'accord de Berchtesgaden comme le premier pas
vers l'établissement d'un commonwealth européen sous la domination de
l'Allemagne.Aux Affaires étrangères,cela fut généralement reconnu comme
une prophétie claire d'une Plus Grande Allemagne qui comprendrait l'Autriche.

(TMI,XXXII,146).

Ces affirmations étaient de la plus haute fantaisie,pour la simple raison que
F.von Papen n'avait jamais prononcé un tel discours.
Dans le dossier autrichien,à la date du 18 février 1938 figurait un seul document:
un communiqué sur le rétablissement des droits en faveur des nationaux-socialistes
autrichiens.
(Voy.Dokumente der Deutschen Politik,vol.6,I,p.128,doc.n°21-d).


- P.Schmidt avait....perdu la mémoire.

Interrogé le 28 mars 1946 par l'avocat de F.von Papen,P.Schmidt concéda
qu'il y avait une "erreur" et qu'il avait....perdu la mémoire:

TEMOIN SCHMIDT: Je crois que c'est une erreur qui a pu m'échapper
au moment où j'ai fait cet affidavit,car ce discours n'a peut-être pas été
prononcé,en tout cas,je ne me souviens plus de ce discours que j'ai mentionné
dans cet affidavit.Il est parfaitement possible que je me sois trompé,l'erreur
est excusable étant donné quecet affidavit m'a été demandé à un moment
où je me trouvais à l'hôpital assez gravement malade,et il est possible qu'en
relisant je ne me sois pas aperçu de mon erreur.


Dr KUBUSCHOK:Cela enlève-t-il toute valeur à la constatation du fait
et aux conclusions qui en ont été tirée ?


TEMOIN SCHMIDT: Après ce que j'ai dit,oui.
Je ne me souviens pas de ce discours et je crois que c'est une erreur de ma part
que j'attribue aux circonstances dans lesquelles j'ai signé cet affidavit,alors
que j'étais très malade.
(TMI,X,235).

P.Schmidt nous invitait donc à croire que par une simple inadvertance qui lui
avait "échappé",il aurait mentionné un discours dont il ne se souvenait plus
du tout aujourd'hui alors que quelques semaines plus tôt,il avait été capable
d'en préciser l'auteur,la date,le contenu et surtout la façon dont il avait été
interprété au ministère des Affaires étrangères.
C'était vraiment se moquer du monde !
F.von Papen eut raison de lancer lors de son contre-interrogatoire,le 19 juin1946:

Permettez-moi de dire encore un mot au sujet de cet affidavit de M.Schmidt.
Nous avons pu constater,alors que le témoin déposait ici que cet affidavit
lui avait été présenté lorsqu'il se trouvait à la clinique après une maladie
très grave,il était couché,et on lui a fait signer cette déclaration...

(TMI,XVI,398-9)

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 200px-10
(Franz von Papen.
A Nuremberg,lui et son avocat réfutèrent l'affidavit mensonger de Paul Schmidt).



- Les méthodes des vainqueurs.


En affirmant qu'"on lui avait fait signer",l'accusé n'exagérait probablement pas.
A l'époque,les pressions exercées sur les vaincus étaient monnaie courante.
Je rappelle le cas douloureux de l'accusé Fritz Sauckel.
Le 4 septembre 1945,alors qu'il était détenu à la pison d'Oberursel (en attendant
d'être transféré à Nuremberg),il signa un affidavit selon lequel il avait
"pleinement adhéré au programme d'Adolf Hitler",y compris,donc,
aux conceptions "racistes" (doc.PS-3057).Neuf mois plus tard cependant,
lors de son contre-interrogatoire par l'Accusation,il déclara n'avoir:

jamais approuvé les déclarations faites par certains orateurs nationaux-socialistes
sur une "race supérieure" ou sur une "race des seigneurs" (....).
Jamais je n'ai tenu pour bonne la notion de supériorité d'une race,mais
je considérais comme nécessaire l'égalité des droits.
(TMI,XV,73).

Le substitut français Jacques B.Herzog lui rétorqua:

Alors je vous demande,accusé Sauckel,si vous confirmez ces déclarations que
vous avez faites sous serment volontairement et sans contrainte,le 4 septembre
1945,et qui sont en contradiction avec les déclarations que vous venez de faire.

(id.)

La réponse de l'accusé fut nette:

Ce document me fut présenté tout terminé,lors de mon interrogatoire.
J'ai demandé qu'on me laissât lire ce document,dans ma cellule,afin de pouvoir
y réfléchir,pour voir si je pouvais y apposer ma signature,mais cela me fut refusé.
Au cours de cette conversation,on me déclara,en présence d'un officier,dont
on me dit qu'il appartenait à l'Armée russe ou polonaise,que si j'hésitais trop
longtemps à signer ce document,je serais livré aux autorités russes.
Cet officier russe ou polonais demanda:
"Où est la famille de Sauckel ? Lui,nous le connaissons et,bien entendu,
nous allons l'emmener.Mais sa famille doit également être transférée en zone russe".
Je suis père de dix enfants,je n'ai pas réfléchi,et,par égard pour ma famille,
j'ai signé ce procès-verbal.
(ibid.,pp.73-4).

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Images12
(Fritz Sauckel.
Les vainqueurs lui firent signer une attestation sous la menace de livrer
son épouse et ses (dix) enfants aux Soviétiques).

Le substitut eut la naïveté de souligner que dans l'affidavit,il avait déclaré
"ces déclarations volontairement et sans contrainte"(ibid.,p.74).
F.Sauckel répondit avec une pointe d'ironie:

"C'est exact,mais dans la situation dans laquelle je me trouvais...."
(id.).

De façon très vraisemble,P.Schmidt avait lui aussi subi des pressions afin
qu'il signe sans pouvoir réfléchir,ni vérifier,ce qu'on lui tendait,d'où la grossière
erreur concernant ce discours qui n'avait jamais été prononcé,que ce fut par
F.von Papen ou par un autre dirigeant allemand.
Quand on sait cela,toute valeur à ce document doit être déniée.
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMar 15 Nov - 13:27

L'Allemagne ne voulait pas la guerre.


La mauvaise foi du Tribunal était d'autant plus évidente qu'il avait invoqué
ce document pour déclarer justifiée"l'imputation aux accusés de plans
concertés successifs tendant à la guerre d'agression."
.
Or,dans son affidavit,P.Schmidt avait uniquement parlé d'un désir de
"dominer le continent européen"(domination of the European continent),
pas de guerre d'agression.


- La déposition de P.Schmidt.


J'ajoute que si,le Führer et ses proches avaient voulu,dans une volonté de revanche
et de domination,porter la guerre contre les petits Etats et leurs ennemis d'hier,
ils auraient sauté de joie le 3 septembre 1939,lorsque la Grande-Bretagne puis
la France lancèrent leur ultimatum.Or, c'est le contraire qui advint:à Nuremberg,
P.Schmidt décrivit ainsi la scène au cours de laquelle il avait traduit l'ultimatum
britannique qui signifiait la guerre:

Hitler se trouvait dans son cabinet de travail avec le ministre des Affaires
étrangères (J.von Ribbentrop).
Lorsque ma traduction fut terminée,ils restèrent tous les deux
silencieux pendant environ une minute.Je pouvais voir que ce développement
de la situation ne leur était pas agréable.
Hitler est resté un certain temps assis sur sa chaise,pensif,fixant son regard
dans l'espace,d'un air soucieux.Puis il rompit brusquement le silence en demandant
au ministre des Affaires étrangères:"Que devons-nous faire maintenant ?"

Alors,ils ont commencé à s'entretenir des mesures diplomatiques à prendre d'urgence,
à voir s'il fallait convoquer tel ou tel ambassadeur,etc.
Je quittai la pièce puisque je n'avais plus rien à y faire.
En arrivant dans l'antichambre,
j'ai trouvé (...) un certain nombre de membres du Cabinet du Reich et d'autres
hauts fonctionnaires qui m'avaient lancé des regards interrogateurs au moment
où j'étais entré (...) et auxquels j'avais répondu qu'il n'y aurait pas de second Munich.
En sortant,je vis à leurs regards soucieux qu'ils avaient bien compris ce que j'avais
voulu dire et quand je leur ai appris que je venais de remettre un ultimatum
britannique à Hitler,un silence consterné régna dans la pièce.
Les visages devinrent graves et je me souviens encore par exemple que Göring(...)
m'a dit:"Si nous perdons cette guerre,que Dieu ait pitié de nous".
Goebbels était seul dans un coin,l'air très grave,pour ne pas dire consterné.
Cette atmosphère déprimante se traduisait sur le visage de tous les assistants.
Je conserve encore aujourd'hui l'impression précise de cette ambiance qui règnait,
le premier jour de la guerre,dans l'antichambre de la Chancellerie du Reich.
(TMI,X,213).

Dans ses mémoires,rédigées peu après,P.Schmidt décrivit une scène semblable.
Il ajouta juste que Hitler avait questionné J.von Ribbentrop "avec un éclair
de fureur dans les yeux,comme s'il voulait exprimer que Ribbentrop l'avait
faussement informé sur la réaction des Anglais"
.
(Voy.P.Schmidt,Sur la scène internationale.Ma figuration auprès de Hitler,
1933-1945
(éd.Plon,1950),p.226).

Quant aux gens rencontrés dans l'antichambre,il reprit la réflexion de H.Göring
et précisa que Goebbels"était dans un coin,abattu,replié sur lui-même,
il avait l'air,littéralement,d'un barbet qu'on vient de doucher"
.(id.
Il termina ainsi:

Partout je vis des visages consternés,même chez les membres du Parti
les plus modestes qui se trouvaient dans la salle.
(id.


- L'Allemagne n'était pas prête pour la guerre.


Cette description confirme que dans les hautes sphères allemandes,on ne voulait
pas la guerre,on la redoutait même.
La première raison était matérielle:en 1939,et contrairement à une légende
entretenue,l'Allemagne n'était absolument pas prête à faire face à un conflit étendu.
Voici ce que l'on put entendre le 4 juin 1946 à Nuremberg,le général Jodl étant
interrogé par son avocat,Me Franz Exner:

PROFESSEUR Dr EXNER :le Ministère public prétend que vous auriez dû
savoir qu'un réarmement aussi vaste que celui entrepris par l'Allemagne
ne pouvait servir qu'à une guerre d'agression.Qu'en pensez-vous ?



ACCUSE JODL :Le fait de formuler une pareille assertion ne peut s'expliquer,
je crois,que par un manque de connaissance sur le plan militaire.
Jusqu'en 1939,nous étions,il est vrai,en mesure d'abattre la Pologne seule,
mais nous n'avons jamais été en mesure,ni en 1938,ni en 1939 de nous opposer
à une attaque concentrique de ces nations réunies.
Et si nous ne nous sommes pas effondrés dès 1939,cela est du simplement au fait
que,pendant la campagne de Pologne,les 110 divisions françaises et britanniques
à l'Ouest sont demeurées absolument inactives en face des 23 divisions allemandes.



PROFESSEUR Dr EXNER : Mais,dites-nous alors quand le réarmement allemand
a été entrepris sur un rythme vraiment intensif ?



ACCUSE JODL:Un réarmement intensif ne commença,en réalité,qu'après
le début de la guerre.Nous sommes entrés dans cette guerre avec environ
75 divisions.Soixante pour cent de notre potentiel d'effectifs n'avait encore
subi aucune formation militaire.L'Armée du temps de paix comprenait environ
400 000 hommes,contre nos 800 000 en 1914.
Nos réserves en munitions et en obus,ainsi que l'a déjà déclaré le témoin Milch,
atteignaient alors un niveau dérisoire.


PROFESSEUR Dr EXNER:Je voudrais lire à ce propos une note de votre journal,
qui figure à la page 16 du premier livre de documents et fait partie du document
PS-1780,déposé sous le numéro USA-72.En date du 13 décembre,voici ce que
vous écriviez:

"Ayant terminé avec le projet de la L",c'est-à-dire la "Landesverteidigung",
la défense nationale,"le maréchal a présenté un rapport sur l'état du potentiel
de guerre de la Wehrmacht,en précisant que les difficultés les plus sérieuses
se rencontraient dans l'approvisionnement en munitions pour l'Armée,qui est fort
insuffisant et ne représente que dix à quinze jours de combat,ce qui équivaut
à six semaines de réserves."



ACCUSE JODL :Ainsi,nous pouvions nous battre pendant dix à quinze jours.
(TMI,XV,365-6).


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 250px-11
(Le général Alfred Jodl.
A Nuremberg,il expliqua qu'en 1939,le Reich n'était pas prêt à soutenir
une guerre étendue,faute de réserves.)


- Les Alliés le savaient.


A ceux qui refuseront de croire ce témoignage,je soumettrai deux documents
issus d'une publication française portant l'incription "Confidentiel":
le Compte rendu de renseignements concernant la propagande allemande
d'après l'étude de la presse
,édité en 1939 et 1940 par le Troisième Service
du Commissariat général de l'Information.Dans la livraison du 15 novembre 1939
(qui couvrait la période allant du 1er septembre au 15 octobre),
on lisait (je souligne):

l'Allemagne,par son offensive brutale et grâce à l'intervention de la Russie,
a réussi à écraser la Pologne et à annexer le territoire de ce pays.
Mais elle a dû payer ce succès par le sacrifice de principes idéologiques
et politiques qu'elle avait considérées jusqu'alors comme essentiels.
Elle n'a pas réussi non plus à séparer la France de l'Angleterre,ni à obliger
ces pays à reconnaître le fait accompli.
Enfin,ses tentatives répétées pour rallier les pays neutres à sa cause n'ont pas
abouti jusqu'ici.Le Reich se voit ainsi obligé d'accepter une lutte dont
les proportions dépassent celles qu'il avait envisagées.

Il l'aborde dans des conditions qui peuvent rapidement lui créer de très graves
difficultés.
(p 8/.


Trois mois plus tard,le message était encore plus net.Les auteurs écrivaient
(je souligne):

La propagande allemande a poursuivi avec une certaine monotonie ses efforts
pour démoraliser la France et l'Angleterre et pour les séparer l'une de l'autre.
Cette tentative n'a pas obtenu plus de succès que les précédentes (...)
La "guerre des nerfs" menée contre les pays neutres a obtenu également
un résultat différent de celui qui était escompté.
Elle a amené tous les pays visés à prendre des mesures de précautions militaires
(...).
En dépit de ses efforts gigantesques pour se dégager,le Reich s'est vu
imposer la forme d'une guerre qu'il cherchait à éviter.

Ce premier échec peut avoir pour l'avenir des conséquences importantes.

(Voy.la livraison du 15 février 1940 (qui couvrait la période allant du 1er décembre
1939 au 15 janvier 1940),p.10).


CONCLUSION.


C'était bien la preuve que l'Allemagne cherchait à tout prix à faire cesser
un conflit dont elle ne voulait pas.Les dirigeants alliés le savaient parfaitement.
Quand on comprend cela,il n'y a plus de doute possible:
la thèse selon laquelle la deuxième guerre mondiale aurait été le fruit d'un
"complot nazi" se révèle totalement fausse.
Voilà d'ailleurs pourquoi les juges du TMI ne purent l'étayer à l'aide de documents
solides.Les deux qu'ils invoquèrent,le "Mémorandum Hossbach" et l'affidavit de
l'interprète Paul Schmdt,n'avaient absolument aucune valeur.


Réponse à une objection.


Certains me répondront que si,en 1939,le Reich craignait une guerre étendue,
il la préparait pour plus tard,lorsqu'il se serait jugé assez fort pour agresser
la France puis l'Angleterre.
Ma répartie sera simple:commencez par apporter les preuves que l'Allemagne
aurait comploté depuis 1920,1933 ou 1937 pour agresser militairement l'Autriche,
la Tchécoslovaquie ou la Pologne.
Tant que vous en restez incapables,n'énoncez pas d'autres hypothèses qu'il
vous sera encore moins possible de démontrer.
Pour l'heure,les certitudes historiques sont les suivantes:

1) - les dirigeants du IIIè Reich n'ont pas comploté pour provoquer une guerre
qui a finalement éclatée à la faveur du différend germano-polonais,

2) - ce n'est pas l'Allemagne qui a étendu le conflit en déclarant la guerre
à la France et à la Grande-Bretagne,mais bien la France et la Grande-Bretagne
qui ont déclaré la guerre à l'Allemagne,mondialisant ainsi le conflit.
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Spartacus

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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMar 15 Nov - 18:28

TRAITE DE VERSAILLES : PIECE MAÎTRESSE DE L'ACCUSATION.


Mais notre contradicteur n'a pas épuisé ses arguments.
Admettons,dira-t-il,qu'il n'y ait pas eu de complot et que le Reich ait été
entraîné vers la guerre à la suite de décisions politiques sans lien les unes
avec les autres.Rien de tout cela ne serait cependant arrivé si,au départ,
Hitler et ses collaborateurs n'avaient pas manoeuvré pour violer le Traité
de Versailles et d'autres traités issus de la victoire alliée de 1918
(Traité de Saint-Germain-en-Laye,de Trianon,de Locarno,etc..).
Leur crime,il est là.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-17
(Page couverture de la version en anglais du traité.
(Document publié vers le 28 juin 1919)


La dialectique de l'Accusation.


Cet argument fait de ces traités les pièces fondatrices de la thèse du complot.
Est-ce légitime ? Oui.Car le Ministère public prétendait que les "conspirateurs nazis"
les avaient violés pour rendre possibles leurs agressions.L'acte d'accusation
expliquait (je souligne):

Vers le milieu de l'année 1933,les conspirateurs nazis,ayant conquis le contrôle
gouvernemental sur l'Allemagne,étaient à même d'établir des plans plus détaillés
en ce qui concernait la politique étrangère.Leur dessein était de réarmer,puis
de réoccuper et de fortifier la Rhénanie en violation du Traité de Versailles
et d'autres traités
,de façon à acquérir la puissance militaire et la possibilité
de marchandages politiques à l'égard des autres nations.
Les conspirateurs nazis décidèrent que,pour réaliser leurs desseins,
le Traité de Versailles devait être définitivement abrogé et ils établirent
des plans appropriés qu'ils mirent en application à partir du 7 mars 1936.
Ces plans préparraient les futures agressions de grand style(...)
(TMI,II,37)

Le Traité de Versailles était donc la pièce fondatrice,
la racine de la thèse du complot.


Un traité injuste.

Seulement voilà:à supposer qu'il été injuste et dénué de toute légimité,
cet échafaudage intellectuel s'effondrait,car il est tout naturel,pour n'importe
quel gouvernement,de vouloir se libérer des chaînes imposées par une convention
aussi caduque qu'inique.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-18
(Thomas Woodrow Wilson,président des USA le 2 décembre 1912)


- Les Quatorze Points de Wilson.

Or,rappelons que les Allemands avaient cessé les hostilités sur la foi des propositions
du président américain Thomas Woodrow Wilson.
Formulées pour la première fois le 8 janvier 1918 puis le 27 septembre suivant,
celles-ci tenaient en quatorze points (les Quatorze Points du président Wilson)
qui promettaient en premier lieu "des conventions de paix préparées
au grand jour" ("Open covenants of peace,openly arrived at"

(Voy.le discours du président Wilson prononcé le 8 janvier 1918.
Une bonne traduction (partielle) en français peut-être consultée à l'adresse suivante:

http://mjp.univperp.fr/textes/wilson08011918.htm.

et fondées sur la "justice impartiale" :"Il ne doit y avoir aucun favori
et les seules normes doivent être les droits égaux des différents peuples
intéressés."

(Voy.Sigmund Freud & William C.Bullit,Le Président Thomas Woodrow Wilson,
portrait psychologique
(éd.Albin Michel,1967),p.229)

Sur le site très officiel du ministre français de la Défense et des Anciens Combattants,
on lit:

Le président Wilson est sollicité dès le 5 octobre (1918) par les gouvernements
allemand ,autrichien et turc pour conclure un armistice général sur la base
des "Quatorze Points":Max de Bade (Max von Baden) demande la paix dans
un message au président américain (nuit du 3 au 4 octobre 1918) et
Charles 1er,le 7 octobre.Les négociations sont ponctuées par quatre échanges
de notes (...).Pendant ce temps,en habile et ferme médiateur,Wilson laisse
aux militaires l'initiative de mettre un terme aux combats.
Le conseil interallié réuni à Senlis (Foch,Pétain,Haig et Pershing) accepte
les conditions militaires d'un armistice le 25 octobre.
C'est sur cette base que le gouvernement allemand et avec lui ses alliés,
acceptera de cesser les combats et d'entammer les négociations de paix.


http://www.chemindememoire.gouv.fr/page/affichepage.php?idLang=fr&idPage=12386
Voy.également S.Freud et W.Bullit,op.cit.,p.230).

On comprend l'empressement des (futurs) vaincus.
Car ce que le président américain promettait,c'était,après une guerre atroce,
des traités de paix qui ne seraient pas des traités de vengeance,mais des traités
conformes à la coutume,c'est-à-dire issus de discussions publiques entre ennemis.
Le Droit international de l'époque déclarait en effet:

Le traité de paix est l'acte par lequel les belligérants constatent leurs forces,
règlent,d'après les résultats de la guerre,leurs prétentions respectives,et
les convertissent en droit.

(Voy.A.G.Heffter,Le Droit international de l'Europe (A.Cotillon & Cie,1883),
p.432).


- Les vainqueurs violent leurs promesses.


On connaît cependant la suite:arrivé en Europe le 14 décembre 1918,T.W.Wilson
ne put imposer ses quatorze points.Face à l'intransigeance franco-britannique
notamment,il capitula et "commença la descente vers le Traité de Versailles"
(Voy.S.Freud & W.Bullit,op.cit., p.241.Sur l'état d'esprit dans lequel
T.W.Wilson avait abordé les pourparlers de paix,lire les pages 238 à 241).

Au moment de rédiger les conventions de paix,les vainqueurs discutèrent
"en vase clos",sans que les délégués allemands aient été invités
aux conférences.
(Voy.la déclaration d'Aristide Briand en 1921,reproduite dans la
Documentation catholique,tome V,1921,p.171,col.A).

Quant à ces conditions,le 3 mars 1919,T.W.Wilson écrivit,désabusé:

Il est maintenant évident que la paix ne sera pas celle que j'espérais,
ni celle que ce terrible cataclysme aurait dû amener...Je suis peiné d'avoir
à accepter la paix qu'on nous impose.Nous en tirerons quelque chose,
la Société des Nations,bien qu'elle-même ne soit qu'un instrument imparfait.

(Cité par S.Freud et W.Bullit,op.cit., p.259)

Trois semaines plus tard,face à l'inquiètante tournure que prenaient les événements,
un de ses conseillers,Ray Stannard Baker,lui suggéra de dénoncer publiquement
les "groupes obstructionnistes" qui revendiquaient des "frontières
stratégiques et en accroissement de leur territoire national"
et d'affirmer qu'en
"insistant pour la réalisation de ce qu'ils croyaient être leurs intérêts immédiats,
ils perdaient totalement de vue le fait qu'ils jetaient sûrement les semences
de guerres futures"
(ibid.,p.274).

T.W.Wilson n'en fut cependant rien....

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Images13
(La délégation de paix allemande à Versailles,emmenée par le comte Brokdorf-
Rantzau.Elle éleva de très nombreuses protestations contre le Traité de Versailles.)


Peu après,à propos de Georges Clémenceau et du ministre français des Finances
Louis-Lucien Klotz,auteur de la formule:"Le Boche paiera !",le Président
américain déclara:

Je ne veux plus discuter avec eux.Nous sommes convenus entre nous,et
avec l'Allemagne,de certains principes généraux.Toute la Conférence (de paix)
n'a été qu'une suite de tentatives,surtout de la part de la France,pour annuler
cet accord,obtenir des territoires,imposer des indemnités accablantes.
La France s'intéresse à la Pologne uniquement pour affaiblir l'Allemagne
en donnant à la Pologne des territoires auxquels elle n'a pas droit.

(ibid.p.285).


- Les Allemands protestent.

La délégation de paix allemande reçut le projet de traité le 7 mai 1919.
Lorsqu'il en eut connaissance,le président allemand à l'Assemblée nationale lança:

Il est incompréhensible qu'un homme qui a promis au monde une paix juste,
sur laquelle pourrait être fondée une Société des Nations,ait pu aider à dicter
ce projet élaboré par la haine.
(ibid.,p.298)

Dix jours plus tard,dans une lettre publique de démission de la délégation de paix
américaine,le proche conseiller du président Wilson,William C.Bullit,lança
ces avertissements solennels:

Notre gouvernement a maintenant consenti à livrer les peuples souffrants
du monde à des oppressions,asservissemente et démembrements nouveaux,
à un siècle de guerres futures (...).
Les décisions injustes de la Conférence le Shantung,le Tyrol,la Thrace,
la Hongrie,la Prusse orientale,Dantzig,la vallée de la Sarre et l'abandon
du principe de la liberté des mers rendent de nouveaux conflits internationaux
inévitables.Je suis convaincu que la Société des Nations actuelle sera impuissante
à les empêcher.
(ibid.,p.302).


- Les vainqueurs persistent.


La seule façon d'éviter la catastrophe aurait été de prendre en compte les critiques
légitimes des vaincus.Le 27 mai,la délégation allemande remit un volumineux dossier
intitulé:Observations de la Délégation allemande à propos des conditions
de paix
(Observations of the German Delegation on the Conditions of Peace).
Le lendemain,un membre de la délégation britannique,Harold Nicolson,écrivit
dans une lettre privée:

Plus je lis (l'avant-projet du traité),plus il me rend malade...Si j'étais les Allemands,
je ne signerais pour rien au monde.

("The more I read (the draft treaty),the sicker it makes me...If were the Germans,
I shouldn't sign for a moment."
(cité par Andréas Osiander,The States System
of Europe;164061990:Peacemaking and the Conditions of International Stability,

(Oxford University Press,1994),p.302).

Les vainqueurs ne voulurent hélas rien entendre.
La réplique aux vaincus leur fut apportée le 16 juin suivant,sous le titre:

Réponse des Puissances alliées et associées

(Reply of the Allied and Associated Powers).

Affirmant avec cynisme que "la paix qu'ils avaient proposé (était)fondamentalement
une paix de justice"
(p.935),les vainqueurs refusèrent toute discussion et
sommèrent l'Allemagne de signer.


- L'Allemagne signe sous la contrainte.


Face à cet ultimatum,le gouvernement allemand tomba.
Le 23 juin,le nouveau gouvernement capitula et annonça:

Cédant à la force irrésistible,mais sans pour autant abandonner son opinion
au regard de l'injustice inouïe des conditions de paix,le gouvernement
de la République allemande déclare par conséquent qu'il est prêt à accepter
et à signer les conditions de paix imposées par les Puissances alliées et associées.


La signature eut lieu le 28 juin 1919.
Dix mois plus tard,s'exprimant à la tribune de la Chambre,le député français
Charles Bellet déclara:

Jusqu'en 1918,quelle que fût la défaite du vaincu,la paix se négociait avec lui.
Pour la première fois,revenant aux méthodes de l'ancienne Rome,la paix,
les traités de paix sont établis par le vainqueur et imposés au vaincu.
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMar 22 Nov - 12:59

Le Traité signé était sans valeur.

En agissant ainsi,les vainqueurs avaient violé la première (et la plus importante)
promesse du président américain Wilson.
Or,conforme en cela à la morale la plus élémentaire,le Droit privé allemand
reconnaissait la notion de cilpa in contrahendo d'après laquelle,lors
de la signature d'une convention,la responsabilité d'une partie pouvait être
engagée si elle avait violée une obligation d'information
(Verletzung einer Aufklärungspflicht).
En occultant le fait qu'ils allaient répudier les promesses du président Wilson,
les Alliés s'étaient ainsi rendus coupables d'une rétention d'information,
ce qui était susceptible vu la gravité de la faute,d'annuler le traité signé.

(Voy.A.G.Heffter,Le Droit....,déjà cité,p.432).

Certains diront que les Quatorze points de T.W.Wilson étaient très naïfs et que
le Droit international reconnaissait la validité d'un traité "fût-il même imposé
par la prépondérance de l'une des parties contractantes"

(Voy.A.G.Heffter,Le Droit....,déjà cité,p.432).

Tout ce qu'il exigeait,c'était que la signature ne soit pas obtenue grâce à des
"violences personnelles pratiquées envers le souveain étranger ou ses
représentants"
(id..
Je répondrai que parmi les pressions de nature à invalider un traité figuraient
également les menaces directes contre l'Etat, "lorsque son existence ou
son indépendance (était) mise en question"
(ibid., p.196).
Or,en 1918-1919,l'Allemagne subissait le blocus français et britannique dont
les conséquences humaines étaient tragiques (800 000 morts des suites directes
ou indirectes de la faim en 1919).
(Voy.Georg Franz-Willing,"The Origins of the Second Word War",
consultable à l'adresse suivante:
http://www.ihr.org/jhr/v07p-95_franz-willing-html.

De plus,les vainqueurs menaçaient d'envahir le pays au cas où les autorités
allemandes refuseraient de signer le texte qu'on leur tendait à Versailles.
(Voy.Andréas Osiander,The States System....,déjà cité,p.300).

L'Etat était donc menacé,non seulement dans son indépendance,
mais aussi dans son existence....


- Le mensonge de l'article 231


Plus grave encore:l'article 231 du Traité de Versailles:

Les Gouvernements alliés et associés déclarent et l'Allemagne reconnaît que
l'Allemagne et ses alliés sont responsables pour les avoir causés,de toutes
les pertes et de tous les dommages subis par les Gouvernements alliés et
associés et leurs nationaux en conséquence de la guerre,qui leur a été imposée
par l'agression de l'Allemagne et de ses alliés.

(Voy.Traité de Versailles,1919 (Librairie militaire Berger-Levrault,1919),p.110).

Les vainqueurs exigeaient donc du principal vaincu un aveu de culpabilité entière,
alors que la réalité historique était très différente:c'est la mobilisation russe
à partir du 24 juillet 1914 qui avait mis le feu aux poudres,rendant inévitable
le conflit armé.
(Sur les véritables causes de la première guerre mondiale,voy.Henri Pozzi,
Les coupables.Documents officiels inédits sur les responsabilités de la guerre
et les dessous de la paix
(Aux Editions Européennes,1937).
L'auteur ayant commis certaines erreurs,j'ai entièrement relu,corrigé et amendé
son texte avant de publier mon travail sous le titre:Hitler,homme de la Providence
face aux menteurs de 1919
(éd.VHO,2005).

Le 7 mai 1919,le chef de la délégation allemande à Versailles,le comte de Brockdorff-
Rantzau,rappela cette vérité.Face à Georges Clémenceau,il lança:

On nous demande de nous reconnaître seuls coupables de la guerre:
une telle affirmation serait dans ma bouche un mensonge.
Loin de nous la pensée de décliner notre responsabilité dans la guerre mondiale
et dans la manière dont elle fut faite.L'attitude de l'ancien Gouvernement
allemand au Congrès de La Haye,ses actions,ses omissions dans les journées
tragiques de juillet (1914) ont contribué au malheur,mais nous contestons
fermement que l'Allemagne,dont le peuple avait à se défendre,soit seule chargée
de cette culpabilité.Personne de vous ne voudra prétendre que le malheur
n'a commencé que quand l'Autriche-Hongrie fut victime d'une main assassine.
Dans les dernières cinquante années d'impérialisme,tous les Etats européens
ont empoisonné la situation internationale.
C'est la politique de la revanche,la politique de l'expansion et la négligence
du droit des peuples qui ont contribué à la maladie de l'Europe,laquelle a eu
sa crise dans la guerre.
La mobilisation russe enleva aux hommes politiques le moyen d'éviter que
la solution du conflit ne fût livrée aux mains des militaires.

(Voy.Traité de Versailles....,déjà cité,p.3).

Cet exposé correspondait à la réalité historique.Or,le Droit international de l'époque
était très clair:un accord entre nations n'existait "qu'autant que son objet (était)
physiquement et moralement possible"

(Voy.A.G.Heffter,Le Droit....,déjà cité,p.192)

En contraignant le vaincu à mentir sur sa prétendue responsabilité unilatérale,
l'article 231 rendait moralement impossible l'objet du Traité de Versailles,ce qui
annulait purement et simplement ledit traité.


Les vainqueurs violent leurs engagements.


- Promesses de désarmement.

Ajoutons que le préambule de la cinquième partie de la convention
(partie relative au désarmement de l'Allemagne) était le suivant:

En vue de rendre possible la préparation d'une limitation générale des armements
de toutes les nations,l'Allemagne s'engage à observer strictement les clauses
militaires,navales et aériennes ci-après stipulées.

(Voy.Traité de Versailles....,déjà cité,p.84).

Le cliché de la mobilisation russe le 24 juillet 1914 (et non le 30 juillet comme
le prétend l'histoire officielle.C'est cette mobilisation qui a provoqué l'enchaî-
nement fatal qui allait mener à la guerre.
Dossier sur ce lien:
http://liberation-44.forumactif.org/t679-la-grande-guerre-la-these-officielle

Ce texte était conforme au quatrième point du président Wilson:

Echange de garanties suffisantes que les armements de chaque pays seront
réduits au minimum compatible avec la sécurité intérieure (Adequate guarantee
given and taken that national armaments will be reduced to the lowest point
consistent with domestic safety.)


En clair:l'Allemagne devait désarmer et une fois ce désarmement constaté
par une commission interalliée,les autres pays devraient agir pour une
"limitation générale des armements".


- L'Allemagne désarme.

Bien que de nombreuses frictions aient surgi,la république de Weimar s'exécuta
et le 31 janvier 1927,la Commission interalliée de contrôle du désarmement rendit
un rapport selon lequel le vaincu avait effectivement rempli ses obligations.
Avait-elle été bernée ? Non.La conclusion d'une étude française publiée en 1967
déclare:

Le but que les Alliés s'étaient proposé en 1919 était-il atteint en 1927 ?
En ce qui concerne les armements,on peut sans conteste répondre oui.
L'Allemagne était privée des armements navals et aériens interdits par le Traité.
Après livraison ou destruction de 50 000 canons,6 millions de fusils,100 000
mitrailleuses,38 millions d'obus,500 millions de cartouches,après le démantèlement
de ses fortifications,on peut assurer que le désarmement terrestre était accompli.
L'efficacité de la commission de contrôle avait été totale.

(Voy.Pierre Genevey,"Le désarmement après le Traité de Versailles",
publié dans Politique étrangère,n°1,1967,32ème année,p.110).

Le désarmement allemand était si évident que le 28 février 1927,
la Commission fut totalement dissoute.


- La France sabote le désarmement.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Joseph10
(J.Paul-Boncourt)

La suite fut cependant lamentable:ouverte début février 1932,la conférence
mondiale sur le désarmement s'enlisa et tourna au fiasco,la France ayant refusé
de perdre sa puissance militaire et ayant convaincu nombre de "petites nations"
(Pologne,Tchécoslovaquie....) de s'armer.
A Nuremberg,l'avocat de C.von Neurath exposa de façon magistrale sur
le déroulement de ce fiasco.Dans sa plaidoirie,il expliqua:

Le désarmement trouvait son origine,je me permets de supposer que ses faits
sont connus,dans l'obligation de désarmer imposée à l'Allemagne dans la section V
du Traité de Versailles,en contrepartie de cette obligation,le préambule de cette
section stipulait que,dans le cas où il y serait satisfait,les Etats vainqueurs,
puissament armés,auraient l'obligation de désarmer également.
L'Allemagne avait désarmé,elle avait rempli ses obligations dès 1927 dans toute
leur étendue,ainsi qu'il est indiscutablement établi et a été reconnu expressément
par la Société des Nations.De ce fait,l'Allemagne pouvait à bon droit prétendre
à l'exécution par les autres parties contractantes des contre-parties prévues
au préambule de la Section V.
Et l'Allemagne avait présenté sa demande de désarmement des Etats puissamment
armés et,en même temps,sa demande en reconnaissance de l'égalité de ses droits,
longtemps avant l'entrée en fonctions de l'accusé.
Mais les pourparlers qui,sur ces entrefaites,avaient été entrepris à la Conférence
de désarmement,n'avaient,au moment de la prise en charge du ministère des
Affaires étrangères par l'accusé (le 2 juin 1932),non seulement pas fait de progrès
mais s'étaient plutôt raidis au cours de l'été 1932(...) Encore que (après la reprise
de la Conférence du désarmement le 16 octobre 1932) les négociations aient débuté
par un véritable affront fait à l'Allemagne qui amena le chef de la délégation
allemande à déclarer qu'il ne pourrait assister plus longtemps aux travaux dans
de telles conditions,les puissances occidentales ne prirent pas sur elles de rester
sourdes aux principes moraux d'une politique basée par de telles idées et,
sur la proposition du Gouvernement anglais,fut signé le 11 décembre 1932
le Pacte des cinq Puissances (...) par lequel l'Angleterre,la France et l'Italie,
ainsi que les Etats-Unis d'Amérique,reconnaissaient à l'Allemagne l'égalité des droits.
La commission principale de la Conférence du désarmement prit connaissance
de ce pacte avec satisfaction le 14 décembre 1932,et le représentant allemand
se déclara prêt à participer aux négociations futures de la conférence,déclarant
que cette reconnaissance de l'égalité des droits de l'Allemagne faite le 11 décembre
1932 était la condition sine qua non d'une participation ultérieure de l'Allemagne.
Un grand pas semblait avoir était fait sur la voie d'une entente dans la question
du désarmement.
Cependant,il devait en être autrement:dès l'ouverture des négociations de la
Conférence du désarmement réunie à Genève le 2 février 1933,de graves
dissentiments éclatèrent entre les délégations française et allemande,et le délégué
français M.(Joseph) Paul-Boncour,alla même jusqu'à déclarer que le Pacte à cinq
du 11 décembre 1932 ne créait aucune obligation juridique,puisqu'il n'avait été
signé que par cinq puissances.La cause de ces différends de plus en plus violents
résidait dans le changement d'attitude fondamental de la France en face du
problème du désarmement,changement d'attitude qui s'était exprimé,non sans
étonner d'autres pays que l'Allemagne,dans le plan français du 14 novembre 1932,
qui constituait la base des négociations.En effet,contrairement aux principes
du Traité de Versailles et contrairement à l'attitude qu'elle avait elle-même adoptée
jusque-là,la France défendait subitement dans ce plan l'idée qu'une armée de métier,
avec une longue période de service,présentait un caractère offensif et était
une menace pour la paix,et que seule une armée à courte durée de service militaire
avait un caractère défensif.Etant donné le peu de temps qui m'est accordé,
je dois malheureusement renoncer,non seulement à examiner dans le détail
ce plan français,mais aussi à m'étendre plus longuement sur l'évolution des différends
de plus en plus aigüs qui surgissent entre l'Allemagne et les autres puissances.
Je supposerai ces faits connus et me contenterai de montrer que la nouvelle thèse
française,adoptée par la Conférence du désarmement,était clairement dirigée
contre l'Allemagne et contre l'armée qu'elle avait créée en accord avec les dispo-
sitions du Traité de Versailles,et que,si elle avait dû passer dans le domaine
des réalisations,la transformation,qu'elle visait,de la Reichwehr en une milice
à court temps de service réduisait encore l'armement de l'Allemagne
complètement insuffisant en face d'une attaque éventuelle.
De plus,l'élaboration de cette thèse prouvait indubitablement que la France
n'était pas disposée à désarmer,ce que l'on pouvait également déduire des propres
déclarations du délégué français.Ce nouveau plan de la France,de même que son
attitude vis-à-vis du problème de la réduction proportionnelle des différentes armées,
n'était qu'une nouvelle expression de son ancienne thèse :"Sécurité d'abord,
désarmement ensuite",thèse qui rendit inutiles non seulement les précédentes
négociations mais aussi celles qui avaient été engagées sur un nouveau projet
de médiation proposé par l'Angleterre (plan Macdonald) et visant à éviter la rupture
des négociations,qui était à craindre.L'Allemagne ayant demandé que l'on tint
compte également de sa propre sécurité et qu'en vertu de l'égalité des droits
qui lui avait été reconnue le 11 décembre 1932,le désarmement fut étendu à
toutes les puissances les autres parties estimèrent qu'il s'agissait d'une provocation
et rejetèrent sur elle la responsabilité d'un échec éventuel des négociations.
Pour mettre les choses au point,et en raison du caractère aigu que prenait
la situation aux yeux de l'opinion mondiale,mon client publia alors un article qui
parut le 11 mai 1933 dans la revue Société des Nations qui paraissait à Genève
(...)
Dans cet article,il analysait les résultats obtenus jusqu'alors par la conférence,
précisait l'attitude allemande et concluait en disant que l'échec des revendications
allemandes concernant la réalisation du principe de l'égalité des droits par un
désarmement des Etats fortement armés était dû au refus de ceux-ci de désarmer.
Il ajoutait qu'en conséquence,l'Allemagne serait contrainte, dans l'intérêt de sa
propre sécurité,à prendre des mesures d'armement complémentaires,si et dans
la mesure où la réduction et le désarmement général résultant du plan Macdonald
ne satisfaisaient pas ses légitimes revendications concernant sa sécurité.
Etant donné la situation internationale de l'époque,ces conclusions étaient
parfaitement légitimes.En effet,les événements de la Conférence du désarmement
qui avaient été jusqu'à prendre la forme d'une crise,n'étaient qu'un aspect et,
dans une certaine mesure,l'expression de la tension internationale apparue depuis
l'arrivée de Hitler au pouvoir.
L'étranger avait observé l'évolution de la politique intérieure allemande avec
étonnement d'abord,mais aussi avec une certaine incompréhension.
Peu de temps après la prise du pouvoir par Hitler,le 30 janvier 1933,une opinion
se fit jour à l'étranger fondée sur des raisons dont l'exposé nous mènerait trop
loin,qui représentait cette "révolution" allemande,non seulement en France et
chez ses Aliés,mais même en Angleterre,comme un danger pour l'Europe.
La crainte d'un tel danger se fit sentir plus manifestement encore dans l'attitude
des puissances occidentales à la Conférence du désarmement,où l'on considérait
maintenant le point de vue de l'Allemagne,encore qu'il fût absolument logique
et connu depuis longtemps,comme une provocation.Mais ces soucis,ce sentiment
d'insécurité en face de la nouvelle Allemagne conduisirent à des mesures et à
des menaces plus graves encore.
Avec l'assentiment de l'Angleterre,la France,aux premiers jours de mai 1933,
passa aux préparatifs militaires.Elle mit en état d'alerte les ouvrages fortifiés
situés à ses frontières,dont les effectifs avaient déjà été renforcés au cours
de l'hiver,ainsi que les grands camps de Lorraine et les bases de départ de
son armée du Rhin,et exécuta de grandes manoeuvres de mobilisation entre
Belfort,Mulhouse et Saint-Louis,manoeuvres auxquelles le général Weygand,
chef de l'Etat-major général,assista parsonnellement.
A la même époque,M.Paul-Boncour,ministre des Affaires étrangères français,
déclara ouvertement dans un discours prononcé au Sénat le 12 mai 1933,
qu'en face des événements révolutionnaires d'Allemagne,l'Italie devait être
retenue dans le clan des puissances occidentales et,en réponse à l'attitude
de l'Allemagne à la Conférence du désarmement,il ajouta que si l'Allemagne
voulait conserver la Reichswehr,elle devrait s'en tenir strictement au Traité
de Versailles.Ces paroles du ministre français,qui ne peuvent être interprétées
que comme une menace,furent encore soulignées et renforcées par des déclarations
semblables du ministre de la Guerre britannique Hailsham et par celles faites
à la Chambre des Communes par Lord Cecil qui,d'habitude si pacifiste,poussait
précisément la France à prendre de nouvelles mesures militaires.
La situation était si tendue que l'Europe semblait être de nouveau directement
menacée d'une nouvelle guerre.
Ce caractère tendu des relations,cette crise patente qui conduisait directement
l'Europe à l'abîme inspira toute la politique de l'accusé von Neurath dans les années
qui suivirent.Il faut donc examiner,le plus rapidement possible,les conséquences
que devait avoir pour l'Allemagne cette politique dans le domaine extérieur et
quelles conséquences elle a eues en réalité.
Une chose est indéniable,c'est qu'au printemps 1933, l'Allemagne n'était absolument
pas en état de faire la guerre.C'eut été une véritable folie,une pure volonté de
suicide que de vouloir faire la guerre avec la petite armée de 100 000 hommes,
ne disposant d'aucune arme offensive motorisée,d'aucun char,d'aucune artillerie
lourde et d'aucun avion militaire,contre l'Armée française et celle de ses Alliés,
fortes de millions d'hommes,parfaitement équipées et disposant des armes offensives
les plus modernes.L'attitude et l'opinion des puissances occidentales n'ont donc pu,
en aucune circonstance,être motivées par la crainte d'une agression venant
du côté de l'Allemagne.La seule raison plausible pourrait être recherchée dans
l'attitude des puissances occidentales en face du problème du désarmement,
c'est-à-dire dans leur volonté de ne pas désarmer et de continuer à appliquer
à l'Allemagne un traitement de discrimination,de lui refuser en pratique le traitement
d'égalité et de l'empêcher de se relever.
C'est cela aussi qui devait,pour le chef de la politique extérieure allemande,constituer
le motif de toutes les récentes propositions faites par la France et par l'Angleterre
à la Conférence du désarmement,propositions inacceptables pour l'Allemagne,
tant pour des raisons tirées de sa sécurité personnelle et de son honneur national.
En effet,bien que l'égalité des droits eut été reconnus à l'Allemagne par les puissances
de l'Ouest dans la déclaration des cinq Puissances,le plan français du 14 novembre
1932 et le plan anglais du 16 mars 1933,le plan Macdonald ainsi que les résolutions
de la Conférence du désarmement s'y rattachant,rendaient impossible,même d'un
point de vue objectif,toute réalisation pratique de l'égalité des droits.
Quel homme,ayant l'esprit équitable et objectif,pourrait et voudrait faire au
Gouvernement allemand le reproche d'avoir tiré les conséquences de tout cela
et d'être arrivé à reconnaître dans l'attitude des puissances occidentales non
seulement une violation des accords existants,et même du Traité de Versailles,
en ce qui concerne le désarmement,mais aussi la volonté de ces puissances
d'empêcher,le cas échéant par les armes,l'Allemagne de maintenir ses exigences
justifiées par les accords,de la considérer comme un Etat de second ordre et
de lui refuser même les garanties accordées par le Traité de Versailles.
Pouvez-vous,Messieurs les juges,reprocher à un Gouvernement conscient de
sa responsabilité vis-à-vis de son peuple d'avoir reconnu que cette situation
devait dès lors contribuer à déterminer,sinon constituer,l'élément décisif de
sa politique étrangère ultérieure ?
En effet,la tâche la plus importante de tout Gouvernement conscient de sa respon-
sabilité en politique extérieure est la garantie et le maintien de l'existence et
de l'indépendance de son Etat,le rétablissement de sa liberté et de son honneur
au sein des nations.Un homme d'Etat qui renonce à cette tâche se rend coupable
envers son propre peuple.Cette connaissance devait peser d'autant plus lourd
que l'Allemagne n'avait pas fait le moindre geste qui eût pu être considéré comme
une menace par les puissances de l'Ouest.Au contraire,dès les premiers discours
au cours desquels Hitler exposa son programme au Reichstag le 23 mars 1933,
il avait affirmé,avec l'approbation unanime de cette assemblée,encore élue
à cette époque selon les principes démocratiques,sa ferme volonté de paix,
d'entente avec les peuples et en particulier avec la France,et s'était déclaré
partisan d'une collaboration pacifique avec les autres peuple du monde,mais
il fallait supprimer définitivement la discrimination de l'Allemagne et la distinction
des peuples en vainqueurs et vaincus.*
Mais ces déclarations ne furent aucunement prises en considération par les
puissances de l'Ouest,bien qu'elles fussent entièrement conformes aux circons-
tances et continssent tout autre chose que des menaces.Malheureusement
elles ne purent amener un changement dans l'attitude des puissances de l'Ouest,
ni empêcher la crise de s'aggraver.Une détente sensible ne se fit sentir que
lorsque Hitler,arrivé au point culminant de la crise,répéta,sous l'influence
de l'accusé Neurath,lors du fameux discours de paix prononcé au Reichstag
le 17 mai 1933 (...) répéta au monde avec la plus grande insistance son désir
et celui du peuple allemand de maintenir la paix et se déclara convaincu,
comme il le dit textuellement,qu'aucune guerre européenne ne pourrait apporter
quelque amélioration que ce soit à la mauvaise situation actuelle et que le
déclenchement d'une telle folie,ainsi qu'il nommait la guerre,devait conduire
à l'effondrement de la société et des formes de Gouvernement actuelles. **
Ce discours de Hitler,dont,après la présentation des preuves,la sincérité
et la franchise ne font plus aucun doute et dont le caractère convaincant
ne pouvait pas échapper aux puissances de l'Ouest elles-mêmes,provoqua
une détente générale de la situation,le danger d'une nouvelle guerre mondiale
était écartée,le monde reprenait haleine.Il amenait également avec lui la fin
de l'isolement et de la mise à l'écart de l'Allemagne,et la politique extérieure
allemande saisit avec empressement et sincérité l'occasion de collaborer
activement au jeu politique des Etats que lui offrait la proposition de Mussolini
d'unir les grandes puissances,l'Angleterre,la France,l'Italie et l'Allemagne,dans
un pacte dit "Pacte à quatre".
Ce pacte qui fut paraphé le 8 juin 1933 à Rome et signé par l'Allemagne vers
la mi-juin et dont le préambule se référait explicitement au pacte des cinq
Puissances du 11 décembre 1932,devait mettre les puissances participantes
à même de se réunir en conférence restreinte,au cas où dans l'avenir des négo-
ciations entreprises avec un grand nombre de participants resteraient sans
résultat comme cela s'était passé à la Conférence du désarmement.
Pour l'Allemagne,l'élément le plus important était de redevenir un membre actif
de l'ensemble de la politique européenne en participant à droits égaux à un accord
international qui,tant par son contenu que par sa forme,étair contraire à toute
discrimination à l'égard de l'Allemagne.



Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 200px-11
(Lord Robert Cecil)





* Hitler avait déclaré:"le Gouvernement est décidé à intervenir par tous
les moyens pour faire disparaître définitivement la discrimination des peuples
du monde en deux catégories.Le fait de tenir ouverte cette blessure conduit
l'un à la méfiance,l'autre à la haine et crée,par conséquent,une insécurité générale.
Le Gouvernement national est prêt à tendre la main,en vue de cette entente
sincère,à tout peuple ayant la volonté de rompre radicalement une fois pour
toutes avec ce passé."
(Voy.le discours de Hitler du 23 mars 1933)

** Hitler avait déclaré: "Mais il est dans l'intérêt de tous que les problèmes
d'aujourd'hui posés (par les défectuosités des traités de paix) reçoivent
une solution raisonnable et définitive.Aucune nouvelle guerre en Europe
ne pourrait créer quelque chose de meilleur pour remplacer la situation
insatisfaisante actuelle.Au contraire ! Ni au point de vue politique,ni au point
de vue économique,l'emploi d'une violence quelconque ne saurait créer en
Europe une situation plus favorable que la situation présente.
Même un succès décisif d'une nouvelle solution européenne de violence ne
pourrait avoir pour résultat final que d'aggraver encore la perturbation de l'équilibre
européen et de jeter,d'une manière ou d'une autre,le germe de nouveaux
antagonismes et de nouvelles complications pour l'avenir.De nouvelles guerres,
de nouvelles incertitudes et une nouvelle détresse économique en seraient
la conséquence.
Or,le déchaînement d'un tel délire sans fin devrait aboutir à l'écroulement de l'ordre
social et politique actuel.
Une Europe sombrant dans le chaos communiste provoquerait une crise
de proportions indéfinies et d'une durée illimitée."

(Voy.le discours de Hitler du 17 mai 1933)


...../....
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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMar 22 Nov - 18:58

(...) La conclusion de ce pacte,il est vrai,coïncida avec un renouveau
de la tension internationale,qui menaçait d'isoler de nouveau la position
de l'Allemagne.Elle provenait moins,cette fois-ci de la Conférence du
désarmement,dont les pourparlers avaient été remis le 29 juin 1933
au 16 octobre 1933,après les efforts habituels faits en vain pour arriver
à un progrès,que de l'opposition qui,à la conférence économique mondiale
ouverte le 12 juin 1933 à Londres,s'était manifestée entre l'Allemagne
et l'Autriche.Le Chancelier fédéral d'Autriche,Dollfuss,profita de cette conférence
pour attirer l'attention des puissances sur le prétendu danger que l'Allemagne
faisait courir à l'indépendance de l'Autriche en accusant l'Allemagne de soutenir
les nationaux-socialistes autrichiens dans leur lutte contre son Gouvernement.
En faisant ainsi de la question autrichienne le centre de la politique européenne
et en faisant appel aux puissances pour qu'elles protègent contre une prétendue
menace,l'indépendance de l'Autriche qu'elles considéraient comme un facteur
important de l'équilibre des forces européennes,il ranima leur animosité qui venait
d'être apaisée à grand-peine.Ce qu'était l'état d'esprit au cours de l'été 1933
ressort des rapports cités dans mon livre de documents 1 sous les n° 11 et 12
et que l'accusé avait adressés le 19 juin 1933 au Président von Hindenburg,
et à Hitler,ainsi que du discours prononcé par l'accusé le 15 septembre 1933
(...) devant les représentants de la presse étrangère,discours dans lequel
il tirait les conséquences de cet état d'esprit pour les pourparlers de la Conférence
du désarmement qui devait se réunir à nouveau le 16 octobre 1933.
"Selon certains indices",disait-il "les Etats puissamment armés semblent moins
que jamais prêts à tenir leur engagement de désarmer.Il ne subsiste en fin
de compte que l'alternative suivante: réalisation de l'égalité des droits,ou
alors effondrement de toute l'idée du désarmement,des conséquences impré-
visibles duquel l'Allemagne ne serait pas responsable".
Ce scepticisme de l'accusé à l'égard de la situation politique en général et des
perspectives de la Conférence du désarmement en particulier,n'était que trop
justifié.En effet,le nouveau plan que le chef de la délégation anglaise,Sir John
Simon,avait,dès avant le début effectif des pourparlers,présenté sous l'appella-
tion du plan Simon,comme base de négociations,et plus encore,la déclaration
faite par Sir John à l'occasion de ce plan montraient nettement que l'attitude
des puissances occidentales était restée la même qu'au printemps 1933 et
que ces puissances étaient encore moins prêtes à ce moment-là à satisfaire
les exigences de l'Allemagne pour l'égalité des droits.
En effet,Sir John déclara en termes secs que la situation de l'Europe était si
fortement ébranlée qu'il était impossible de songer à établir une convention
de désarmement,même sur le modèle du plan Macdonald que l'Allemagne
avait considéré comme inacceptable au printemps.
Ce n'était pas seulement une accusation portée à tort contre l'Allemagne qui
n'avait fait que défendre son bon droit sur la base des traités,mais encore
un refus non déguisé de réaliser l'égalité des droits pour l'Allemagne et le
désarmement.Et en effet,ce plan Simon,moins encore que les précédents,
ne (répond)ait aux exigences naturelles de l'Allemagne relatives à l'égalité
des droits et au désarmement ou à un armement identique pour tous les Etats,
y compris l'Allemagne.
Ici encore,étant donné le temps limité dont je dispose,je dois renoncer à
en exposer les détails et me contenter de souligner qu'il signifiait une limitation
plus stricte et une réduction plus forte de l'armement allemand au profit
des autres Etats.
Il prévoyait en effet,que pendant la première moitié de la durée,fixée à huit ans,
des opérations de désarmement,seule l'Allemagne devrait pratiquement continuer
à désarmer en transformant sa Reichswehr en une armée à court terme de
service militaire et en se soumettant,en outre,à un contrôle de ses armements
de la part des puissances,tandis que les Etats puissamment armés ne devaient
commencer à désarmer qu'au cours de la cinquième année,et ce,en ce qui
concerne les effectifs seulement,et non pas l'armement proprement dit.
Ces dispositions montraient plus clairement que jamais,que non seulement
les puissances occidentales ne voulaient pas désarmer elles-mêmes,mais encore
qu'elles désiraient affaiblir l'Allemagne encore davantage et la soumettre à
leurs intérêts.De l'égalité des droits expressément reconnue à l'Allemagne par
l'accord des cinq Puissances du 11 décembre 1932,il n'était plus question.
Les puissances occidentales auraient dû se rendre compte que l'Allemagne,
a priori,ne pouvait accepter un tel plan qui lui enlevait toute possibilité de
poursuivre les pourparlers de cette conférence.
Mais après les expériences que la politique extérieure allemande avaient faites
au printemps 1933,lorsque l'Allemagne était directement menacée de guerre
par les puissances occidentales parce qu'elle ne voulait pas renoncer à
ses revendications justifiées,il ne lui restait cette fois-ci d'autre solution que
de répondre à la nouvelle menace que contenait indubitablement ce plan,
non seulement en le repoussant,mais encore en se retirant de la Conférence
du désarmement et de la Société des Nations.
En effet,dans ces circonstances,tous les pourparlers de la conférence devaient
paraître vains a priori et ne pouvaient que provoquer des oppositions plus
violentes encore.
Il est difficilement compréhensible que les puissances occidentales n'aient pas
prévu l'attitude de l'Allemagne et qu'elles aient été étonnées de son départ
de la Société des Nations et de la Conférence du désarmement.
Hitler avait en effet déjà déclaré très nettement,au cours de son discours de paix
du 17 mai 1933,que j'ai déjà cité,que le Gouvernement et le peuple allemands,
malgré leur désir sincère de paix et leur volonté loyale de désarmer davantage
encore en cas de réciprocité,ne pourraient à aucun prix admettre une nouvelle
humiliation et renoncer à leurs revendications au sujet de l'égalité des droits et
qu'ils tireraient immanquablement les conséquences d'une demande relative à
un tel renoncement.Et il est encore plus difficile de comprendre comment
l'Accusation peut sérieusement reprocher ce retrait à la politique extérieure
allemande et y voir la préparation délibérée de guerres d'agression futures.
Ceci ne s'explique que par le fait que l'Accusation passe entièrement sous silence
les motifs et les événements qui ont conduit à ce retrait,et qu'elle veut ainsi
donner l'impression que le retrait de l'Allemagne était absolument injustifié.
Le caractère de contradiction avec l'Histoire que présente la tentative faite
par le Ministère public pour représenter ce retrait comme un acte de préparation
à la guerre ressort clairement du fait,également passé sous silence par l'Accusation,
que le Gouvernement allemand,en même temps qu'il annonçait son retrait,
soulignait énergiquement,par le discours de Hitler du 14 octobre 1933,comme
par le discours de l'accusé von Neurath du 16 octobre 1933(...) sa volonté
inchangée de maintenir la paix et de participer à toutes négociations au sujet
de tout projet de désarmement tenant compte de l'égalité des droits de l'Allemagne.
D'ailleurs,dans le mémoire rédigé par mon client et adressé aux puissances le
18 décembre 1933(...) l'Allemagne mettait en pratique cette volonté d'ouvrir
des pourparlers,en faisant de son côté des propositions pratiques de désarmement
général.
L'interview que l'accusé accorda le 29 décembre 1933 au représentant du
New York Times à Berlin(...) poursuivait d'ailleurs le même but.
Un gouvernement ou un ministre des Affaires étrangères qui veut préparer ou
projeter une guerre d'agression,ne ferait certes pas de propositions limitant ou
même diminuant encore l'armement de son propre pays.
Les pourparlers diplomatiques engagés entre l'Allemagne et les différentes
puissances occidentales,à la suite de ce mémoire du 18 décembre 1933,
se terminèrent et je me permets de supposer que c'est un fait connu par
la note du Gouvernement français au Gouvernement anglais en date du
17 avril 1934(...) dans laquelle le Gouvernement français,en réponse à
un mémoire anglais du 29 janvier 1934 et à un nouveau mémoire du
Gouvernement allemand en date du 13 mars 1934,fermait la porte à d'autres pourparlers,ce fait est exposé en détails dans le discours
de l'accusé von Neurath du 27 avril 1934(...).
Ce qui est intéressant dans les pourparlers précédents,et le fait doit être souligné
ici,c'est que,pendant leur durée,un changement indiscutable s'était opéré dans
les relations entre la France et la Russie,et dont l'évolution ultérieure devait,
pendant les années à venir,être plus ou moins déterminante non seulement
de la politique étrangère allemande,mais encore de toute la politique européenne.
Dans son discours prononcé devant le bureau de la Conférence du désarmement
le 10 avril 1934,le représentant russe,en opposition avec l'opinion que la Russie
avait représentée jusqu'alors,défendit la thèse suivant laquelle la Confèrence
du désarmement avait pour mission de réaliser une diminution des armements
aussi étendue que possible,puisque c'était le meilleur moyen d'assurer la sécurité,
il constata,il est vrai,l'insuccès des efforts qu'elle avait faite pour le désarmement,
mais n'en conclut pas pour autant que la conférence avait échoué,assignant au
contraire désormais à la Conférence du désarmement la mission exclusive de créer
de nouveaux instruments de sécurité conformes au Droit international,point de vue
que M.Litvinov,ministre des Affaires étrangères de Russie,reprit le 29 avril 1934.
Avec cette thèse,la Russie avait adopté le point de vue de la France:
sécurité d'abord,désarmement ensuite,mais en outre,elle avait ouvert la porte
aux efforts dès lors grandissants de réarmement de tous les peuples.
On comprendra immédiatement la portée considérable de ce fait quand j'aurai
attiré l'attention sur le Pacte d'assistance mutuelle franco-russe qui fut signé
un an plus tard et sur la reprise par l'Allemagne de la souveraineté militaire,
provoquée tant par ce pacte que par l'augmentation des armements de tous
les autres Etats.En effet,à partir de cette déclaration du ministre des Affaires
étrangères russe,c'est une ligne droite qui mène,à travers les pourparlers relatifs
au projet du "Pacte de l'Est",pourparlers qui remplirent l'été 1934,au Pacte
d'assistance franco-russe du 2 mai 1935 et au Pacte d'assistance russo-tchécos-
lovaque du 16 mai 1935.
La note française du 17 avril 1934 avec son "non" catégorique signifiait la fin
d'une époque et le commencement d'une nouvelle politique internationale.
La France avait fait connaître définitivement qu'elle n'était pas disposée à
résoudre,au moyen d'une convention générale entre tous les Etats,les questions
de désarmement et de sécurité,mais était décidée à suivre à l'avenir
ses propres voies.
La raison de cette attitude résidait de toute évidence dans le fait qu'elle
avait reconnu ou avait cru reconnaître que les plus importantes des puissances
intéressées,l'Angleterre et l'Italie,n'étaient plus décidées à la suivre incondi-
tionnellement et à refuser à l'avenir d'accorder pratiquement à l'Allemagne
l'égalité des droits qui lui avait déjà été reconnue en théorie le 11 décembre
1932.Ce fait avait trouvé son expression dans le rapprochement considérable
des points de vue exprimés par l'Angleterre et l'Italie,dans le mémorandum
anglais du 29 janvier 1934 d'une part,et dans la déclaration de Mussolini
au ministre anglais Eden,en date du 26 février 1934,d'autre part,relatifs
au point de vue allemand,clairement déterminé dans les mémorandums
du 13 mars et du 16 avril 1934.
Le mémorandum des puissances dites neutres,à savoir le Danemark,l'Espagne,
la Norvège,la Suède et la Suisse,en date du 14 avril 1934,et avant tout
également le discours du président du Conseil belge,le comte Broqueville,
du 6 mars 1934(...) accusaient la même tendance.
Mais,par cette note du 17 avril 1934,à l'égard de laquelle l'accusé von Neurath,
dans son discours du 27 avril 1934(...) prit position devant la presse allemande
de façon détaillée et convaincante,la France avait,ainsi qu'on devait le voir
bientôt,quitté définitivement le terrain et les principes du Traité de Versailles,
dont le préambule de la partie V avait admis,de façon non équivoque,
le désarmement général de tous les Etats de la Société des Nations comme
la raison et la contrepartie du désarmement de l'Allemagne.
La nouvelle politique dans laquelle s'engagea la France immédiatement après
la note du 17 avril 1934 fit bientôt comprendre qu'elle était décidée dès lors
à prendre exactement le contrepied de la pensée fondamentale du Traité
de Versailles qui se trouvait à la base du désarmement allemand.

(TMI,XIX,256-66).


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Simon110
(Sir John Simon)

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 200px-12
(Meir Wallach-Finkelstein dit Maxime Litvinov)




Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Images14
(Konstantin von Neurath en 1932)


- Un traité devenu caduc.

Or,là encore,le Droit international était très clair,A.G.Heffter expliquait:

Il est enfin incontestable que si l'une des parties contractantes refuse
positivement de remplir ses engagements(...) il est permis à l'autre de
s'en affranchir également,lors même que le refus porterait sur un seul point
ou sur une seule disposition.

(Voy.A.G.Haffter,Le Droit.....,déjà cité,p.222).

Dès 1934,donc,avec l'échec de la conférence mondiale sur le désarmement
et la politique extérieure de la France,l'Allemagne n'était plus liée par le
Traité de Versailles.
Dans son interrogatoire du 17 novembre 1945,d'ailleurs,Werner von Blomberg
fut très net,lorsque,en 1935,Hitler décida de faire promulguer une loi sur
le service militaire obligatoire,loi qui allait créer 36 divisions supplémentaires:

Il justifia cette action,tout comme celle du réarmement,sur le fait qu'aucune
autre nation n'avait désarmé et qu'il pensait que l'Allemagne devrait bénéficier
de la parité avec elles.(He justified this action,as well as that of the rear-
mament,on the basis that he thought that Germany should have parity with them).

(Voy.le document Donovan-129,résumé de l'interrogatoire de W.von Blomberg,
p.2 (document en possession de l'auteur).
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeLun 28 Nov - 13:27

Un traité intolérable.

Un dernier élément doit enfin être pris en considération:
les injustices flagrantes commises dans les réarrangements territoriaux
imposés par les Traités de Versailles et de Saint-Germain.

Parmi elles citons:

1) - le démembrement de l'Autriche-Hongrie avec la création d'une entité
totalement artificielle (la Tchécoslovaquie) aux dépens principalement
d'une Autriche condamnée à dépépérir lentement,

2) - la création du Corridor polonais qui isolait totalement la Haute-Silésie
de l'Allemagne et la cession de l'Etat de Dantzig à la Pologne.
Cette injustice était telle que le 17 mai 1919,un membre de la délégation
américaine à Versailles,William C.Bullitt écrivit au président Wilson une lettre
de démission dans laquelle il prophétisait que Dantzig et la Silésie détachées
de l'Allemagne rendraient "certains de nouveaux conflits internationaux"
(voy.S.Freud et W.C.Bullitt, op.cit.,pp.301-2)

Dès lors,on ne pouvait reprocher au gouvernement allemand d'avoir voulu se
libérer des chaînes imposées par un traité non seulement injuste,mais aussi
nul et non avenu pour au moins trois raisons (son imposition par la violence
et par la fraude,culpa in contrahendo,son objectif immoral et les refus
des alliés de remplir leurs engagements).Loin d'être un "complot" pour des
agressions futures,cette oeuvre de libération était au contraire une simple
action conforme à la justice.
Voilà pourquoi à Nuremberg,la Défense voulut exposer une critique méthodique
du Traité de Versailles.Mais en agissant ainsi,elle risquait de réduire à néant
la thèse du Ministère public.


Le Tribunal empêche toute critique.



Afin d'écarter le danger,le Tribunal trouva une solution radicale:
il déclara irrecevable tous les documents susceptibles de démontrer l'illégalité
ou l'illégitimité du traité imposé à l'Allemagne en 1919.


- La décision du 26 février 1946.



Une première décision en ce sens fut prise le 26 février 1946,qui rejetait
plusieurs documents soumis par l'avocat de H.Göring,Me Otto Stahmer.
(Voy.TMI,VIII,283:le Président annonce que le Tribunal a pris une décision,
mais sans le dire ni la résumer.Il explique qu'elle va être remise aux avocats et
affichée au centre d'information de la Défense dans l'après-midi.
Je n'ai pu la retrouver,mais on en apprend la teneur dans TMI,VIII,13)

Loin de rester lettre morte,ce décret du tribunal permit d'interrompre l'exposé
du défenseur lorsque celui-ci voulut démontrer que le Traité de Versailles n'avait
plus aucune force après l'échec du désarmement.C'était le 8 mars 1946.
Voici ce que l'on put entrendre:

Dr STRAHMER :Le Ministère public a accusé à maintes reprises le prévenu d'avoir
violé le Traité de Versailles:cette accusation n'est pas justifiée.
A notre avis,les avocats devront examiner cette question à fond dans leur
plaidoirie finale.Dans la phrase actuelle des débats,nous ne ferons que présenter
des documents destinés à prouver non seulement qu'il n'y a pas eu de violation
du Traité de Versailles par l'Allemagne,mais que celle-ci n'était plus liée par lui.
(...) Le texte du Traité de Versailles a déjà été communiqué au Tribunal:
il a été publié dans le Reichsgesetzblatt de 1919,page 687.
L'article 8 et la partie V de ce Traité sont importants pour son interprétation.
Je cite les quatre premiers paragraphes de l'article 8 qui ont un intérêt en la matière.

"Les membres de la S.D.N réconnaissent que le maintien de la paix exige
la réduction des armements au minimum compatible avec la sécurité nationale
et avec l'exécution des obligations internationales découlant d'une action
comme.
"Le Conseil,en tenant compte de la situation géographique et des conditions
particulières de chaque Etat,préparera des projets de réduction qui seront
soumis à l'examen et à la décision des divers Gouvernements.
Ces projets feront l'objet d'un nouvel examen et,s'il y a lieu,d'une révision
tous les dix ans au moins.
"Après leur adoption par les divers Gouvernements ainsi fixé ne pourra être
dépassé sans le consentement du Conseil."

Partie V,je cite le premier paragraphe:

"Pour rendre possible une limitation générale des armements de toutes les nations,
l'Allemagne s'engage à observer strictement les clauses militaires,navales et
aériennes suivantes:"

Il en résulte que non seulement l'Allemagne devait désarmer,mais que
les signataires du pacte s'y engageaient également.L'Allemagne s'était
cependant engagée à désarmer la première,et elle a rempli entièrement
cet engagement.
Le 17 février 1927,le maréchal Foch déclarait: "Je suis assurer que l'Allemagne
a effectivement désarmé".
Par conséquent,les signataires du pacte devaient tenir leur engagement à
ce sujet.Comme ils ne l'ont pas fait,l'Allemagne,d'après les principes généraux
du Droit,n'était plus liée par ce pacte et c'est à bon droit qu'elle s'en est dégagée.
Cette interprétation est conforme au point de vue exprimé par des hommes
d'Etat français aussi bien que par des hommes d'Etat anglais.C'est pourquoi
je voudrais me reporter au discours prononcé par Paul-Boncour,le 8 avril 1927,
et au cours duquel il déclarait (livre de documents n°1,page 28):

"Il est exact que l'introduction à la partie V du Traité de Versailles considère
la limitation des armements qui fut imposée à l'Allemagne,comme un premier pas
vers la limitation générale des armements.Voilà qui fait ressortir très clairement
la différence qui existe entre cette limitation imposée à l'Allemagne et les autres
limitations d'armement qui ont souvent suivi la conclusion des guerres.
Cette fois,cette disposition et c'est là qu'est toute sa valeur,n'a pas été
seulement imposée à l'un seulement des signataires du Traité,mais c'est un devoir,
une obligation morale et légale pour les autres signataires de réduire aussi leurs
armements."

De plus,je voudrais me référer au discours prononcé par David Lloyd George,
le 7 novembre 1927,et dans lequel il parle du mémorandum sur la note du
16 juin 1919,en ces termes (livre de documents n°1,page 26):

"...document que nous avons transmis à l'Allemagne comme une promesse
solennelle de la Grande-Bretagne,de la France,de l'Italie,de la Belgique et
de vingt autres nations,de suivre son exemple lorsqu'elle aura désarmé."

Le peuple allemand n'était pas le seul à considérer le Traité de Versailles
comme une cruelle injustice.De nombreuses voix se sont élevées,même
des pays étrangers,pour dénoncer l'injustice qu'il constituait pour l'Allemagne.
Je cite les phrases suivantes de (Cecil Harmsworth,devenu le deuxième
vicomte de) Rothermere dans Warnings and Predictions ((Avertissements et
prédictions,1939) (livre de documents n°1,page 10):

"L'Allemagne avait raison de considérer Versailles comme une duperie.
Sous le prétexte que...."


M.JUSTICE JACKSON (Procureur Général américain):

J'attire seulement l'attention du Tribunal sur le fait que les documents qui
nous sont lus maintenant ont été déclarés irrecevables par le Tribunal
quand la question de leur admission fut posée.
Ils se rapportent à des faits de notoriété publique qui n'ont pas besoin d'être
déposés,même s'ils ne doivent pas servir de moyens de preuves,mais je crois
que leur exposé,au cours de ce Procès,constitue une violation des décisions
du Tribunal.



LE PRESIDENT:

Docteur Stahmer,le Tribunal se doutait que ces documents n'avaient pas été
admis et a fait demander le procès-verbal original.
Je dois maintenant préciser que le Tribunal attend des avocats qu'ils se confor-
ment à ses décisions et n'essayent pas de lire à l'audience des textes qui n'ont
pas été acceptés.
(TMI,IX,10-2).

(Un exemple flagrant d'entrave à la Défense (TMI,X,p.12).

Les quatre juges du TMI.Leurs décisions paralysèrent la Défense.

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 220px-19
(Le procureur britannique sir David Maxwell-Fyfe (1900-1967).
Avec un cynisme éhonté,il lutta pour paralyser la Défense)

A cet instant,R.Hess dut protester car il fut expulsé manu militari
("l'accusé Hess est conduit hors de la salle d'audience",ibid., p.12).
L'avocat put profiter du manque de mémoire du Tribunal au sujet de
sa décision du 26 février pour finir de lire la citation:

Dr STAHMER : Puis-je continuer ?

LE PRESIDENT : Certainement.

Dr STAHMER :"Sous prétexte d'entreprendre un premier pas vers le désarmement
mondial,l'Allemagne avait désarmé de force.En réalité,la Grande-Bretagne aussi
avait été dupée,qui continua à désarmer pendant quinze ans.
Mais la France,depuis la signature des différents traités de paix,a encouragé
un certain nombre de petits pays à réarmer vigoureusement.
Le résultat en fut que l'Allemagne,cinq ans après Versailles,était encerclée
par un anneau de fer,plus étroitement qu'elle ne l'était cinq ans avant la guerre
mondiale.Dans ces conditions,il était inévitable qu'un régime allemand,qui avait
dénoncé le Traité de Versailles,réarmât à outrance à la première occasion.
Il est évident que ses armes devaient être dirigées,sur le terrain diplomatique,
d'abord contre les puissances signataires de Versailles."

(TMI,IX,12)

Me Stahmer dit ensuite quelques mots sur le pacte de Locarno,mais il fut alors
interrompu par le Président qui rappela à la Défense la décision du Tribunal:

LE PRESIDENT :Docteur Stahmer,j'ai maintenant devant moi la décision
du Tribunal du 26 février 1946,dont le paragraphe 4 est ainsi rédigé:

"Les documents suivants sont déclarés irrecevables",puis le titre "Göring",
le quatrième de ces documents est le discours de Paul-Boncour du 8 avril 1927
et le sixième est le discours de Lloyd George du 7 novembre 1927,que vous
n'avez pas lu mais qui figure dans votre exposé.
Je désire attirer l'attention des avocats sur le fait qu'ils ne seront pas autorisés
à citer les documents qui auront été rejetés par le Tribunal.

(TMI,IX,13).
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMar 6 Déc - 11:01


- L'avocat de R.Hess interrompu.


Cette fois,l'injonction était claire.
Deux semaines plus tard,d'ailleurs,l'avocat de R.Hess prit la parole.
A son tour,il tenta de produire des documents sur le Traité de Versailles.
Mais le Ministère public s'y opposa sans attendre.Le compte rendu d'audience
porte:

Dr SEIDL :(...) Je passe maintenant au volume 3 du livre de documents.
Plaise au Tribunal.Ce volume 3 du livre de documents contient en substance
des déclarations et des citations d'écrits et de discours d'hommes d'Etat
étrangers,de diplomates et d'économistes,se rapportant à l'histoire et
à l'origine du Traité de Versailles,à son contenu,aux modifications territoriales
apportées par lui,telle que la question du couloir polonais et surtout aux
conséquences économiques désastreuses qu'il a entraînées pour l'Allemagne
et le reste du monde.


LE PRESIDENT :Oui.Sir David.

SIR DAVID MAXWELL-FYFE: Plaise au Tribunal.J'ai lu les documents de ce livre
et je voudrais faire quelques remarques à ce sujet.Il s'agit d'opinions exprimées
par un grand nombre de personnalités,comprenant des hommes politiques,
des économistes et des journalistes.Ces opinions sont exprimées sous forme
de polémique et parfois sous forme d'articles de journaux:elles sont connues
de la plupart,car on a pu en prendre connaissance au moment où elles ont été
formulées,c'est-à-dire il y a quinze ou vingt-cinq ans.
Je pense donc,comme je l'ai déjà laissé entendre au Tribunal,que tous ces faits
datent de trop longtemps et je présente la suggestion suivante,dont j'espère
que le Tribunal reconnaîtra le bien-fondé: pourquoi,comme je l'ai dit hier,
le Ministère public n'autoriserait-il pas la présentation de ce livre au moment
propice ? Le Dr Seidl pourra,au moment où il fera sa plaidoirie finale,se servir
des arguments utilisés par les diverses personnalités qu'il citera,s'il pense
qu'ils sont solides.Il pourra se servir de ces citations comme exemples,
à la condition toutefois que la thèse qu'il développera soit reconnue pertinente
par le Tribunal.
Cela assurera au Dr Seidl l'avantage d'avoir le droit de se servir de ces documents
dont la présentation est,comme je l'ai dit,soumise à la pertinence des questions
qui y sont traitées mais je crois qu'il serait tout à fait inopportun de les lire
maintenant,ce sont simplement des opinions de polémistes et de jounalistes
qui se rapportent à des sujets que le Ministère public a estimé et que j'estime
trop ancien.
Cependant,je suis très désireux que le Dr Seidl ait toutes les facilités pour faire
sa plaidoirie finale,j'estime donc qu'il serait pratique que ce livre soit versé
au dossier maintenant sans être lu,avec la seule réserve que j'ai formulée
au sujet de la pertinence,qui pourra être examinée lorsque tous les documents
seront devant le Tribunal,le Dr Seidl pourra alors s'en servir pour sa plaidoirie finale.

(TMI,X,86-89)


- Le cynisme de l'Accusation.

On soulignera tout d'abord la faiblesse de l'argumentaire avancé par l'Accusation,
car une opinion reste une opinion,quelle que soit la personne qui l'exprime et
quelle que soit la manière dont elle est exprimée.
La déclarer non-pertinente pour l'un de ces deux motifs est profondément malhonnête.
Quant à prétendre que l'illégalité ou l'illégitimité du Traité de Versailles était un
sujet "trop ancien",c'était le comble dans un procès où le premier chef
d'accusation reposait sur le prétendu viol dudit traité.
Dans un premier temps,toutefois,Me Seidl délaissa ces deux problèmes cruciaux
pour en aborder un autre,plus technique:

Dr Seidl :A première vue,la proposition de Sir David me paraît très raisonnable,
toutefois,je dois dire que si l'on procède de cette façon,la Défense devra faire
face à de grandes difficultés.Les arguments concernant la pertinence,par exemple,
qui rentrent naturellement dans le cadre de la présentation des preuves et qui
doivent être examinés ici,ne serviraient qu'au moment des plaidoiries finales,
celles-ci seront donc constamment interrompues,l'avocat aura à discuter
la pertinence de ses documents,peut-être des passages entiers de son
argumentation s'effondreront-ils ainsi et peut-être la cohésion de son discours
sera-t-elle complètement détruite.
(ibid.,p.88)

Il fut alors interrompu par le procureur général adjoint britannique qui développa
son argumentation et déclara que si sa proposition était refusée,les documents
apportés par la Défense devaient alors être tout simplement rejetés
(mes commentaires sont en italique et entre crochets):


SIR DAVID MAXWELL-FYFE:

Chaque avocat courra évidemment le danger de voir certains passages
de sa plaidoirie considérés comme non-pertinente,mais je voyais là
une issue favorable.
Si on ne l'accepte pas,le Ministère public doit déclarer respectueusement
mais fermement que les termes du Traité de Versailles ne sont pas à mettre
en question devant ce Tribunal.
J'ai déjà présenté mes arguments à ce propos et je ne tiens pas à développer
ce sujet longuement.
Je veux expliquer clairement que les questions qui sont soulevées ici par
les citations ont naturellement fourni la matière à des controverses politiques
dans chaque pays d'Europe et que des opinions différentes ont été émises
à propos du bien-fondé et de l'intérêt des dispositions du Traité de Versailles,
en particulier dans le domaine économique.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas la matière à controverse:je dis que c'est une controverse
qui n'a pas à être présentée au Tribunal.(Bien au contraire!Cette controverse
était centrale au regard du premier chef d'accusation:""complot contre la paix"
)
J'ai moi-même en tant que politicien,répondu à presque toutes les déclarations
des hommes politiques anglais,et je suis sûr que beaucoup de membres de
ce Tribunal ont pris position en faveur d'une thèse ou de l'autre.
Mais je déclare que c'est une question qui n'a pas à être tranchée ici par eux:
je trouve qu'il est particulièrement inopportun de présenter comme preuves des
opinions exprimées dans un seul sens.(Impudence éhontée !)
Chacun de ces discours,dans la mesure où ils étaient anglais,était une réponse
à un précédent discours où il était suivi d'une réponse,et je serais tenté de
croire qu'il en est de même dans le cas du sénateur Borah aux Etats-Unis.
(Dans ce cas,il appartenait à l'Accusation de produire,à son tour,
ces discours afin que le Tribunal puisse juger la pertinence des uns et des autres.)

Ces matières et c'est le second point,ne constituent pas réellement des moyens
de preuve.C'est un terrain de controverses.Il faudra déterminer le moment opportun
où le Tribunal décidera si cette question est ou non pertinente.
C'est pourquoi j'ai suggéré qu'il était préférable de trancher la question quand
l'ensemble des preuves évidentes tirées des faits aurait été présenté au Tribunal.
Mais je souhaite vivement,en dehors de ma suggession,de faire clairement
ressortir qu'en ce qui concerne la pertinence,le Ministère public soutient
unanimement que le fondement théorique et pratique des dispositions du Traité
de Versailles n'est pas une question pertinente.
(Quand on reproche à des hommes d'avoir violé un traité,les empêcher
de discuter le fondement théorique et pratique de ses dispositions se révèle
être une injustice flagrante.
)
L'autre argument et je désire faire une distinction entre les deux,a été esquissé
par le Dr Stahmer en ce qui concerne les termes mêmes du préambule aux clauses
militaires.C'est une question tout à fait différente que nous pourrons discuter
quand ainsi que je le comprends,certaines propositions de droit seront soulevées
par l'un des avocats au nom de la Défense.
Mais,ainsi que je l'ai dit,le contenu théorique et pratique du Traité,et particu-
lièrement les clauses économiques,constituent un sujet de vastes controverses
sur lesquelles il existe littéralement des milliers d'opinions différentes pour de
simples nuances.J'estime que ce n'est pas une question à traiter devant
ce Tribunal et,d'autre part,que ces données ne constituent pas des moyens
de preuve.Même si elles constituent une question,elles n'en sont pas,pour autant,
des moyens de preuve (...)

LE PRESIDENT: Vous proposez donc,Sir David,que le Dr Seidl ne cite aucun
de ces documents ?

SIR DAVID MAXWELL-FYFE: Oui.Je considère que le sujet envisagé est
hors de propos.

LE PRESIDENT:Oui.Ces preuves ne sont pas admissibles.

SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Elles ne sont pas admissibles.

LE PRESIDENT: Bien.

SIR DAVID MAXWELL-FYFE: Ma suggestion première était évidemment
d'abandonner la discussion sur l'admissibilité jusqu'à ce que toutes les preuves
soient réunies,mais si on la rejette,je me permets de déclarer sans ambages
qu'elles sont inadmissibles (ibid.,pp.88-9)

L'impudence éhontée du procureur britannique Maxwell-Fyfe qui reproche
à la Défense de citer des opinions "exprimées dans un seul sens"

(TMI,10,P.88)


Le procureur britannique Maxwell-Fyfe à Nuremberg.L'Accusation reprochait
à des hommes d'avoir violé un traité,mais elle voulait les empêcher de discuter
la valeur de ce traité
(TMI,10,p.89)


- La partialité du Président.


L'avocat de R.Hess répondit une nouvelle fois au procureur général adjoint
britannique,ce qui entraîna l'échange suivant avec le Président:

Dr SEIDL: Ce serait mal interpréter mes intentions que de supposer qu'en
présentant ce livre de documents je voulais démontrer que le Traité de Versailles
était ou non l'expression de la sagesse des nations.
Je ne n'occupe pas de cela ici.La présentation de ces documents vise à amener
la discussion sur les points suivants:

- Premièrement:la question de savoir si la partie adverse ne s'est pas,
dans les négociations préliminaires du Traité (et je fais ici allusion aux Quatorze
Points de Wilson) rendue coupable de violations des clauses du Traité,s'il n'y a
pas lieu de supposer ici l'existence,d'une culpa in contrahendo.

- Deuxièmement:la présentation des documents montrerait si la partie adverse
s'est conformée aux obligations découlant du Traité,de façon à établir
(c'est-à-dire à donner au Tribunal l'occasion d'établir) les conclusions juridiques
que l'Allemagne aurait pu tirer de cette attitude.

- Troisièmement:le Traité de Versailles et sa violation par les accusés constitue
le noyau du chef d'accusation n°1,à savoir:le complot dénoncé par le Ministère
public.Celui-ci,à une question que lui posait le Tribunal sur l'époque à laquelle
ce complot aurait commencé,a répondu qu'on pourrait fixer la date de 1921(...)
Je voulais dire,à propos de la date fixée par le Ministère public pour le commence-
ment du complot,que le Traité de Versailles a joué un rôle important dans toute
cette affaire:il y a au moins un lien accidentel entre l'origine de ce Traité et
le prétendu complot.
Avant de parler d'illégalité et de culpabilité,il faut établir les faits qui ont déterminé
le complot dénoncé par le Ministère public.

- Quatrièmement: le Ministère public a présenté une documentation volumineuse
sur le développement de la NSDAP.De nombreux livres de documents ont été
remis au Tribunal pour montrer l'accroissement du nombre de ses membres,
ainsi que de ses députés au Reichstag.Si donc on a considéré ces preuves comme
pertinentes,je prétens également que les circonstances et les événements qui
ont rendu possible cet essor du Parti doivent l'être aussi,ne serait-ce que pour
tenir compte du lien de causalité dont j'ai parlé.

LE PRESIDENT: Vous prétendez que l'opinion d'un journaliste qui,après la conclusion
du Traité de Versailles,a déclaré qu'à son avis il y avait là une injustice pour
l'Allemagne,puisse constituer la base d'une interprétation du Traité ou puisse
fournir un moyen d'atteindre un des buts que se propose le Tribunal ?
(ibid.,pp.90-1).


La façon dont la question était tournée démontre la partialité du Président.
Car la Défense allait présenter non pas un document,mais tout un livre
de documents dans lequel on allait trouver de multiples opinions exprimées par
des personnages les plus divers,des simples journalistes aux hommes d'Etat,
en passant par des militaires,des économistes,des politiciens,etc.
D'où cette réponse très pertinente de l'avocat:

Dr SEIDL: J'admets,Monsieur le Président,que l'opinion isolée d'un journaliste
étranger n'a pas en elle-même une valeur probatoire quelconque.
Mais je soutiens que l'opinion du secrétaire d'Etat (américain Robert) Lansing
sur l'origine du Traité de Versailles doit avoir,sur la part qu'il a prise à l'élaboration
de ce Traité,quelque force probante.
La valeur de son opinion ne peut pas encore être établie à cette phase du procès.
Cette question ne pourra être tranchée par le Tribunal que lorsque toutes les
preuves auront été présentées.De plus,je maintiens que l'opinion du Président
de la Commission des Affaires étrangères du Sénat des Etats-Unis a une valeur
probatoire de premier ordre en ce qui concerne le Traité de Versailles,son élabora-
tion et les effets qu'il a eus sur le complot auquel le Ministère public reproche
d'avoir été principalement dirigé contre le Traité.
Il en est de même pour la plupart des déclarations contenues dans ce livre
de documents.
Je voudrais attirer l'attention sur Gustave Cassel,John Maynard Keynes,
conseiller financier officiel du Gouvernement britannique,et sur un grand nombre
d'autres personnalités (ibid., p.91).

La pertinence de cette réponse fit reculer le Président qui n'insista pas.
Mais dans sa volonté de paralyser la Défense,il s'adressa ainsi à l'avocat:

LE PRESIDENT: Vous prétendez que les dispositions du Traité de Versailles ou
leur non-observation par les puissances signataires justifiaient l'Allemagne à
mener une guerre d'agression ? (ib).

Cette question était naturellement un piège.Car l'avocat ne pouvait répondre
par "oui",ce qui aurait été considéré comme une approbation donnée à la
"guerre d'agression".
Mais s'il répondait par la négative,alors le Président n'avait plus qu'à lancer:
"Preuve que les débats sur le Traité de Versailles sont inutiles,car ce que
l'on reproche aux accusés,c'est uniquement d'avoir agressé d'autres pays."

Une nouvelle fois,donc,le Président révélait sa partialité:il ne voulait pas
permettre la moindre critique de la convention de paix signée à Versailles.
Evitant toutefois le piège,Me Seidl répondit:

Dr SEIDL:

Je ne puis répondre à cette question de façon définitive,tant que
je n'aurai pas eu connaissance des preuves concernant les autres accusés.
J'affirme cependant que la violation du Traité de Versailles par la partie adverse
aurait pu conférer aux accusés le droit de réarmer,et c'est ce réarmement qui
leur est reproché ici.
Je voudrais,en ce qui concerne le droit de mener une guerre d'agression,ne faire
de déclarations définitives que lorsque le Tribunal aura officiellement accepté
l'affidavit de l'ambassadeur Gaus.(id.).
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Spartacus

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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeLun 12 Déc - 14:20

Loin de se tenir pour battu,le Président insista.Mais il finit par se rendre
ridicule,comme en témoigne cet échange:


LE PRESIDENT: Je voudrais vous poser encore une question.
Pensez-vous que les Quatorze Points du Président Wilson suffisent
à interpréter les textes du Traité de Versailles ?



Dr SEIDL:Je ne dis pas que les Quatorze Points de Wilson constituent
en eux-mêmes une preuve admissible.J'affirme,d'autre part,que le lien qui
existe entre ces Quatorze Points et le Traité de Versailles,et la contradiction
qui en résulte,sont directement à l'origine du complot dénoncé par le Ministère
public.


LE PRESIDENT:Vous affirmez donc que le Traité de Versailles,dans la mesure
où il tirerait son origine des Quatorze Points,est un traité injuste ?
(id)

Cette dernière question était totalement inepte,car le Président prêtait
aux Allemands des pensées qu'ils n'avaient jamais eues,bien au contraire.
En 1918,l'Allemagne avait accepté de cesser le combat parce que les promesses
wilsoniennes l'avaient séduite.Elle espérait un traité fondé sur ces promesses.
De plus,ce que la Défense souhaitait démontrer,c'était uniquement la contradiction
qui avait existé entre les Quatorze Points énoncés début 1918 et le traité imposé
en juin 1919.
Voilà pourquoi,visiblement agacé par tant de mauvaise foi,l'avocat de R.Hess lâcha:

Dr SEIDL:Monsieur le Président,je n'ai pas du tout l'intention d'argumenter
à l'aide de ce document sur la question de savoir si le Traité était juste ou non.
Cette question dépasse,à mon avis,le cadre de ces débats.J'affirme cependant
que le Traité,tout au moins dans de nombreuses dispositions,n'a pas donné
le résultat que les puissances victorieuses elles-mêmes en attendaient

(au regard des propositions wilsoniennes) (ibid.,pp.91-2).


- La Défense développe ses arguments.


La parole fut ensuite donnée à l'avocat de Hjalmar Schacht,Me Rudolf Dix.
Celui-ci revint sur la valeur à accorder aux opinions exprimées par des hommes
très divers qui,en leur temps,avaient critiqué le Traité de Versailles:

Dr DIX:Puisque Sir David (Maxwell-Fyfe) a amené la discussion sur une question
si importante,et compte tenu du fait que la Défense doit toujours envisager
la possibilité de voir le Tribunal prendre dès maintenant une décision pour savoir
dans quelle mesure on acceptera les preuves qui font l'objet de ce litige,
je considère qu'il est de mon devoir de complèter les déclarations de mon confrère,
le Dr Seidl,avec lequel je suis entièrement d'accord.
Et je voudrais me reporter à la question très précise posée par Votre Honneur
et qui commence ainsi:"Considérez-vous comme pertinent...?"
Je pense (et je veux éviter toute répétition) qu'il y a un aspect très important
du problème de la pertinence qui n'a pas encore été envisagée,à savoir son aspect
subjectif.Il s'agit de la pertinence de la recherche des preuves et des faits se
rapportant à l'état subjectif d'un accusé pris séparément,c'est-à-dire des faits
pris en eux-mêmes.
Supposons par exemple qu'un accusé ait commis un acte qui,d'un point de vue
purement objectif,constituait une violation du Traité de Versailles,en considérant
le Droit pénal et en se plaçant d'un point de vue subjectif,il est très important
de savoir si dans l'opinion des hommes raisonnables,épris de justice et cultivés,
de toutes les nations,il a agi d'un point de vue qui ne lui était pas spécial,
mais qui était celui des hommes les plus sérieux de toutes les nations,y compris
celles qui combattirent contre l'Allemagne en 1914-1918.
Pour ne pas rester dans l'abstrait,je vais citer un exemple:
Un accusé soutient qu'il est justifié à réarmer,non dans un but d'agression
(je laisserai le point de côté).Il considère que ce réarmement est justifié,
soit parce que les clauses du Traité n'ont pas été observées par la partie adverse,
soit parce qu'en raison de certaines paroles ou de certains actes,ce Traité
est devenu caduc.A mon avis,il est tout à fait opportun de se demander si
le point de vue de cet accusé,qui peut expliquer son activité,n'est pas partagé
par des hommes qui peuvent être dignes de crédit,étant donné qu'ils sont
ressortissants d'autres nations,même de nations qui,en 1914-1918,se trouvaient
dans le camp adverse.
Je crois comprendre que le réarmement n'est pas dans l'opinion du Ministère
public un crime en lui-même,mais est simplement un argument dont il se sert
pour établir le crime d'avoir mené une guerre d'agression.
Si un accusé peut prouver qu'il a agi suivant une conception droite et sincère,
qui pouvait,comme je l'ai dit,être celle d'individus appartenant à d'autres nations,
et qu'il a agi consciencieusement tant à l'égard du Droit et de la morale interna-
tionale que des intérêts de son pays,ces documents contenant des opinions,
des articles littéraires,des discours épousant le point de vue de l'accusé
en question,sont non seulement pertinents,mais d'une importance décisive.
Si le Tribunal désire trancher maintenant la question de principe dont Sir David
vient de proposer la discussion ce qui,je l'avoue,est normal,il doit prendre
ce point de vue en considération.
De plus,je suis heureux de constater que je suis prêt à tomber d'accord avec
Sir David sur le côté pratique de la question.Je préférerais,en ce qui me concerne,
que cette décision soit reculée jusqu'à l'époque proposée par Sir David.
Je suis prêt à accepter les désavantages soulignés par le Dr Seidl qui comporterait
une telle décision,car elle entraînerait en revanche un avantage,à savoir:
que le Tribunal pourrait prendre une meilleure vue d'ensemble sur toutes
les questions embrouillées qui conditionnent sa décision.
Et je suis maintenant incapable de les traiter en connaissance de cause,
car je ne fais pas ici de résumé,mais j'aborde un aspect particulier de cette
question des preuves
(ibid.,pp.92-3).

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 200px-13
(Hajalmar Schacht (1877-1970).Son avocat à Nuremberg développa
un argumentaire très pertinent sur la nécessité de discuter du Traité de Versailles.
En vain...)


- Incompréhension et mauvaise foi.


La réponse du procureur général adjoint britannique fut un mélange d'incompré-
hension et de mauvaise foi.Prenant la parole,il commença par dire:


SIR DAVID MAXWELL-FYFE: Plaise au Tribunal.Je voudrais d'abord répondre
aux arguments avancés par le Dr Dix.Je crois que sa première proposition se
résume en ceci:si un accusé a commis un acte constituant une violation
du Traité et peut montrer que dans l'opinion de certains hommes raisonnables,
justes et cultivés,appartenant à des nations qui étaient parties adverses
au Traité,celui-ci était si imparfait qu'on pouvait,avec raison,enfreindre ses clauses,
sa responsabilité est dégagée.
Malgré tout le respect que je dois au Dr Dix,j'estime que cet argument est bien
faible et ne repose sur aucun principe du Droit et des usages internationaux.
Dès que l'on admet qu'il y a traité et qu'il y a infraction,et dans son exemple
le Dr Dix parlait bien de cela,il y a là un fait acquis,et ce n'est pas une réponse
que d'affirmer que de nombreuses personnalités ont,dans des pays signataires,
estimé que les termes de ce Traité étaient vicieux.
Le Traité est là,et la personne qui,sciemment,y fait une entorse,le viole,
quelle que soit la solidité des bases sur lesquelles il repose
(ibid.,pp.94-5).


J'interromps ici la citation pour souligner à quel point Sir David caricaturait
l'argumentation de l'avocat afin de prétendre la réfuter.Jamais Me Dix n'avait
voulu justifier le viol d'une convention existante.
Il souhaitait simplement que la Défense puisse apporter la démonstration qu'un
accusé avait pu vouloir,par la suite,mener des guerres d'agression.
Cette démonstration pouvait être apportée en citant d'autres personnes qui,
bien qu'ayant appartenu à des nations ennemies de l'Allemagne entre 1914
et 1918,avaient violemment critiqué ledit traité ou son application.
En lisant ces prises de position,l'accusé avait pu subjectivement être conforté
dans sa lutte contre Versailles,sans pour autant nourrir des desseins d'agression.
Cela dit,revenons à Sir David.Le procureur général adjoint développa ensuite
une argumentation assez hors de propos,démontrant,il l'avouera d'ailleurs lui-
même,qu'il n'avait finalement pas bien compris les déclarations de Me Dix:

SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Dans son second argument,le Dr Dix s'est lancé
sur des terrains tout à fait différents.Il a déclaré que la pertinence de ces
documents apparaîtrait avec une force particulière à propos de la question
du réarmement,car elle ferait ressortir que le Tribunal était considéré comme caduc.

(ibid.,p.95).


Cette allégation était totalement fausse.Me Dix avait clairement déclaré:

L'accusé considère que ce réarmement est justifié,soit parce que les clauses
du Traité n'ont pas été observées par la partie adverse,soit parce qu'en raison
de certains actes,ce Traité est devenu caduc.
A mon avis,il est tout à fait opportun de se demander si le point de vue
de cet accusé,qui peut expliquer son activité,n'est pas partagé par des hommes
qui peuvent être dignes de crédit,étant donné qu'ils sont ressortissants d'autres
nations,même de nations qui,en 1914-1918,se trouvaient dans le camp adverse.

(ibid.,p.92).


Dans l'esprit de l'avocat,donc,les documents à produire n'étaient pas destinés
à prouver la caducité du Traité de Versailles,mais à démontrer que l'opinion
d'un accusé ayant considéré cette caducité comme établie était soutenue
par d'autres personnes dignes de crédit.

Je passerai donc sur les déclarations sans objet de Sir David pour en venir
à un autre argument qu'il développa immédiatement après en ces termes:

SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Maintenant,que le Dr Dix me pardonne,car c'est
sûrement de ma faute,je n'ai pas très bien saisi ce qu'il a voulu dire par
arguments subjectifs.
Mais dans la mesure où j'ai compris,la réponse me paraît être très à propos:
s'il cherche à suggérer que la culpabilité d'un accusé peut être considérée
comme moins grande,du fait que cet accusé a cru que le Traité était mauvais,
c'est essentiellement là une question que le Tribunal tranchera lorsqu'en
écoutant l'accusé il cherchera à comprendre et à estimer la valeur de son
point de vue.Il ne sert vraiment à rien de savoir si l'accusé Hess a agi dans
la croyance que le Traité de Versailles était mauvais ni de connaître quelles
étaient à ce sujet les opinions du rédacteur en chef de l'Observer,journal
anglais du dimanche,ou celles d'un numéro du Manchester Guardian,vieux de
vingt ans,pas plus qu'il n'est utile de se référer aux écrits des hommes d'Etat
distingués qui,malgré tout le respect qui leur est dû,ont commenté l'événement,
des années après son arrivée.
Le point de vue subjectif est,à mon avis,un point d'importance pour la décision
à prendre sur les preuves,mais il doit être présenté par l'accusé lui-même.

(ibid.,pp.95-6).


En clair,le procureur général adjoint britannique réclamait que les accusés
puissent exposer leur point de vue (de l'époque) sur le Traité de Versailles,
mais sans pouvoir l'appuyer en citant d'autres personnes qui,notamment
dans les pays hier ennemis,l'auraient partagé.
C'était profondément injuste,car même si la vérité ne dépend pas du nombre,
souligner que son opinion était partagée par beaucoup de personnalités
"honnêtes" très diverses,démontre qu'on pouvait l'adopter en toute bonne foi,
c'est-à-dire sans arrières pensées criminelles.


- L'argument capital de Me Horn.


Peu avant l'intervention de Sir David,l'avocat de Joachim von Ribbentrop,
Me Martin Horn,avait pris à son tour la parole,déclarant avec bon sens:


Dr HORN:Il est hors de doute que le Ministère public fonde l'essentiel
de son accusation sur des violations du Traité de Versailles.
Il est,à mon sens,absolument nécessaire d'examiner,à propos de ces violations,
les faits qui permettent de mettre en doute la légalité de ce Traité.
Il est certain que ce Traité a été signé sous la contrainte.
Le Droit international reconnaît que de tels traités sont remplis de graves défauts
et les considèrent comme des infamies.
J'estime qu'on doit nous reconnaître le droit de présenter les faits qui tendent
à confirmer le bien-fondé de cette assertion et de ce point de vue juridique.
Une autre question qui,si j'ai bien compris,est celle soulevée par Sir David,
concerne la discussion des conséquences juridiques,politiques et économiques
de ce Traité.
Je ne désire pas commenter ce sujet plus longuement,mais je demande que
l'on donne suite à ma première requête:il faut prendre en considération les faits
à l'appui desquels on peut porter un jugement sur la valeur juridique du Traité
de Versailles.
(ibid.,p.94).

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Spartacus

Kouros
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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeMar 3 Jan - 20:29


- L'impudence éhontée de l'Accusation.



En guise de réponse,Sir David lança:

(SIR DAVID MAXWELL-FYFE) Le Dr Horn a posé un problème très général,
j'estime qu'il est tout à fait hors de propos et dépasse le cadre de ce procès.
Il voudrait que le Tribunal décide si le Traité de Versailles a été signé sous
l'empire de la contrainte.Cela impliquerait bel et bien la reconsidération de la
question du Gouvernement de la République allemande,de la situation des
plénipotentiaires et de celle des personnes qui ont négocié le Traité.
La réponse est que le Tribunal s'occupe de certaines infractions bien caractéri-
sées qui furent commises à l'époque envisagée par l'acte d'accusation:
et toutes les preuves concernant le Gouvernement allemand de l'Allemagne
prénazie,autant d'ailleurs que le Gouvernement nazi lui-même,montrent que,
pendant des années,le Traité de Versailles fut accepté comme la base légale
et réelle de leurs travaux et que différentes méthodes furent adoptées pour
essayer d'y apporter des changements.
Je n'ai pas besoin d'entrer dans le détail du Traité de Locarno qui,signé en 1925,
confirmait celui de Versailles,lequel a d'ailleurs été pleinement reconnu par
le Gouvernement nazi lui-même.
Dans ces conditions,je pense qu'il serait hors de propos et contraire aux termes
du Statut que le Tribunal menât une enquête sur la question de savoir si
le Traité de Versailles a été signé sous l'empire de la contrainte.

(ibid.,p.96).

Le procureur général adjoint britannique faisait ici preuve d'une impudence
éhontée:certes,les différents gouvernements allemands avaient reconnu
les traités signés à partir de 1919.
Mais la politique étant l'art du possible,qu'auraient-ils pu faire d'autre ?
Totalement affaiblis et désarmés,ils étaient contraints d'agir ainsi par des
vainqueurs implacables !
Je rappelle toutefois que jamais Hitler n'a reconnu le Traité de Versailles.
Le 1er août 1923,dans un discours prononcé à Munich,il lança:

(...) le jour doit venir où un gouvernement allemand aura à rassembler
son courage pour dire aux pouvoirs étrangers:"Le Traité de Versailles est fondé
sur un mensonge monstrueux.Nous refusons d'en respecter plus longtemps
les termes(...)

(Consultable sur le site "Hitler Historical Museum" à l'adresse suivante:
http://www.hitler.org/speeches/
Voy.le discours du 1er août 1923).

Dans Mein Kampf,il parla d'un traité "imposé au peuple allemand"
avant de le qualifier d'"instrument d'oppression sans limite" et
d'instrument d'exactions sans mesure"
(Voy.A.Hitler,Mein Kampf (Nouvelles Editions Latines,conforme à l'édition
française de 1934),p.629.

Le lendemain de son arrivée au pouvoir,dans un discours prononcé à Berlin,
il déclara:

Au point de vue politique extérieur,le Gouvernement national-socialiste
considérera que sa plus haute mission est de sauvegarder les droits vitaux
de l'Allemagne et par conséquent,de reconquérir la liberté de notre peuple.

(Voy.le discours de Hitler du 1er février 1933,publié dans Une autre image...,
déjà cité,p.8

C'était une allusion transparente aux "chaînes de Versailles" dont il fallait
se débarrasser afin de recouvrer la liberté.
Le 21 mars suivant à Posdam,le Führer évoqua l'article 231 du Traité de Versailles
en disant:

(...) ni l'Empereur (Guillaume II) ni le Gouvernement (allemand) n'ont voulu
cette guerre.C'est seulement la décomposition de la nation et sa débâcle
générale qui ont forcé une génération faible à subir,à l'encontre de ce qu'elle
savait pertinemment et à l'encontre de sa conviction la plus profonde et
la plus respectable,l'affirmation de sa responsabilité dans la guerre.(Ibid
.,p.12).

Deux jours plus tard,devant le Reichstag,il revint sur le sujet et ajouta:

En violation des assurances qui nous avaient été données par les quatorze
points de Wilson,commença pour l'Allemagne,c'est-à-dire pour la partie
laborieuse du peuple allemand,une période de malheurs sans bornes.(Ibid
.,p.16).

J'ajoute enfin que dans Mein Kampf,il avait affirmé qu'en occupant la Rhur,
"la France avait,de la façon la plus éclatante,violé le Traité de Versailles"
(Voy.A.Hitler,Mein Kampf,déjà cité,p.675).

Dès lors,seule l'impudence la plus éhontée pouvait faire prétendre que
les nationaux-socialistes auraient une seule seconde reconnu une quelconque
légitimité à cette convention de paix.
Bien au contraire,ils avaient toujours déclaré qu'imposé par la contrainte,
mensonger et violé par les vainqueurs eux-mêmes,le traité signé le 28 juin 1919
n'avait aucune valeur.


- Le procureur perd pieds....


Sir David se lança ensuite dans un discours qui devint rapidement assez
embrouillé,il fut alors interrompu par un membre du Tribunal visiblement
soucieux de recentrer les débats.On lit:

(Sir DAVID MAXWELL-FYFE) D'après ce que j'ai compris,le Dr Horn ne
s'intéressait pas tellement à la pertinence des clauses économiques,mais
je me permets de rappeler au Tribunal qu'il a devant lui un certain nombre
d'opinions exprimées par différents individus,assumant alors des responsabilités
diverses.Et tout en restant solidement sur la position que j'ai adoptée à l'égard
du Traité,et que je me suis efforcé d'expliquer,j'insiste également sur mon second
argument:accepter comme preuve des déclarations qui ont été faites du seul
point de vue de la polémique,soit en réponse à une attaque,soit comme une
attaque dirigée contre la politique d'un Etat intéressé,c'est se méprendre sur
le sens du terme "preuve".Il ne s'agit pas ici de toutes sortes de preuves et
de même,non pas "de même" car le premier point a une grosse importance,
je le rappelle au Tribunal,mais je suggère aussi que la présentation de telles
preuves suppose une mauvaise interprétation du terme "preuve".
Ce sont des arguments de droit qu'un avocat peut utiliser,mais qui,en raison
de leur caractère,ne peuvent être acceptées par le Tribunal.


M.FRANCIS BIDDLE (juge américain) Sir David,y a-t-il une disposition
du Traité de Versailles qui prévoit le désarmement de puissances signataires
autres que l'Allemagne ? Si oui,veuillez nous en donner connaissance.


SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Oui,c'est le préambule aux clauses militaires,
auquel on se réfère habituellement.Ce sont les quatre lignes qui précédent
les clauses militaires et qui,en termes très généraux,stipulent un désarmement
général après que l'Allemagne aura procédé au sien propre,l'idée générale
était l'acceptation du désarmement.
J'ai les dates présentes à l'esprit.La question de savoir si,eu égard aux preuves
présentées,celui-ci aurait été accepté importe peu.Il l'a été en 1927.
Vous vous souvenez que,par la suite,de nombreuses conférences du désarme-
ment eurent pour mission d'examiner ce problème et que l'Allemagne quitta
celle dont les travaux étaient en cours en 1933.
J'essaie actuellement de faire preuve d'objectivité,je ne veux pas avancer
le point de vue du Ministère public ni celui de la Défense:j'expose seulement
les faits.



M.BIDDLE:Je ne comprends pas le sens que vous donnez au mot "accepté".
Vous voulez parler de la mesure dans laquelle l'Allemagne a accepté le
désarmement proposé ?



SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Oui,et réciproquement.La réponse de l'Allemagne
aux demandes qui lui avaient été faites à Versailles a été acceptée en 1927
par les Alliés,et la Commission du désarmement,qui se trouvait en Allemagne,
sous la présidence du général français Denoue,quitta alors ce pays.



M.BIDDLE:Je comprends donc que vous prétendez qu'aucun de ces documents
n'a de rapport avec les faits qui nous occupent ?



SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Non,non.


M.BIDDLE:C'est la question que nous traitons.


SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Je veux dire que nous traiterons cette question
en son temps.Je pensais,d'après certaines paroles prononcées par le
Dr Stahmer,que ces faits constitueraient l'un des points qui doivent être traités
dans la discussion juridique générale....



Dr SEIDL:Je crois que Sir David est victime d'une légère erreur.
Dans le livre 3 du livre de documents de l'accusé Hess,il y a également nombre
de citations d'hommes d'Etat étrangers qui concernent ces clauses militaires
du Traité de Versailles et déclarent que l'Allemagne avait rempli les obligations
qui découlaient de ce Traité,mais que cette exécution avait été unilatérale.



SIR DAVID MAXWELL-FYFE:Je regrette,mais je ne m'en souviens pas.
J'ai lu ce livre et il se peut que ce point ait été traité accessoirement,
mais je ne croyais pas faire une injustice au Dr Seidl qui a rassemblé
ce matériel de preuve en déclarant que s'il existe,il n'en est pas moins accessoire.
Ce qui importe,c'est la violation politique et économique des clauses de ce Traité.
Je crois que je lui ai rendu justice.C'est certainement mon intention.
C'est l'impression que j'ai eue.
(TMI,X,96-8/
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Aristote

Archonte
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeJeu 5 Jan - 17:07

Le Tribunal interdit tout débat sur Versailles.


Le Président mit alors fin à la discussion en précisant que le Tribunal
allait se retirer pour délibérer.Toute personne honnête reconnaîtra que
dans cette querelle,la Défense avait eu le dessus sur l'Accusation.
Ses arguments étaient conformes au bon sens et historiquement étayés,
tandis ue ceux du Ministère public s'apparentaient à de pitoyables dérobades
échafaudées pour éviter une confrontation perdue d'avance.
En conséquence,il aurait fallu accepter la discussion sur le Traité de Versailles.
Mais c'était risquer de voir s'effondrer la thèse du "complot" brandie par le
Ministère public afin "enfermer (...) les accusés dans un cercle de responsabilité
commune"
.Les juges du TMI ne pouvaient se permettre de prendre cette
responsabilité.Voilà pourquoi au mépris de tout principe de justice,le Tribunal
rejeta les documents que Me Seidl voulait produire.
A la reprise de l'audience,le Président annonça:

Le Tribunal a décidé que les preuves tendant à établir l'injustice du Traité
de Versailles ou son imposition par la force sont inadmissibles et rejette,
en conséquence,le livre de documents n°3 de l'accusé Hess.
([i]Ibid
,p.99.Le Président eut l'occasion de le répéter trois jours plus tard
à l'adresse de Joachim von Ribbentrop et de son avocat (ibid,p.242).


L'avocat de R.Hess paralysé.

Sachant que Sir David Maxwell-Fyfe aurait accepté la présentation des preuves
concernant le Traité de Versailles au moment des plaidoiries finales,Me Seidl fit
une ultime tentative.Mais il fut immédiatement rappelé à l'ordre par le Tribunal qui,
finalement,lui ordonna de revoir sa copie.
Voici ce que l'on put entendre le 5 juillet 1946,il commença ainsi son discours:

Dr SEIDL:
Monsieur le Président,Messieurs les juges.

Lorsqu'en 1918,les armées allemandes,après un combat héroïque de plus
de quatre ans,ont déposé les armes,elles faisaient pleine confiance aux assertions
que le président Wilson avait renouvelées au cours de l'année 1918.
Dans le discours du Congrès du 8 janvier 1918,le Président des Etats-Unis
d'Amérique avait déclaré en quatorze points les conditions des traités de paix....


LE PRESIDENT: Docteur Seidl,le Tribunal a déjà donné à entendre,comme
vous devez en être informé,que ces quatorze points et la question de savoir
si le Traité de Versailles était juste ou non ne sont pas des questions pertinentes.
Nous ne sommes pas décidés à en entendre parler.On vous l'a dit au préalable,
et beaucoup de documents qui traitaient de ce sujet ont été refusés.


Dr SEIDL:Monsieur le Président,je n'ai pas l'intention de prendre position
sur la question de savoir si le Traité de Versailles est justifié ou non.
Il s'agit pour moi de la chose suivante;le Ministère public a présenté le Traité
de Versailles au point central de l'Accusation,surtout en ce qui concerne le
chef n°1.Mes recherches ont porté sur le point de savoir:

premièrement,si le Traité de Versailles a été fait de manière valabre et,
deuxièmement.....



LE PRESIDENT:J'ai parlé seulement des injustices du Traité de Versailles,
mais la question de savoir si le Traité de Versailles est un document juridique
valable ou non est encore moins pertinente.Nous ne nous proposons pas
de vous écouter prétendre que le Traité de Versailles n'est pas un document légal.
Il y a beaucoup d'autres questions qui intéressent directement votre client et
que vous pourriez nous expliquer maintenant.
Le Traité de Versailles n'en est pas une.



Dr SEIDL:Monsieur le Président,je ne peux pas laisser le Tribunal dans
l'incertitude sur le fait que le Traité de Versailles et les conséquences
qu'il a entraînées sont en rapport étroit avec la prise du pouvoir par
le national-socialisme.
Ce fut l'une des conséquences du Traité de Versailles,et ma plaidoirie porte
en partie sur ce point.Il serait pour moi....



LE PRESIDENT:Docteur Seidl,je vous ai déjà dit que le Tribunal ne vous entendra
pas parler du Traité de Versailles pour savoir si c'était un document légal ou non,
ou pour savoir s'il était juste ou injuste.Nous ne vous entendrons pas sur ce sujet.



Dr SEIDL:Dois-je inférer du point de vue du Tribunal qu'il m'est pas permis
de parler des conséquences du Traité de Versailles,et tout particulièrement
des conséquences qu'il a entraînées sur l'accroissement du parti national-
socialiste et la prise du pouvoir par Adolf Hitler et les accusés ?



LE PRESIDENT:Le Traité de Versailles est un fait historique et le Tribunal
ne peut vous empêcher de vous y référer en tant que fait historique.
Mais vous n'aurez pas la parole pour nous parler de son caractère juste
ou injuste,pour savoir s'il a été signé par l'Allemagne et s'il a une valeur juridique.
Comme vous ne nous avez pas encore présenté votre plaidoirie,nous ne savons
pas ce que vous allez dire.Mais nous ne voulons plus entendre ces arguments.



Dr SEIDL:Je commence à la page 6 du manuscrit allemand,du deuxième
paragraphe:
C'est ainsi que la lutte pour la révision du diktat de paix de Versailles commença
au moment même de sa signature.
Dans le programme de la NSDAP d'Adolf Hitler,cette lutte contre le diktat
de Versailles et sa révision était,entre toutes les autres,une des exigences qui
prenait la plus grande place.C'était la pensée directrice sur laquelle s'appuyait
l'activité de politique intérieure du Parti,après la prise du pouvoir,ce fut le principe
de toutes les discussions et décisions de politique extérieure.
Un des premiers compagnons de lutte d'Adolf Hitler fut l'accusé Rudolf Hess.
Ainsi que Hitler,Rudolf Hess avait combattu sur le front lors de la première
guerre mondiale.Il partit en qualité de volontaire au grade de lieutenant
d'infanterie quand il fut blessé en Roumanie.
La blessure qu'il reçut au front le rendit incapable de servir dans l'infanterie.
Il s'engagea dans l'aviation.Après l'armistice,il prit encore part à certaines
luttes de corps francs et,au cours de l'année 1919,après la conclusion
du Traité de Versailles,il lui fallut reconnaître que les vainqueurs ne désiraient
pas une paix de justice et d'égalité des intérêts car,ainsi que l'on pouvait s'y
attendre,les conditions de paix de Versailles et tout particulièrement la charge
des réparations se faisaient lourdement sentir sur l'Economie allemande.



LE PRESIDENT:Docteur Seidl,il vous est peut-être très difficile de retirer
de votre plaidoirie les passages qui ont trait aux sujets que je vous ai indiqués.
Essayez loyalement de le faire,car si vous persistez à aborder des questions
de l'injustice ou de l'illégalité du Traité de Versailles,le Tribunal se verra dans
l'obligation de mettre un terme à vos explications et de passer à un autre accusé.



Dr SEIDL:Monsieur le Président,ce que je viens de dire ne concerne pas
la légalité et la justice,mais c'est une question qui intéresse les conséquences
et qui est en rapport avec les premières recherches que j'ai faites.
Si le Ministère public a démontré,pendant des semaines,au moyen de ses documents,
comment le parti national-socialiste a pris de l'extension,comment le nombre de
ses députés s'est rapidement accru,il me faut encore....



LE PRESIDENT:Docteur Seidl,ce sont des faits qui peuvent être démontrés
par le Ministère public.Vous discutez maintenant pour nous dire que certaines
clauses du Traité de Versailles étaient injustes.C'est là une question d'argumen-
tation que le Tribunal n'est pas disposé à entendre.Vous n'établissez pas
des faits,vous discutez.



Dr SEIDL:Bien entendu,c'est une question d'argumentation....


LE PRESIDENT:Je vous ai dit que c'était de l'argumentation que nous n'étions
pas disposés à entendre.Si vous ne voulez pas comprendre ce que je vous dis,
vous serez obligé de suspendre votre plaidoirie.Vous le comprenez ?



Dr SEIDL:Je passe à la page 8:

Lorsqu'en 1925,le Parti fut fondé,Rudolf Hess lut à nouveau l'un des premiers...
Il est impossible,Monsieur le Président,de poursuivre ma plaidoirie étant donné
que toutes mes explications se rapportent a l'activité de l'accusé Hess jusqu'à
la prise du pouvoir.Il me faut pouvoir prouver,et je le ferai,que la pensée
directrice de toute son activité tendait,dans le Parti et dans le peuple allemand,
à se dresser pour obtenir une révision des conditions insupportables du Traité
de Versailles.Cette question a été celle de tout le mouvement national-socialiste
jusqu'en 1933.



LE PRESIDENT:Si vous pouvez vous limiter à citer des faits indiquant ce que
votre client a dit ou fait,nous n'avons aucune objection.Mais si vous voulez
argumenter sur le fait que le Traité de Versailles était illégal ou injuste,
le Tribunal ne vous entendra pas.



Dr SEIDL:Je continuerai et je vous prie,Monsieur le Président,étant donné
que je ne connais pas exactement les limites,de bien vouloir m'interrompre
si j'aborde un sujet qui ne paraît pas conforme aux vues du Tribunal....



LE PRESIDENT:Docteur Seidl,vous connaissez parfaitement bien les limites
qui ont été établies par le Tribunal il y a plusieurs semaines au sujet de la justice
ou de l'injustice du Traité de Versailles.
De nombreux documents ont été refusés parce qu'ils s'occupaient de ces questions
de justice ou d'injustice du Traité de Versailles.Vous devez le savoir.



Dr SEIDL:Je prie alors le Tribunal de bien vouloir me dire s'il m'autorise à donner
des détails sur le fait que les conséquences économiques et le chômage qui en
est réssulté sont dus aux prescriptions du Traité de Versailles qui touchaient
aux réparations et au refus des Puissances victorieuses de modifier ultérieurement
cette politique de réparations.



LE PRESIDENT:Vous pouvez parfaitement dire quelles étaient les conditions
qui existaient en Allemagne.Ce sont là des faits.



Dr SEIDL:Je reprends à nouveau à la page 8:

Lorsqu'en 1925,le Parti fut fondé....



LE PRESIDENT:Docteur Seidl,le Tribunal connaît parfaitement bien ce genre
d'argument.Nous ne perdons pas de vue ces arguments.Nous les connaissons,
nous ne voulons pas les entendre répétées tout le temps et nous considérons
qu'ils sont sans valeur.Ne pouvez-vous en venir à d'autres parties de votre
plaidoirie qui auraient de l'importance pour l'accusé Hess ?
Comme je l'ai déjà dit,il y a beaucoup de choses qui ont été prouvées par
le Ministère public et auxquelles la Défense doit répondre.C'est sur ces sujets-là
que nous aimerions vous entendre.



Dr SEIDL:Je commence donc à la page 10,au paragraphe 2:

Si donc,lors des élections au Reichstag du 14 septembre 1930,le parti
national-socialiste a emporté une grande victoire électorale et n'a pas eu
moins de cent sept députés dans le nouveau Reichstag,ce n'est pas,
en dernier lieu,une conséquence de la crise économique,des réparations par
le Traité de Versailles et du refus des puissances victorieuses,malgré les
avertissements les plus pressants,de bien vouloir réviser ce traité.
Il était parfaitement exact....



LE PRESIDENT:Docteur Seidl,savez-vous que vous continuez à prétendre
que le Traité de Versailles n'était pas juste et que les puissances victorieuses
n'ont pas reconnu les exigences justifiées de l'Allemagne,etc. ?
Si vous ne pouvez pas adapter votre plaidoirie aux conditions que j'ai fixées,
nous serons dans l'obligation de vous demander de la rédiger à nouveau.



Dr SEIDL:Je passe à la page 11,deuxième paragraphe...Non,je passe à la page 12:

Lorsque le peuple allemand eut désarmer,conformément au Traité de Versailles,
il pouvait s'attendre avec raison à ce que les puissances victorieuses....



LE PRESIDENT:Un instant,Docteur Seidl.
Docteur Seidl,comme vous ne semblez pas capable de refaire votre plaidoirie
au fur et à mesure que vous la prononcez afin de satisfaire aux exigences
du Tribunal,le Tribunal vous retire la parole et abordera le cas de l'accusé suivant.
Vous aurez l'occasion de refaire votre plaidoirie et,avant de la présenter ici,
vous la ferez traduire.Le Tribunal ne veut pas vous entendre à l'heure actuelle
parce que vous vous occupez de questions sans importance.
Si elles étaient d'une quelconque utilité pour les accusations portées contre
l'accusé,nous les entendrions.Mais,selon l'avis du Tribunal,elles ne sont
aucunement pertinentes pour les accusations portées contre votre client et
le Tribunal ne veut pas vous entendre en ce moment.
La justice et l'injustice du Traité de Versailles n'ont rien à voir avec les guerres
d'agression allemandes.Cela n'a rien à voir avec les crimes de guerre reprochés
aux accusés,ce n'est donc pas pertinent et nous nous proposons de ne pas
vous entendre maintenant.Comme vous n'êtes pas présentement en mesure
de refaire votre plaidoirie,toute facilité vous sera donnée pour la reprendre.
Après quoi,vous la soumettrez à la traduction et vous la lirez.

(TMI,XVII,562-6).


En prenant cette décision,les juges venaient d'interdire aux accusés l'utilisation
d'un argument crucial de défense.Autrement dit:ils venaient de condamner d'avance
les plus importants d'entre eux.
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MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeVen 6 Jan - 10:49


Rudolf Hess condamné d'avance.



Hess et le réarmement de l'Allemagne.


R.Hess en fit l'amère expérience.
Parmi toutes les accusations proférées contre lui figurait celle liée
au réarmement de l'Allemagne.


L'argumentaire de l'Accusation.


Dans son réquisitoire introductif,le lieutenant-colonel Griffith-Jones déclara:

Je vais maintenant m'occuper du rôle que Hess a joué dans la préparation
proprement dite de la guerre d'agression.
Dès 1932,il s'occupait du réarmement et de la réorganisation de l'aviation.
Le Tribunal se rappellera un document,PS-1143 (USA-40) du 20 octobre 1932,
montrant que le chef d'Etat-major de Rosenberg avait adressé à Hess un rapport
sur la préparation du matériel et l'entraînement du personnel navigant pour
l'organisation de la Lufwaffe (page 43 du livre de documents).
Cela se passait en 1932.Au cours des années ultérieures,il n'a cessé de s'occuper
du réarmement de l'Armée allemande.
Le 16 mars 1935,Hess signa le décret introduisant le service militaire obligatoire.
Le 12 octobre 1936,dans un discours,il reprit le cri de Göring:
"les canons avant le beurre",quand il dit: "Nous nous préparons aussi à l'avenir
à manger,si c'est nécessaire,un peu moins de graisse,un peu moins de porc,
un peu moins d'oeufs,puisque nous savons que ce petit sacrifice est déposé
sur l'autel de notre liberté.Nous savons que l'épargne en devises étrangères
accélère la production d'armements.Cette phrase est encore vraie aujourd'hui:
les canons avant le beurre"
Document M-104 (GB-260),page 14 du livre
de documents.
En mai 1941,il faisait un discours à l'usine Messerschlitt,le Tribunal a vu
une photographie prise à cette occasion.
C'est l'une des quatre photos que nous regardions il y a quelques instants.
Il disait alors:"Le soldat allemand doit comprendre qu'il doit être reconnaissant,
pour la qualité unique et l'abondance de ses armes et de son matériel,aux efforts
infatigables d'Adolf Hitler pendant de nombreuses années."

Ce discours a été reproduit dans le Volkischer Beobachter du 2 mai 1941.
Il devient le document GB-261 et il figure à la page 15 du livre de documents
du Tribunal.(TMI,VII,137).


Un vide documentaire.

Dans ces quelques documents produits,il y avait rien,absolument rien,qui ait pu
prouver la participation de R.Hess à un prétendu "complot" en vue de déclencher
des guerres d'agression.Là où l'on attendait des comptes rendus explicites de
réunions secrètes durant lesquelles des plans d'armement et d'attaque auraient
été échafaudés,on nous servait deux fragments de discours publics très généraux
et une loi sur la réintroduction du service militaire (ce service militaire que tous
les autres pays connaissaient).C'était vraiment pitoyable !
Dans sa plaidoirie,d'ailleurs,l'avocat de R.Hess souligna que dans sa proclamation
du 16 mars 1935 destinée à justifier la réintroduction de ce service,le Gouverne-
ment hitlérien n'avait avancé "aucun argument essentiel qui n'eût déjà été
présenté à propos de cette question par les Gouvernements démocratiques
allemands du temps de la République de Weimar."
(TMI,XIX,375).

Je rappelle en outre que le principal document avancé par l'Accusation et accepté
par le Tribunal pour étayer sa thèse du "plan concerté" contre la paix était
le mémorandum de F.Hossbach.Or,dans cette pièce,le nom de R.Hess n'y apparaît
nulle part:ni dans le corps du texte (long de plus de dix pages),ni surtout dans
la liste des présents.
Ce simple fait démontrait que le dauphin de Hitler était resté très loin de tous
les préparatifs militaires,quelle que fût leur finalité....




L'Accusation réduite à la tricherie.


Mais j'entends déjà l'objection que certains pourront élever:

"Un pays qui fabrique des canons plutôt que produire du beurre se prépare
à des guerres d'agression."

Je répondrai qu'il n'en est rien et que,sur ce point,le lieutenant-colonel Griffith-
Jones s'est rendu coupable d'une grave malhonnêteté.Je m'explique:

le document sur lequel il s'est appuyé pour citer le discours de R.Hess,le M-104,
n'est pas un compte rendu officiel,il s'agit d'un simple article de journal tiré
de la Frankfurter Zeitung du 13 octobre 1936. *
Un extrait du compte rendu officiel avait en revanche été publié dans le document
PS-2426,avec d'autres fragments de discours.
Le lieutenant-colonel Griffith-Jones connaissait ce document,puisque,comme
nous l'avons déjà vu,il l'avait utilisé quelques minutes auparavant pour citer
une allocution prononcée par R.Hess le 16 janvier 1937 (TMI,VII,132).
Pourquoi donc n'a-t-il pas repris ce document pour l'autre discours ?
La réponse est simple:le compte rendu officiel citait la phrase complète,
qui était (je souligne la partie omise dans le M-104):

Cette phrase est encore vraie aujourd'hui:"les canons avant le beurre !",
à savoir,plutôt que plus de beurre tout d'abord plus de canons,sans quoi
un jour notre dernier beurre nous sera enlevé
(Ausch heute noch gilt die
Parole:"Kanonen statt Butter !"d.h.statt mehr Butter mal mehr Kanonen
weil uns sonst eines Tages die letzte Butter genommen wird.
) **

La dernière partie de la phrase était capitale,car elle démontrait que dans
l'esprit de R.Hess,le réarmement était défensif.
C'est très probablement pour occulter ce fait que le lieutenant-colonel
Griffith-Jones préféra l'article de journal au compte rendu officiel.


Les raisons du réarmement allemand.


On ne le répétera jamais assez:

Hitler réarma parce qu'il savait que seule une Allemagne suffisamment forte
sur la scène internationale pourrait non seulement se protèger,mais aussi
obtenir la révision globale du Traité de Versailles.Il l'avait d'ailleurs clairement
annoncé dans Mein Kampf,déclarant qu'après l'occupation de la Rhur
par la France en violation dudit traité,ce qui ouvrait la porte à la discussion,
les chefs allemands auraient dû "songer à s'assurer les ressources militaires
sur lesquelles les négociateurs représentant l'Allemagne auraient pu ensuite
s'appuyer"
***

Immédiatement après,il expliquait:

On devait se rendre compte également que les meilleurs négociateurs
ne peuvent guère emporter de succès,lorsque le sol sur lequel ils se
tiennent et la chaise sur laquelle ils sont assis ne sont pas sous la protection
de leur peuple.Un pauvre petit avorton de tailleur ne peut pas lutter contre
des athlètes,et un négociateur sans défense n'a qu'à se résigner quand
Brennus jette son glaive dans un des plateaux de la balance,s'il ne peut pas
jeter le sien dans l'autre plateau pour rétablir l'équilibre.N'était-il pas
désespérant d'assister aux comédies de négociations qui précédaient règuliè-
ment,depuis 1918,les décisions unilatérales et arbitraires de l'ennemi ? (...)
Au reste,même des hommes de génie n'auraient pu obtenir que de maigres
résultats,en raison de la volonté d'un ennemi décidé à user de la force,
et de l'impuissance lamentable où se trouvait le peuple sans défense qu'ils
auraient représenté. (Ibid).


Hitler le répéta le 4 février 1938 à son nouveau ministre des Affaires étrangères,
J.von Ribbentrop.Plus tard,celui-ci expliqua:

Lors de mon entrée en fonctions,le Führer m'a dit peu de choses.
Il me dit simplement que l'Allemagne avait acquis maintenant une nouvelle
position,qu'elle avait obtenu l'égalité avec les autres nations,et qu'il était
clair qu'à l'avenir certains problèmes devaient être résolus.
Il me dit surtout,autant que je me souvienne,qu'il y avait trois ou quatre
problèmes particuliers qui devaient tôt ou tard trouver leur solution.
Il souligna que de tels problèmes ne devaient être résolus qu'avec une Wehrmacht
forte,non pas qu'il songeât à en faire l'usage,mais son existence serait suffisante,
car un pays qui n'était pas fortement armé ne pouvait pas avoir de politique
étrangère.
(TMI,X,254).

Trois ans auparavant,H.Göring avait donné une explication semblable à son aide
de camp,Karl Bodenschatz.Voici ce que l'on put entendre le 8 mars 1946
à Nuremberg:

Dr STHMER:

Le maréchal Göring vous a-t-il dit à quels buts visait l'Allemagne
en poursuivant son réarmement ? Quand et à quelle occasion ?



TEMOIN BODENSCHATZ :Hermann Göring m'en a parlé en 1935,
après que fut proclamée la liberté des armements.
Il considérait le réarmement de l'Allemagne,après les vains efforts déployés
pour arriver à un désarmement général,comme une tentative pour mettre
les armements allemands à la hauteur de ceux des autres pays,afin de pouvoir
participer à la politique mondiale sur un pied d'égalité.
(TMI,IX,18).


Il est intéressant de souligner que dans un discours prononcé le 7 novembre 1938
et sur lequel je reviendrai plus loin,R.Hess avait clairement lié le réarmement
à la "volonté du peuple allemand de mettre sa force au service de son droit"
(TMI,VII,142).
Nous étions parfaitement dans l'optique de Hitler:réarmer pour être fort et,
ainsi,pouvoir négocier sur la scène internationale pour défendre ses droits.
Si,en 1927,les Alliés avaient accepté de désarmer à leur tour,jamais le Reich
n'aurait dû reconstituer un arsenal.
La faute première revenait donc aux vainqueurs de 1918 qui n'avaient pas
respecté le Traité de Versailles.
Sans leur parjure,il n'y aurait certainement jamais eu Hitler pour arriver au pouvoir
et réarmer.

* Voy.le doc.M-104 reproduit dans TMI,XXXVIII,164-7.On lit:
"Aus:Frankfurter Zeitung vom.13.Oktober 1936"

** Voy.doc.PS-2426 reproduit dans TMI,XXX,345-7,l'extrait cité se trouve
p.346.On peut également trouver la traduction de ce document en anglais telle
qu'elle a été utilisée à Nuremberg sur le site de la Cornell University Law Library.

*** Voy.A.Hitler,Mein Kampf,déjà cité,p.676.
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Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Vide
MessageSujet: Re: Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre   Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Icon_minitimeVen 6 Jan - 10:57

Le Tribunal reste sourd aux arguments de la Défense.


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 200px-14

Sachant,toutefois que le Tribunal refusait d'entendre ce genre d'argument
et qu'il avait accepté contre l'évidence la thèse du "complot",il put facilement
condamner R.Hess,puisque sa collaboration au réarmement de l'Allemagne allait
être considérée comme une participation active au "plan concerté" en vue
de déclencher des guerres d'agression.Voici ce que l'on peut lire dans le jugement:

Représentant du Führer,Hess fut l'homme le plus haut placé du parti nazi.
Toutes les questions intéressant le Parti en général lui étaient confiées et,
en ce qui concernait plus particulièrement la direction,il était autorisé à prendre
des décisions au nom de Hitler.En tant que ministre du Reich sans portefeuille,
il avait le pouvoir d'approuver,avant leur mise en vigueur,tous les actes législatifs
proposés par les différents ministres.
A ces divers titres,Hess prit une part active à la préparation de la guerre.
Sa signature figure au bas de la loi du 16 mars 1935 qui instituait le service
militaire obligatoire.Tout au long de ces années,il soutint par de nombreux
discours la politique hitlérienne de réarmement intensif.
Il demanda au peuple de consentir des sacrifices et répandit le slogan:
"des canons au lieu de beurre".
Il est vrai qu'entre 1933 et 1937,Hess prononça des discours dans lesquels
il exprimait son désir de paix et plaidait pour une coopération économique
internationale.Mais rien,dans le contenu de ces discours,ne peut changer
quoi que ce soit au fait que Hess savait mieux qu'aucun des autres accusés
combien Hitler était déterminé à réaliser ses ambitions,combien c'était un homme
fanatique et violent et combien il était peu probable qu'il s'abstint de recourir
à la force,si c'était le seul moyen qui lui permit d'atteindre ses buts.

(TMI,XXII,562-3).

Voilà donc ce qui permit de déclarer R.Hess coupable d'avoir,en soutenant
la politique de réarmement,préparé la guerre d'agression:

a) une banale loi sur le service militaire (votée parce que la France,notamment,
avait violé le Traité de Versailles,mais ça,c'est hors de propos),

b) quelques discours banals (comme on pouvait en entendre dans tous les pays),

c) un slogan (dont le véritable sens avait été volontairement altéré par l'Accusation),

d) le fait qu'au moment de prononcer ses discours de paix,il aurait nécessairement
connu les véritables intentions agressives de Hitler
(assertion doublement non-prouvée).


Hess et la politique extérieure allemande.


L'Accusation reprocha également au prévenu son soutien à la politique extérieure
allemande entre 1933 et 1938.
Au cours de son exposé sur les organisations des Allemands à l'étranger,
le substitut du procureur général britannique déclara:

Je passe maintenant à l'activité de ces associations à l'étranger qui,
comme je l'ai dit,était la base du travail de la Cinquième colonne dans les guerres
à venir.
Je considérerai le rôle joué par Hess dans l'occupation de l'Autriche et de la
Tchécoslovaquie,occupation qui devait mener à la guerre d'agression proprement
dite.
(TMI,VII,140).

Quelles preuves y avait-il que l'Anschluss et la réunion des Sudètes au Reich
auraient fait partie d'un "plan concerté" pour déclencher une guerre d'agression,
plan auquel R.Hess aurait participé en tant que concepteur et acteur ?
Telle était la question à laquelle il fallait répondre.
On attendait donc,de la part du Ministère public,la production de comptes rendus
de réunions secrètes et d'aveux circonstanciés.
Mais le lieutenant-colonel Griffith-Jones se contenta de mentionner quelques
fragments de discours sans force probante.


R.Hess et l'Anschluss.


-Les inepties de l'Accusation


Sur l'Autriche,par exemple,il déclara:

Hess participa à la préparation de l'occupation de l'Autriche depuis le début.
En automne 1934,ce fut lui qui nomma Reinthaler chef des paysans autrichiens
dans le parti nazi autrichien après l'échec du putsch de juillet 1934 (id.)


On ne voit pas en quoi la nomination du "chef des paysans" au sein du parti
national-socialiste autrichien en 1934 (avec lequel les Allemands avaient de
nombreux contacts) pouvait aider à l'Anschluss deux ans plus tard.
L'argument du Ministère public était d'autant plus inepte que ce Reinthaler n'avait
finalement joué aucun rôle de premier plan lors du rattachement de l'Autriche
au Reich.
Le lieutenant-colonel Griffith-Jones ajouta:

Un autre document qui a déjà été déposé est le document PS-3254 (USA-704).
C'est la déclaration de Seyss-Inquart du 10 décembre 1945 dans laquelle
il mentionne que,dès 1936,il avait eu des entretiens avec Göring et Hess.(id.).


On attendait un résumé de ces entretiens,afin de démontrer qu'ils s'inscrivaient
dans un "plan concerté".Mais rien ne vint et la consultation du document PS-3254
prouve que ces discussions n'avaient rien de criminel (voy.TMI,XXXII,66-7).
Puis le substitut du procureur britannique expliqua:

Le matin du jour où les troupes allemandes entrèrent en Autriche,le 12 mars 1938,
Hess et Himmler furent les premiers membres du Gouvernement allemand
à paraître ensemble à Vienne,où ils firent leur entrée vers midi.
Ce fut Hess qui,le lendemain,signa la loi du 13 mars 1938,sur la réunion de l'Autriche
et du Reich allemand (TMI
,VII,140).

En quoi ces deux événements parfaitement normaux après les accords
de l'Obersalzberg,prouvaient-ils la participation de R.Hess à un complot criminel
en vue de déclencher des guerres d'agression ? En rien....

- Aucune agression.


Il est vrai que le 16 janvier 1946,un substitut du procureur général américain,
le lieutenant Henry Atherton,avait qualifié l'Anschluss de:
"première attaque ouverte contre un autre pays" (TMI,V,347).
La présence de R.Hess à Vienne dès le 12 mars 1938 pouvait donc le faire passer
comme le général en chef des troupes d'agression.Cependant,comme l'a souligné
H.Göring:

Dans une guerre d'agression,on tire des coups de feu,on jette des bombes,etc.
Mais en Autriche on n'a jeté qu'une seule chose: des fleurs ! (TMI
,IX,323).

Celui qui avait joué un grand rôle dans l'Anschluss,Arthur Seyss-Inquart,
confirma un peu plus tard.
A propos de l'entrée des troupes allemandes en Autriche,il expliqua:

On ne peut pas dire qu'il s'agissait d'une entrée,c'était un défilé des troupes
allemandes parmi les acclamations de la foule.Il n'y a pas eu de village,
même avec une population foncièrement catholique,où elles n'eussent été
accueillies avec un enthousiasme délirant,et aucun quartier ouvrier où
il n'est pas été de même. (TMI
,XV,651).

Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre 789px-10
(La réaction d'Autrichiens lors de l'"attaque ouverte" (sic)
de leur pays par le Reich en mars 1938).

Rappelons que les différents plébiscites organisés entre 1925 et 1928
dans des pays comme le Tyrol et Salzbourg avaient donné plus de 90% des voix
en faveur du rattachement à l'Allemagne et que celui organisé le 10 avril 1938
enregistra plus de 99,5 % de "oui" à l'Anschluss.
(TMI,XI,243 et 244.Voy.également le doc.Ribb-12 qui donne les résultats
du plébiscite du 10 avril 1938: 4 471 477 suffrages exprimés, 4 453 772 "oui"
et 11 929 "non" (TMI,X,177).

Il n'y avait donc nullement besoin de "complot" pour parvenir à cette fusion.


- Un document à charge innocentait R.Hess.


J'ajoute que le document PS-812,produit par l'Accusation dès le 28 novembre 1945
(TMI,II,368...) mais opportunément "oublié" à ce moment du procès,démentait
la thèse du Ministère public selon laquelle R.Hess aurait activement participé à
un "complot" pour absorber l'Autriche.
Il s'agissait d'une lettre que le Gauleiter de Salzbourg,Friedrich Rainer,
avait adressée le 6 juillet 1939 au Commissaire du Reich Josef Bürckel,
afin de lui expliquer les événements qui avaient amené à l'Anschluss.
On lisait:

Peu après la prise du pouvoir en Autriche,Klausner,Globocnick et moi-même
avons pris l'avion pour Berlin,afin de faire à Rudolf Hess,représentant du Führer,
un compte rendu sur les événements qui avaient conduit à la prise du pouvoir.

("Bald nach der Machtergreifung in der Ostmark flogen Klausner,Globonick
und ich nach Berlin,um dem Stellvertreter des Führers,Pg.Rudolf Hess,einen,
Bericht über die Vorgänge,die zur Machtergreifung geführt haben,abzustatten"

(doc.PS-812 reproduit dans TMI,XXVI,346).

Si,vraiment,R.Hess avait activement participé à un "complot" en vue de l'Anschluss,
au point d'être le premier arrivé à Vienne une fois le rattachement obtenu,
il n'y aurait pas eu besoin de lui présenter un rapport sur la question.


- Nouveau mensonge de l'Accusation.


Le lieutenant-colonel Griffith-Jones termina sa "démonstration" sur l'Autriche
en lançant:

Le Tribunal se souviendra certainement de la description,faite en détail par
M.Alderman,des fêtes choquantes qui eurent lieu le 24 juillet 1938 pour
célébrer le meutre de (Engelbert) Dollfuss et dont un discours de Hess
constitua le point culminant. (TMI
,VII,140).

J.M.G Griffith-Jones faisait ici référence au réquisitoire introductif prononcé
par le procureur adjoint américain,Sydney S.Alderman,le 28 novembre 1945
(TMI,II,360).
Celui-ci s'était appuyé sur le travail d'un certain Harold Leventhal,auteur
d'un exposé préparatoire,passablement orienté,daté du 10 novembre 1945
et intitulé:"L'agression des conspirateurs nazis contre l'Autriche"
(The Nazi Conspirators' Agression against Austria).
L'auteur y mentionnait le rapport du consul général américain à Vienne,John C.
Wiley,qui avait décrit les cérémonies du 24 juillet 1938. *
La consultation de ce document démontre toutefois qu'à aucun moment,
le meurtre du chancelier E.Dollfuss ne fut alors célébré. **
Les organisateurs rendirent simplement hommage aux treize nationaux-socialistes
autrichiens pendus à l'époque pour leur participation à la tentative de putsch.
A Nuremberg,d'ailleurs,A.Seyss-Inquart put dire sans être démenti:

A cette cérémonie,on n'a même pas fait allusion à Dollfuss,car c'était
une manifestation en l'honneur des (13) membres des SS qui,au cours
de cette tentative de Putsch ou en liaison avec cette tentative,avaient été pendus.(TMI
,XV,637).

Quant à R.Hess,loin de révéler l'existence d'un "complot" (qui aurait réussi)
ou d'appeler à la guerre,il avait au contraire fustigé la presse étrangère belliciste
avant de lancer:

Le Führer fait ce qui est nécessaire pour son peuple avec un calme souverain...
et il travaille pour la paix de l'Europe. (TMI
,XXXVIII,95).

On le voit,la tentative de démonstration du substitut avait totalement échoué
à propos de l'Autriche.
Dans cette affaire,R.Hess n'avait fait que soutenir le Gouvernement auquel
il appartenait et qui avait oeuvré pour effacer une des plus graves injustices
de Versailles.


Rudolf Hess :La dernière tentative de paix auprès de l'Angleterre Inquar10
( A Nuremberg,Arthur Seyss-Inquart dément l'allégation de l'Accusation
TMI,15,p.637)

Dans son travail préparatoire sur l'Autriche,le juge d'instruction à Nuremberg,
Harold Leventhal prétend que le 24 juillet 1938,les nationaux-socialistes
avaient célébré le meurtre du chancelier autrichien Dollfuss.

Le doc.L-273 dément l'allégation mensongère de Harold Leventhal.
Le nom de Dollfuss n'y est pas même mentionné à propos des célébrations de 1938.




-Le Tribunal reste sourd aux arguments de la Défense.



Mais sachant que toute critique de ce traité (de Versailles) était interdite,
cette évidence fut rejetée par le Tribunal qui,dans son jugement,écrivit
à propos de l'Autriche:

Hess prit part,en connaissance de cause et de son plein gré,aux agressions
allemandes contre l'Autriche,la Tchécoslovaquie et la Pologne.
Il fu en rapport avec le parti nazi illégal d'Autriche et lui donna ses instructions
pendant toute la période s'étendant entre l'assassinat de Dollfuss et l'Anschluss.
Hess se trouvait à Vienne le 12 mars 1938,lorsque les troupes allemandes y
firent leur entrée,le 13 mars,il signa la loi qui incorporait l'Autriche au Reich allemand.
Une loi du 10 juin 1939 prévoyait sa participation à l'administration de l'Autriche.
Le 24 juillet 1938,dans un discours qu'il prononça en commémoration de la tentative
de putsch entreprise par les nationaux-socialistes,quatre ans auparavant,
il célébra les étapes qui avaient abouti à l'Anschluss et justifia l'occupation
de l'Autriche par l'Allemagne.(TMI
,XXII,563).


* (Voy.H.Leventhal,doc.cité,pp.4-5)

** (Voy.le doc.L-273 reproduit dans TMI,XXXVIII,94-6)
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