Vojislav Šešelj bientôt de retour en Serbie ?
Incarcéré à La Haye depuis le 24 février 2003, Vojislav Šešelj attend toujours
la fin de son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Selon un communiqué du TPIY, le chef du
Srpska radikalna stranka (
Parti radical serbe),
Vojislav Šešelj, a demandé des dommages et intérêts qui s’élèvent à douze millions d’euros.
Il réclame une compensation financière pour les onze années et demi de détention qu’il a subi,
infondées, selon son appréciation.
Dans une requête soumise au TPIY datée du 10 juin, le chef des radicaux a rappelé
qu’il s’était volontairement rendu le 24 février 2003 et qu’il était depuis détenu
dans la prison de Sheveningen.
Dans ce document, Vojislav Šešelj fait référence au Pacte international relatif aux droits civils
et politiques, à la Convention européenne des droits de l’Homme et des libertés fondamentales,
au Statut de Rome et à la Cour pénale internationale.
Il indique qu’il serait inadmissible que les normes internationales ne soient pas respectées
dans son cas.
Il rappelle qu’il avait quitté son poste de député pour partir à La Haye
et calculé qu’il aurait gagné un salaire brut de 210 245 euros et 11 972 euros
de per diem s’il avait gardé ce poste pendant sa détention.
Selon ses calculs, les frais des visites de ses proches s’élèvent à 502 067 euros,
celles des membres de son parti, des conseillers juridiques et de ses amis à 121 257,5 euros.
Ses frais de bouche et de téléphone pendant son emprisonnement atteignent
selon lui 138 900 euros.
Vojislav Šešelj réclame en 2.000 euros par mois, soit plus de 280 000 au total,
de dommage pour ses problème de santé, 675 000 pour diffamation,
5,15 millions pour troubles psychologiques et près de 340 000
pour
« la peur occasionnée par [son] procès ».
Quant à ses proches, il estime que leurs dommages et intérêts se montent
à quelque 310.000 euros.
Sans oublier les frais de ses avocats, 4 millions d’euros…
Le Tribunal pénal international (TPIY) pourrait libérer Vojislav Šešelj d’ici quelques jours
pour raisons de santé. Une libération qui risque d’être compliquée :
- le tribunal demande à Belgrade de le maintenir en résidence surveillée,
tandis que le chef historique des nationalistes serbes assure déjà qu’il n’entend pas respecter ces conditions.