24 février 1983 : mort de Jacques Benoist-Méchin.
Jacques Michel Gabriel Paul Benoist-Méchin est né le 1er juillet 1901 à Paris 17e.
Son père se pare du titre de baron d’Empire.
En effet, la mère de celui-ci, Marie Elisabeth Berthe Benoist née Méchin,
mariée à Alfred Benoist (receveur des finances), était la petite fille d’ Alexandre Méchin
préfet des Landes (an VIII), de la Roër (an X), de l’Aisne (an XIII), du Calvados (1810),
créé baron Méchin le 31/12/1809).
Le lien de filiation par alliance est effectif et a été transmis en la personne
d’Olivier Charles André de Hogendorp, mort en 1924.
C’est lui qui a accolé le nom de Méchin à Benoist.
Ceci contribue probablement à développer son intérêt pour l’époque napoléonienne.
Dans sa jeunesse, il se révèle doué pour les études, capable de traduire
les auteurs anciens, et développe une sensibilité littéraire et musicale.
Elle le conduit à obtenir une entrevue avec Proust en 1922 et à entretenir des liens
avec le compositeur Henri Sauguet, membre de ce qu’on a appelé
«
l’école musicale d’Arcueil ».
Benoist-Méchin est trop jeune pour prendre activement part aux combats,
mais la guerre lui fait prendre conscience de la nécessité d’œuvrer à la pacification
de l’Europe et, surtout, à la réconciliation franco-allemande.
En 1923, alors qu’il remplit ses obligations militaires, il est marqué par l’occupation française
de la Rhénanie décidée par Poincaré et qui n’est pas de nature à favoriser
cette réconciliation.
Il est un journaliste particulièrement au fait des questions internationales
et travaille de 1925 à 1927 pour l’agence d’information américaine International
News Service.
Il collabore ensuite à l’Europe nouvelle de Louise Weiss.
Elle le congédie plus tard, lui reprochant son admiration pour Hitler auquel
il a consacré une biographie, retraçant son ascension.
Puis, il devient secrétaire général de «L’Intransigeant» de Léon Bailby.
Sa parfaite maîtrise de l’allemand et de l’anglais lui permet de traduire
un grand nombre d’ouvrages.
Benoist-Méchin fait preuve d’opinions ouvertement favorables à Hitler.
Il voit en Hitler un régénérateur de l’Europe, puis, celle-ci une fois dominée,
son fédérateur.
Pacifiste, partisan d’un rapprochement avec l’Allemagne, il devient un familier
d’Otto Abetz, l’homme de Hitler en France au sein notamment
du
Comité France–Allemagne dont il est membre.
Il adhère dès 1936 au PPF de Jacques Doriot.Il publie à partir de 1936 l’Histoire de l’armée allemande qui sera un grand succès.
Par exemple, dans son livre, Éclaircissements sur Mein Kampf, publié en 1939
chez Albin-Michel, il note à propos de Hitler :
« C’est un visionnaire qui a décidé de réaliser son rêve
avec le réalisme d’un homme d’État ».Après la défaite de 1940, Benoist-Méchin est nommé en août chef de la délégation
des prisonniers de guerre à Berlin auprès de Georges Scapini, chargés de venir
en aide aux prisonniers français détenus en Allemagne.
Il est nommé secrétaire général adjoint à la vice-présidence du Conseil le 25 février 1941.
Il accompagne l’amiral Darlan le 11 mai 1941 à Berchtesgaden lors de sa rencontre
avec Hitler.
Le 9 juin 1941, il est nommé secrétaire d’État à la vice-présidence du Conseil
chargé des Affaires étrangères et notamment des relations franco-allemandes.
Le même mois, il est chargé de mission à Ankara pour tenter d’obtenir de la Turquie
la faculté d’envoyer des renforts vers la Syrie où les troupes du général Dentz
s’opposent aux forces anglaises.
En janvier 1942, il reçoit, par Abetz, un message d’Hitler pour le Maréchal Pétain
proposant une alliance militaire.
Après le débarquement des troupes alliés en Afrique du Nord (Opération Torch),
Le Petit Parisien publie le 16 novembre 1942 une déclaration de Benoist-Méchin
appelant à lutter contre les agresseurs, visant à une déclaration de guerre
aux côtés de l’Allemagne et à la constitution d’un gouvernement
d’ultra-collaborationistes avec comme mot d’ordre :
«
guerre, révolution, salut public ».
Il est arrêté et incarcéré à Fresnes en septembre 1944 pour son rôle
dans la collaboration et notamment dans la création de la Légion tricolore.
Son procès se déroule à partir du 9 mai 1947 devant la Haute Cour de justice.
Après six audiences, durant lesquelles il est jugé sur son rôle de collaboration tactique
et stratégique avec l’ennemi, n’ayant jamais eu de rôle dans la déportation,
Benoist-Méchin est condamné à mort et à la dégradation nationale à vie le 6 juin suivant.
Il est gracié le 30 juillet par le président Vincent Auriol et le 6 août, sa peine de mort
est commuée en travaux forcés à perpétuité, puis à 20 ans.
Il bénéficie d’une remise de peine le 24 septembre 1953 et d’une libération
conditionnelle en novembre 1954, date à laquelle il est libéré de la centrale de Clairvaux.
Après sa sortie de prison, il se consacre à la rédaction de biographies,
dans un premier temps sur la dynastie saoudienne, puis à des grands personnages d’origine européenne ayant eu des activités hors d’Europe.
Il rédige ainsi les biographies de Lyautey, de Lawrence d’Arabie et d’Ibn Séoud.
Le thème commun de cette œuvre biographique est le rôle de l’individu d’exception
qui change le cours de l’Histoire et tente de créer un empire pour donner forme
et durée à l’union des hommes d’une civilisation.
Après 1958, il exerce des missions dans des pays arabes pour le compte
du gouvernement français.
Il décède le 24 février 1983 à l’hôpital Bichat, Paris 18e.
Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (9e division).
Son livre sur Mein Kampf: http://spartiate.tonempire.net/t279-eclaircissements-sur-mein-kampf-benoist-mechin?highlight=%C3%A9claircissement+sur+mein+kampf